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Parcs à  karité (Vitellaria paradoxa) (Gaertn. c. f. ) (Sapotaceae) au Bénin: importance socio-culturelle, caractérisations morphologique, structurale et régénération naturelle

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par Paul Césaire GNANGLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA en aménagement et gestion des ressources naturelles (agroforesterie) 2005
  

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Liste des photos

Page

Photo 1 : Mode de création des parcs à karité et aspect de leurs dégradations suite à l'installation de

champs d'igname 110

Photo 2 : Aspect physique du parc à karité de la région de kandi (Photo, Gnanglè, 2002) 110

Photo 3 : Souche d'un arbre de karité ayant « abrité des sorciers » dans le parc de Bohicon 111

Photo 4 :Arbre de karité mutilé à Péhunco (Phytopratiques dans le parc de Bembéréké) 111

Photo 5 : Arbre de karité utilisé par la divinité «ORO» à Toui (Parc à karité de Savè) 111

Photo 6 : Mortier fabriqué avec le tronc du karité 111

Photo 7 : Noix germée Photo (Gnanglè, 2002) 111

Photo 8 : Beurre de karité Photo (Gnanglè, 2002) 111

Photo 9 : Graines mises en pots (Photo, Gnanglè, 2002) 112

Photo 10 : Sauvageon (Photo, Gnanglè, 2002) 112

Photo 11 : Mouture des amandes (Photo, Gnanglè, 2002) 112

Photo 12 : Amandes de karité séchées 112

Photo 13 : Fruits frais de karité en vente au marché frontalier de Malanville (Photo, Gnanglè, 2002) 112

Photo 14 : Plant grillage (Photo, Gnanglè, 2002) 112

Photo 15 : Arbre attaqué et coupé 113

Photo 16 : Galeries creusées par l'insecte dans le tronc de l'arbre (Photo Gnanglè, 2004) 113

Photo 17 : Poudre produite par les galeries 113

Photo 18 : Aspect d'un arbre attaqué 113

INTRODUCTION

La réalité des sociétés rurales et des systèmes agraires des régions tropicales montrent qu'il a toujours existé de fortes interactions entre l'arbre et le paysan. Pour ce dernier, l'arbre est presque toujours partie intégrante et partie intégrée du paysage rural dans lequel il vit (CIRAD, 2001). Les formations végétales plus ou moins anthropisées associent les arbres préservés lors du défrichement et les plantes cultivées. La description de ces systèmes ou parc «parc arboré, paysage de parcs, intitulé farm parkland ou cultivation parkland en anglais» revient en premier lieu aux géographes qui, au-delà de la simple description des formations végétales, ont intégré l'étroite relation spatiale de ces peuplements arborés avec le paysage agraire et par conséquent l'empreinte des populations paysannes. SAUTTER (1964) définit le parc comme «la présence régulière, systématique, ordonnée des arbres au milieu des champs». Selon RAISON (1988), le parc arboré est le résultat d'un processus assez lent, [...] au cours duquel se réalise non pas exactement le passage de l'état de nature à l'état de culture [...] mais plus précisément l'association à l'intérieur de l'espace exploité régulièrement, d'éléments de la nature, conservés, entretenus et améliorés en raison de leur utilité, et de plantes cultivées. Mais plus que la simple association dans l'espace de l'arbre au champ, le parc arboré répond à de multiples fonctions qui évoluent dans le temps et dans l'espace, en suivant l'histoire des hommes qui le façonnent: «par sa composition et le rôle qui lui est assigné, le peuplement arboré et l'espace agricole apparaissent comme révélateurs de la stratégie que chaque société conduit à l'égard du milieu où elle est insérée. Ce ne sont donc pas seulement les besoins et les techniques que traduisent le parc, c'est la nature de la société et son histoire et d'une certaine manière sa structure, qu'il éclaire ...» PELISSIER (1995).

Le parc marque généralement une adhésion donc à un modèle précis de civilisation agraire tout au moins à un agrosystème. Ce qui en fait par ailleurs en tant qu'élément premier du paysage, une sorte d'enseigne ethnique (CIRAD, 2001).

Rarement mono spécifique, les parcs sont néanmoins dominés par une essence, voire l'association de deux ou trois essences d'arbres (CIRAD, 2001).

De cette manière, quelques essences sont habituellement préservées par les paysans lors du défrichement. Naturels ou plus rarement plantés, le karité, le néré et le palmier à huile, sont conservés dans les paysages cultivés du Bénin et de l'Afrique de l'Ouest en général, suite aux abattis-brûlis pour constituer des parcs arborés. Dans ces parcs, ces arbres jouent des rôles multiples et diversifiés au bénéfice des populations rurales: fonctions environnementales et agroécologiques, fonction économique de production de bois, de fourrage et de produits non ligneux, fonction de structuration de l'espace, avec des dimensions sociales, culturelles et religieuses...

Les espèces les plus fréquemment trouvées en parc au Bénin sont: le palmier à huile (Elæis guineensis) au sud, le karité (Vitellaria paradoxa) et le néré (Parkia biglobosa) au nord. Mais, ces essences ne constituent pas les seules qui soient associées aux cultures. SOKPON (1994) signale la présence du samba (Triplochiton scleroxylon), du faux iroko (Antiaris toxicaria), Albizia glaberima, de l'iroko (Milicia excelsa), Holarrhena floribunda, du teck (Tectona grandis) et du neem (Azadirachta indica) au sud du Bénin. Au Nord Bénin, c'est le tamarinier (Tamarindus indica), le lingué (Afzelia africana), le vène (Pterocarpus erinaceus), le kapokier (Bombax costatum) et le baobab (Adansonia digitata) qui se rencontrent dans le paysage agricole.

Le karité a été la première espèce remarquée en parc par les explorateurs. Au Bénin, le karité (Vitellaria paradoxa), est l'espèce en parc la plus répandue mais menacée d'extinction dans sa phytochorie à cause de la pression exercée sur elle. Des études ont été menées sur le rôle des jachères dans la reconstitution des parcs à karité (DALLIERE, 1995; MAHAMANE, 1996; OUEDRAOGO et DEVINEAU, 1996). Par contre, peu de travaux ont été menés sur le mode de conservation de l'espèce, sa caractérisation structurale et morphologique ainsi que sa régénération naturelle (AGBAHUNGBA & DEPOMMIER, 1989 ; PICASSO, 1984 ; FRIMPONG & ADOMAKO, 1989 ; GIJSBERS, et al., 1994 ; TEKLEHAIMANOT, 2004).

Le 02 décembre 1999, le relevé n° 48/SGG/REL des décisions administratives du Conseil des Ministres du Gouvernement du Bénin (Communication n°2017/99) a entre autres approuvé:

· d'organiser le recensement complet des peuplements naturels existants de karité pour leur
préservation en attendant que la recherche trouve une solution quant à la possibilité de plantation,

· d'organiser le classement des différentes espèces et variétés en fonction de leur rendement en graisse,

· de sensibiliser les populations riveraines sur la nécessité de régénérer des peuplements,

· de relancer et réorganiser la filière.

Sa domestication a été même prévue dans l'Agenda 21 du Bénin, mais qu'en est - il exactement aujourd'hui? Rien pratiquement n'a pu être fait jusqu'à maintenant au niveau du gouvernement béninois pour appuyer la recherche agricole et le développement pour rendre visible ces informations contenues dans le relevé n° 48/SGG/REL des décisions administratives du Conseil des Ministres du 02 décembre 1999 et dans l'Agenda 21 du Bénin. Cela dénote du fait qu'une politique suivie doit être mise en oeuvre immédiatement dans ce sens. Ce sont le faible niveau des recherches sur le karité au Bénin et le manque d'informations pour alimenter les décisions du conseil des ministres du 02 décembre 1999 qui ont motivé la présente étude.

En résumé, le karité (Vitellaria paradoxa) est un arbre à usage multiple d'une importance écologique, socio-économique et culturelle vitale pour les populations de l'Afrique de l'Ouest en général et du Bénin en particulier malgré le faible niveau des recherches menées sur l'espèce. Sa domestication a été même prévue dans l'Agenda 21 du Bénin. La présente étude intitulée: Parcs à karité (Vitellaria paradoxa Gaertn. f.) (Sapotaceae) au Bénin: Importance socio-culturelle, caractérisations morphologique et

structurale et régénération naturelle va contribuer à documenter les pratiques de conservation de l'espèce Vitellaria paradoxa dans les parcs au Bénin en fonction de leur répartition géographique et de quelques indicateurs biomorphologiques. A cet objectif global, découlent des objectifs spécifiques qui sont :

a) Identifier les facteurs socio-culturels qui contribuent à la conservation du karité par les principales ethnies associées à la gestion des parcs;

b) Elaborer la carte de localisation des populations de karité au Bénin;

c) Caractériser la structure horizontale des parcs à karité au Bénin;

d) Caractériser sur le plan morphologique, les individus de karité dans les parcs au Bénin;

e) Etudier la régénération naturelle des parcs à karité au Bénin.

Selon les objectifs spécifiques de l'étude, les hypothèses suivantes sont formulées :

a) Il existe des facteurs socio-culturels qui contribuent à la conservation du karité sur les champs;

b) Les parcs à karité sont répartis dans trois zones agro - climatiques au Bénin;

c) La structure horizontale des parcs à karité diffère selon les parcs;

d) Les arbres des parcs à karité du Bénin diffèrent par les paramètres morphologiques;

e) La régénération naturelle dans les parcs à karité suit le processus d'espacement des semis de JANZEN (1970).

Le présent mémoire s'articule autour des points suivants:

Dans une première partie, nous aborderons la description du milieu et les méthodes utilisées, dans une deuxième partie, les résultats auxquels nous avons abouti et les discussions y afférentes, et en dernière partie la conclusion.

Suivront, pour terminer la bibliographie et les annexes.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle