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Parcs à  karité (Vitellaria paradoxa) (Gaertn. c. f. ) (Sapotaceae) au Bénin: importance socio-culturelle, caractérisations morphologique, structurale et régénération naturelle

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par Paul Césaire GNANGLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA en aménagement et gestion des ressources naturelles (agroforesterie) 2005
  

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PREMIERE PARTIE: DESCRIPTION DU MILIEU

ET METHODES UTILISEES

2. Revue de littérature

2.1 Evolution des écosystèmes anthropisés

Selon MAZOYERT & ROUDART (1997), les premiers systèmes de culture et d'élevage sont apparus à l'époque néolithique, il y a moins de 10000 ans, dans quelques régions peu nombreuses et relativement peu étendues de la planète. Ils étaient issus de l'auto transformation de quelques-uns des systèmes de prédation très variés qui régnaient alors sur l'ensemble du monde habité. Ces premières formes d'agriculture étaient sans doute pratiquées aux abords des habitations et sur les alluvions de décrue, c'est à dire sur les terres déjà fertilisées et n'exigeant guère de défrichement.

A partir de là, l'agriculture du néolithique s'est répandue à travers le monde sous deux formes principales: les systèmes d'élevage pastoral d'un côté et les systèmes de cultures de l'autre. Les systèmes de culture sur abattis-brûlis ont progressivement conquis la plupart des forêts tempérées et tropicales où ils se sont perpétués durant des siècles. Les systèmes d'élevage pastoral se sont étendus dans les milieux herbeux directement pâturables et se sont maintenus jusqu'à nos jours dans les steppes et les savanes diverses, en Eurasie septentrionale, en Asie centrale, au Proche-Orient, au Sahara, dans le Sahel, dans les hautes Andes etc.

Depuis cette époque pionnière, dans la plupart des régions originellement boisées, l'augmentation de la population a conduit à la déforestation et même dans certains cas à la désertification.

Les systèmes de culture sur abattis-brûlis ont alors cédé la place à de nombreux systèmes agraires post forestiers, très différenciés selon le climat, qui sont à l'origine des séries évolutives distinctes et relativement indépendantes les unes des autres. Ainsi dans les régions arides, des systèmes agraires hydrauliques, de cultures de décrue ou de cultures irriguées, se sont constitués dès la fin de l'époque néolithique en Mésopotamie, dans les vallées du Nil, et de l'Indus ainsi que dans les oasis et les vallées de l'Empire Incas.

Dans les régions tropicales humides (Chine, Inde; Vietnam, Thaïlande, Indonésie, Madagascar, côte guinéenne de l'Afrique, etc.), des systèmes hydrauliques d'un autre genre reposant sur la riziculture aquatique, se sont développées par étapes successives, en aménageant d'abord des milieux bien arrosés et bien drainés (piémonts et interfluves) puis des milieux accidentés (hautes vallées et delta inondables), ou encore, des milieux exigeant d'être irrigués; parallèlement, l'outillage a été perfectionné et le nombre de récoltes réalisables chaque année a augmenté.

Dans les régions intertropicales moyennement arrosées, le déboisement a conduit à la formation de systèmes de savanes très variés: systèmes de culture temporaire sans élevage à la houe comme les systèmes de la région des plateaux congolais; systèmes de cultures avec pâturage et élevage associés, comme les systèmes des régions d'altitude d'Afrique de l'Est et divers systèmes sahéliens et soudaniens; systèmes de culture et d'arboriculture ou d'arbres autochtones conservés avec l'élevage associé, comme les systèmes sahéliens et soudaniens avec parc arboré d'Acacia albida de Parkia biglobosa et de Vittelaria paradoxa.

Dans les régions tempérées d'Europe, après le déboisement, toute une série de systèmes post forestiers se sont succédés qui, en révolution agricole, ont conduit aux systèmes actuels. La révolution agricole antique a donné naissance à des systèmes de céréaliculture pluviale à jachère, avec pâturage et élevages associés, dans lesquels on utilise des outils manuels comme la bêche et la houe et un instrument de culture attelée légère, l`araire. Des siècles plus tard, dans la moitié nord de l'Europe, la révolution agricole du Moyen Age central a donné naissance aux systèmes à jachères et culture attelée lourde, avec charrue et chariot. Puis, du XVIè au XIXè siècle, la première révolution agricole des temps modernes a engendré les systèmes de cultures céréalières et fourragères sans jachère.

Après les grandes découvertes, les systèmes agraires européens se sont par ailleurs enrichis des nouvelles plantes venues d'Amérique (pomme de terre, maïs, etc.) alors même qu'ils s'étendaient dans les colonies de peuplement des régions tempérées des Amériques, d'Afrique du Sud, d'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Dans le même temps, dans les régions tropicales, des plantations agro-exportatrices se développaient au sein des systèmes préexistants, au point parfois de s'y substituer et de donner naissance à de nouveaux systèmes très spécialisés (canne à sucre, coton, café, palmier à huile, banane etc.).

Au XIXè siècle, l'industrie s'est mise à produire toute une gamme de nouveaux matériels mécaniques à traction animale (brabant, faucheuse, moissonneuse) qui ont permis de doubler les superficies par travailleur et la productivité du travail agricole en Europe et dans les colonies du peuplement d'origine européenne. Dans les autres colonies par contre, la paysannerie, quant à elle n'était pas chassée, mais en restait le plus souvent à la culture manuelle. Enfin, dernière en date de la série évolutive des systèmes agraires des régions tempérées développées, la deuxième révolution agricole des temps modernes a produit les systèmes motorisés et spécialisés d'aujourd'hui. Ces systèmes ont aussi envahi les milieux sous développés ayant pour corollaire un déboisement qui a réduit la diversité des habitats naturels.

Au total, le système agraire est un mode d'exploitation du milieu fondé sur les facteurs collectifs et historiques et que vise la satisfaction durable des besoins.

Des millénaires d'évolutions séparées, parfois entrecroisées, ont ainsi produit toute une gamme de systèmes agraires, fondamentalement différents et très inégalement performants, qui occupent aujourd'hui les divers milieux exploitables de la planète.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld