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Les principales causes et perspectives de développement pour la lutte contre la pauvreté urbaine à  Kinshasa

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par Isaac MAYELE
Université catholique du Congo  - Gradué en économie et développement 2008
  

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II.3.3. LES POUVOIRS PUBLICS INTERVIENNENT EN RETARD !

La croissance rapide de Kinshasa est un cauchemar pour les autorités publiques. Jour après jour, les problèmes de gestion de la ville s'accumulent. Les pouvoirs publics ne savent plus par où commencer. Entre temps, la ville « pousse » et les Kinois se débrouillent, le temps passe et le puzzle urbain se complique davantage. L'Etat, déjà affaibli par la crise politique et économique de plus d'une décennie, semble être débordé par l'ampleur du phénomène urbain.

Il essaye tant bien que mal de résoudre les problèmes qui se posent dans la ville avec les moyens du bord : achat des bus et voitures pour transports publics, réhabilitation de quelques infrastructures routières et socio-communautaires, campagne de vaccination des enfants, construction des marchés, campagne de la salubrité, réhabilitation des universités, etc. Mais, cela est loin de répondre à tous les besoins immédiats de la population qui se voit obligée de se prendre en charge pour sa survie. Le dynamisme communautaire des Kinois se traduit par l'essor des micro-activités et très souvent par la création d'Asbl pour encadrer cette population débrouillarde (les cireurs, les vendeurs d'eau pire, les démarcheurs ou Kwatas, les cambistes, etc.).

II.3.4. LA DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE A LA BASE

Jusqu'à la fin des années 80, l'Etat assurait la quasi-totalité des services publics. Les Kinois étaient convaincus que l'Etat était le seul habilité à les gérer. Ils voient maintenant leurs problèmes exacerbés par la crise économico-politique et par l'essoufflement de l'Etat.

Le désengagement des pouvoirs publics n'a pas seulement consisté au renoncement par rapport aux politiques de l'habitat social mais, fait plus grave encore, il s'est matérialisé par le désinvestissement même dans le domaine de l'assainissement urbain. Partant de l'idée simple que le futur de la cité ne peut se façonner sans ses habitants, les associations s'organisent à la base. Partout dans divers quartiers, les jeunes Kinois au chômage forment des groupements communément appelés « les jeunes du quartier » pour exécuter les travaux collectifs appelés « Salongo, en lingala ». Les Kinois ne baissent pas les bras devant les multiples problèmes qu'ils rencontrent dans la vie quotidienne. Dépourvus de tous moyens élémentaires, ils essayent de se mobiliser à la base pour améliorer leurs conditions de vie. Les Kinois s'organisent en Associations Sans But Lucratif (ASBL) pour participer d'une manière ou d'une autre au développement urbain. Les compétences humaines, intellectuelles, techniques et organisationnelles font parfois défaut au sein de ces associations pour répondre et satisfaire à une telle demande. Néanmoins, il existe une volonté des Kinois, ils essayent de pallier ces insuffisances en apportant des réponses à certains problèmes urbains, mais parfois d'une façon « artisanale ». Toutefois, une partie de la solution aux problèmes urbains réside sans doute dans cette volonté et cette capacité des Kinois à réagir et à s'adapter au contexte.

Concernant la manière dont la pauvreté est perçue par les confessions religieuses de la place, l'église catholique est l'une des plus actives sur le terrain. En effet, l'ouverture d'une paroisse catholique en périphérie urbaine draine la population et la fixe parce que l'église, à côté de l'encadrement spirituel des chrétiens, finit par appuyer les paroissiens sur le plan socio-économique. Les équipements communautaires que l'église construit, créent de l'emploi, contribuent à organiser et à développer le quartier. Les Kinois tirent profit des commodités comme l'eau, l'électricité, les véhicules, les équipements collectifs (éducation, santé, loisirs, etc.) offertes par les 95 paroisses catholiques disséminées à travers Kinshasa. A présent, Kinshasa est synonyme de pauvreté citadine et de précarité des instruments de gestion urbaine. Le décalage est énorme entre la croissance urbaine et le rythme des investissements en équipement et en infrastructures de base. A titre d'exemple, le secteur privé a pris de l'ampleur. On a observé au cours de la dernière décennie, une augmentation annuelle rapide d'établissements scolaires privés par rapport au public. Le ministère de l'éducation nationale a recensé 877 écoles primaires privées contre 656 pour le public et 412 écoles secondaires privées contre 334 pour le secteur public19(*).

Le tableau suivant montrent l'existence des plusieurs Asbl intervenant dans divers secteurs, tels que le travail et la prévoyance sociale (990), la culture et art (956), l'agriculture, la pêche et l'élevage (815), pour ne citer que ceux-là. En effet, un effectif de 4 587 ASBL a été répertorié à Kinshasa en 2002 par le ministère du plan et de la reconstruction nationale. Les interventions de ces Asbl sont majoritairement à caractère purement social.

TABLEAU 9 : LA MOBILISATION POPULAIRE AVEC LA CREATION DES ASBL A KINSHASA

Nombre Rangs

Domaines d'interventions

Nombre D'ASBL

1

Travail et prévoyance sociale

990

2

Culture et art

956

3

Agriculture, pêche et élevage

815

4

Santé publique

434

5

Education nationale

232

6

Droits humains

224

7

Jeunesse

140

8

Plan

121

9

Intérieur

88

10

Foncières

87

11

Justice

70

12

Affaires étrangères

53

13

Coopération internationale

53

14

Sports

46

15

Fonction publique

45

16

Economie, finances et budget

38

17

Communications et presse

33

18

Environnement

31

19

Energie

29

20

Travaux publics, aménagement du territoire, urbanisme et habitat (TPAT-UH)

27

21

Reformes institutionnelles

24

22

Industrie, commerce et PME

22

23

Transport et communication

21

24

Postes et télécommunications

7

25

Mines et hydrocarbures

4

26

Relations avec le parlement

3

27

Défense et anciens combattants

2

 

TOTAL

4 587

Source : République Démocratique du Congo, ministère du plan, 2000

Certaines Asbl mènent des actions visibles sur terrain tandis que d'autres passent inaperçues, les premiers bénéficiaires potentiels ne sont même pas au courant de leur existence, leur impact est moins visible. Les ONG naissent comme des champignons parmi elles, certaines disparaissent brusquement quelques mois seulement après leur création suite au manque de financement, à une mauvaise gestion, à une mauvaise analyse du problème, etc. D'autres par contre perdurent et ont un impact réel sur la communauté cible.

A côté des associations locales, il existe plusieurs ONG internationales et projets de coopération bilatérale qui manifestent un intérêt particulier dans la lutte contre la pauvreté, notamment le GRET (France) basé dans la commune de Kimbanseke, l'IFESH (USA) basé dans la commune de Masina, les fonds social urbain (Belgique) à Kisenso, Concocern (Irlande) à Kisenso, Save the Children (Grande Bretagne) à Kimbanseke, etc.

* 19 _ PNUD, Rapport sur la Pauvreté, vaincre la Pauvreté humaine, New York, 2000, p.31.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams