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Les principales causes et perspectives de développement pour la lutte contre la pauvreté urbaine à  Kinshasa

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par Isaac MAYELE
Université catholique du Congo  - Gradué en économie et développement 2008
  

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I.5 LA SPECIFICITE DE LA PAUVRETE URBAINE

D'une façon générale, la spécificité de la pauvreté urbaine est due à la croissance de la population, sous la pression de l'exode rural et de la croissance naturelle de la population urbaine, elle représente le double de la moyenne de l'ensemble des villes dans le monde. Cela risque d'aggraver le phénomène déjà plus fort par rapport à d'autres régions. On assiste donc à une urbanisation de la pauvreté.

En effet, les préoccupations actuelles des instances internationales (voire nationales) autour de la pauvreté urbaine constituent une évolution dans les stratégies de développement. Par le passé, le choix s'opérait entre deux orientations : soit vers les zones rurales et peu d'intérêt pour le phénomène de la pauvreté urbaine, soit vers les mécanismes économiques et sociaux débouchant sur la recherche d'un développement industriel et urbain.

Aujourd'hui, la Banque Mondiale tire la sonnette d'alarme en estimant que la pauvreté urbaine ou l'urbanisation de la pauvreté se présentera comme l'un des problèmes les plus graves de la planète, et cela surtout en Afrique7(*). La population urbaine vivant en deça du seuil de pauvreté s'estimerait à 28% pour l'ensemble des pays en développement, à 42% pour l'Afrique subsaharienne, à 23% pour l'Asie sans la Chine, à 27% pour l'Amérique Latine, à 34% pour l'ensemble Europe-Moyen-Orient-Afrique du Nord.

Les mouvements démographiques entre les zones rurales et urbaines conduisent donc à l'augmentation de l'urbanisation de la pauvreté. Il conviendrait d'ajouter le fait que le taux de croissance annuel de la population urbaine en Afrique se maintiendrait donc au niveau du double du taux mondial dans les 20 prochaines années8(*), soit 4%.

Pour la République Démocratique du Congo, les prévisions indiquent le passage du taux de 3,8 entre 1960-1963 à 4,4 entre 1993-2000. A ce rythme, la population dans les villes congolaises doublera dans seize ou vingt ans. Ainsi par exemple, d'ici 2020, Kinshasa abritera toute la population actuelle de la Belgique, soit 10 millions d'habitants.

Dès lors, l'exode rural et une telle croissance naturelle de la population urbaine auront une incidence certaine sur le nombre des pauvres dans les villes africaines en général et celles de la RDC en particulier. Cette incidence est plus forte par rapport à d'autres régions et a atteint 42% de la population urbaine. Nous pouvons visualiser notre propos sur le tableau ci-après :

TABLEAU 1 :  POPULATION URBAINE VIVANT EN DEÇA DU SEUIL DE LA PAUVRETE ET INCIDENCE GENERALE DE PAUVRETE PAR REGIONS (EN %).

REGIONS

POP.URB.PAUVRE*

INDICE GENERALE DE PAUVRETE**

 
 

1985

1990

2000

PVD

28

30,5

29,7

29,7

ASS

42

47,6

47,8

49,7

ASIE (-CHINE)

23

 
 
 

ASIE EST

 

3,2

11,3

4,2

ASIE SUD

 

51,8

49

36,9

EUROPE EST

 

7,1

7,1

 

AM. LAT. & CAR.

27

22,4

25,2

24,9

EUR-M.O+AFR. DU NORD

34

30,6

33,1

30,6

Sources : * Vanderschueren (1996), ** Staes (1995), PVD : Pays en Voie de Développement, ASS : Afrique au Sud du Sahara.

Avec l'urbanisation croissante de la pauvreté, les questions et les caractéristiques associées à la situation des villes de l'Afrique subsaharienne conduisent à mettre l'accent sur les contraintes liées à l'accès des personnes ou des ménages aux réseaux de services urbains. Dans le cadre des relations espace urbain/espace rural, nous nous trouvons aujourd'hui en présence d'un problème de choc que provoque l'aspiration des flux ruraux par les villes. Ce choc produit un déficit en termes d'infrastructures, il s'agit là de la première forme de l'incapacité d'absorption des changements expliquée par une croissance économique (revenus) qui ne réduit pas la pauvreté. La croissance économique, si elle est stimulée en ville, doit améliorer le niveau ou la qualité de vie des habitants.

En d'autres termes, il faut que les politiques publiques encouragent la croissance économique en ville en améliorant en même temps le cadre ou la qualité de vie des habitants en développant dans l'espace urbain des capacités  comme écoles, logement décent, services d'alimentation en eau, d'assainissement, de drainage (contre les inondations) et de collecte des ordures des services sanitaires de base, des garderies (des garderies qui peuvent permettre aux parents de s'occuper davantage d'autres tâches et aux enfants d'être suivis pour leur état nutritionnel et leur développement physique et mental), organisation des transports publics économiques et efficaces allégeant les coûts de transport surtout pour les familles pauvres vivant dans les zones périphériques. Par ailleurs, ces cadres ne sont toujours pas montés dans nos pays sous-développés. Ainsi, les bidonvilles comme système d'extension des villes et la détérioration des infrastructures sanitaires publiques des villes congolaises ont par exemple pour conséquence l'expansion des maladies comme la typhoïde, la malaria, etc. Le Tableau 2 nous renseigne sur les disparités entre les zones urbaines et rurales par rapport à la population ayant accès à certains services publics en RDC et dans les pays voisins.

TABLEAU 2 : DISPARITES ENTRE LES ZONES RURALES ET LES ZONES URBAINES DEVANT L'ACCES DE LA POPULATION AUX SERVICES PUBLICS (EN % DE LA POPULATION URBAINE ET RURALE TOTALE).

PAYS

SANTE

EAU POTABLE

ASSAINISSEMENT

 

RURALE

URBAINE

RURALE

URBAINE

RURALE

URBAINE

RDC

17

40

23

37

11

46

CONGO

70

97

2

92

 
 

RCA

 
 

18

18

 
 

SOUDAN

40

90

41

84

4

79

OUGANDA

42

99

32

47

52

94

RWANDA

 
 

62

75

56

77

BURUNDI

79

100

69

100

51

60

TANZANIE

73

94

46

67

62

74

ZAMBIE

50

100

11

91

12

75

ANGOLA

 
 

15

69

8

34

Source : PNUD, rapport mondial sur le développement humain, 1996

En plus des disparités observées entre l'espace rural et l'espace urbain, nous pouvons constater que dans le domaine de santé, seule la RDC n'en offre pas l'accès à plus de 50% de la population urbaine et elle se situe à l'avant dernière place. Cette situation semble être loin de s'améliorer9(*). L'approche en termes d'espace rural-urbain doit permettre aux politiques de penser à résoudre l'ensemble de ces problèmes urbains en concomitance avec des stratégies adéquates de développement rural pour que les populations rurales se fixent et se sentent mieux là où elles habitent sinon, il sera difficile d'inverser les tendances.

* 7 _ VANDERSCHUEREN, F. et Alii, les options politiques pour la réduction de la pauvreté, cadre d'action au niveau municipal, le programme de gestion urbaine et pauvreté, banque mondiale, Washington, 1996, p.20.

* 8 _ PNUD, Rapport mondial sur la pauvreté, vaincre la pauvreté humaine, PNUD, New York, 1998, p.45.

* 9 _ Gouvernement de la République, programme de stabilisation et de relance de l'économie, communication du gouvernement à la réunion des amis de la République Démocratique du Congo, 12 Novembre 1997.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand