WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les principales causes et perspectives de développement pour la lutte contre la pauvreté urbaine à  Kinshasa

( Télécharger le fichier original )
par Isaac MAYELE
Université catholique du Congo  - Gradué en économie et développement 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.2. UNE VILLE DES JEUNES » KIN YA BA N'KA ! »

En 1910, Kinshasa n'est encore qu'une petite bourgade de 10 000 habitants. La période de croissance économique intervient entre 1923 et 1929, elle est marquée par l'augmentation des investissements suite à l'élévation de Kinshasa au rang de capitale nationale en 1922, aux dépens de Boma située sur la côte atlantique. La population augmente et double en cinq ans, avec en moyenne une augmentation annuelle de 4 700 personnes. L'industrie naissante attire une main d'oeuvre abondante. Cependant, le tableau ci-dessous nous décrit l'évolution et le taux de croissance de la population Kinoise de 1881 à 2000.

TABLEAU 3 : POPULATION ET TAUX DE CROISSANCE A KINSHASA (1881-2000)

Année

Population

Taux annuel de croissance

Année

Population

Taux annuel de croissance

1910

10 000

2,3 %

1959

442 422

2,5 %

1924

23 730

8,1 %

1967

901 520

10,6 %

1929

46 088

14,0 %

1976

1 748 000

8,0 %

1934

27 510

-10,0 %

1980

2 400 000

8,0 %

1940

49 972

10,0 %

1984

2 664 200

2,6 %

1950

201 905

15,0 %

1991

3 119 869

2,0 %

1955

365 905

13,0 %

2000

6 062 000

3,6 %

Source : Compilation de Mbumba, Joseph Boute et Léon de saint moulin, service des archives du Congo-Belge, rapport aux chambres sur la situation du Congo-belge et du Rwanda-Burundi, marc pain, Institut National de Statistique, division urbaine de l'intérieur, etc.

La période de la récession mondiale dure quatre ans, soit de 1930 à 1934. Elle est marquée par une stagnation de la population. La plupart des hommes retournent dans leurs villages d'origine par manque d'emplois. La population de Kinshasa chute à 39 530 habitants en 1930 contre 46 088 habitants en 1929, soit un déficit de 14,3% (Mbumba, 1982). A partir de 1935, la population recommence à croître. Le taux de croissance annuel qui est de 1,1% par an s'accélère de 1940 à 1945 pour atteindre 1,5% par an. La politique de « l'effort de guerre » marque la première moitié de cette période. Les alliés sont ravitaillés à leur demande en matières premières d'intérêt stratégique (caoutchouc, étain).

La reprise des activités économiques nécessite une abondante main-d'oeuvre. La population augmente environ de 7 400 personnes par an. Durant la deuxième guerre mondiale, la population kinoise double. Cette tendance à la forte croissance se poursuit jusqu'en 1955. La population Kinoise augmente de 163 263 personnes avec le solde migratoire, soit une augmentation moyenne de presque 33 000 personnes/an de 1950 à 1955. La ville est à son stade de ville « d'hommes » avec un faible effectif d'enfants de moins de 15 ans et à forte population adulte « célibataire », surtout de sexe masculin entre 20 et 35 ans.

De 1955 à 1960, la croissance démographique rapide de 1940 à 1950 se ralentit. Malgré le refoulement des chômeurs et des sans emplois dans leurs villages d'origine, la population totale augmente du fait de l'arrivée des épouses venues du milieu rural ainsi que des naissances, mais la population masculine marque un recul. L'augmentation de la population reprend après l'indépendance, c'est-à-dire de 1960 à 1970. Kinshasa est aux prises avec l'exode rural dû au laxisme de certaines administrations et à la rébellion. En effet, la décennie 60 est marquée par la guerre civile qui éclate au Congo quelques mois après l'indépendance et contraint Kinshasa à accueillir des nombreux "réfugiés".

Ils ne se cantonnent pas dans des camps, mais plutôt dans la ville ou à la périphérie, là où les conditions de vie et de sécurité leur paraissent plus favorables qu'en provinces, dévasté par la guerre civile. De plus, les enjeux politiques après l'indépendance, suite à la création des multiples partis politiques à tendance tribale, poussent les leaders politiques à favoriser l'exode rural pour gonfler leur électorat kinois. Malgré les timides tentatives de renvoi des ruraux désoeuvrés vers les villages d'origine et malgré les programmes d'acheminement des sans emplois vers des camps de travailleurs dans la région de l'équateur, le flux vers Kinshasa augmente entre 1970 et 1980.

Aussi, la décennie 70 est une période très troublé sur le plan économique. La nationalisation « zaïrianisation » des entreprises, plantations et commerces des étrangers précipite l'économie nationale dans le gouffre11(*). Les provinces sont les plus touchées par cette crise économique. La paupérisation des campagnes provoque la migration vers les villes secondaires d'abord, puis vers Kinshasa en définitive.

Entre 1980-1990, les entreprises agro-pastorales qui encadrent les paysans font totalement faillite après la zaïrianisation. La dégradation des conditions de vie en milieu rural, le manque d'entretien des routes de desserte agricole accentuent l'exode rural vers Kinshasa. Le programme d'ajustement structurel imposé par le FMI et le club de Paris dans les années 80 aggrave encore la crise dans laquelle le Congo s'était engouffré depuis la politique de la zaïrianisation. Les ruraux, confrontés à la nécessité de rechercher des revenus complémentaires, migrent vers Kinshasa où les opportunités d'un emploi rémunérateur leur paraissent plus grandes qu'en province. Malheureusement, ces espoirs et opportunités s'estompent pendant la décennie 90.

En effet, en 1991et 1992, les scènes de pillage à Kinshasa et en provinces parachèvent le délabrement du tissu économique national déjà précaire depuis les années 80. Et Kinshasa perd du coup 100 000 emplois, selon l'agence nationale des entrepreneurs du zaïre (ANEZA).

Les tensions ethniques dans les provinces du Katanga et du Kivu dans la première moitié des années 90, suivies des rébellions de l'AFDL, du RCD et de la guerre civile de Brazzaville à la fin de la même décennie poussent les gens à migrer vers les lieux plus sécurisés comme Kinshasa. Des camps existent encore jusqu'aujourd'hui avec des milliers de réfugiés. D'autres réfugiés ont quitté les camps et se font héberger auprès des membres de famille et d'amis.

TABLEAU 4 : EVOLUTION DES FACTEURS DE CROISSANCE DE LA POPULATION KINOISE

Période

Taux de natalité en %

Taux de mortalité en %

Taux de croissance en %

Taux de migration en %

Taux de croissance en %

Taux de croissance de la RDC en %

1985-1990

58,3

12,6

45,7

10,1

5,6

3,3

1990-1995

56,0

11,9

44,1

7,7

5,2

3,3

1995-2000

51,8

11,0

40,8

6,0

4,7

3,4

Source : Delbart, V 2000.

Les chiffres donnent une structure par âge caractéristique des villes des pays en développement. La pyramide est marquée par une majorité de jeunes. Selon les projections de l'INS (1993), il y avait en 2000, près de 6 062 000 habitants à Kinshasa, dont 3 637 000 de moins de 19 ans, soit 60 % de la population. On constate une concordance des données avec celles de 1984 (pain, 1984).

TABLEAU 5 : POPULATION KINOISE PAR TRANCHE D'AGE

Tranche d'âge

Hommes

Pourcentage Hommes/Population Totale

Femmes

Pourcentage Femmes/Population Totale

1- 4 ans

637

10,5

632

10,4

5- 9 ans

521

8,6

520

8,6

10-14 ans

413

6,8

413

6,8

15-19 ans

252

4,2

249

4,1

20-24 ans

220

3,6

224

3,7

25-29 ans

199

3,3

210

3,5

30-34 ans

177

2,9

193

3,2

35-39 ans

174

2,9

181

2,9

40-44 ans

147

2,4

137

2,3

45-49 ans

104

1,7

89

1,5

50-54 ans

82

1,4

66

1,1

55-59 ans

46

0,8

34

0,6

60-64 ans

37

0,6

29

0,5

65-69 ans

24

0,4

17

0,3

70-74 ans

12

0,2

10

0,2

75-79 ans

7

0,1

6

0,1

TOTAL

3 052

50,3

3 010

49,7

Source : Institut National des Statistiques (INS), 1993.

* 11 10 F.L. NZUZI, C.T. MBUYI, Op. Cit, p.35.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand