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Les déterminants de l'endettement extérieur de la RDC

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par José MWANIA WAKOSIA
Université de Lubumbashi - Diplome d'études approfondies 0000
  

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Section 4. Autres approches de l'endettement public extérieur

4.1. Approche des structuralistes du tiers monde (alter

mondialiste)

Pour ce mouvement international, les institutions de Brettons Wood ont failli a leurs missions, celles de réguler les économies en difficultés en créant des conditions favorables pour une croissance économique soutenue, durable et enfin le développement économique.

Le fondement théorique de l'intervention de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International dans le mécanisme d'endettement est celui d'assurer l'équilibre externe d'une économie vulnérable à toute sorte des chocs imprévisibles, mais les pays du sud souffrent du poids de remboursement de celles-ci62(*).

Le remboursement de la dette par les pays du Sud est aujourd'hui un obstacle majeur à leur développement car il capte des ressources qui devraient être consacrées à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. Si cette dernière n'est pas la cause unique des difficultés de ces pays, elle les accentue gravement et creuse les inégalités sociales.

Par les transferts de ressources du Sud vers le Nord qu'il implique, le remboursement de la dette est un facteur prédominant de l'accroissement des inégalités au niveau mondial et est utilisé comme un instrument de contrôle du Nord sur le Sud. La coresponsabilité des prêteurs et des emprunteurs dans un processus d'accumulation de la dette entaché d'injustices et d'illégitimités, doit être reconnue.

Si aujourd'hui, grâce aux actions menées par les acteurs des sociétés civiles du Sud et du Nord, le problème de la dette des pays du Sud n'est plus totalement ignoré, le caractère injuste et illégitime d'une partie de cette dette n'est toujours pas admis par les gouvernements du Nord et les institutions créancières.

Dès les années 1960, les banques privées européennes regorgent de capitaux. Ces capitaux sont essentiellement constitués par les eurodollars, ces dollars prêtés dans les années 1950 par les Etats-Unis aux nations européennes, notamment via le plan Marshall destiné à financer leur reconstruction. Ayant investi ces dollars en Europe, les Etats-Unis cherchent à empêcher un retour sur leur territoire de ces billets qui pourraient assécher leurs coffres-forts et provoquer une forte inflation chez eux.

Ils incitent donc les banquiers européens qui les détiennent à les garder hors des Etats-Unis : elles vont alors chercher à les prêter pour qu'ils génèrent des profits. Les dirigeants des pays africains (comme ceux du tiers-monde en général) sont alors demandeurs de ces capitaux, officiellement pour financer le développement de leur pays, mais acceptent d'autant plus facilement qu'ils sont intéressés à des fins personnelles par un tel déferlement de capitaux63(*)...

Dans l'accumulation de celle-ci, les responsabilités sont partagées entre prêteurs et emprunteurs. Les prêts publics d'aide au développement ont trop souvent été accordés dans le cadre de la défense d'intérêts politiques (contexte de la guerre froide et influence post-coloniale) ou économiques (firmes transnationales, pétrole, matières premières) des prêteurs ou d'une minorité dans les pays du Sud.

Les prêts d'origine commerciale, couverts par des garanties à l'exportation, et les prêts privés, sont de même à la source d'un endettement incontrôlé, contracté au profit, là encore, d'une minorité d'investisseurs dans les pays riches et les pays pauvres.

La dette des pays du Sud est trop souvent injuste car son remboursement pèse avant tout sur les populations les plus démunies alors que celles-ci ont davantage souffert que bénéficié des emprunts contractés. Injuste également car son remboursement continu d'être exigé malgré les transitions démocratiques, affaiblissant ainsi d'autant leur mise en place.

La dette des pays du Sud est trop souvent illégitime lorsqu'elle a, par exemple, soutenu des régimes anti-démocratiques ou corrompus, ou était contractée pour le financement d'opérations juridiquement ou moralement condamnables. Cependant l'annulation de la dette ne doit pas servir à occulter l'historique de son accumulation mais doit au contraire être l'occasion de faire toute la transparence sur les opérations passées afin que les mécanismes de financement du développement soient revus et corrigés.

L'absence de mécanisme satisfaisant pour le règlement des problèmes d'endettement conduit à une aggravation de la situation des pays surendettés. Devant cet état de fait, les refus répétés des créanciers de mettre en place une solution large, juste et durable au problème de la dette, sont condamnables au vu des millions de personnes qui souffrent de la faim et de l'extrême pauvreté dans les pays concernés. Pour notre par, le cadre des allégements de dette actuellement mis en oeuvre (l'initiative Pays Pauvres Très Endettés) est inadéquat :

o Trop peu de pays : les critères de sélection sont inadaptés. Alors que le problème de la dette touche la majorité des pays en développement, les pays potentiellement bénéficiaires ne sont à peine qu'une trentaine, leur dette totale ne représentant qu'un dixième de la dette des pays en développement.

o Trop peu d'allégements de dette : la logique de la «souténabilité» développée par les institutions financières internationales dans le cadre de l'initiative PPTE, n'est pas acceptable au regard des besoins de financement de ces pays pour lutter contre la pauvreté.

o Trop lent : la plupart des pays ne commenceront à bénéficier d'allégements de dette que dans plusieurs années. Pendant ce temps les remboursements continuent.

o Trop de «conditionnalités» demandées par les pays créanciers : le fardeau de la dette a été et reste aujourd'hui un instrument privilégié pour imposer les programmes d'ajustement structurel définis par le FMI et la Banque mondiale.

Malgré des réformes de la politique de ces institutions (les Cadres Stratégiques de Réduction de la Pauvreté), partiellement mises en place sous l'effet des critiques, la logique de l'ajustement structurel reste à l'oeuvre et conditionne toujours les allégements de dette.

Le processus actuel n'offre pas de solution pour la dette de l'ensemble des pays du Sud. En sélectionnant une liste restreinte de pays, considérés comme les plus pauvres et les plus endettés, selon des critères unilatéralement définis, les créanciers se refusent à aborder la question d'un règlement pour l'ensemble des pays du Sud et notamment des pays à revenu intermédiaire.

Ces pays restent aujourd'hui entièrement confrontés au problème de la dette et au système du «Club de Paris» (qui regroupe les principaux pays créanciers) face auquel ils ne peuvent que difficilement faire valoir leurs droits.

Les créanciers, unis dans ce «club» où les décisions sont prises dans la plus grande opacité, sont à la fois juge et partie et imposent trop souvent aux débiteurs isolés leurs intérêts, quelles qu'en soient les conséquences économiques, sociales ou environnementales.

* 62 Alternatives Sud(1999) : les organismes financiers internationaux, instruments de l'économie politique libérale, Ed. l'Harmattan, pp 199-121

* 63 MILLET D., l'Afrique sans dette, éd. CADTM, 2005, pp 35-36

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery