WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ségrégation et dynamiques multiculturelles à  Séville:le cas du quartier "El Cerezo"

( Télécharger le fichier original )
par Matthieu Bouchet-Wacogne
Université de Poitiers - Master 1 migrations internationales 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II : Enjeux et évolution de l'immigration : le

cas du quartier El Cerezo

Le nombre d'immigrés présents dans El Cerezo en fait un quartier atypique l'immigration joue un rôle majeur. Ce constat peut se lire dans les différents projets et

ouvrages associatifs ainsi que dans les discours politiques, les événements multiculturels ou encore dans les transformations urbaines apparues durant l'époque des grandes vagues migratoires particulièrement depuis les années 2000. "L'arrivée de population en provenance de pays étrangers durant les dernières années a participé à l'accélération des changements sociaux (...) pouvant mener jusqu'au ghetto et aux conflits ou, au contraire, générer de nouveaux espaces d'interactions et de richesses socioculturelles" (VECINA MERCHANTE, 2010, p.227). Tous ces changements affectent les habitants autochtones avec qui les immigrés partagent les espaces publics. Les projets associatifs essayent de pacifier la cohabitation dans les espaces multiculturels en évitant qu'il y ait un cloisonnement immigrés/autochtones. Nous allons tenter de savoir s'ils facilitent ou non l'intégration des immigrés.

Pour cela nous verrons tout d'abord la participation des immigrés au sein de la ville de Séville puis nous montrerons l'importance des acteurs associatifs avant de terminer par révéler les transformations urbaines induites par les migrations qui nous amèneront à l'aspect social que nous développerons dans le chapitre III.

A/ Visibilité des immigrés à Séville, particulièrement dans le quartier d'El Cerezo

L'importance de l'immigration à Séville, bien qu'étant relative à côté de certaines villes espagnoles, peut se lire parmi les différents événements multiculturels qui ont lieu chaque année. De plus, les immigrés sont de plus en plus présents dans le discours politique, notamment par exemple, dans le cadre des élections municipales de mai 2011.

1/ L'investissement des immigrés dans la vie culturelle de Séville

La multiculturalité est de plus en plus visible au sein de la ville de Séville. Différents festivals célébrés tous les ans en sont la vitrine. Constater la présence d'une diversité

culturelle dans cette agglomération provient de l'implication d'associations et d'habitants qui mettent en avant des cultures d'autres pays.

a/ Les associations d'immigrés: nouvelles dynamiques urbaines

Le centre civique "hogar San Fernando", situé en face de la faculté de médecine, accueille de nombreuses associations d'immigrés comme "Asi es mi Peru" qui propose des cours de danse et musique andine ou celle des Russes à Séville" qui propose des cours de russe. Ce centre civique est l'un des plus grands de la ville. Il a été aménagé pour répondre aux besoins des différentes associations du district. "Le problème de ce centre est le manque de publicité et d'informations dans les quartiers, les gens ne savent pas ce qui s'y passe"(Gabi, équatorien, volontaire ACOGE). Les habitants des quartiers environnants ne connaîtraient que très peu les activités qui se déroulent dans ce centre du fait d'un manque de communication, ce qui ne permettrait pas de maximiser les différents ateliers proposés. Malgré cela, diverses associations participent à des festivals qui se déroulent dans la ville.

Rythmée par des festivals multiculturels tout au long de l'année, la ville de Séville montre ainsi son aspect pluriethnique. Nous allons en citer quelques uns qui nous permettent de comprendre comment il est possible pour des immigrés de faire partager sa culture dans un pays étranger. Ceci revient à lutter contre les discriminations voire à créer du "vivre ensemble".

Tout d'abord, se déroule la fête des Nations qui a lieu au début de l'automne dans le parc du Prado de San Sebastian13 et qui propose des stands de vente d'artisanat et de nourriture de divers pays du monde ainsi que des spectacles de musiques ethniques. De plus, en mars et avril 2011, la fête des Nations (gérée par une fondation du même nom) a organisé le premier festival solidaire au niveau du pont de Triana en partenariat avec l'association Terre des Hommes. Le festival solidaire présente, comme le précédent, différents pays des différents continents14 aussi bien par la gastronomie que par la musique ou encore l'artisanat. "Moi je vais chaque année à la fête des Nations, quand je peux me rendre à des événements j'y vais mais c'est pas évident avec mon travail. En ce moment il y a le festival solidaire au niveau du pont de Triana et je ne peux même pas y aller à cause du travail" (Carlos, Vénézuelien).

13 En 2010 a eu lieu la quinzième édition de ce festival. Il a changé de zone durant toutes ces années.

14 28 pays sont représentés dans ces festivals en fonctions des disponibilités de chacun (ex: Pérou, Canada, Australie, Maroc, France, Afrique du Sud, etc.)

Par ailleurs, le carnaval péruvien qui se déroule habituellement en mars15, a pour but de mettre en avant la culture du Pérou et des pays voisins. Dans ce cadre, des danseuses équatoriennes ont participé à cet événement cette année. "Dès qu'il y a une fête de ma culture, on vient danser avec mon groupe comme au carnaval du Pérou, durant l'Inti Raymi" (Betty, équatorienne). Ensuite, l'Inti Raymi, qui est la fête du soleil (ancienne cérémonie religieuse Inca en l'honneur du soleil qui marque le solstice d'hiver pour les pays andins), vivement célébré à Cuzco au Pérou, s'est déroulée en juin 2010 dans le parc Miraflores au Nord-est de la ville. Cette fête est organisée par l'association de danse et chant équatoriens "Tungurahua", avec la participation de l'association humanitaire Acoge16.

D'autre part, chaque année a lieu l'Aïd el-Kebir qui est une fête musulmane célébrée principalement au Maghreb où un mouton est sacrifié en l'honneur d'Allah. Elle se passe en octobre ou novembre selon le calendrier musulman. En 2010, elle fut organisée dans le quartier el Rocio à côté d'El Cerezo au niveau de la mosquée : "je vais à la fête du mouton en novembre, le Aïd el-Kebir" (Zico, marocain). A cette occasion, la fondation ACCEM a participé à la préparation et au déroulement de cet événement.

Comme nous pouvons le constater, seul l'Inti Raymi et l'Aïd el-Kebir se déroulent à proximité du quartier El Cerezo, ce qui oblige les participants et intéressés à se déplacer pour se rendre sur les différents lieux de festivités. Ceci influx sur la création de nouveaux réseaux, sur les rencontres entre habitants de la ville et donc, ces déplacements participent à la lutte contre la ségrégation urbaine. De plus, ces événements publics rendent visible la multiculturalité de la ville et mettent en avant les groupes minoritaires. Ce sont des occasions pour découvrir des cultures différentes, de connaître un peu mieux les immigrés vivant dans son quartier et une fois de plus, de participer à améliorer le "vivre ensemble".

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo