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L'Afrique:"projets de développement alternés" ou "développement par alternative"

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par Ibrahima SENGHOR
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 professionel en développement rural et coopération / D. E. A de sociologie 2008
  

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III. La pensée de l'autre du développement : Un prétexte pour réinventer une identité.

III. 1. L'absence du développement « reproduit » : Plus de peur que de mal.

III. 2. La pensée de l'autre du développement : Un repositionnement stratégique pluridimensionnel. Conclusion

«Voila maintenant des décennies que le mythe du « développement » regne pratiquement sans avoir été remis en question, semant partout le chaos et la destruction. Notre civilisation, en son état actuel, ne parait pas avoir pris conscience -- et encore moins les avoir remis en question -- des dogmes irrationnels qui sous-tendent l'entidre notion de développement. Pas plus que nous ne semblons comprendre que la doctrine en vigueur selon laquelle, d'une acon ou d' une autre, laissé d lui-mdme, le marchéprocurera d chacun tout ce dont il a besoin, est oncierement extravagante ».

Susan GEORGE, 1992, « L'e&&et Boomerang : choc en retour de la dette du Tiers-monde », édition la Découverte, Paris.

Introduction :

Dans une logique ou l'on considérait le développement comme un ensemble comple xe et inédit, un tel entendement amènerait a accepter que ce concept concerne non seulement une condition inhérente aux différentes manifestations de l'activité humaine, mais aussi renvoie a tout un processus a suivre. C'est dans cette perspective que le concept de « développement » est appréhendé par l'économiste Francois PERROUX a travers quatre niveaux dans l'évolution économique des sociétés : il s'agit notamment de l'expansion (accroissement temporaire et irréversible des quantités économiques), de la croissance ( augmentations suivies en longues périodes avec pour conséquence des modifications de structures économiques), du développement proprement dit ( faisceaux de transformation dans les structures mentales et institutionnelles, condition de la prolongation de la

connaissance) et enfin du progres (significations finalistes qui donnent un sens au processus du développement).

A coté de cette conception purement économique du développement, les institutions financieres internationales s'adonnent davantage a une manipulation des chiffres qui permet de masquer le fait que les peuples du Sud en particulier et du monde entier en général, sont les victimes emblématiques du creusement des inégalités. Des lors, le constat général sur l'échec du développement est rendu par l'affirmation de Gilbert RIST qui consistait a dire que : « Si l'on peut multiplier partout les signes du (c développement », il ne s'en suit pas qu'ils fassent sens »1, ce qui suscitera la mise en place de certaines alternatives dont notamment le développement social, le développement durable, le développement participatif, le développement écologique, l'intégration de la culture dans le développement, etc.

Au vu des défaillances que présentent les différentes acceptions du concept de développement que l'on ne parvient pas a canaliser, Catherine Coquery VIDROVITCH2 nous apprend que : « Nous sommes dans une période de crise cumulative ». Il appartiendra a Jean-Marc ELA, dans la Revue Maniere de voir n. 513, de procéder a une énumération de ces différentes crises. Selon ELA, la catégorisation de ces crises fait apparaitre trois grands ordres dont notamment : la crise des processus de développement au Sud, mais aussi dans un monde ou les interdépendances sont multiples et devenues incontournables ; la crise des modeles de développement et des idéologies qui sous-tendent les politiques et les structures des Etats ; et enfin, la crise des savoirs engendrés par l'éclatement des champs du développement et les décalages de la théorie face a des réalités mal analysées.

Cependant, une analyse minutieuse des incohérences internes de cette nouvelle divinité qu'est le développement e xige de la part des peuples du système monde la valorisation de leur « agenceité » comme dirait Anthony GIDDENS et qui n' est rien d' autre que leur capacité d' action ou leur compétences pragmatiques. Ce pragmatisme ne saurait etre rendu effectif que si les différents acteurs sociaux osent s'interroger sur l'état des lieux de leurs sociétés a l'aide de la pensée afin de prendre en charge leur destin. Cet impératif est incontournable selon Jean Marc ELA qui considere qu' « une société qui ne se pense pas constamment est vouée a la stagnation et, finalement, a la dégénérescence. C'est pourquoi doivent titre encouragées les disciplines telles que la philosophie, la psychologie, la sociologies, lesquelles fournissent des instruments d'analyse et de renouvellement de la société »4

Voila donc, une invitation a remettre en cause les paradigmes fondamentaux de la pensée unique, mais aussi et surtout a se positionner par rapport aux enjeux néfastes du mouvement alter

1 RIST G., 1994, « Des sphinx, des licornes et autres chimeres...Trois approches des relations entre culture et développement face aux pratiques sociales », in La culture. Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L' Harmattan», p. 6.

2 VIDROVITCH C. C., 1988, Pour une histoire du développement : Etats, Sociétés, Développement, Paris, l' Harmattan, p. 3.

3 Le Monde Diplomatique, Maniere de voir n. 51, Afriques en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.

4ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique, Paris, l' Harmattan, p.18.

mondialiste qui veut nous enfermer davantage dans cette vision mythique du développement~ Ainsi, dans la mesure ou le comportement adapté est un principe de rationalité, tous les peuples ont besoin de se conformer a ce que Karl POPPER appelle le « principe du point zéro » ou la « logique des situations » ou encore la « méthode zéro ». Ici, contrairement a Yao ASSOGBA qui considère que le fait de tout recommencer a zéro reviendrait a « imposer une dictature a l'esprit », le retour a de nouvelles bases est nécessaire du moment ou raisonner en fonction des paradigmes actuels que l'on sait plus qu'e xtravertis pourrait nous enfermer toujours dans cette logique mortifère du développement~

C'est la toute la pertinence de la pensée de l'autre du développement qui porte le flambeau d'une pensée libre de toute ambition de laisser perdurer une situation désastreuse qui ne fait qu'enfoncer l'Humanité toute entière d' abord dans un avenir incertain, et les peuples du Sud en particulier qui sont obligés de subir les énormes supercheries du passé, du présent et certainement (surtout pas) du futur.

Sous cet angle, notre travail s'articule autour de trois grandes parties. Dans un premier moment, nous procéderons a une tentative d'éclairage conceptuel qui nous permettra de décliner le contenu des concepts centraux de notre communication aussi bien a l'échelle micro qu'a l'échelle macro. Le second moment du travail permettra de montrer tout l'intérêt qu'il y a pour les peuples du Sud a éviter a tout prix de se développer aveuglément. Ici, le maitre-mot est l'urgence d'une révolution face a un système d'une incohérence sans précédent. A ce niveau, nous avons deux chapitres : d' abord, nous avons le premier chapitre qui traite des exigences de fermeté par rapport aux paradigmes dominants et au mouvement alter mondialiste dont l'essence se trouve dans la mouvance de la mondialisation d'aujourd'hui et des soubassements latents qui fonde cette nouvelle donne qu'on doit forcément intégrer. Ensuite, suivra le second chapitre qui traite de la prise de conscience par rapport a l'urgence d'une réaction contre l'idéologie du développement ou il est question de montrer que les peuples du Sud continuent a vivre les mêmes situations depuis des générations, raison pour laquelle ils doivent nourrir une idéologie capable de rendre effective leur auto affirmation.

Enfin, le troisième moment nous offrira l'occasion de comprendre que la pensée de l'autre du développement est un parfait préte xte pour les peuples du Sud de réinventer une identité en « dehors » du développement~ Cette partie du travail, tout comme celle précédente, est constituée de deux chapitres dont le premier se veut de rassurer le système monde sur une certitude toute simple : l'absence du développement : plus de peur que de mal pour monter que cette idéologie n'en est qu'une et que le salut des peuples dépend de leur capacité a lui trouver une alternative. Quant au second chapitre, elle analyse la pensée de l'autre du développement comme un repositionnement stratégique pluridimensionnel en montrant le devoir pour les peuples du Sud d'être porteurs de cette pensée neuve.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard