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Le financement des microentreprises par les institutions de microfinance (cas de l'ACEP Sénégal)

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par Prince Juste BATCHY TOME
Université Dakar Bourguiba - Maitrise 2008
  

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Paragraphe 2 : Impact du financement des micros entreprises par l'ACEP Sénégal.

De manière générale, la micro entreprise sénégalaise est faiblement capitalisée. Compte tenu de l'intérêt que les structures de financement attachent au niveau des fonds propres ; leur faiblesse limite leur volonté d'apporter leurs concours.

Face à l'insuffisance de fonds propres et au manque de transparence financière, certaines structures de financement « ferment les yeux », mais exigent d'importantes garanties, notamment physiques, dont la plupart des micros entreprises ne disposent pas.

Grâce à son niveau de capitalisation élevé, l'ACEP peut intervenir de façon efficace dans le financement des micros entreprises ; comme l'indique aisément le tableau ci- dessous :

Tableau 3 : l'ACEP Sénégal en chiffre selon les indicateurs de 2007

INDICATEURS ACEP SENEGAL

Nombre de clients fin 2007

61 878

Nombre d'agences régionales

12

Nombre de bureaux satellites

23

Crédits octroyés 1992 à 2007 en Milliards de FCFA

197,202

Nombre de crédits octroyés 1992 à 2007

109 415

Encours de crédits en fin 2007 en Milliards de FCFA

24

Encours épargne en fin 2007 en Milliards de FCFA

5,398

total des employés

185

Total agents de crédit

45

Total actif en fin 2006 en milliards de FCFA

25,327

Fonds propres fin 2006 en milliards de FCFA

15,590

Taux de capitalisation fin 2006

61,55%

*source : donnée de l'ACEP SENEGAL en 2007

L'impact de son financement est porté aussi bien sur le plan économique, que social.

Sur le plan économique, notre étude a porté sur les indicateurs suivants : revenu, niveau de vie et niveau de l'épargne.

On a pu constater, qu'après l'octroi de prêt par L'ACEP à certaines micros entreprises, un important changement a pu être enregistré sur le revenu de leurs activités suite à l'évolution de leur chiffre d'affaire. le développement de leurs activités témoigne de l'importance de l'ACEP dans la promotion des micros entreprises. Ainsi :

-55% de clients ayant contracté des prêts à l'ACEP ont vu la valeur de leur revenu croître suite à une augmentation significative du montant de leur chiffre d'affaire. Cette augmentation significative est due au fait que l'activité qu'ils exercent génère un revenu important et donc par conséquent est rentable pour le gérant de la micro entreprise.

C'est le cas par exemple de madame FATOU GUEYE qui a débuté ses activités en tenant une petite mercerie dans la banlieue Dakaroise. Elle n'a ni fréquenté l'école française ni subi une formation professionnelle et est devenue une cliente de ACEP en 1993 avec un premier crédit de 300 000 FCFA. Ce prêt fut bien géré et avait permis à Mme F.G. d'accroître son chiffre d'affaire.  Depuis lors, l'ACEP n'a cessé de lui faire confiance en lui prêtant des montants de plus en plus importants pour lui permettre de développer ses affaires. Son actif est passé de moins de 1 000 000 en 93 à 5 000 000 FCFA en 2008.

 

-26% d'entre eux ont vu la valeur de leur revenu régressé suite à une diminution du chiffre d'affaire. Cette diminution est due soit à la rareté de leurs marchandises, soit à la mévente de celle ci.

C'est le cas par exemple de Monsieur ASSANE DIALLO qui tient une alimentation à la périphérie de Dakar, il a contracté un crédit de 500 000 FCFA auprès de l'ACEP en 2004. Cependant malgré la bonne gestion de son prêt, il a vu son chiffre d'affaire diminué à cause de la mévente de ses marchandises due à la flambée des prix sur le marché entrainant une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs. Son revenu a considérablement régressé ; d'environ 200 000 FCFA par mois en 2004, il est passé à 100 000 FCFA voir 80 000 FCFA en 2008.

-18% des clients on vu leur revenu se stagner suite à la stabilité de leur chiffre d'affaire ce qui signifie qu'il ya maintient de l'équilibre du revenu qui n'a pas été amélioré.

C'est le cas par exemple de Monsieur SEMOU FAYE qui est un artisan tenant un atelier de fabrication et de transformation artisanale au niveau de la corniche de Dakar, il est devenu membre de l'ACEP en 2003 et a pu ainsi obtenir un prêt de 200 000 FCFA afin d'ouvrir son atelier. Il a pu rembourser son premier crédit et s'est vu octroyer par la suite d'autres prêts en vue d'améliorer son activité. Cependant depuis 2007, le revenu de monsieur S.F. n'a pas été amélioré car les produits finis ou semis fini qu'il propose s'écoulent de plus en plus difficilement.

-1% des clients on vu leur revenu disparaître suite à la disparition de leur chiffre d'affaire dû au vol de leurs marchandises, ou d'autres catastrophes pouvant survenir.

C'est le cas par exemple de Madame ROCKAYA TRAORE qui tenait une parfumerie dans une banlieue Dakaroise. Devenue membre, elle avait contracté un prêt de 200 000 FCFA en 2006, après être, auprès de l'ACEP. Elle avait bien géré son prêt et respectait toujours les délais de remboursement. Au courant du mois d'Août 2007, un incendie se déclara dans l'arrière boutique de sa parfumerie. Madame R.T. perdu, cette nuit là, toute sa marchandise, ainsi que son revenu, ce qui entraina par la suite la disparition de son chiffre d'affaire

Un changement du niveau de vie à pu être observé, il s'est exprimé par l'augmentation des biens d'équipements, l'investissement ainsi que le niveau de l'épargne chez les membres ayant contractés des prêts auprès de l'ACEP.

En ce qui concerne les biens d'équipement ;

- 53% de membres, ayant bénéficiés de crédit octroyés par l'ACEP ont connu une amélioration dans leurs conditions de vie, par l'acquisition de bien d'équipement, qui peuvent être de plusieurs types selon l'activité.

C'est le cas par exemple de monsieur MADY CISSE, qui est menuisier ébéniste. Il à adhère à l'ACEP en 1996 et pu accéder à un premier crédit de 600 000 F CFA pour acheter du matériel. Actuellement il a intégré le guichet PME de l'ACEP. Il est l'un des meilleurs spécialistes du bois de la place, comme le témoigne la qualité de ses oeuvres.

- 47% des membres, malgré le crédit octroyé par l'ACEP, n'ont pas connu une amélioration de leurs conditions de vie.

C'est le cas de monsieur Abdoulaye DIOUF, qui à accéder à crédit de 200 000 F CFA auprès de l'ACEP en 1999. Son crédit lui a permis d'acquérir des biens d'équipement pour le remplacement des machines amorties de son atelier de transformation alimentaire.

20% ont augmenté leurs niveaux de vie par la réalisation d'un investissement car le bénéfice réalisé à été investi dans l'acquisition d'un terrain ou la construction d'une maison (achat du ciment, sable)

Pour les investissements ;

- 20% de membres ont augmenté leurs niveaux de vie par la réalisation d'un investissement. Le bénéfice qu'ils ont pu réaliser a été investi dans l'acquisition d'un terrain ou dans la construction d'un logement (achat de matériaux etc.)

On peut citer par exemple le cas de madame Yacine SAMBA, qui a adhérer à l'ACEP en 1995 et avec son premier crédit de 500 000 FCFA, elle a pu développement une activité rentable. Ayant bien gérer son prêt, l'ACEP lui a permis d'améliorer son chiffre d'affaire en lui octroyant d'avantage de crédit. De 500 000 F CFA en 1995 elle est passée à 8 000 000 F CFA en 2004. En 2005 avec la création du guichet PME destiné aux clients de très grande envergure, elle a bénéficié d'un prêt de 2 500 000CFA qui lui a permis d'acquérir un terrain à la périphérie de Dakar.

- 80% de membres n'ont pas réalisé d'investissement et par conséquent n'ont pas amélioré leur niveau de vie. Pour le cas de ces membres, les crédits ont surtout permis pour solder leurs dettes au niveau de leur créanciers, ou pour relancer leur activités qui étaient au plus bas.

Pour le développement des activités, les changements se sont surtout manifestés par l'évolution du fond de roulement au sein des micros entreprises.

- 87% de membres, ont pu développés ou diversifiés leurs activités par l'augmentation de leur fond de roulement.

C'est le cas par exemple de monsieur Ferdinand NIANG qui est gérant d'une micro entreprise à Dakar exerçant dans le secteur de la vente des fournitures informatiques. Monsieur A.N. à adhérer à l'ACEP en 2001 et grâce au prêt de 2 200 000 F CFA octroyé par l'ACEP, il a pu diversifier ses activités par l'ouverture d'un cyber café. Il a ainsi enregistré, en 2006 un fond de roulement de 233 000 F CFA et en 2007 un fond de roulement de 300 000 F CFA, soit une variation positive d'environ 30%.

- 2% des membres n'ont pas développés leurs activités, car ils ont connu une réduction de leur fond de roulement dû à une mauvaise gestion de ce dernier.

C'est le cas de Mansour DIEYE, qui est membre de l'ACEP depuis 1995 et qui a connu une régression de son chiffre par qu'il l'a utilisé pour financer le voyage de ses 3 enfants à l'étranger.

- 3% des membres n'ont pas développés leur activités car ils ont connu une disparition du fond de roulement suite aux vols ou à des troubles socio politiques.

C'est le cas Monsieur Abass DIONE, a adhérer a l'ACEP depuis 2002, il a obtenu premier un prêt de 300 000 F CFA, et a pu développer une activité dans la banlieue dakaroise. Monsieur A.D. a connu une disparition de son fond roulement suite à un braquage dont il a été victime.

Concernant le niveau de l'épargne, on a pu constater que les bénéficiaires de crédits ont une motivation prononcée pour l'épargne, en effet :

- 5% des membres bénéficiaires de crédits ACEP ont constitué, après leurs prêts une épargne d'au moins 200 000 F CFA

- 27% des membres ont constitué une épargne comprise entre 100 000 F CFA et 150 000 F CFA.

- 36% des membres ont constitué une épargne comprise entre 20 000 F CFA et 50 000 F CFA.

Cela montre clairement qu'une partie des surplus de revenu réalisé par les bénéficiaires a été orientée vers l'épargne. Mise à part de la pratique de l'épargne obligatoire constituée au cours des remboursements, certains bénéficiaires on eu une vive intention de constitué une épargne, qui s'est manifestée par l'ouverture de compte individuel. Cependant, 32% de membres n'ont pas constitué une épargne afin de thésauriser leurs revenus.

Sur la plan économique, le financement des micros entreprises par l'ACEP a eu un réel impact sur les diverses activités exercées par les bénéficiaires, car il a permis pour la plupart leur autonomie économique.

Tableau 4 : récapitulatif de l'impact économique selon les différents indicateurs

IndicateursRevenu par rapport au chiffre d'affaire

Niveau de vie

Niveau de l'épargne

Pourcentage selon les situations

55%

Augmentation du revenu

Acquisition de biens d'équipement53%Augmentation du niveau de vie

5%

Constitution d'épargne d'au moins

2 00 000 FCFA

47%Stagnation du niveau de vie

26%

Régression du revenu

Investissements

20%Augmentation du niveau de vie.

27%Constitution d'épargne entre

1 00 000 -1 50 000 FCFA80%Stagnation du niveau de vie

18%

Stagnation du revenu

Développement des activités

87%

Augmentation du fond de roulement

36%Constitution d'épargne entre 20 000 - 50 000 FCFA

1%

Disparition du revenu 2%Diminution du fond de roulement

32%

Aucune constitution d'épargne8%Stabilisation du fond de roulement3%Disparition du fond de roulement*source : nous même selon l'étude réalisée à l'aide des rapports des membres

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sur le plan social, l'impact à pu être analysé selon les indicateurs suivants : la sécurité sociale, la paix sociale et la gestion des activités.

Au niveau de la sécurité sociale, il a été constaté que la plupart des membres de l'ACEP ayant accéder aux crédits participent de façon évidement aux dépenses familiales. Cependant cette participation est plus ou moins élevée et varie d'un individu à un autre. Ainsi :

- 46% des bénéficiaires ont vu leurs dépenses augmentées. 

Cela suppose donc, que les revenus générés par les activités exercées assurent leur sécurité sociale qui est exprimée par une augmentation ou une stabilité du régime alimentaire, une assurance aux soins de santé et aux frais scolaires.

- 13% des bénéficiaires ont vu leurs dépenses diminuées suites à la réduction de certaines charges.

C'est le cas par exemple de Madame Virginie SANTOS, membre de l'ACEP depuis 1997. Madame V.S. est devenue propriétaire d'un appartement grâce au revenu généré par l'activité qu'elle a pu développer suite à un crédit de 1 500 000 F CFA. Elle a bien géré son crédit et a constitué une épargne après l'octroi de trois autres crédits plus important les uns des autres qu'elle a pu rembourser.

- 41% des bénéficiaires ont vu leurs dépenses se stabiliser, les charges supportées sont restées inchangées.

C'est le cas par exemple de monsieur Babacar LY, qui à adhérer a l'ACEP en 2003. Il a contracté un premier prêt de 500 000 FCFA pour des besoins de réaménagement de son logement. Son prêt fut bien géré néanmoins ses charges sont restées inchangées.

Au niveau de la paix sociale, l'impact du financement se mesure par la situation d'indépendance auprès des bénéficiaires ayant amélioré leurs conditions de vie. Ainsi :

- 4% des bénéficiaires ont pu améliorer leurs conditions de vie. Plusieurs membres de l'ACEP, sont passés du statut de propriétaire, à celui de propriétaire.

- 47% des bénéficiaires ont vu leurs situations se stabiliser, car bien qu'ils soient toujours locataire, leur revenu est nettement suffisant pour supporter la charge d'un loyer.

- 47% des bénéficiaires n'ont pas connu une réelle amélioration car, étant déjà propriétaires, leur situation n'a pas changée.

Cependant des changements au niveau du comportement ont aussi été notés chez certains bénéficiaires, notamment dans le domaine de la gestion de leur activité.

- 30% des bénéficiaires, après avoir pu accéder à un prêt, tiennent maintenant une comptabilité sur un cahier pour mieux contrôler leurs dépenses.

- 70% des bénéficiaires cependant ne tiennent pas encore de comptabilité soit par leur faible niveau d'instruction, soit par négligence.

Le financement des micros entreprises a eu un impact significatif sur le plan social car il a permis l'insertion sociale des membres bénéficiaires de crédits.

Tableau 5 : récapitulatif de l'impact social selon les différents indicateurs

Indicateurs

Sécurité sociale par rapport aux dépenses familiales

Paix sociale par rapport aux conditions de vie

Gestion d'activité par rapport à la tenue d'une comptabilité

Pourcentages selon les situations

46%

Augmentation des dépenses

4%

Améliorations des conditions de vie

30%

Tenue de comptabilité

13%

Diminution des dépenses

47%

Stabilisations des conditions de vie

70%

Non tenue de comptabilité

41%

Stabilisation des dépenses

47%

Stagnation des conditions de vie

*source : nous même selon l'étude réalisée à l'aide des rapports des membres

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon