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Le financement des microentreprises par les institutions de microfinance (cas de l'ACEP Sénégal)

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par Prince Juste BATCHY TOME
Université Dakar Bourguiba - Maitrise 2008
  

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Section 2 : Emergence des institutions de microfinance

Cette section sur l'émergence des institutions de microfinance porte sur l'historique et la typologie des institutions de microfinance, leur intérêt au plan international, leurs caractéristiques, leur environnement légal et modes de financement, ainsi que sur l'analyse de secteur des institutions de microfinance au Sénégal.

Paragraphe 1 : Historique et typologie

A- Historique

L'histoire de la micro finance remonte à plusieurs décennies, notamment dans les années 1960. 

Dans les années antérieures déjà, dans la moitié du 19e siècle, l'octroi des crédits subventionnés était effectué la plupart du temps par des non spécialistes. Ces crédits subventionnés se caractérisaient en gros par l'importance accordée au remboursement, à la fixation d'un taux d'intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit et au ciblage de groupes de clients n'ayant le plus souvent pour seule autre source de crédit que l'informel.

A partir des années 80 la micro finance a véritablement commencé à se développer, bien que les premières expérimentations remontent à une dizaine d'année plus tôt, au Bangladesh en particulier (Grameen Bank) et dans quelques autres pays.

Cependant, il est intéressant de noter que de grandes banques, encore présentes aujourd'hui, telles que Raiffeisen en Allemagne, les banques populaires, la Rabobank néerlandaise ou le Crédit Agricole étaient ancrées dans le mouvement coopératif rural qui avait été lancé par l'Allemand W.F. Raiffeisen et s'est propagé rapidement dans toute l'Europe de l'Ouest à la fin du 19e siècle.

En Afrique, les pratiques de la micro finance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte et de la petite épargne. La microfinance à pris de l'ampleur avec l'émergence des ONG et associations dans les années 80. Les populations s'organisaient en associations villageoises, tontines, gardes monnaies ou banques ambulantes. Les pratiques étaient informelles, et concernaient surtout l'épargne et le crédit.

Au sein du secteur financier, les institutions de micro finance englobent aujourd'hui une grande variété d'organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d'épargne et de crédit, société anonyme, banque, établissement financier etc.). Elles sont selon les pays, soit réglementées, soit supervisées par des autorités monétaires ou d'autres entités, pouvant collecter l'épargne de leur clientèle et celle du grand public.

En Afrique de l'ouest précisément au Sénégal les institutions de micro finance sont supervisées par la BCEAO, les structures ministérielles logées au niveau du ministère des finances ainsi que par les commissions bancaires de l'UEMOA.

Le terme d'institution de micro finance (IMF) recouvre différentes définitions. Certains le comprennent dans un sens plus strict, d'autres l'utilisent pour parler d'organisations et de méthodes de travail très différentes.

Au sens large, une institution de micro finance peut être définie comme une organisation qui offre des services financiers à des personnes à revenus modestes qui n'ont pas accès, ou qui ont difficilement accès au secteur financier formel.
L'image que l'on se fait le plus souvent d'une institution de micro finance est celle d'une ONG « financière », une organisation totalement et presque exclusivement dédiée à l'offre de services financiers de proximité visant à assurer l'auto promotion économique et sociale des populations à faibles revenus. Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la micro finance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits «microcrédit » à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs microentreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la micro finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la micro finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.

Ainsi, le terme d'institution de micro finance (IMF) est devenu courant pour designer tous les types d'institution officielles ou semi- officielles qui proposent des services de micro finance.

Au Sénégal, selon la loi PARMEC , loi régissant les institutions mutualistes et coopératives d'épargne et de crédit, sont considérée comme institution mutualiste ou coopérative d'épargne et de crédit, un groupement de personnes, doté de la personnalité morale, sans but lucratif et à capital variable, fondé sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit. Les IMF sont des institutions mises en place par un Etat, une organisation non gouvernementale (ONG) ou des bailleurs de fonds en vue de participer à la promotion et à la croissance de l'initiative privée.

Ces institutions ont pour rôle d'attribuer des crédits à court terme à des particuliers (ménages) ou à des PME. Elles permettent de palier la difficulté liée à l'accès aux banques qui en général, sont très formalistes et possèdent des procédures plus ou moins longues, tout ceci est couronné par une étude de crédibilité de fond en comble du dossier objet de la demande de crédit.

Notons cependant que depuis un certain temps, on assiste à un phénomène qui consiste à monter des institutions ou des groupements de micro finance destinés uniquement au financement et au soutien de l'entreprenariat féminin d'où un élargissement du catalogue des IMF du Sénégal.

B- Typologie

La typologie des institutions de micro finance est définie suivant leur mode d'intervention et leur forme juridique. Cela permet de distinguer :

1) Le courant coopératif

Comme l'indique le terme « coopératif », ce courant a cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations populaires où les micros entrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système. Sa spécificité est de vouloir construire des institutions à partir de leurs bénéficiaires, c'est en cela qu'on y retrouve un côté coopératif plus affirmé. Il est nécessaire de devenir membre de ces institutions pour pouvoir bénéficier de leurs services. Ce principe de propriété le différencie des autres courants.

Certaines coopératives proposent entre autres prestations du crédit à leurs membres. De plus, il arrive qu'un groupe forme une union de crédit, généralement dans le but de gérer l'épargne et de fournir du crédit à leurs membres.  Les unions de crédit sont à but non lucratif appartenant et contrôlé par les membres ; elles incitent toujours leurs membres à ouvrir des comptes d'épargne parce que c'est leur principale source de capital.

Les unions de crédits dépendent généralement d'un organe suprême central qui encourage les caisses primaires de crédit mutuel et qui offre une formation tout en un.

Ce type de coopérative a été développé en Allemagne dans la seconde moitié du 19e siècle et a mené également aux banques coopératives.

De la sorte, Les banques coopératives fournissent des micros prêts à leurs membres, mais peuvent aussi proposer des prêts plus importants et d'autres services financiers ; elles travaillent généralement depuis leurs bureaux et les membres s'y rendent pour obtenir des prêts et effectuer leurs remboursements. Toutefois, certaines d'entre elles envoient leur personnel directement chez les clients.

Les banques coopératives n'ont pas recours à des groupes de solidarité. Il faut en général trouver quelqu'un qui apporte une Co-garantie ; ce dernier doit être membre de la même banque et partager la responsabilité d'un prêt.

Les banques coopératives sont implantées aussi bien en zone rurale qu'urbaine. 

2) Les sociétés de micro crédit

Ce sont des sociétés non régies par la loi qui sont engagées dans des activités de microfinance. Il est illustré par les banques conventionnelles situées en zone rurale qui, contrairement aux institutions du premier courant sont des banques privées à vocation commerciale orientée vers la micro finance pour des raisons de stratégies propres.

Elles appartiennent à une famille ou à un groupe de gens ayant investi leur capital dans cette affaire et prêtent à toute personne vivant dans la communauté qu'elles couvrent. De plus, elles demandent des cautions. Ce courant a consisté à transformer une banque existante ou une partie de cette banque de manière à la spécialiser en direction des micros entrepreneur.

3) Les ONG de développement et autres organismes intermédiaires de microfinance à but non lucratif 

Le troisième a mis sur pied des organisations non gouvernementales (ONG) ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes l'intermédiation financière. Elles ont clairement ouvert la voie au développement de la micro finance ; Poursuivant des objectifs sociaux, en plus de la micro finance, elles sont souvent dépendantes des bailleurs de fonds, surtout en ce qui concerne les plus petites organisations non gouvernementales dont beaucoup ont été lancées avec l'appui de ces derniers. Leurs structures de gestion sont inadaptées pour l'assurance de responsabilités fiduciaires, puisque les membres des conseils d'administration ne représentent pas, du point de vue des finances, les actionnaires ou les membres fondateurs.

Ainsi on a vu, la création d'organisations non gouvernementales de micro financement qui, après s'être procuré des fonds, soit au travers de donations soit au travers d'emprunts, octroyaient elles-mêmes des crédits aux micro-entrepreneurs. Mais, dans ce dernier cas, l'accent a surtout été mis sur l'octroi de crédit et la collecte de l'épargne étant généralement interdite aux organisations non gouvernementales.

La plupart des institutions de micro finance sont issues du monde des ONG en raison de leur forte orientation en ce qui concerne le développement.

L'essentiel de leurs programmes et de leurs projets, vise à soutenir les personnes défavorisées des zones où elles opèrent.

En tant qu'institutions de micro finance, elles peuvent fournir les capitaux nécessaires pour améliorer productivité et autosuffisance des populations pauvres, et changer ainsi la vie de ces dernières.

Ces ONG se sont donc, transformées en IMF (institution de micro finance) car elles avaient pour ambition de ne pas se contenter de fournir une éducation informelle aux plus pauvres, mais aussi celle de sensibiliser leurs groupes cibles.

Les moyens par lesquels ont été mises en place des activités de Micro finance sont extrêmement variés et il n'existe pas de modèle unique qui serait parvenu à s'imposer comme la référence incontournable. Et comme l'a si bien signifié Marc LABIE : « En termes opérationnels, il ne nous semble pas vraiment possible de privilégier tel ou tel modèle car, dans les faits, il y a des exemples de succès et d'échecs dans chacun d'entre eux ».

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote