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La contribution des PME au développement socio- économique de la population de Goma. Cas de la Joie Plazza Hotel Période d'étude: 2007- 2010

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par Emile WANDUMA IGUNDJI
Université du CEPROMAD Goma - Graduat en gestion administrative des affaires 2010
  

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1.2. LES PME EN AFRIQUE

Entre les multinationales et les entreprises publiques, et le secteur informel, les P.M.E. "modernes", c'est à dire respectant globalement les règles officielles, constituent incontestablement le maillon faible du tissu économique africain.21(*)

Pour Philippe Hugon : "La faiblesse des technologies intermédiaires et l'absence de P.M.E. caractérisent les économies africaines dualistes. Les entreprises publiques et les filiales des firmes étrangères jouxtent les ateliers informels ou les exploitations paysannes".22(*) Le jugement de cet auteur est probablement un peu trop catégorique et un tissu de P.M.E. existe dans certains pays africains, même s'il est encore faible et fragile.

Abdelali E. El Alami propose une typologie des entreprises africaines élaborée à partir de trois critères :23(*) la nature de l'activité, la localisation du centre de décision et la taille. Il décrit quatre types d'entreprises :

1) Les entreprises nationales stratégiques (appelées ici publiques)

2) Les entreprises locales organisées (P.M.E.)

3) Les entreprises locales informelles (secteur informel)

4) Les entreprises à capitaux étrangers (multinationales et franco-africaines)

Pour cet auteur les P.M.E. africaines possèdent les caractéristiques suivantes : elles sont jeunes, ont été créées depuis l'Indépendance du pays ou rachetées par un entrepreneur africain après cette Indépendance. Il convient cependant de noter qu'aujourd'hui encore, des P.M.E. appartiennent à des européens qui parfois souhaiteraient s'en défaire L'âge de la retraite approchant, ils recherchent un repreneur. Les P.M.E. sont gérées par un "patron" lui-même investisseur principal sinon unique et constituant le centre de décision. Elles ont généralement une structure de gestion plutôt légère et un faible taux d'encadrement.

Amadou Lamine Dia scinde, lui met cette catégorie des P.M.E. en deux sous-ensembles : 24(*)

- Les petites entreprises qui sont des sociétés de personnes, oeuvrant principalement dans l'industrie, les travaux de construction et les travaux publics, et ayant moins d'une trentaine d'employés.

- Les moyennes entreprises qui sont des sociétés de personnes ou de capitaux, travaillant dans le commerce et l'industrie d'import-export, et pouvant avoir jusqu'à 100 salariés.

J.M. Bellot, à la suite d'un travail d'enquête portant sur les petites et moyennes entreprises au Sénégal, en identifie trois types : l'entreprise "refuge", l'entreprise de type familial, et l'entreprise du "manager». 25(*)

- L'entreprise "refuge" correspond en général à une activité annexe. Elle a un rôle d'assurance contre les vicissitudes de la vie professionnelle et fournit une situation éventuelle de repli à son propriétaire en cas de difficultés, de licenciement, etc. Elle a aussi un rôle d'assurance-vieillesse permettant à son propriétaire de maintenir un niveau de vie plus conséquent lorsque l'heure de la retraite a sonné. Dans des pays où le rôle de l'Etat est prépondérant, elles appartiennent souvent à des fonctionnaires qui utilisent leur position dans l'administration pour développer leurs affaires privées.

- L'entreprise de type familial fonctionne sur une base essentiellement familiale : le patron s'entoure d'abord de son noyau familial proche (frère, fils, etc.) pour le seconder directement, puis de sa famille élargie. Lorsque le besoin en travail, et donc en revenu, de cette dernière est satisfait, la croissance de l'entreprise s'arrête. L'excédent de profit par rapport à ce niveau de besoin ne sert pas à développer l'entreprise, il est soit affecté à des dépenses de consommation, soit transféré en milieu rural.

- L'entreprise du "manager" a un patron jeune, possédant une solide formation. Le recrutement de la main-d'oeuvre est plus fonction de sa qualification que de l'existence ou non de liens familiaux avec le dirigeant. La notion d'accumulation est fortement présente.

On peut se demander pourquoi, en Afrique, le tissu de P.M.E. "modernes" est aussi faible, et pourquoi, en particulier, peu de "grosses P.M.E." se développent. Deux éléments doivent être relevés. D'une part la crise économique et les difficultés de ces dernières années ont entraîné, pour certaines, leur disparition ou leur glissement dans le secteur informel. Des patrons de P.M.E., voyant que leur entreprise n'était plus viable dans le respect des règles officielles, s'en sont peu à peu affranchis pour assurer leur survie. D'autre part, de nombreux auteurs ont relevé la propension de l'entrepreneur africain à ne pas développer son affaire au-delà d'un certain seuil, mais à en créer une deuxième, puis une troisième, etc. pour constituer une sorte d'hypo-groupe. J.M. Bellot indique "il est frappant de constater que l'entrepreneur "manager" ne cherche pas toujours à développer son entreprise dans la même branche, mais à créer une nouvelle entreprise dans une autre branche, afin de diversifier les risques".26(*) De même pour El Alami "il n'investira pas dans une seule opération et répartira ainsi ses risques en investissant aussi bien et en même temps dans le secteur agricole comme dans l'immobilier ou dans le commerce ou l'industrie".27(*) Enfin Hugo parle lui d'une logique de diversification et non d'accumulation intensive permettant des progrès significatifs de productivité». 28(*)

Selon Claude ALBAGLI et Georges HENAULT, « encore trop peu nombreux, responsables d'unités souvent trop petites, les chefs d'entreprises modernes existent quand même en Afrique ».29(*)

* 21 Dopont J., La prospérité et le développement, 2008, P.4

* 22 Hugon P., les politiques d'appui au secteur informel en Afrique, Revue Gestion, Paris, 1993, P.36

* 23 El Alami A.E., rôle de la petite et moyenne entreprise dans le développement et la création de l'emploi, cas de l'Afrique, Revue P MO,canada,1987, P.84

* 24 Dia Amadou L, le management africain mythe ou réalité, Revue international PME, Canada, 1991, P.38

* 25 Bellot JM., petites et moyennes entreprises au Sénégal, Grenoble, 1988, P.54

* 26 Bellot JM, Op. Cit,, P.62

* 27 El Alami A., Op. Cit, P.48

* 28 Hugon P., Op. Cit, P.32

* 29 Claude ALBAGLI, Georges Henault, la création d'entreprise en Afrique, Paris, 1996, P.68

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe