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Routes et développement durable, rôle des études d'impact sur l'environnement. Cas du programme sectoriel des transport PST- 2 du Burkina Faso

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par Emmanuel YONI
Université Senghor d'Alexandrie (Egypte ) - Master en développement: spécialité gestion de l'environnement 2009
  

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2.5.5 Etat d'exécution du programme

Apres huit ans d'activités le PST-2, qui comprend trois composantes (A : renforcement institutionnel, B : travaux routiers et C : unité de coordination du projet), présente un taux d'exécution satisfaisante selon le rapport de la 8eme mission de supervision de la Banque Mondiale en février 2008. Le taux d'exécution du volet route à cette date était d'environ 40% et les 60% restant étaient en cours de lancement, à l'exception des contrats résiliés pour incapacité financiere ou technique. Toutefois, pour une réalisation complete de toutes les activités du programme notamment la composante B, il est nécessaire de proroger le projet.

Par contre, la mission note des manquements au niveau du fonctionnement de la Cellule de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) qui n'a pu fonctionner correct ement depuis le début du projet, en raison d'un manque de moyens financiers qui étaient à la charge du gouvernement burkinabe.

Des mesures ont été prises par la mission pour corriger ce manquement pour le reste des travaux du programme en attendant que le gouvernement burkinabe trouve une solution pérenne permettant d'assurer un meilleur suivi du volet environnemental et social.

2.5.6 Actions du programme en faveur du développement durable

Orientation du programme en faveur du développement rural et le désenclavement

Comme nous l'avions précédemment décrit, l'économie burkinabe repose essentiellement sur ses activités agricoles conduites par sa population rurale. Par conséquent le désenclavement du milieu rural reste une priorité de sa politique de développement.

Ce programme a permis la facilitation du transport entre les principales villes du pays et entre les villages et les centres urbains les plus proches.

Une stratégie spéciale dédiée au développement des pistes rurales a été adoptée en 2003 et cette
politique est conduite par une direction générale autonome, la Direction Générale des Pistes Rurales

(DGPR). Cette stratégie bénéficie principalement du soutien financier des ressources

PPTE du pays.

Ce qui a permis de réduire la fraction de population n'ayant pas acces facile à une voie principale.

Au plan intérieur et d'ouverture à d'autres pays enclavés tel que le Mali, le gouvernement prévoit selon le plan du ministere en charge des infrastructures, de bitumer progressivement à court terme un réseau d'environ 10 000 km de routes en terre et de renforcer 2 000 km de routes bitumées. A court terme par exemple le programme prévoit aménager 1 380 km de routes bitumées pour désenclaver l'intérieur du pays et surtout renforcer ses l'acces au Mali (conf. Tableau 3).

Tableau 3 Programme du PST années 2008-2012 (MID/ DEP, novembre 2007)

Route en projet de bitumage

Linéaire [km]

Période prévue

Etat d'avancement

Koudougou - Dédougou

130

2008 - 2010

En instance de démarrage travaux

Dédougou - Tougan

80

2008 - 2010

Etudes en cours

Dédougou - Nouna - Djibasso - Frt Mali

140

2008 - 2010

Etudes en cours

Kantchari - Diapaga - Frt Bénin

150

2008 - 2010

Etudes en cours

Kongoussi - Djibo - Baraboulé - Frt Mali

160

2008 - 2011

Etudes en cours

Rocade Nord et Sud Est à Ouagadougou

20

2008 - 2009

En instance de démarrage travaux

Ouahigouya - Thiou - Frt du Mali

60

2009 - 2010

Etudes en cours

Banfora - Sindou

50

2009 - 2010

Etudes en cours

Tougan - Ouahigouya

100

2009 - 2011

Etudes en cours

Banfora - Mangodara

100

2009 - 2011

Etudes en cours

Koudougou - Sabou - Léo

140

2009 - 2012

Etudes en cours

Koudougou - Réo - Tougan

140

2010 - 2012

Etudes en cours

Ouéssa - Léo

80

2010 - 2012

Etudes en cours

Autoroute Ouaga - Bobo, première tranche

30

2010 - 2012

Etudes en cours

TOTAL Général

1 380

 

Cooperation sous-regionale

Le PST s'integre parfaitement à celui du projet de mobilité de l'UEMOA. Il faut rappeler que sous l'égide de la CEDEAO un programme a été défini à Lomé en 1980 dans le double objectif « d'établir un reseau de transport efficace entre les Etats membres en vue de faciliter les activités economiques et sociales à l'interieur de la communaute et de veiller à ce que les infrastructures de transport puissent veritablement satisfaire les besoins de l'integration economique regionale » (Karanga et al., 2002).

Pour se faire, «les Etats membres ont decide d'elaborer progressivement une politique commune en matiere de transport par l'amelioration des liaisons déjà existantes, la creation de nouvelles liaisons pour renforcer leur integration physique et la promotion d'une plus grande circulation des personnes, des biens et des services à l'intérieur de la communaute È (Karanga et al., 2002).

Dans le cadre de cette politique, le Burkina est appelé à supporter le plus grand trafic interrégional, car situé au coeur de l'union. Il s'investi de ce fait dans la construction et l'entretien des routes principales et corridors qui l'ouvrent sur les autres pays voisins de la sous région (CTMte-d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Bénin).

A titre d'exemple, la crise ivoirienne intervenue en septembre 2001, qui avait occasionné le ralentissement des activités du port d'Abidjan, a eu pour conséquence le détournement d'une importante partie du trafic malien et nigérien vers les ports du Togo, du Ghana et celui du Bénin. Cette situation a créé des conditions qui modifient significativement les paramètres initialement utilisés dans le dimensionnement des travaux d'entretien périodique de la route nationale n°1, d'oü sa détérioration très précoce. Cela a obligé le Burkina à recourir à de nouvelles techniques routières pour faire face à la dégradation précoce de ses routes occasionnées par ce trafic inattendu.

Des objectifs socio-économiques, lutte contre la pauvreté, promotion sociale et santé

Le principe général qui permet la réduction de la pauvreté consiste à la création d'emplois productifs et durables, à l'intégration des femmes au processus de production, à la protection de l'environnement dans une dynamique de bonne gouvernance et une politique efficace de formation, d'éducation, une responsabilisation de l'individu, et la mise en place de facilités d'accès aux facteurs socio-économiques de base (routes, eau, énergie, etc.).

En effet, outre les bénéfices socio-économiques directement liés à la mise en place de l'infrastructure, dans le cadre des projets routiers, des mesures d'accompagnements visant à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines sont mises en Ïuvre. Notons à titre d'exemples, l'approvisionnement en eau potable par l'installation de forages, la sensibilisation sur les IST et VIH- S I DA, la création d'emplois, la création de réserves d'eaux profitables aux activités agricoles et d'élevage (barrages routiers, aménagement de carrières), l'indemnisation des populations touchés par le tracé et ouvrages connexes, etc. Toutes ces actions contribuent fortement à la lutte contre la pauvreté dans les zones d'influence directe et indirecte des projets.

En plus, ces aménagements routiers améliorent l'accès aux centres de soins (CSPS), dont l'accès pour les évacuations sanitaires, la fourniture de matériels de soins, etc., se passe très souvent dans des conditions difficiles et non sécuritaires.

Des études de faisabilité socio-économique et environnementale avantla prise de décision

Les projets routiers au Burkina Faso, conformément à la loi N°005/97/ADP, et au décret N°2001- 342/PRES/PM/MEE et/ou les directives des bailleurs de fonds (BM, BAD, UE, etc.), font l'objet d'étude d'impact pour leurs réalisations. La réglementation exige, en plus de l'EIE, l'établissement d'un plan de gestion environnementale et sociale (PGES). Ce PGES fait partie intégrante du rapport environnemental. Il définit les mesures d'atténuation, de bonification, de suivi, de consultation et de renforcement institutionnel que le promoteur entend mettre en Ïuvre durant l'exécution du projet pour améliorer ses performances environnementales et sociales.

Une particularité au Burkina, le bureau d'étude sélectionné a en charge l'ensemble des études, c'est-à-
d i re la faisabilité technique, économique, sociale et environnementale du projet. Ce qui lui permet
d'analyser de façon intégrée les paramètres d'optimisation du projet. C'est au regard de ces études,

validées au fur et à mesure par un comité interministériel, que la décision de réaliser le projet est prise par les autorités compétentes.

La sécurité routière, une priorité du programme

Sur le plan institutionnel, le gouvernement burkinabè a adopté en sa séance de conseil des ministres du 13 février 2008 un projet de décret portant création de l'ONASER (Office National de Sécurité Routière) qui a pour mission de conduire la politique nationale en matière de sécurité dans le transport des biens et des personnes au Burkina Faso.

Sur le terrain et pour assurer la sécurité des ouvrages, le programme met l'accent sur un contrôle rigoureux lors de l'exécution des travaux. En effet, un bureau d'étude (mission de contrôle) et une cellule de projet composée du personnel administratif assurent le contrôle des travaux neufs.

Pendant l'exploitation, un suivi réseau est mis en place et permet d'identifier les dégradations et les risques de détérioration des ouvrages à travers une auscultation régulière des grands ouvrages, le renforcement de la signalisation ou le réaménagement au niveau des points noirs, l'entretien et réparation des ouvrages défectueux.

Sauvegarde du patrimoine routier, renforcement de capacité et communication

Le PST s'investi dans la sauvegarde du patrimoine routier national à travers l'entretien des routes et leurs dépendances. Il faut noter que le Burkina dispose d'un réseau routier total de 61 367 Km (Cf. Tableau 4), le réseau classé concerne 15272 km. Avec un financement global estimé à plus de 760 milliards de FCFA, le PST-2 permet l'entretien courant du seul réseau classé. Les travaux de renforcement concernent 1 674 km et l'entretien périodique pour 950 km de routes bitumées. Pour routes en terre, il permet d'entretenir périodiquement 4 013 km et de réhabiliter 3 644 km (MITH, décembre 2005).

Tableau 4 Classification du réseau routier burkinabè, données en kms (MITH, 2005)

Classification Technique

Classification administrative

Routes
Bitumées

Routes
en terre
moderne

Routes
en terre
ordinaire

Pistes
améliorées
type A

Pistes
améliorées
type B

Pistes
ordinaires

Total

Routes Nationales

2 377

278

2 738

468

269

567

6 697

Routes Régionales

33

0

173

1 747

472

1 156

3 581

Routes Départementales

6

0

108

1 690

2 486

704

4 994

Pistes Rurales

0

0

0

0

0

46 095

46 095

Total

2 416

278

2 919

3 905

3 227

48 522

61 367

L'entretien courant et périodique du réseau classé et des pistes rurales, garantit la sécurité et le confort des usagers, l'acheminement en toute sécurité des biens de marchandises, du matériel et produits.

Ces opérations d'entretien sont assurées par la direction de l'entretien routier (DER) en collaboration
avec la Direction de la Planification des Etudes et du Suivi (DPES), les directions régionales et les PME.

L'année 2007 a vue la création d'un fonds d'entretien routier (FER-B) destiné essentiellement à l'entretien du réseau routier. Ce fonds est opérationnel depuis janvier 2008.

Le renforcement des capacités se manifeste par le recrutement régulier de personnels techniques et d'appui, des actions de formations de courtes durées (séminaires, stage de recyclage) des agents d'appui et des techniciens à l'usage des NTIC, sur de nouvelles techniques de conception et de contrôle de qualité, sur la ma»trise de logiciels de conception. Et se traduit aussi par des formations de longues durées (agents techniques, techniciens supérieurs, cycles d'ingénieurs et de spécialisation, etc.).

Le PST, entreprend des actions d'information et de communication notamment en termes de sécurité routière, d'information sur de nouveaux projets, à travers des enquetes publiques organisées dans le cadre d'EIE de projets routiers. Une conférence nationale sur le secteur des transports est organisée chaque année et réunie tous les acteurs du secteur (administration publique, entreprises, bureaux d'études, consultants, associations professionnelles, services de presse, etc.), à travers des thèmes abordant la sécurité routière, le développement durable, le financement des infrastructures routières, etc. Pour plus de transparence, la DGR a mis en place un comité de rédaction en mai 2008 qui va tenir un bulletin d'information sur les actions du PST, notamment sa composante infrastructures routières.

Aux termes de ces analyses, qui décrivent les efforts des acteurs du secteur routier pour intégrer l'environnement et les principes du développement durable dans le domaine, il appara»t que les études d'impacts reste l'outil, à l'état actuel de nos connaissances, permettant d'y parvenir dès la conception de l'infrastructure. Afin de traduire en cas concret la problématique posée au chapitre 1, le chapitre 3 suivant concerne des études de cas de travaux de construction et de bitumage des RN27 et RN22 au Burkina Faso, qui présentent les interactions avec l'environnement au cours des travaux et une étude expérimentale de solution biologique de stabilisation de talus routiers et d'intégration de la route au paysage.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King