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Routes et développement durable, rôle des études d'impact sur l'environnement. Cas du programme sectoriel des transport PST- 2 du Burkina Faso

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par Emmanuel YONI
Université Senghor d'Alexandrie (Egypte ) - Master en développement: spécialité gestion de l'environnement 2009
  

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3.1.3 Pertinence des impacts retenus par l'EIE du projet

Afin d'apprécier la pertinence des impacts prévus par le rapport d'étude d'impact, nos nous servons des éléments du Tableau 6.

En effet, malgré les pluies (la période d'étude de terrain s'est déroulée durant la saison pluvieuse) ajouter aux opérations d'arrosage de l'entreprise, l'aspect poussiére et le bruit restent les principales nuisances pour les populations riveraines. Les déviations sont de types pistes, insuffisamment entretenues, ce qui provoque de soulévement de poussières nuisibles à la circulation. Les activités de terrassements étaient momentanément suspendues, pour reprendre avec la saison pluvieuse, en raison de pénurie d'eau, témoins que ces activités renforcent l'épuisement des ressources en eaux.

Le braconnage mis en exergue dans le rapport d'EIE n'est pas directement mené par le personnel de chantier, car manque de temps matériel pour s'y consacrer (travail de jours comme de nuit). Toutefois, la présence du personnel de chantier, qui dispose un pouvoir d'achat, encourage les braconniers préexistant à intensifier leurs activités.

De façon globale nous notons que les impacts potentiels prévus, surtout du fait de leurs généralités, sont effectivement observés au cours des travaux, il s'agit d'abattage de milliers d'arbres de diverses espéces, de déplacement de populations à proximité de l'emprise ou susceptibles de l'être, des inondations des périmétres agricoles ou affectés à d'autres usages du fait du relévement de la ligne rouge. Ce relévement a pour conséquences immédiates des modifications hydrologiques, des impacts sur la flore et les habitats fauniques et l'occupation des espaces agricoles (champs, vergers, mara»chers, etc.). A titre d'exemple, en termes d'occupation de sol, si nous considérons le tracé de la RN27 long de 120 Km et dont l'emprise fait 60 m, cela équivaut à 720 hectares de terres affectées directement par la route. Cette superficie peut empiéter souvent sur des habitations des villages traversées, car en général non lotis, sur des aires protégées, notamment la réserve partielle de faune de Nabéré et la forêt classée de Dan, détruit des arbres de plusieurs dizaines d'années (Baobab, Ca
·lcédrat, etc.) et des arbres d'importances socio-économiques pour les populations riveraines (karités, nérés, raisins, etc.).

Par ailleurs, les sites d'emprunts ne sont pas tous identifiés au préalable avant le début des travaux. L'entreprise a la latitude de continuer à explorer d'éventuelles carriéres sans pour autant se conformer aux exigences des prescriptions techniques. Ces derniéres exigent que les carriéres fassent l'objet d'études d'impact à ses frais. Ce qui occasionne des perturbations de sites non prévus dans les études d'impacts (flancs de collines, champs agricoles, proximité d'habitations, etc.).

Il faut noter toutefois certaines insuffisances au niveau des rapports d'études d'impacts. En effet, le plus souvent les propositions contenues dans les rapports d'études d'impacts, manquent de détails et de précisions (propositions standards et génériques rencontrées dans tous les rapports de projets routiers). Les consultants prennent peu la peine de conduire les études et faire des propositions trés spécifiques à chaque chantier. Les mêmes impacts potentiels sont reconduits et les mêmes propositions en guise

d'atténuation d'impacts sont faites d'un chantier "X" à un chantier "Y". Ces rapports suggérent par exemple que pour atténuer les impacts liés à l'abattage des arbres de l'emprise, l'entreprise doit procéder à la plantation d'arbres de compensation, sans toutefois donner des prescriptions techniques sur le mode de mise en Ïuvre de l'opération, ni donner des références précises, à partir des profils du tracé, de l'endroit oü elle sera faite. Ce qui laisse l'entrepreneur le libre choix de la technique, des essences, etc. Ce qui occasionne les échecs de végétalisation des emprises trés couramment constater dans les projets.

Notre appréciation globale sur la pertinence des impacts prévus par le rapport d'EIE présente tout de même des limites, car certains de ces aspects ne peuvent être observés à l'immédiat (tassement de sol, érosion, pertes de biodiversité) ou nécessitent des moyens de mesures et d'analyses physico- ch i m iq ues (pollution des eaux, air, altération d'écosystéme, etc.), d'inventaires. Ces analyses détaillées pourront se faire dans le cadre d'études plus approfondies sur le suivi à long terme des impacts directs et indirects des projets routiers sur leurs milieux biophysiques et humains au Burkina Faso.

3.1.4 Politique environnementale des entreprises responsables des travaux Dispositions règlementaires du chantier en matière d'environnement

Le projet de construction et de bitumage de la RN27 a fait l'objet d'une EIE, suivi d'une enquête publique sur le terrain. Ce processus a conduit à l'obtention d'un avis de conformité environnementale émis par le ministre en charge de l'environnement (arrêté n°2008 -008/MECV/CAB ).

Le cahier des clauses techniques particuliéres (CCTP) (DEP, juin 2005), en ce qui concerne les aspects environnementaux, préconise que 30 jours aprés la notification de commencer les travaux, l'entreprise doit fournir un plan de protection de l'environnement du site (PPES) et remettre en état les sites perturbés 30 jours aprés la réception provisoire ainsi que les carriéres d'emprunt. Sont interdites les emprunts en zone forestiére, de même pour les dépôts à moins de 500 m d'une riviére. L'entreprise doit prendre des dispositions afin d'éviter la pollution des eaux de surface et souterraines, arroser réguliérement les déviations afin de limiter la poussiére, surtout à proximité des villes et villages. Ce document mentionne, au paragraphe A8-1, les obligations environnementales générales de l'entreprise, sa responsabi lité vis-à-vis des dommages liés par ses actions, les moyens nécessaires et lui fait obligation de mettre en place une stratégie environnementale interne dans ses services (embaucher un responsable environnement chargé du suivi, établir des rapports, informer et former le personnel, prévoir des sanctions contre le personnel ne respectant pas les prescriptions relatives à l'environnement, etc.).

Le paragraphe A8-2, fait cas des obligations environnementales particuliéres de l'entreprise: utilisation
rationnelle et économique de l'eau, effectuer un constat initial et final des sites avant et aprés leurs
exploitations et établir le rapport. Elle doit veiller au nettoyage, à la remise en état des sites, à défendre

le braconnage et l'exploitation du bois, à préserver les ressources naturelles, à planter et entretenir des plants pour compenser les arbres déracinés, etc.

Enfin, les paragraphes A8-3 et A8-4 définissent les mesures à prendre pour respecter les zones, lieux, éléments et périodes sensibles et pour la circulation des véhicules. Le paragraphe B5 réglemente les conditions de plantation et d'entretien des arbres d'alignement en bordure de la route aux termes des travaux.

Politique environnementale interne des différents acteurs

Le groupement d'entreprises responsable des travaux ne dispose pas à proprement parler de politique interne en matière d'environnement. Les obligations en matière d'environnement sont assurées sous pression de l'administration et de la mission de contrôle. Ce qui explique la lenteur ou la non satisfaction à certaines obligations, telles que l'emploi d'un ingénieur environnementaliste au compte de l'entreprise, l'absence de PPES, l'établissement de l'état initial des sites avant leurs exploitations et leurs situations après, la remise en état de ces sites, exigés par les CCTP, qui font partie intégrante des pièces contractuelles du marché.

Ces obligations (environnementales et sociales) quand elles sont respectées, sont conduites par le chef de chantier, le plus souvent technicien peu sensibilisé aux questions environnementales et sociales.

De l'analyse des documents du projet, l'administration a assuré ses responsabilités en intégrant les obligations environnementales et sociales dans les documents contractuels du projet et en mettant en place une cellule de projet chargé de la surveillance.

La mission de contrôle dispose d'un consultant chargé des questions environnementales, qui produit un rapport mensuel sur l'état de l'environnement du projet, suivi de recommandations à l'endroit de l'entreprise responsable des travaux.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand