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Routes et développement durable, rôle des études d'impact sur l'environnement. Cas du programme sectoriel des transport PST- 2 du Burkina Faso

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par Emmanuel YONI
Université Senghor d'Alexandrie (Egypte ) - Master en développement: spécialité gestion de l'environnement 2009
  

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3.3.2 Etude expérimentale d'application du vétiver sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi).

L'expérience s'est réalisée au mois de juillet qui correspond a la période d'installation de la saison pluvieuse au Burkina sur toute l'étendue du territoire.

Une visite sur le terrain nous a permis de recenser les profils du projet dont les talus peuvent faire l'objet de forte érosion. Une digue routière située au PK 8+200 (Kamboinsé) est retenue après consensus avec la cellule du projet et la mission de contrôle.

La zone d'expérience est située en zone soudano sahélienne, 11°3 et 13°5 de latitude nord, une pluviométrie comprise entre les isohyètes 600 et 900 mm de pluie par an avec des plages de température de 16°C en janvier

(mois le plus froid) a 40°C en avril (mois le plus chaud).

La chaussée a ce niveau comprend, une couche de forme et de fondation en argile compactée a l'OPM13 supérieur a 95%, une couche de base en graveleux latéritique de 30 cm et enfin un enduit superficiel en grave concassé (2 a 3 cm). Le talus est de 4,50 m, sur une pente de 2/3 (H/V).

Mode opératoire et outils

Pour obtenir les plants nécessaires a la mise en Ïuvre de l'expérience, nous avions établi contact avec la ferme de Guiè gérée par une association inter Villageoises dénommée AZN, qui fait la promotion du vétiver et diverses plantes au Burkina. Sur la section de talus identifiée (4,5 m x 20 m) préréglée a la pente définie par les CCTP du projet, des sillons parallèles, de section 15cmx10cm, sont implantés et

12 Tableau établi a partir de données recueillies sur le site du réseau vétiver international article de Hengchaovanich www.vetiver.org/_VTN_slope.fr, 26 avril 2008

13 Optimum Proctor Modifié (densité de compactage)

fouillés tout au long du talus avec une interligne de 5O cm suivant le croquis de la Figure 6 à l'aide de petits outils (pelles, pioches, broutes, metre, etc.). Un camion benne fut nécessaire à l'approvisionnement du site en terre végétale en vue de combler les sillons établis pour stimuler la repousse rapide des jeunes plants et le transport des plants sur le site depuis la pépiniere.

Figure 6 Technique de protection des talus routier par le vétiver (Source :ND)14

Les plants initialement taillés et séparés en boutures depuis la ferme (20 cm partie feuillée et 10 cm au niveau des racines, 3 cm de diamétre en moyenne) sont repiqués à l'intérieur des sillons avec un espacement de 15 cm entre les plants et comblés à l'aide de la terre végétale sans aucun traitement particulier. On procéde, juste apres la plantation, à un arrosage abondant des plants nouvellement repiqués.

14 Schéma proposé par Criss J. du réseau vétiver network international, juillet 2008

Figure 7 Exécution des sillons Figure 8 Mise en plants sur talus préparé

Résultats obtenus

Une surface de 78 m2 est entièrement couverte. Sur un plan linéaire, cela équivaut à 140 ml de haie de vétiver mise en Ïuvre (conf. Figure 8 - Figure 9).

Figure 9 Plants de vétiver RN22 juste après

repiquage

Figure 10 Opération d'arrosage juste après repiquage

Suivi de l'étude expérimentale

Des visites régulières sont effectuées toutes les deux semaines en vue d'observer l'évolution des jeunes plants. Après deux semaines, les plants ont déjà repris leurs processus de croissance et d'enracinement à part quelques plants arrachés. Le taux de succès à cette date est supérieur à 98% (conf. Figure 11- Figure 12).

Figure 11 Reprise à 14 jours d'âge Figure 12 Vue rapprochée

Deux mois après la mise en Ïuvre on dénombre une quarantaine de plants échoués sur les 1000 plants mise en Ïuvres (conf. Figure 13). Les raisons sont essentiellement : arrachement, plants mal divisés pendant la mise en oeuvre, etc. Soit un taux de succès de près

de 96%.

Après plus de quatre mois d'observation (juillet - novembre 2008), avec l'arrêt des pluies, nous constatons un dé but de jaunissement au niveau des feuilles et plus on monte la pente ce jaunissement se fait plus sentir et la croissance (hauteur et ramification) atteinte par les plants va décroissant (conf. Figure 14). Cela peut s'expliquer par le faible temps de contact de ces plants avec l'humidité même durant la période favorable. Le pente du talus étant forte, les goutes d'eaux qui y tombent s'écoulement très rapidement vers le bas du talus. En outre, avec l'arrêt des pluies, plus on s'élève en pente, moins les racines ont accès à l'humidité du sol. Autres hypothèses, les bordures préexistants limitent les écoulements d'eau dans les plants et l'interligne minimale utilisée, accro»t la compétition entres les plants, eu égar d à la pauvreté des remblais en nutriments.

A l'étape actuelle de l'expérience, nous ne pouvons tirer une conclusion définitive sur la faisabilité de la technologie. Toutefois, il faut noter que le taux de réussite à ce jour est

satisfaisant et il semble q ue le jaunissement des feuilles suite à l'arrêt des pluies n'est pas préoccupant, car ils repousseront à la saison de pluie prochaine. D'autre part, la fonction principale recherchée dans cette technologie, c'est la tenue du système racinaire. Et, du fait de la bonne résilience de la plante de vétiver (Vetiveria

zizanioides), l'assèchement de la tige et des feuillages, n'entra»neront pas forcement la crevaison des plantes, par conséquence, l'espoir demeure.

En effet, nous envisageons poursuivre ce suivi au cours des années à venir, tout en diversifiant les sites et le mode opératoire, notamment les interlignes et les espacements entre les plants, la préparation du site, etc., afin d'aboutir, d'ici les trois prochaines années, à des conclusions pertinentes dans le contexte burkinabè.

Figure 13 Etat d'évolution des plants à 65 jours d'âge Figure 14 Etat des plants après arrêt des pluies


· CoOt de l'étude expérimentale

Le coüt de l'expérience est estimé à partir des coüts unitaires couramment pratiqués au Burkina Faso (coüts main d'oeuvre, transport au kilomètre, prix des plants en pépinière, etc.).

Tableau 8 Estimation du coOt d'application du vétiver en technique routière sur la RN22

Désignation

Quantités

Unité

Prix Unit (F CFA)15

Montant

Plants vétiver

930

U

50

46 500

Manoeuvres

Y2 x 2

H*jr

2 000

2 000

Technicien encadreur

Y2 x1

H*jr

10 000

5 000

Transport

90

km

150

13 500

Terre végétale

2,1

m3

3 500

7 350

TOTAL F-CFA - HT

74 350

Cette estimation permet de faire le constat suivant. Pour couvrir un mètre carré (1 m2) de talus pour la
protection du remblais de chaussée ou d'ouvrage, le coüt moyen de l'emploi du vétiver revient à 953 F

15 Ces prix unitaires sont ceux obtenus après entretien avec des jardiniers et responsables de PME au Burkina Faso

CFA HT contre 22 400 F CFA HT16 pour le perré maçonné. Soit en termes de pourcentage, moins de 5% du coüt de la solution perré maçonné.

Inconvénients et limites

La période de la saison pluvieuse est propice à la mise en Ïuvre facile des plants et favorable à leur reprise normale. Toutefois, en technique routière, pour des zones soumises à des pluies diluviennes et de fortes intensités, la protection de l'infrastructure n'étant pas immédiatement opérationnelle, comme le perré juste après prise, il y a risque. Le vétiver peut être opérationnel à partir de deux à trois mois, ce qui ne garantit pas la sécurité des ouvrages pendant cette période.

Par ailleurs, si l'opération a lieu en période sèche, il faut maintenir l'arrosage au moins une fois par semaine, jusqu'à la saison pluvieuse pour s'assurer de la réussite des plants, ce qui n'est pas pratique dans le cadre de travaux routiers. Et son emploi en grande échelle nécessitera d'importantes quantités de plants qui ne sont pas disponibles pour l'instant. D'oü la nécessité de sensibiliser les fermiers, les jardiniers et paysans à promouvoir la culture cette plante à travers le pays, d'autant plus que sa reproduction reste très simple et à bénéfices multiples (emploi en parfumerie, arome alimentaire, artisanat, habitats traditionnel, etc.).

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