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Contribution des nouvelles religions à  la reconstruction du lien social au Rwanda. Cas de l'Evangelical Restoration Church. (1994- 2004 )

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par Jeanette NTAWUHIGIMANA
Université libre de Kigali - Bachelor 2005
  

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1.1.3 Religion

La définition des deux termes d'Eglise et de lien social peut être considérée comme un pont pour passer à la définition du terme religion car, le mot « religion » proviendrait étymologiquement du verbe latin « religare » qui signifie lier, relier. La religion serait, dans ce sens, ce qui fait lien, ce qui relie les hommes d'abord, et ensuite les hommes à une divinité par des pratiques et des croyances (liens entre le naturel et le surnaturel).

Mais, le linguiste Benveniste E., définit le terme « religion » à partir d'un autre verbe latin « legere » qui signifie cueillir ou « religere » qui signifie recueillir, récolter. Ainsi, selon Benveniste E., « religion » voudrait dire revenir sur ce qu'on fait, ressaisir par la pensée ou la réflexion, redoubler d'attention ou d'application.16(*)

Pour Durkheim E.17(*), la religion est définie comme étant un système solidaire des croyances et des pratiques relatives à des choses sacrées c'est-à-dire séparées, interdites qui unissent en une même communauté morale appelée Église, tous ce qui y adhèrent.

L'élément « communauté morale » montre que l'idée de la religion est inséparable de l'idée de l'Église. Ce qui fait pressentir que la religion, à côté de ses aspects individuels, doit être une chose éminemment collective.

Selon Comte A., la religion est une stratégie sociale pour créer du consensus chaque société comme chaque organisme, a besoin de trouver un point d'équilibre au tour de valeurs partagées, de visions du monde communes18(*) . Ensuite, Durkheim E. dit que la religion satisfait en l'homme des besoins profonds de type cognitifs et comportementaux et ce faisant , elle contribue, à certains niveaux moins évolués de la société, à consolider la cohésion sociale et le fonctionnement19(*). Il continue en disant que « les conflits , les formes de déviance, le suicide anomique sont autant de symptômes d'une crise d'équilibre du corps social, de son évanouissement comme appareil consensuel de normes socialement partagées »20(*). Ainsi la religion apparaît déjà analysée dans l'oeuvre de Durkheim comme un « facteur d'intégration sociale »21(*).

Selon le même auteur, la religion est étudiée comme exemple significatif de la façon dont se forme, se reproduit dans le temps et survit aux individus la conscience collective, l'image qu'une société a d'elle-même. La religion contribue à construire et à maintenir en vie une conscience collective [ ...]22(*). On comprend dès lors que pour Durkheim E. la religion, comprise comme forme organisée et institutionnalisée du sacré et un mode de conscience sociale assume une fonction d'intégration. La religion vient pour ainsi dire après le sacré lorsque les hommes, passé le moment de l'effervescence créatrice du nouvel ordre social ont besoin d'administrer le sacré qui légitime l'ordre social lui-même. La religion est donc « règle » , elle est « religare », tenir ensemble la société en maintenant élevée la croyance qu'il existe une table de valeurs méta-sociales sur laquelle se fonde l'ordre des choses existantes 23(*). La religion sert, dans une société, à imposer les règles de fonctionnement du système aux individus. Pour Durkheim encore, le conflit social doit être géré non seulement avec des méthodes politiques de promotion d'une société plus équitable, mais en éduquant les nouvelles  « masses » à intérioriser les normes collectives. Du moment que les religions peuvent contribuer à cette tâche sociale.

Enfin, toujours pour Durkheim E. et Parsons, la religion remplit un rôle unificateur : la religion est un puissant facteur de stabilisation sociale du moment où elle réussit à fournir à la société entière ou à une de ses parties, de profonds mécanismes de réduction de la contingence psychologique, sociale et politique .24(*)

* 16MUSUL ,K., Cours de Sociologie de la religion, U.L.K, Kigali, 2003 inédit

* 17 DURKHEIM, E., Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris 1912, p.76

* 18 SABINO. A. , E.P., La sociologie des religions , Éd. du Cerf, Paris, 1994, p.36

* 19 Ibidem

* 20 Ibidem

* 21 Ibidem

* 22 SABINO, A.,E., P. ,Op.cit. pp.36-37

* 23 idem. p.38

* 24 Idem. p. 51

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