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La problématique de l'intégration de l'Afrique face à  la multiplicité des organisations sous- régionales africaines

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par Timothée MBOMBO KASANKIDI
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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§.2. PROBLEMES FINANCIERS D'ORDRE EXTERNE

Nous devons comprendre que les ex-colonisateurs des Etats africains continuent d'exercer une influence sur ces Etats par le biais des institutions publiques. Nationales et internationales.

C'est comme l'affirme MILLET qu'à la fin des années 1970, les grandes puissances financières publiques et privées sont parvenues à mettre sur pied un mécanisme invisible et subtil qui va exercer à leur place et moins ostensiblement la domination qu'elles veulent perpétuer. La dette est le coeur de cette nouvelle colonisation, l'Independence n'est finalement qu'un leurre. Le noeud coulant de la dette est passé au cou des nations et des populations africaines.131(*)

Aujourd'hui le capitalisme s'est répandu dans le monde entier renforçant les rapports de dépendance des Etats africains à ceux du Nord ou développés qui, pour la plupart, sont les anciennes métropoles d'Afrique noire. En outre, à l'échelle mondiale en revanche, l'inexorable loi du marché est d'abord appliquée aux seuls produits primaires agricoles, miniers des pays pauvres. C'est ce qui aboutit à ce que nous appelons échange inégal.

Cette situation conduit SAMIR AMIN dans sa réflexion pour se servir de deux mots clés pour définir la dépendance, il s'agit du centre et de la périphérie. Les périphéries selon lui, sont les régions qui ; dans le système capitaliste mondial ne sont pas érigées en centres. Ce sont les pays et régions qui ne maitrisent pas localement le processus d'accumulation, lequel est, dès lors façonné principalement par les contraintes extérieures.132(*)

Par processus d''accumulation, il faut comprendre l'idée de maîtrise locale de la centralisation du surplus, de maîtrise locale du marché, de maîtrise locale des ressources naturelles et enfin de maîtrise locale des technologies. Les périphériques sont donc les régions qui ne sont pas constituées en centres Bourgeois nationaux autocentrés.133(*)

Les centres sont donc l'opposé de la périphérie. Les centres écrits SAMIR AMIN sont le produits de l'histoire, ceux-ci ont permis, la constitution d'une hégémonie bourgeoise nationale et d'un Etat capitaliste national.134(*)

De nos jours, beaucoup de pays d'Afrique se retrouvent endettés vis-à-vis des grandes puissances occidentales qui, depuis le plan MARSHALL, vont mettre tout en oeuvre pour rester à jamais les grandes puissances. Or celui qui contrôle les finances d'une nation n'a pas besoin du contrôle total sur la gestion politique intérieure pour être le vrai patron. Ceux qui déterminent les pouvoir au temps des jolies colonisations choisissent donc de devenir, au cours des années 1960 et 1970, des créanciers et de continuer à tirer les ficelles en coulisses, de façon plus discrète mais tout aussi implacable. Trois types d'acteurs financiers vont entrer en jeu : les banques occidentales, les pays riches et les institutions multilatérales.135(*)

Les pays africains connaissant des grosses difficultés financières voient apparaitre un nouveau sigle magique : PPTE (Pays Pauvre et Très Endettés).

En 1996 au Sommet du G7 de Lyon, les pays riches ont fait une fois de plus, le constat que la dette était un fardeau insupportable pour les pays les plus pauvres, et qu'elle risquait de provoquer des remises en cause plus ou moins violentes du système en place.136(*)

L'initiative PPTE n'amène aucun pays à se redresser une fois achevée, les remboursements restent très importants, et la misère est loin de se résorber. Ce n'est pas étonnant, car le but de l'allégement de dette proposé aux PPTE atteignant le point d'achèvement est avant tout d'empêcher toute interruption dans le remboursement, pas de soulager les populations du fardeau de la dette.137(*)

Les Etats africains étant déjà placés dans une condition de dépendances et d'endettement ne peuvent pas se développer et s'organiser librement sur le plan financier, ils sont sous contrôle des puissances occidentales qui les domine.

Cette situation va poursuivre ces Etats africains dans les Organisations où ils vont adhérer par le fait qu'ils ne seront pas à mesure de s'acquitter de leurs obligations fiscales vis-à-vis de l'organisation. Comme l'Organisation n'aura pas à son tour perçue ceux qui devraient assurer son bon fonctionnement elle sera bloquée, c'est pourquoi nous avons dit que les problèmes financiers que rencontrent les Etats africains dans les différentes Organisations sous-régionales ne pourront jamais favoriser l'intégration de l'Afrique.

Un autre fait est que la majorité d'Organisations Sous-régionales africaines, ne disposant pas des moyens financiers pour atteindre leurs objectifs, sont parfois financés par les puissances occidentales comme : l'Union Européenne, les USA et autres, qui au départ sont hostile à l'intégration de l'Afrique ; l'Afrique qu'ils ont tendance à considérer comme une source de matières premières et un grand débouché pour les produits manufacturés.138(*)

Quant à l'aide financière, qu'elles auront apporté aux Organisations africaines, elle sera coordonnée par eux, pas dans un sens concurrentiels mais de renforcement de la dépendance africaine.

D'une manière générale, nous constatons que les Organisation Sous-régionales africaines ont des sérieux problèmes financiers, dûs, aux facteurs internes et externes. Les facteurs internes sont justifiés par le fait que la majorité des Etats africains constituant les Organisations sous-régionales sont pauvres financièrement, ceci à cause de la mauvaise gestion des ressources économiques de l'Etat, l'économie de l'Etat est entre les mains d'un petit groupe des personnes au pouvoir, les trésors publics sont détournés pour le compte privé ; tandis que les facteurs externes sont justifiés par le néo-colonialisme occidental qui se manifeste par les aides publiques au développement (APD), l'ajustement structurel que les institutions financières de ces grandes puissances occidentales imposent aux pays africains et à ses Organisations d'intégration.

Toutefois, «la main qui donne est celle qui domine » ou dicte sa volonté, donc, comme les Etats africains et les Organisations africaines sont butés aux problèmes financiers et sont financés par l'occident, il sera difficile pour ces Etats et ses Organisations d'atteindre l'intégration tant rêvée.

C'est la raison pour laquelle nous disons que les problèmes financiers des Organisations sous-régionales africaines constituent un blocage à l'intégration de l'Afrique.

* 131MILLET, D., l'Afrique sans dette, éd. CADTM. Syllepse, Liège-Paris, 2005, p.45

* 132AMIN, S., La déconnexion pour sortir du système mondial, éd. Découverte, Paris, 1986, p.26

* 133Idem, p.54

* 134Ibidem .,op-cit, p.25

* 135MILLET, D., op-cit, pp.35-37

* 136MILLET, D., op-cit, p.167

* 137Idem, p.172

* 138MABI MULUMBA, E., La coopération monétaire en Afrique des zones monétaires à l'Union africaine des paiements. éd. PUZ, Kinshasa, 1976, p.43

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway