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Déterminants de l'amélioration de l'étuvage du riz à  Bagré au Burkina Faso

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par Rigobert GUENGANE
Centre agricole polyvalent de Matourkou Bobo-Dioulasso - Diplôme d'ingénieur en agriculture 2011
  

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3 CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1 Résultats

3.1.1 De l'étude du milieu d'étuvage

3.1.1.1 Les producteurs de paddy

Les informations recueillies ont permis de faire le point sur les caractéristiques qualifiant les exploitants, les situations des équipements, les pratiques des producteurs pendant la production, les opérations de post récolte, les contraintes, les attentes et leurs rapports avec l'activité d'étuvage. Ces informations ont permis d'apprécier la situation de la production du riz paddy.

Situation d'équipement des producteurs

Les équipements importants permettant une exécution prompte des activités sont insuffisants à Bagré (tableau 3) et les dispositions de restauration du capital sol semblent peu intéressées les producteurs.

Tableau 3 : Situation de l'équipement des producteurs

Types équipements

Possession (%)

1

Tracteurs

1,7

2

Motoculteurs

3,3

3

Charrues bovines

73,3

4

Charrettes asines

85

5

Herses bovines

46,7

6

Triangles sarcleurs

12,3

7

Batteuses

0,0

8

Anes

78,3

9

Boeufs de traits

56,7

10

Fosses fumières

41,7

11

Etables fumières

46,7

12

Parcs à fumier

0,0

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané(2011).

Cet état de sous équipement ne permet pas aux producteurs d'exécuter promptement les opérations culturales et de respecter le calendrier cultural préétabli par la MOB (Maitrise d'Ouvrage de Bagré). Les exploitants ont donc recours aux prestataires de services qui réalisent souvent les opérations à la sauvette, mettant en péril les conditions d'un bon développement physiologique de la culture. Les principales et importantes opérations effectuées sous cette forme sont le labour, le repiquage, le désherbage, la récolte et le battage qui par leurs importances

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agronomiques influent donc négativement sur le bon développement du riz et la qualité du paddy.

Modalités d'utilisation des variétés.

Le choix des variétés de riz par les producteurs, est fonction des réalités qu'ils vivent comme le difficile accès aux intrants, la demande du marché, mais pas au regard du potentiel de production (tableau 4).

Tableau 4: Modalités d'utilisation des variétés par les producteurs (%)

Variétés

FKR 56 N

TS2

FKR 19

Choix

 
 
 

Oui

21,7

70

56,7

Non

78,3

30

43, 3

Raisons du choix

ou refus

Exigences en fumure. Longueur du cycle.

Bon rendement.

Rusticité. Tolérance aux retards de fumure. Consommation.

Marché.

Cycle réduit. Marché.

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

Le choix des variétés est plutôt basé sur des raisons comme la rusticité, le marché et la consommation et non sur la productivité. Les déterminants de choix sont donc basés sur le vécu des producteurs.

L'utilisation des intrants par les producteurs

En matière d'utilisation des intrants par les producteurs et sur la base de leurs déclarations, le respect des consignes de l'encadrement en matière des doses d'engrais est acceptable. Mais en matière de pesticides (herbicides et insecticides), si l'on constate une utilisation abusive du premier groupe, des défaillances sont observées par rapport au second et précisément sur le traitement des semences:

- 78,3 % des producteurs respectent le renouvèlement des semences;

- 98,3 % font une bonne application des engrais;

- 33% respectent les doses d'herbicides;

- et 45% suivent les normes d'utilisation des insecticides.

Du respect des consignes techniques de l'encadrement en matière de semences, on peut retenir

que le choix et le renouvellement des semences, pratiques primordiales pour assurer une

production homogène et physiologiquement bonne, connaissent des insuffisances. Le

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renouvellement régulier qui est de trois campagnes au maximum, constitue un acquis dans les habitudes de producteurs (78,3%) et les raisons du choix des variétés sont basées sur des critères justifiées et logiques par les producteurs à savoir:

· la consommation, le marché et la rusticité pour la variété TS2 (70%),

· le marché et la durée courte du cycle pour la variété FKR 19 (56,7%),

· et le rendement pour la variété FKR 56 N (21,7%).

De la conduite culturale (bonnes pratiques), l'application correcte des intrants (doses et natures) constitue une question délicate à Bagré, pour garantir les normes de production:

· si 98,3% des producteurs affirment appliquer les bonnes doses d'engrais en matière de riziculture conventionnelle, il y a lieu d'attirer l'attention que parmi eux, 90% éprouvent des difficultés d'accessibilité physique et financière par rapport aux engrais. De plus, les investigations menées par observation ont permis également de faire un constat de l'état physiologique de la culture dans les parcelles. Nous diagnostiquions souvent une insuffisante alimentation minérale du riz de certaines parcelles qui est confirmée par le rendement moyen déclaré par les producteurs (3 930 kg/ha), dans ce type de riziculture (irrigation). Enfin, la gestion de la fertilité des sols reste une préoccupation également car plus de 50% des exploitations ne disposent d'aucune infrastructure de production de fumure organique;

· en matière d'emploi des pesticides, il faut noter qu'une bonne maitrise des techniques d'irrigation permet d'éviter l'utilisation abusive des herbicides. Sur la plaine, 66,7% des producteurs emploient de façon abusive les herbicides (trois types d'herbicides à la fois par campagne) et seulement 45% suivent les consignes en matière de traitement des semences à la pépinière. Or, pour TOE, (2005), «les produits phytosanitaires appliqués sur les parties aériennes des végétaux ou en traitement de sol évoluent et peuvent persister et se retrouver dans ou sur les parties consommables du végétal à la récolte». Il y a donc une nécessité impérieuse de formation et de sensibilisation des riziculteurs de Bagré, en vue du respect des bonnes pratiques agricoles, par un programme de communication pour le changement de comportement car la qualité du riz passe également par là, par le respect des Limites Maximales de Résidus (LMR) dans les récoltes.

Les contraintes des producteurs

Mis à part la transformation et dans une moindre mesure l'encadrement technique, les producteurs de paddy de Bagré connaissent principalement des contraintes d'équipement

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(tableau 5), d'approvisionnement en intrants et de commercialisation (les prix insatisfaisants et fluctuants).

Tableau 5: Contraintes de production

Types de contraintes

Existence

Non

Raisons

 

(%)

Existence (%)

 

Equipement

80

20

Accessibilité physique et financière

 
 
 

Absence d'appui

Approvisionnement en intrants

90

10

Accessibilité physique et financière

Commercialisation

83,3

16,7

Fluctuation des prix

 
 
 

Prix insatisfaisant

Transformation

5

95

RAS

Techniques

40

60

Insuffisance de suivi

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

F Du traitement post récolte du riz, la manutention du paddy après la récolte est défaillante:

· le dépôt de gerbes de riz dans l'eau ou à la merci des intempéries (pluies) avant le battage est courant;

· le vannage manuel n'est pas performant et laisse beaucoup d'impuretés dans le paddy;

· le séchage hâtif ou fait dans des conditions difficiles (présence de pluie) expose le riz aux moisissures ;

· le retard de battage pour faute de main d'oeuvre et de batteuses occasionne la germination du paddy au champ (voir photo N°3/ annexe N°13) ;

· le conditionnement dans les sacs en polyéthylène qui ne permettent pas l'évaporation du surplus d'eau présent dans le paddy mal séché, cause des dépréciations.

L'évolution de la production de paddy à Bagré

L'évolution de la production de riz paddy est stagnante (tableau 6). Les augmentations de production sont liées principalement aux augmentations des superficies

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Tableau 6: Evolution de la production rizicole sur la plaine de Bagré.

Années

Superficies
exploitées
(ha)

Taux

d'accroissement
des superficies

Productions annuelles

Taux

d'accroissement des productions

Rendements
moyens en
(t/ha)

1997

648

-

3013

-

4,7

1998

1248

92,6

3682

22,2

3,0

1999

1548

24,0

6439

74,9

4,2

2000

1998

29 ,1

9021

40,1

4,5

2001

2294

14,8

12341

40,1

4,4

2002

3060

33,4

14838

19,4

4,8

2003

2836

-7,3

11515

-22,4

4,1

2004

2798

-1,4

13116

13,9

4,7

2005

2409

-13,8

9965

-24,0

4,1

2006

2673

11,0

0739

7,8

4,0

2007

2773

3,7

12788

19,1

4,6

2008

3700

33,4

18952

48,2

5,1

2009

3732

0,86

17297

-0, 087

4,636

2010

5678

65,7

26284

66

4,630

Source : Rapport annuel d'activités de la MOB (2011)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci