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De la nécessité de la renaissance de la RDC face à  l'impératif de la recomposition stratégique africaine et globale post-blocs

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par Rossy MUKENDI TSHIMANGA
Université pédagogique nationale (RDC) - Licence en relations internationales 2008
  

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Section 2 : Dimensions géopolitiques externes du Congo renaissant.

La participation de la RD Congo dans le processus de recomposition stratégique africaine et globale constitue le second volet de ce projet national de renaissance. Elle suppose pour le Congo la recherche d'un rang et l'exercice d'un rôle stratégique majeur tant sur le plan local, régional que global. Cette ouverture au monde ne le destine pas uniquement à des sollicitations mais aussi et davantage à des contraintes de tout genre. Cela relève de la réalité internationale car, dans le système international, avant même qu'une puissance montante se manifeste de façon agressive, elle suscite des réactions préventives destinées à réduire ses responsabilités d'action77(*).

De ce fait, la conduite extérieure de la RD Congo dans l'international post-blocs devrait reposer sur trois leviers à savoir : l'axe diplomatico-stratégique, l'axe économique ou la mondialisation ainsi que l'axe institutionnel. Cette vision tri articulée apparait également dans les analyses du Professeur Philippe Biyoya Makutu sur la géopolitique de l'Afrique centrale et la stabilité régionale. Il parle d'un triptyque géopolitique consistant à :

- La résorption de l'instabilité et de l'insécurité résultant des conflits armés intra et inter-étatiques ;

- La gestion de la délicate situation de marginalisation et d'exclusion du continent africain du marché et de l'économie mondiale en même temps que sa conversion d'enjeu de politique mondiale en nécessité géopolitique africaine ;

- La réadaptation des règles du jeu globalitaire par la promotion du principe de la mise en commun des solidarités humaines, commerciales et sécuritaires par la mobilisation des investissements étrangers, ou alors impliquer les géants industriels dans la construction du destin africain78(*).

2.1. La dimension diplomatico-stratégique

La RD Congo évolue dans un environnement essentiellement trouble. Elle en serait même l'épicentre dans la mesure où ses longues années de faillite ont stimulé les ambitions dévorantes des anciens et nouveaux prédateurs de la République désireux, pour certains, de jouir inlassablement de ses richesses naturelles et, pour d'autres, d'étancher leur avidité territoriale. C'est de ce choc des postures géopolitiques autour du Congo que résultent ces conflits et désordres quasi permanents en Afrique centrale et dans le Grands-lacs singulièrement.

Des analysées plus poussées établissent trois facteurs fondamentaux dans l'explication de cette instabilité dans la région des grands lacs qui sont de nature identitaire ou ethniciste, stratégique et économique. La vision ethniciste est celle de type endogène selon laquelle les conflits naissent de l'inadéquation des structures d'Etats légués par la colonisation et des structures socio-ethniques légués par l'histoire. Pour cette première famille de pensée, le problème fondamental consiste dans la révision des frontières de façon à homogénéiser ethniquement, si cela est possible, le maximum de pays afin de stabiliser l'Afrique.

Le deuxième type d'explication repose sur un affrontement géopolitique entre, d'un coté la France, de l'autre les Anglo-saxons, terme vague qui définirait l'alliance entre les Américains et les Anglais pour contrer la puissance française et si possible s'emparer de certaines parties de son domaine d'influence. Pour les tenants de cette école, la plupart des guerres d'Afrique seraient déclenchées par des luttes d'influences entre puissances « impérialistes » rivalisant pour s'évincer l'un l'autre des domaines qu'ils s'étaient constitués. La thèse centrale de cette école affirme que les Etats-Unis sont installés en Afrique depuis le Président Reagan dans le but de contrôler les richesses de ces pays et d'en évincer les vielles influences européennes et leur notion de « pré-carré » limitatif pour ces observateurs.

Le troisième groupe d'analyse considère que la plupart des conflits d'Afrique ont pour but le contrôle des richesses minières, pétrolières voire agricoles de l'Afrique. Dans cette école inspirée du marxisme, il y aurait une sorte d'instrumentalisation à plusieurs étages. Le premier étage consisterait dans l'instrumentalisation des ethnies par des groupes financiers lesquels seraient appuyés par les grands Etats. L'objectif de ces grands groupes économiques multinationaux serait de créer en fait des « Etats clients », des sortes d'émirats pétroliers, uranifères voire diamantifères. Cette troisième école voit dans l'instrumentalisation du phénomène ethnique et l'intervention des Etats africains, la main toujours invisible des puissances capitalistes grandes métropoles impérialistes qui, après la colonisation et la période de décolonisation, joueraient aujourd'hui les pays africains les une contre les autres, dans le but de contrôler les bases minières et énergétiques nécessaires à l'industrie mondiale79(*).

A ces motivations pourraient aussi être associés les micro-impérialismes africains comme celui du Nigeria, de l'Ouganda, de l'Afrique du Sud, de l'Angola, de la Libye et autres. Ce groupe restreint d'Etat développent, pour leur propre compte, un expansionnisme local qui contribue à raviver l'instabilité.

La renaissance de la RD Congo serait dans ce contexte liée à l'avenir de la paix et de la stabilité dans la région ; autant voudra-t-elle de la paix sur son territoire à la même proportion devra-t-elle s'engager à contribuer à la stabilité régionale. Il n'y aura pas de véritable paix en RD Congo sans le concours de l'Afrique et il ne serait pas également possible de penser l'intégration, le développement et la stabilité du continent en l'absence de la puissance Rdcongolaise. Le devoir d'empuissancement est inéluctable pour ce pays et suppose un engagement sur deux fronts essentiellement ; le front politique et diplomatique et le front militaire.

a. Le front politique et diplomatique

Si les différentes guerres qui ont conduit à la déstabilisation du Congo sont d'ordre économique, les réponses à y apporter devront-elles aussi être de même ordre. C'est-à-dire qu'il faudrait que la RDC mette à nouveau ses richesses naturelles à contribution pour stabiliser son environnement et renforcer sa marge de manoeuvre dans la région et dans le monde.

La RDC devrait alors consentir à faire des concessions plus larges à l'endroit des puissances occidentales et principalement de l'hégémon américain pour les résigner à la « sous-traitance » et les amener à revenir à une coopération directe car, c'est en vain que le Congo cherchera à imposer une quelconque souveraineté sur ses propres richesses en l'état actuel des choses. Plus considérables seront les concessions, davantage la situation du Congo suscitera l'attention des puissances occidentales qui dictent la géopolitique dans la région.

Le gouvernement congolais devrait forcément mener une diplomatie de charme avec le concours d'un collège des diplomates chevronnés, constitué pour la circonstance, afin de reconquérir la confiance et la considération de ces puissances occidentales qui, depuis 2001, ont prouvé qu'elles maîtrisaient parfaitement la géopolitique dans les grands lacs en décidant de la restauration de la légitimité institutionnelle dans ce pays. C'est en s'alliant à ces puissances du monde que la Rd Congo peut réellement espérer guérir de son mal géopolitique actuel.

Il faudrait en même temps aussi trouver des voies et moyens de renforcer la coopération avec les autres Etats de la région. L'élan panafricain nous obligerait à resserrer les liens autour des mécanismes bilatéraux et multilatéraux de paix et de stabilité dans la sous région et sur l'ensemble du continent. Le Congo devrait s'ériger en porteur d'un projet de consolidation de l'intégration régionale en envisageant, de même que la France et l'Allemagne, un rapprochement et une cohabitation cimentée avec ses agresseurs d'aujourd'hui.

b. Le front militaire

Etant donné que le succès diplomatique ne conduira pas automatiquement au retour de la sécurité et de la stabilité dans le pays, il est logique d'envisager des actions militaires non seulement contre les différents groupes armés étrangers et locaux actifs dans la partie Est du pays - étant entendu qu'ils auront perdu leur appuis extérieurs -, mais aussi contre toute autre tentative d'agression des Etats qui l'entourent peu importe leurs motivations.

Ce qui implique comme nous l'avons souligné ci haut, un recadrage et une accélération du processus de refondation de l'armée mais aussi la reconsidération du rôle de cette même armée dans le système d'organisation politique global. Tant il est vrai que, les déconfitures de l'armée congolaise durant toutes ces années sont moins des défaites militaires que la faillite du politique et d'une certaine conception militaire pervertie par des considérations politiciennes80(*).

Cependant, bien que les questions géopolitiques et géostratégiques occupent une place prépondérante dans la conduite extérieure de l'Etat congolais, il n'en demeure pas moins qu'il faille à tout prix également résoudre celle de sa géo économie ou de sa participation dans la dynamique de la mondialisation.

* 77 De Mont Brial T, Op Cit, p33

* 78 Biyoya Makutu P, Géopolitique de l'Afrique centrale et stabilité régionale, in  RD Congo, les élections et après ? , l'Harmattan, Paris, 2006, pp167-168

* 79 Thual F, Op Cit, pp129-132

* 80 Mobe Fansiama, Op Cit, p47

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