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Les pme et le développement local

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par Mostafa DABDOUB
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales -Casablanca - Maroc - Master national en économie de développement territorial et management local 2013
  

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Section 2 : Sur le plan de l'équilibre régional

Au Maroc, aucune politique régionale et d'aménagement du territoire n'a pu arracher ou au moins minimiser les disparités socio-économiques. La répartition régionale des créations des PME immatriculées au registre du commerce confirme la concentration des sociétés commerciales dans la région du grand Casablanca qui représente 33% de l'ensemble des immatriculations et au centre.

Au Maroc, la logique du Maroc utile et Maroc inutile concrétisée par le déséquilibre entre les régions en termes de ressources et d'emplois, le développement de l'économie de rente et l'échec de l'Etat dans le sens de développement de l'esprit d'investissement dans le domaine de production sont les facteurs responsables du déséquilibre économique entre les régions et les variables qui entravent les PME de jouer le rôle de compensation des écarts économiques et sociaux entre les régions.

En Tunisie et abstraction faite des rabattements fiscaux des exonérations accordées aux PME en générale, des faveurs spéciales sont réservées à toute installation dans les zones territoriales jugées déshéritées.

Pour le maintien de l'équilibre économique entre les régions le gouvernement tunisien a aussi utilisé la particularité unique des PME pour encourager l'implantation de ces dernières dans des régions déshéritées.

En effet, la Tunisie a été successivement divisée en trois puis en cinq zones, à chacune ont été confiés des avantages spécifiques, allant jusqu'à l'exonération à concurrence de 90% du droit proportionnel de la patente.

Section 3 : Sur le plan d'absorption du chômage

Malgré leurs nombre existant sur le territoire, le problème de financement et la difficulté d'accès au marché public sont les principales contraintes qui empêchent les PME d'absorber un nombre important du chômage.

Même si le gouvernement de BENKIRANE a réservé 40% des appels d'offres du marché public aux PME, les mécanismes de financement et les incitations fiscales accordés à ces dernières restent des barrières en fer pour l'accès de cette famille d'entreprise à ce marché.

En effet, le financement des PME marocaines est très marginal en raison de l'étroitesse et des conditions exigées par les banques. C'est pourquoi ces PME recourent d'une manière quasi exclusive à l'autofinancement pour confronter leurs besoins de financement, ce qui leurs posent beaucoup de difficultés qui entravent d'une part leur croissance et d'autre part leur capacité d'absorption du chômage.

Cette particularité des PME marocaines est subite et non choisi faute d'alternatives. Il s'agit là d'un problème d'asymétrie de l'information et de la conception de facteur risque entre le banquier et l'entrepreneur. Il faut que ces deux acteurs, indissociables économiquement, puissent établir un langage commun afin qu'il y ait un lien entre les demandeurs des biens et les apporteurs d'argent.

La problématique de financement de la PME au Maroc est aussi liée:

- Au manque de transparence des entreprises et de professionnalisme dans la présentation des dossiers de crédit.

- A la réticence des banques à octroyer des prêts aux PME,

- A la sous-exploitation des différentes sources de financement

Ces analyses et diagnostics résultent à ce que la problématique de financement constitue souvent un point de désaccord entre la banque et la PME :

Au niveau des banques : faiblesses au niveau de gouvernance, la capitalisation, la transparence financière et la viabilité des projets.

Au niveau des PME : les conditions d'accès aux crédits (taux d'intérêts, garantie, etc.)

En outre, le facteur institutionnel, notamment la complexité des règles comparées aux moyens des PME marocaines, constitue aussi une importante barrière d'accès des PME au marché public.

Même si les efforts du gouvernement marocain au profit des PME, la corruption, le manque de transparence et le retard du paiement sont des variables responsables de la faiblesse de ces entreprises.

En Tunisie, l'objectif de création de la banque de financement des PME est d'accorder des avances financières au profit des PME adjudicataires d'un marché public. Le capital de cette banque est constitué dans une première étape par des fonds publics, puis il sera ouvert aux institutions financières privées.

On note que chaque retard de remboursement des dettes à la banque des PME est justifié par le retard de règlement des factures par l'Etat. Cela protège les PME contre chaque déficit budgétaire.

Les principaux objectifs de la banque des PME sont la mobilisation des crédits nécessaires à la dynamisation de l'investissement, l'amélioration des taux d'encadrement, l'impulsion de l'initiative privée et l'investissement dans les créneaux ne disposant pas de mécanismes incitatifs.

En effet, les efforts tunisiens dans le financement des PME sont justifiées par :

- L'augmentation de leur contribution dans le P IB national en passant de 5,5 en 2005 à19% en 2012 (presque le double de la contribution des PME marocaines dans le PIB national (10%)) ;

- L'absorption d'une grande masse du chômage (les PME tunisiennes sont devenues le premier maillon de la chaine économique nationale).

Pour conclure cette partie, on signale que malgré les écarts dégagés entre le Maroc et la Tunisie, l'expérience tunisienne reste très modeste et très limité par rapport à d'autres pays envoie de développement en l'occurrence la Turquie, le brésil, l'Inde, l'Afrique du sud ...etc.

Mais après le printemps arabe, le nouveau gouvernement tunisien a tenu compte de cette insuffisance nationale pour le développement des PME. Cette insuffisance était signalée en 2012 par Le directeur de L'organisation arabe pour le développement industriel et des mines (OADIM), Mohamed Ben Youssef, dans son participation à la 6ème rencontre arabe des petites et moyennes industries (PMI) à Gammarth (Banlieue Nord de Tunis), a pour sa part, souligné que « malgré l'accroissement des institutions de micro crédit, la participation de ces dernières au financement des PME reste très limitée dans les pays arabes. Cette contribution est estimée à 8,3% du total des opérations de crédit contre 26,8% dans les pays de l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ».

Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jébali, avait justifié cette intervention dans la même rencontre :

- Sur le plan national, il a relevé qu'en Tunisie, les efforts sont actuellement axés sur l'instauration d'un cadre qui permettra aux PME, qui représentent 92% du tissu industriel, de jouer pleinement leur rôle de créatrices de richesses et d'emplois. Il s'agit, au juste, de renforcer la bonne gouvernance au sein des PME, de garantir un climat d'affaires plus transparent, d'orienter "équitablement" l'investissement public et privé vers les régions intérieures et d'assurer aux diplômés du supérieur des opportunités d'emploi.

- Sur le plan international, Mr. Jébali a fait remarquer que son gouvernement s'emploie à élargir le réseau de ses partenaires économiques. Il a rappelé, à ce sujet, que les entreprises arabes ou à participation arabe opérant en Tunisie ne dépassent pas 104 entreprises, soit uniquement 2% du tissu industriel tunisien.

Remarque :

Si nous avons pris le cas de la Turquie au lieu de la Tunisie, l'écart entre les deux pays (le Maroc et la Turquie) sera plus grand et les deux pays deviennent incomparables.

Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent l'épine dorsale de l'économie turque. La promotion de leur développement est un facteur indispensable pour favoriser l'entrepreneuriat, la concurrence, l'innovation et la croissance dans le pays.

Les PME en Turquie représentent 99 % des entreprises et 80 % des emplois, et assurent d'après les estimations jusqu'à 57 % de la valeur ajoutée totale dans l'économie. Le développement du financement à moyen terme contribue largement aux performances des PME en termes de chiffres d'affaires, d'investissement et de création d'emplois.

À travers le programme de financement élaboré par la politique économique nationale en entre 2007et 2010, les entreprises ont bénéficié d'un coût du capital compétitif, ce qui leur a permis d'accroître leurs débouchés commerciaux à long terme, et surtout de sortir de la crise. Les PME qui ont utilisé des fonds provenant du projet de financement appartiennent pour la plupart aux secteurs du textile, du tourisme, de l'énergie et de la production de caoutchouc et de plastique.

La couverture géographique des PME s'étend à la plupart des régions de la Turquie, et surtout aux zones mal desservies de l'Est et du Centre.

Source : babnet.net

En fin, il est intéressant d'observer comment fonctionne la commande publique dans d'autres pays du monde afin de pouvoir s'appuyer sur leurs expériences :

D'abord nous analyserons le cas de l'Argentine et de l'Afrique du Sud en matière de rationalisation des marchés publics. Puis, nous tirons les enseignements des expériences de l'utilisation de la dématérialisation aux États-Unis. En suite, nous observerons les services de conseils et d'assistance imaginés par les Indiens. En fin, nous nous pencherons sur un exemple de coopération entre entreprises au Brésil, sur les références assouplies aux États-Unis et l'aide financière proposée en Inde. 
L'ensemble de ces observations est tiré de l'ouvrage « Améliorer l'accès des PME aux marchés publics : l'expérience des pays sélectionnés ». 

- Rationnaliser les marchés publics:

L'Argentine et l'Afrique du Sud ont mis en place des mesures intéressantes concernant la rationalisation des marchés publics.
En Argentine, en 1996, dans la ville de Buenos Aires le montant des marchés publics est de un milliard de dollars américains. Les élus de la ville se sont rendus compte que l'ensemble des marchés conclus était en moyenne 30% plus élevé que les prix du marché. Ils ont décidé de mettre en place des mesures drastiques pour remédier à cette dérive. Ces mesures étaient :

- La suppression des marchés fermés. Ces marchés étant réservés à quelques entreprises.

- Lancement d'une campagne de communication auprès des entreprises visant à accroître le nombre de fournisseurs qui s'intéressent aux appels d'offres de la municipalité.

- Les acheteurs doivent vérifier que les offres des candidats sont alignées sur les prix du marché. 
Après la mise en place de ces mesures, la ville a économisé 200 millions en un an.

Cette expérience nous montre qu'en communiquant auprès des entreprises et en ne limitant pas l'accès d'entreprises (souvent les moins influentes, comme les PME), les dépenses publiques sont mieux contrôlées. Plus d'intervenants signifie plus de concurrence. Ainsi les PME et les administrations ressortent gagnantes de cette mesure.

- Harmoniser les formulaires:

Du côté de l'Afrique du Sud, un livre vert incite les pouvoirs publics à utiliser les documents contractuels (les documents équivalents au DCE français) standard et de cesser les conditions contractuelles spécifiques qui ne sont pas justifiées pour certains appels d'offres. Le but de cette standardisation est bien évidement d'harmoniser l'ensemble des procédures. Les documents contractuels sont plus conviviaux et permettent d'être plus facilement compris par les entreprises. Ils ne comportent plus d'exigences ou de conditions trop onéreuses pour les PME. Ces documents sont diffusés en plus grand nombre et permettent d'atteindre plus de fournisseurs.

- Un échec dans la dématérialisation:

Les États-Unis ont vécu une expérience malheureuse dans leur désir de dématérialiser les procédures. La France doit tirer les conclusions de cet échec pour en éviter un semblable. En 1993, un portail Internet est crée : FACNET. Cette interface créée dans le but d'économiser un demi-milliard de dollars est un échec. Le système a échoué car il ne prenait en compte que les marchés publics d'un montant compris entre 2 500 $ et 100 000 $, alors que 75% des marchés publics sont inférieurs à 2 500 $. De plus, ce revers s'explique par l'obligation pour les PME d'investir dans des logiciels et matériels compatibles coûteux.
La leçon à tirer de cette expérience est de prendre conscience que les PME, bien que très bien équipées, peuvent être confrontées au problème d'installation de la signature et des certificats électroniques. Il serait dommage de voir cette initiative échouée à cause d'un système que les PME ne maîtrisent pas.

- Accompagner les PME :

Au niveau du conseil et d'assistance, ce sont l'Afrique du Sud et l'Inde qui brillent par leurs initiatives. L'Afrique du Sud a crée des centres conseils dans chaque région qui viennent accompagner les PME durant toute la procédure de réponse à un appel d'offres. L'existence de ces centres est connue par les entrepreneurs pouvant s'y référer en cas de problème. 
De même en Inde, la société nationale des petites entreprises (NSIC), fournit de l'information, de la formation et effectue de l'assistance technique auprès des PME répondant aux marchés publics. 
De plus, les petites industries membres de la NSCI sont traitées comme des fournisseurs classiques : il n'y a pas de différence faite avec les grandes entreprises. Cependant, ces petites industries, à la différence des plus grandes, bénéficient d'une bonne information concernant les appels d'offres. Les plans et les cahiers des charges leur sont fournis gratuitement bien qu'ils soient payants pour les grandes entreprises.
Les centres d'informations existants en Inde et en Afrique du sud n'ont, à ce jour, pas d'équivalent dans notre pays. Il est essentiel de mettre en place de telles structures et d'informer les PME de leur existence.

- Les coopératives brésiliennes : 

Au Brésil, une expérience très intéressante a eu lieu concernant le rapprochement d'entreprises. On pourrait comparer cela au groupement d'entreprises. Il s'agit d'une coopérative de PME qui se constitue pour répondre à un appel d'offres. Par ce système, l'État brésilien a pu profiter d'une meilleure prestation technique pour un coût moins élevé. Le fait de grouper de la sorte les PME crée un dynamisme entre elles. Elles se sentent obligées de proposer une prestation de qualité pour ne pas dévaloriser les PME sur le produit final. La prestation est souvent meilleure que celle réalisée par une seule grande entreprise. 
Il est certain que ce système est difficilement exportable dans d'autres pays, du fait des différences de mentalités et d'habitudes. Pourtant, il nous montre l'importance de favoriser la collaboration entre les PME qui effectuent des taches précises pour répondre à un appel d'offres.

- Aider financièrement les entreprises : 

Les États-Unis et l'Inde se démarquent par leur implication en matière de cautionnement et de garanties. Aux États-Unis, la garantie qu'obtiennent les entreprises auprès de leurs banques est basée sur les compétences que le banquier perçoit de l'entrepreneur, et non uniquement sur une sûreté réelle. 
Cela favoriserait indéniablement les PME ayant la capacité de répondre aux marchés publics mais ne possédant pas toujours les garanties matérielles. 
En Inde, le pays permet aux PME de payer les conditions de participations lors du dépôt de candidature d'une offre et elles ne sont pas tenues des cautions de bonnes fins lorsqu'elles sont retenues. Cela atténue le besoin en fond de roulement et de ce fait, favorise la trésorerie de l'entreprise.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo