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Développement financier et croissance économique dans les pays de la zone franc

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par Edem Kwami ABBUY
Université de Lomé - Togo - Master en économie internationale 2012
  

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Paragraphe 2. L'approche idéologique et sociale

Elle définit et explique le développement financier par des facteurs idéologiques, sociaux, historiques. Nous avons entre autres :

? La théorie des dotations

L'origine de cette théorie vient Acemoglu et de Robinson (2001) dans laquelle les différences de taux de mortalité des colons sont utilisées pour expliquer l'impact des institutions sur les performances économiques. Pour Levine et Beck (2003), la formation des institutions qui vont promouvoir le développement financier dépend de l'hostilité de l'environnement auquel ont fait face les européens durant la période de colonisation. Donc, les pays dont le taux de mortalité des colons était élevé ont tendance à moins protéger les droits de propriété et à avoir un faible niveau de développement des banques et des marchés financiers. Les dotations initiales et le taux de mortalité des colons expliqueraient mieux les différences des niveaux de développement financier entre pays que l'origine légale.

? La thèse politique

Cette thèse comporte deux approches : d'une part nous avons l'approche économique proposée par Pagano et Volpin (2001) qui a pour objectif d'analyser l'interventionnisme politique dans le secteur financier. Ainsi les représentants politiques peuvent mettre en application les réformes juridiques souhaitées et suggérées par les groupes d'intérêt. De même le facteur politique influe sur le développement bancaire et financier. Les réformes politiques visant à augmenter la protection juridique des créanciers peuvent induire des efforts de sélection des emprunteurs. Une réforme qui a pour but d'augmenter l'efficacité du système juridique incite les banques à réduire la fréquence de vérification des résultats des entreprises emprunteuses. D'autre part, s'installe l'approche idéologique proposée par Roe (1999) qui montre que les choix politiques, déterminants de la protection des investisseurs et la qualité d'application des lois sur la protection des investisseurs sont induits par des facteurs idéologiques.

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? Finance et développement

Cette thèse est caractéristique des pays en développement et repose essentiellement sur deux types de secteurs financiers : un secteur formel et un secteur informel. En effet les déterminants du développement des systèmes financiers prennent tout leur sens dans les pays en développement, où précisément, ils sont souvent à l'état embryonnaire. Le manque d'institutions fortes et de cadre légal et propice au développement du secteur financier dans les pays en développement fait qu'en général le financement s'organise localement autour de pratiques et coutumes que le monde occidental désigne sous le terme de secteur informel. Elles coexistent avec un système formel encore en peine dans de nombreux pays pauvres et dont le développement ne peut pas simplement consister à vouloir plaquer des pratiques occidentales dans un contexte aussi différent. L'une des caractéristiques des systèmes financiers des pays pauvres est leur grande fragmentation. Dans ce contexte, les intermédiaires financiers informels et les institutions formelles jouent souvent des rôles complémentaires en fournissant des services financiers différents à des groupes socioéconomiques différents selon Nissanke et Aryeetey (2006). Les intermédiaires informels disposent d'un avantage comparatif dans l'acquisition d'information concernant les petits emprunteurs dont la vulnérabilité aux chocs de revenu est difficile à observer. Par contre le secteur formel quant à lui s'appuie sur un système légal et institutionnel qui fait défaut aux petits emprunteurs. Das - Gupta et al (2006) dans une étude en Inde ont trouvé que le secteur informel fournit davantage de ressources que le secteur formel pour le fonctionnement de petites entreprises dans le secteur manufacturier indien. Quoi qu'il en soit, une mesure du développement financier fondé sur le seul secteur formel ne capturerait qu'une faible partie du système financier et des fonctions qu'il joue. De plus le terme « informel » lui-même peut être trompeur, si on appelle ainsi tout ce qui ne correspond pas aux « formes ou normes » occidentales d'après Guha-Khasnobis, Kanbur et Ostrom (2005) qui pensent qu'il y a bien un secteur formel selon nos normes. Ainsi le monde de la microfinance longtemps considéré comme un secteur financier informel a connu ces dernières années une avancée louable en facilitant l'accès des ménages et ceux à revenu faible au crédit et leur proposer une assurance contre le risque.

La relation entre finance et croissance apparaît comme l'un des mécanismes puissants du développement économique. La finance reste clairement l'un des points faibles et l'une des principales contraintes dans les économies pauvres, notamment en Afrique sub-saharienne où

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les entreprises considèrent que l'accès aux ressources financières et le coût de ces ressources sont des handicaps majeurs pour leur fonctionnement et leur croissance. Selon le rapport de la Banque mondiale (2006) les marchés financiers sont très peu fournis, l'intermédiation faiblement développée. Les ressources mobilisées par le secteur bancaire ne représentent que 31 % du PIB en moyenne en Afrique contre 54 % en Asie de l'Est et 100 % dans les pays à revenu élevé. Le crédit au secteur privé ne compte en Afrique que pour 18 % du PIB (11 % dans les pays d'Afrique à faible revenu), contre 27 % en Asie du Sud et 109 % dans les pays à revenu élevé2.

La Banque mondiale (2006) a souligné deux situations à éviter pour les pays en développement. Le premier consiste à chercher à plaquer les bonnes pratiques techniques, réglementaires, légales et institutionnelles des pays avancés sans prendre en compte les spécificités locales, les carences réglementaires ni l'inadéquation de techniques des pays industrialisés au contexte local. On peut penser à la très pressante recommandation d'ouverture et de libéralisation des systèmes financiers dans les pays pauvres dans les années1990. Les crises financières très coûteuses dont ont été victimes plusieurs pays en développement témoignent des risques d'une politique d'ouverture mal maîtrisée mais à l'inverse seule l'ouverture et la concurrence des institutions financières étrangères peuvent renforcer les institutions locales et la qualité des services financiers fournis. La seconde consiste à l'inverse, à soutenir les institutions et pratiques locales sans prendre suffisamment en compte les enjeux de gouvernance. Il faut naviguer entre ces deux situations dans une approche fondée sur une bonne connaissance des contextes sociaux selon la Banque mondiale (2006).

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2 Rapport de la Banque mondiale sur les finances en Afrique (2006)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams