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Effets de l'inflation sur la fiscalité burundaise. à‰valuation à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1990-2011 )

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par Denis NDAGIJIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2013
  

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I.1.2. Théories explicatives des fondements de l'impôt

Dans le monde moderne, il n'existe aucun gouvernement sans impôts car les ressources fiscales permettent à chaque gouvernement de financer ses projets. Comme le met en évidence le paragraphe précédent, le prélèvement fiscal date de l'antiquité mais a été légitimé au cours de la période et il y a des théories permettant de justifier le prélèvement fiscal effectué par les gouvernements. Ainsi, l'impôt est compris comme contrepartie des services rendus par l'Etat. Sur base de cette théorie, l'impôt est la contrepartie ou le prix des services rendus par l'Etat, une sorte de prime, d'assurance payée par les citoyens pour jouir en sureté de leurs droits. Ce premier fondement de l'impôt sème alors la confusion pour la distinction entre l'impôt et la taxe pour autant que l'impôt soit défini comme prélèvement obligatoire sans contrepartie déterminée alors que la taxe se définit comme la contrepartie d'un service rendu par les administrations. Par voie de conséquence, la taxe dispose une contrepartie qui est déterminée. De plus, l'impôt est considéré comme expression de la solidarité. Considéré au même degré que la défense du territoire qui consiste à ce que ceux qui sont capables de défendre le territoire le font au profit de tous, l'impôt est l'expression d'une solidarité nationale qui consiste à ce que les uns paient l'impôt profitable pour tous. L'impôt permet alors de réaliser une redistribution nécessaire à une certaine paix sociale.

Selon la thèse classique sur les fondements du prélèvement de l'impôt, il y a eu beaucoup de controverses et d'opposition sur le bien-fondé du prélèvement de ce dernier.

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Gaudement (1977, p.104) considère l'impôt comme « le prix des avantages que la société procure aux individus » ; le même auteur poursuit : « les revenus de l'Etat sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sureté de l'autre ou pour en jouir agréablement ». D'après cette thèse, l'objectif du prélèvement fiscal n'est autre que la couverture des dépenses publiques sans avoir d'influence économique.

Selon la thèse classique, il n'y a aucun intérêt pour les citoyens de continuer à subir des prélèvements qui n'ont aucun avantage sur le niveau économique pour le pays en général et pour le contribuable en particulier.

Ainsi donc, cette neutralité absolue de l'impôt n'a plus de sens de nos jours car l'imposition vient alourdir les prix et diminuer le pouvoir d'achat des citoyens. Cela a donné alors naissance à la thèse moderne.

La thèse moderne est celle qui considère l'impôt non seulement comme moyen de financer le budget national mais aussi comme ayant un rôle important sur le volet économique et social. L'impôt constitue une source de moyens d'investissement public en appuyant le secteur privé car il est évident qu'il y a des secteurs d'investissement pour lesquels les investisseurs privés sont réticents dans la réaction. Il s'avère alors très important de considérer un système fiscal comme un tout et de l'appliquer de sorte qu'il soit capable de donner à l'économie des impulsions souhaitables (Nzitonda, 2011).

Un autre aspect important dans la thèse moderne, à côté du caractère économique, est le rôle de justice sociale. Pour ce cas, le système fiscal le plus juste est celui qui mesure l'imposition par rapport aux ressources et aux charges de chacun.

L'impôt peut aussi être vu comme la participation aux charges publiques en fonction des facultés contributives et comme expression de la souveraineté. Pour le premier point, concernant l'impôt considéré comme participation aux charges publiques, les sujets d'un Etat doivent contribuer au soutien du gouvernement, chacun le plus possible, en fonction de ses facultés, c'est-à-dire en proportion du revenu dont il jouit sous la protection de l'Etat.

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Quant au second, l'on sait d'abord par définition que l'impôt est défini comme prélèvement pécuniaire par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie. Il est la manifestation de la souveraineté de l'Etat ou l'absolue nécessité du consentement des contribuables, consentement exprimé, à la suite d'un débat contradictoire par le biais de leurs représentants (Assemblée Nationale).

Cependant, ces théories justifiant les fondements de l'impôt connaissent des limites et sont critiquées. Concernant la thèse selon laquelle l'impôt est la contrepartie des services de l'Etat, Hayek (1989) intervient sur le fait que chaque contribuable soumis à l'impôt devrait savoir exactement quelle somme il doit verser et à quelles dépenses publiques ce prélèvement servira.

Ainsi, chaque citoyen devrait savoir à quelle hauteur il devra financer un projet public qui lui semble intéressant. C'est ainsi que dans le 3ème Tome de Droit, Législation et Liberté, Hayek aborde l'analyse coût-avantage à laquelle tout contribuable devrait pouvoir procéder pour décider de la charge fiscale dont il est prêt à s'acquitter.

A propos du caractère de solidarité nationale que revêt l'impôt, cette thèse dépasse du collectif à l'individuel. Les prélèvements obligatoires comprenant, en plus des impôts, les cotisations sociales, sont une manifestation de cette thèse. De même, en cas de catastrophe naturelle, les citoyens sont souvent appelés à verser des contributions de solidarité. La solidarité n'implique pas un droit individuel sur la communauté en cas de renversement de la situation. Ainsi par exemple, un contribuable qui paie des impôts pendant les années de prospérité ne pourra pas réclamer d'être pris en charge s'il vient de perdre toute la fortune pour une raison ou une autre, sauf dans les pays développés ou on a mis en place des systèmes fiscaux avec une technique de carry back4 ou de report en arrière pour une certaine catégorie de contribuables dont la situation a subi un retournement.

4Il s'agit d'une technique introduite dans certains pays aisés permettant le remboursement d'une partie des impôts payés précédemment, en cas de retournement de la situation.

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En ce qui est de l'impôt considéré comme une participation aux charges publiques en fonction des facultés contributives, cette théorie est celle qui a beaucoup influencé la pensée fiscale contemporaine traduite par la progressivité des taux d'imposition en fonction du volume des revenus imposables, la franchise ou encore la faible imposition des régimes forfaitaires. Enfin, dans la thèse de l'impôt, expression de la souveraineté, ce sont des représentants de l'opinion majoritaire qui consentent à l'impôt.

Cependant, le consentement à l'impôt par la majorité, qui confère à l'impôt un pouvoir de contrainte le rendant obligatoire à tous, ne traduit pas le consentement à l'impôt par chacun des contribuables fait individuellement.

Encore plus, l'impératif de rechercher une complexité fiscale dictée par la globalisation de l'économie ainsi que l'adhésion aux accords de libre-échange limitent la souveraineté d'action des législateurs nationaux et limitent par-là même l'expression de la souveraineté fiscale.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld