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Analyse des impacts économiques, sociologiques et écologiques de la chasse sportive dans la région du nord-Cameroun

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par Ngalié MAHA
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des ressources animales et végétales en milieux tropicaux 2013
  

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CHAPITRE V : DISCUSSION

V-1- Analyse de l'impact économique de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun

La chasse sportive peut revêtir une valeur économique certaine, à condition qu'elle soit gérée de manière efficace et efficiente. De plus en plus d'espaces sont classés en aires protégées : (Roulet, 2004).

- 3,9 % du territoire national en République Démocratique du Congo ;

- 4,6% en Afrique du Sud ;

- 6,2 % au Cameroun ;

- 8,8 % en Namibie ;

- 11,1 % en République Centrafricaine ;

- 11,6% au Burkina Faso et

- 19,7% en Tanzanie.

Avec des aires protégées représentant 44% de la région, le Nord ne dispose pas de tous les moyens nécessaires pour leur bonne gestion. Ceci malgré l'existence du Fonds Spécial de la Faune qui perçoit une grande partie des recettes générées par les activités liées à la faune et qui devraient être mises à disposition pour le bon fonctionnement des activités de conservation.

V-1-1- Rentabilité économique

Des dix régions du pays, le Nord génère le plus de revenus issus de la faune. Ceci est dû à l'importance en termes de superficie des aires protégées et à la richesse en espèces prestigieuses que renferment ces aires. Les autres régions ne disposant que de 2 parcs nationaux au plus et situés en zone de forêts, mettent beaucoup plus l'accent sur l'exploitation forestière.

En effet, s'agissant juste de l'exploitation forestière artisanale au niveau national, elle génère 4 000 emplois, et fait entrer environ 30 milliards de F CFA chaque année dans les caisses de l'Etat du Cameroun (Zoé, 2013). L'exploitation forestière nationale quant à elle rapporte beaucoup plus à l'Etat que la faune (41 milliards 859 millions de F CFA en 2004). La répartition des redevances forestières selon la loi 94/01 est la suivante 50 % pour l'Etat, 40 % pour les collectivités décentralisées (communes) et 10 % pour les populations (communautés). En 2005, les communautés ont bénéficié de près de 30 milliards de F CFA. Les scieries seules emploient plus de 8000 personnes.

Pour le Nord, les recettes forestières générées par le service des forêts en 2012 s'élèvent à 10 441 735 FCFA contre 426 564 289 FCFA pour le service de la faune et des aires protégées. Ceci s'explique par

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le fait que la région est soumise à un climat de type soudano-sahélien avec une faible couverture végétale accentuée par la désertification et les coupes anarchiques des arbres pour faire du charbon.

La rentabilité économique de cette activité dans la région la place en 2e position après la SODECOTON. Cette dernière en effet est considérée comme la 4e plus grande entreprise nationale en termes de chiffre d'affaires (Hamadjam, 2006) et est classée 8e entreprise la plus performante en Afrique selon le site Cameroun24 (2013). Son chiffre d'affaires en 2012 est de 72 milliards 800 millions de FCFA en ce qui est des exportations et d'1 milliard 400 millions de FCFA pour les produits vendus au Cameroun. D'où un total de 74,2 milliards de FCFA (Anonyme, 2013) contre 426 564 289 FCFA pour la chasse sportive et ses dérivés.

Comparativement aux revenus générés par la chasse sportive en Afrique de l'Ouest et Centrale, le Cameroun semble plutôt fournir de bons résultats économiques (environ 28 millions par an au Burkina Faso selon Dermé en 2007, et 75 millions de FCFA selon Roulet en 1998). S'agissant des pays tels l'Afrique du Sud (31 milliards de FCFA selon ABSA en 2003) la Tanzanie (avec en 2002-2003 selon le MNRT, un chiffre de 4 milliards 700 millions de FCFA), le Zimbabwé (avec 3 milliards 600 millions de FCFA en 1998 d'après l'UICN) et la Namibie (avec un peu plus de 3 milliards de FCFA selon Ashley et al en 1994), ceux-ci devancent de loin le Cameroun. Ainsi, bien que présentant de bons résultats au niveau sous régional, le Cameroun pourrait faire mieux afin d'atteindre le niveau de rentabilité des pays de l'Afrique australe si les mesures de protection étaient revues et les moyens financiers mis à disposition pour celà.

La chasse sportive se positionne en tant qu'industrie rapportant d'énormes revenus et devises aux pays africains. En Afrique Centrale, on dénote encore un manque d'informations relatives à l'activité (chasseurs, animaux effectivement abattus, et surtout les chiffres des recettes que rapporte la chasse sportive. Comme le disent David et al. (1998), la conservation de la biodiversité dans la sous-région se doit de trouver des moyens pour que « la valeur économique du maintien de la nature dans son état sauvage, atteigne ou dépasse le bénéfice attendu en cas de conversion vers d'autres utilisations des terres » (cas de l'orpaillage au Nord-Cameroun).

Les revenus issus de la chasse sportive devraient être orientés vers l'autofinancement de la conservation dans les aires protégées. Toutefois, des auteurs, tel Freese (1997), mettent en garde la communauté internationale de l'utilisation économique de la ressource faunique au détriment de ladite conservation.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault