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Analyse des impacts économiques, sociologiques et écologiques de la chasse sportive dans la région du nord-Cameroun

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par Ngalié MAHA
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des ressources animales et végétales en milieux tropicaux 2013
  

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V-2- Analyse de l'impact social de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun.

V-2-1- Rôle nutritionnel et coutumier de la faune sauvage

Comme sur toute l'étendue du territoire, les populations riveraines des aires protégées jouissent d'un droit d'usage. Ce dernier est défini par la loi 94/01 comme étant « l'exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques ou halieutiques, en vue d'une utilisation personnelle... Ces droits d'usage ne s'appliquent ni aux réserves écologiques intégrales, ni aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux game-ranches ». La définition du droit d'usage varie fortement selon les contextes

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et reste extrêmement floue et ambigüe (faisant référence à l'époque coloniale) dans la plupart des textes de loi (Mamdani, 1996).

En effet, le prélèvement doit se faire dans ce qui est appelé « zone tampon », à la périphérie des parcs nationaux. Ce qui crée problème car la périphérie de ces parcs constitue les ZICs. En effet, les amodiataires de ces zones sont opposés au prélèvement par les populations des espèces dans leur zone, motivant de fréquents conflits. D'où le développement des ZIC à cogestion et à gestion communautaire afin de limiter ces conflits et faire participer les populations à la gestion des ressources naturelles fauniques.

En plus du besoin nutritionnel, les coutumes de la région (comme un peu partout dans le pays) exigent parfois la capture ou l'abattage d'un animal pour des cérémonies particulières. A l'exemple des populations de Sakdjé, riveraines à la ZIC 1 (à cogestion), qui, pour la circoncision des jeunes garçons du village, se doivent d'abattre un bubale pour la cérémonie. Les prélèvements effectués dans ce contexte, n'ont pas d'impact sur la biodiversité. Toutefois, la chasse sportive fournit des quantités appréciables de viande comme le montre le tableau XIII.

V-2-2- Rôle touristique de la faune sauvage

La chasse, aussi bien la petite, la moyenne que la grande, a attiré 946 touristes sur 5 ans dans la Région du Nord. Il est à noter que ces touristes sont en grande partie, les mêmes chaque année. En RCA, Roulet (2010 bis) estime le nombre de chasseurs à 200 par an, ce qui rejoint la moyenne annuelle dans le contexte camerounais. D'où un intérêt certain de la chasse sportive dans l'essor du tourisme dans la région du Nord-Cameroun.

Le Réseau d'Aires Protégées d'Afrique Centrale (RAPAC, 2008) relève que la force touristique du Cameroun repose dans le fait que le pays dispose de toute la diversité de l'Afrique en son sein, d'où une variabilité et une diversité de sa richesse éco systémique, à cela ajoutée une pluralité culturelle. La stabilité politique du pays par rapport aux pays voisins est également un aspect à utiliser pour le développement du tourisme aussi bien cynégétique qu'écologique.

Tel que détaillé dans la Stratégie Sectorielle de Développement du Tourisme au Cameroun (2005), le pays a développé plusieurs formes de tourisme :

- le tourisme culturel,

- le tourisme balnéaire (sur la côte atlantique)

- le tourisme de safari photo, à travers les aires protégées ; - le tourisme cynégétique, (dans les ZICs)

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- l'écotourisme,

- le tourisme d'affaires et de congrès (dans la Capitale politique Yaoundé et la capitale

économique Douala)

- le tourisme sportif

- le tourisme de santé et de cure (grâce aux hôpitaux de référence dans toutes les régions)

- l'agrotourisme (au niveau des exploitations agricoles).

Les aspects de ce tourisme rencontrés dans la région du Nord sont le tourisme cynégétique et

l'écotourisme.

Le MINTOUR12 n'adhère pas totalement au mode de gestion du tourisme cynégétique par le MINFOF. Elle dénote « l'absence d'une véritable synergie entre les partenaires publics et privés impliqués dans le développement du tourisme cynégétique qui ne permet pas à ce secteur de contribuer de manière appréciable à la croissance économique du pays et à la réduction de la pauvreté» (MINTOUR, 2003). Il est également reproché au MINFOF de faire preuve de peu de sérieux dans l'élaboration annuelle des plans de tir. Aussi, les ZIC disposent d'un mauvais réseau de pistes et de routes et les campements de guides de chasse ne disposent que du minimum pour assurer un séjour agréable des touristes (pas d'eau ni électricité le plus souvent). Néanmoins, il est à noter que dans les parcs nationaux, des efforts sont faits avec la quasi-privatisation des campements (cas de Bouba-Ndjidda dont les structures ont été remises à neuf).

L'écotourisme dans le contexte du Cameroun désigne « une forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles peu perturbées, dans le but précis de découvrir et/ou d'expérimenter le patrimoine naturel et culturel ». Pour l'OMT (Office Mondial du Tourisme), « l'écotourisme rassemble toutes les formes du tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d'observer et d'apprécier la nature, ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles ».

En plus des aires protégées, la région du Nord présente d'autres attraits tels le site du Lagon bleu, les grottes de Pitoa, le village de Manaya dans le Lamidat de Rey-Bouba, où l'on peut observer des traces des dinosaures. Les populations riveraines accordent à ce site archéologique un caractère mystico-religieux car à en croire ces dernières, ces traces, qui ont été découvertes sur le lit d'un cours d'eau, disparaîtraient et réapparaîtraient par moments (MINTOUR, 2003).

Cet écotourisme, dans le Nord comme dans tout le reste du pays, fait face à de nombreux problèmes, tels que développés ci-après.

12 Ministère du Tourisme

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? La mauvaise gouvernance

La non-collaboration entre les institutions intervenant dans ce secteur (MINTOUR, MINFOF,

MINEPDED13 et MINARC14) est un frein à l'essor de l'écotourisme malgré tous les avantages que présentent les différentes régions du pays en général et le Nord en particulier). De même, la faible implication des populations dans les sites touristiques est à revoir. L'exemple du campement du Parc de Waza (Extrême-Nord) devrait être reproduit. Dans ce site, ce sont les populations qui gèrent entièrement la restauration et autres services dans le campement. Néanmoins, dans les parcs du Nord, les pisteurs sont choisis parmi les locaux et quelques-uns sont formés dans l'entretien et la gestion des campements.

? Le manque de formation

Le pays fait face à un manque de communication concernant l'activité écotouristique. Celle-ci reste

l'apanage des occidentaux. Néanmoins, à travers des cours tels ceux donnés à l'Ecole de Faune de Garoua, les divers avantages sont mis en exergue afin d'attirer davantage de monde dans cette filière.

? Déficit en infrastructures et équipements

Vu les coûts d'investissement dans la filière, peu sont enclins à s'y lancer. Surtout que les subventions

dans ce domaine sont quasi inexistantes. D'où un secteur dominé par les ressortissants étrangers. Les avantages tirés par les populations sont au niveau des emplois générés par l'activité.

? Manque de médiatisation

L'inexistence d'une plateforme interministérielle ne permet pas la promotion de l'activité. Le

MINTOUR relève la timidité des médias à promouvoir l'écotourisme. Pour résoudre cela, le RAPAC (2008, bis) préconise pour la région du Nord :

- L'amélioration de l'accessibilité des zones écotouristiques (état des pistes et régularisation des vols internes) ;

- Assouplissement des formalités administratives relatives à l'accès des visiteurs dans les parcs ; - Réhabilitation des campements dans les 3 parcs (surtout celui du Buffle Noir + nécessité de mettre l'établissement en gestion locative).

La faune pourrait fortement contribuer à l'essor du tourisme dans la région du Nord si toutes ces contraintes étaient levées.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius