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La fiscalité du commerce électronique

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par Maurice Didier MOTTO
Université Gaston Berger - Master II (pro) Droit du cyberespace africain 2009
  

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SECTION 2 : LES RISQUES INHERENTS A LA NON FISCALISATION

OPTIMALE DES PRODUITS NUMERISES.

Les difficultés d'appréhension de la matière fiscale imposable que nous venons de relever ci-dessus induisent des conséquences la politique commerciale (paragraphe 1) et sur les recettes fiscales (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Perte d'un instrument de politique fiscale

Delporte (1999) note que « Pour ce qui est des droits de douane, il s'agit, à la différence de la TVA, d'un élément de la politique commerciale des Etats : elle permet à l'économie de se développer harmonieusement dans le cadre des échanges internationaux.

S'il est acquis qu'elle ne peut avoir pour effet d'entraver le commerce international dans un but protectionniste, il n'en reste pas moins qu'elle est nécessaire pour garantir une concurrence équilibrée entre les partenaires commerciaux. Il lui appartient dans ce cadre d'éviter les distorsions liées au dumping économique, social ou fiscal. D'autres missions, telles que la protection des intérêts vitaux des Etats, la protection des cultures nationales ou régionales ainsi que le maintien d'un outil de politique internationale (lutte contre les régimes qui violent les droits de l'homme, etc.) doivent également être prises en considération ».

A cet égard, l'impossibilité de mener une politique douanière en matière de flux électroniques pose un problème majeur. A titre d'exemple, les mesures relevant de l'exception culturelle, qui permettent aux Etats européens de contrôler la diffusion audiovisuelle via les médias traditionnels, sont totalement inopérantes en matière de diffusion on-line dont la progression est accentuée suite au développement du Broadband.

Paragraphe 2 : Erosion des recettes fiscales

Le développement du commerce électronique peut entraîner une érosion des recettes de droits de douane, pour diverses raisons :

- le commerce de produits numériques fournis par voie électronique se développe. Or, si ces produits sont exonérés, les produits équivalents sur support matériel auxquels ils se substituent ne le sont pas nécessairement (cfr. par exemple, dans l'UE, les films, jeux vidéos ou autres produits imprimés relevant de la clause d'exception culturelle). Ceci entraîne, par ailleurs, des distorsions de concurrence défavorables à la distribution traditionnelle.

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- l'on note une tendance à la détaxation de biens tangibles mais numérisables confortée précisément par un souci d'éviter les distorsions de concurrence ;

- le volume des ventes à distance transfrontalières B2C44 de biens traditionnels va s'accroître. Or, la perception des droits sur les petits paquets est très aléatoire, ceux-ci étant difficilement contrôlables en douane. En outre, certains pays autorisent une franchise douanière en deçà d'une certaine valeur importée.

Teltsher (2000) a évalué les pertes fiscales qui résulteraient du développement de l'e-commerce B2C. Le calcul se base sur l'hypothèse que l'ensemble des biens numérisables dont la forme matérielle est soumise aux droits de douane (en 1997) seraient à l'avenir exclusivement échangés sous forme électronique via les réseaux de télécommunication. Il en ressort notamment que :

- les principaux perdants seraient les pays en voie de développement : ils subiraient près des deux tiers (63 %) de l'érosion mondiale des recettes douanières. Ces pays sont importateurs nets de biens numérisables et imposent des droits d'entrée supérieurs à la moyenne mondiale. Les recettes douanières y représentent une part importante des recettes fiscales totales et un glissement vers d'autres sources de revenus y est malaisé ;

- pour l'Union Européenne, les pertes seraient négligeables. Teltsher indique que, en 1997, les droits de douane sur les importations de produits numérisables ne représentaient que 0,5 % de l'ensemble des recettes douanières totales.

L'ampleur de ces risques non amène à proposer un cadre optimal pour la fiscalisation du E-Commerce.

44 Business to Consumer : Contrats conclus entre professionnels et consommateurs dans le cadre du e-commerce.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille