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Dadaab, un refuge

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par Alexander BEE
Université Paris 8 - Master I 2013
  

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3. La dépendance au budget

Dans le documentaire ``Dadaab, the documentary''88(*) on peut voir les problèmes liés au manque d'argent. Un des intervenants nous raconte comment s'organisent les deux semaines qui séparent chaque distribution de nourriture.

Les cinq premiers jours sont appelés ``Shapsapta''. C'est le moment de joie où tout le monde reçoit la ration. Les cinq prochains jours sont nommés les ``Story telling''. La nourriture est encore présente mais en faible quantité. Les réfugiés sortent ainsi voir leurs amis pour parler de ce qui ne va pas dans le camp. Durant les cinq derniers jours, les réfugiés n'ont même pas de quoi cuisiner. Ils dépendent des amis ou de la famille. Ce sont les jours du silence où les gens restent chez eux, sans rien, à ``espérer des jours meilleurs''.

Si on veut compter le nombre de repas par jour, l'intervenant nous dit que seules les familles `riche' bénéficient de deux repas par jour...

Un peu plus loin dans le documentaire, une mère de famille raconte que durant les inondations sa tente fut détruite. Elle a été obligée de partir avec ses enfants chez des amis. Ils se sont retrouvés à onze dans un abri où il n'y avait que trois matelas...

Le problème de surpeuplement est un souci récurrent à Dadaab. Il est facile de le comprendre lorsque l'on voit les afflux extrêmement importants de population.

Tessa Valk Mayerick s'inquiétait déjà en 2008 du manque de terre à Dadaab pour loger les nouveaux arrivants. « Les rangées de tentes d'urgence ont maintenant atteint les limites du périmètre du camp d'Ifo à Dadaab, ce qui signifie que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés se retrouve à court de terres où héberger les réfugiés somaliens nouvellement arrivés. »89(*)

Quelle(s) solution(s) ? Les nouveaux vont devoir partager la tente des anciens... Que ce soient des familles ou des amis qui se réunissent, mais aussi des inconnus.

Pour 2009, le HCR avait fait un appel aux dons d'un montant de 92 millions de dollars. Le but était d'acheter des terrains supplémentaires et construire de nouveaux camps90(*). Les fonds devaient aussi être utilisés pour fournir de meilleurs moyens d'assainissements, une meilleure distribution alimentaire, un meilleur accès à l'eau etc.

L'arrivée massive de nouveaux réfugiés est une source de problème permanente. Les bureaux d'enregistrement sont surchargés et obligent à recruter du nouveau personnel. L'eau est en quantité limité et est donc génératrice de conflit parmi les habitants. Le surpeuplement est aussi la cause de nombreux incendies au sein des camps. Les systèmes d'évacuation des déchets sont surchargés, poussant les réfugiés à brûler leurs poubelles à proximité de leurs abris. Cela entraine des feux difficilement maitrisables du fait du manque d'eau...

La sécurité des réfugiés passe aussi par une dépendance au budget. Comme nous l'avons vu plus haut, la collecte du bois en dehors du camp est devenue extrêmement risquée, surtout pour les femmes. Crisp nous dit qu'il faudrait débloquer un budget de 8 millions de dollars par an pour subvenir aux besoins en bois de chauffe de l'ensemble de la population. Ces chiffres sont bien entendu sujets à variation car ils dépendent du nombre de réfugiés sur place. D'autre part, il prend exemple de la barrière d'épineux qui entoure le camp pour mettre en relief les problèmes liés aux restrictions budgétaires. Cette barrière, théoriquement impénétrable, n'a pas l'entretien suffisant à cause des coupes dans le budget. Ainsi, cette barrière ne protège plus suffisamment les réfugiés face aux bandits et autres criminels.

La politique d'endiguement des réfugiés qui consiste à les mettre dans des camps s'accompagne d'une forme étrange de ville, un endroit entre deux choses qui n'est jamais l'un ni l'autre. Sans travail l'ennui devient insupportable et pousse certains sur des voies peu recommandables. Le camp n'est pas une ville. Il ne peut pas générer ses propres revenus, se développer par lui-même, il reste toujours dépendant du budget qu'on lui accorde. C'est à la bonne volonté des acteurs internationaux que vont être dressés les degrés d'importances, ce qui justifiera l'urgence et ce qui peut passer à la trappe.

* 88 Dadaab, the documentary, Oriol Andrés, Carlos Castro, Gemma Garcia, édition Maria Romero Garcia, produit par Contrast, Barcelone 2012. Lien de la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=BVoaiQfOheY

* 89 Tessa Valk Mayerick, 230 000 réfugiés somaliens souffrent du surpeuplement à Dadaab, UNHCR, 2008

* 90 À partir de 2011 furent ouvert les camps de Kambios, Ifo 2 et Ifo 3.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius