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Dadaab, un refuge

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par Alexander BEE
Université Paris 8 - Master I 2013
  

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2. Traits portant sur l'opposition entre Kenya et réfugiés

Le prétexte de la crise environnementale.

L'afflux massif de réfugiés en provenance de la Somalie a été perçu comme une charge supplémentaire sur un territoire déjà difficile. Le Kenya possède un nombre limité de terres cultivables à travers le pays. Marc-Antoine Pérousse de Monclos nous dit dans ``le poids de l'histoire et le choc des cultures : les réfugiés somaliens du Kenya confrontés à la raison d'État''5(*) que seules 14% des terres sont cultivables essentiellement situées dans le Sud-Ouest du pays. Le Nord-Est est ainsi une zone aride où l'extension écologique est sujette à bien des difficultés. L'accueil d'une nouvelle population qui, d'autre part, arrive en masse (on dénombre en 1992, environ 900 réfugiés qui franchissent la frontière chaque jour) est donc perçue comme un poids supplémentaire dans une zone écologiquement difficile.

La construction du camp et l'implantation des réfugiés ont conduit à des déboisements alentour ainsi qu'une utilisation accrue des nappes phréatiques pour apporter de l'eau aux nouveaux arrivants.

Dans les terres arides du Nord, les sociétés pastorales représentent environ 15% de la population et occupe 67% de la surface du pays5(*). Ainsi, l'arrivée massive des Somaliens a été vue comme une charge supplémentaire sur une région déjà en difficulté.

Cependant, on peut noter que ces arrivées se sont accompagnées de larges investissements de la part d'organisations humanitaires qui ont permis la construction de routes dans la région, l'implantation de facilités sanitaires et l'élaboration de travaux de nivellement et d'irrigation. Malgré que ces travaux aient profités à l'ensemble de la région, les réfugiés ont été accusés de la désertification du pays.

Marc-Antoine Pérousse de Monclos met en garde contre une analyse trop rapide de la situation. Selon lui, il est très difficile d'imputer aux réfugiés seuls l'impact en termes écologiques sur la région. Il faut d'abord voir l'influence de la colonisation. Celle-ci, accompagnée des progrès de la médecine, aurait permis l'augmentation de la taille des troupeaux en mettant fin aux ``razzias'' et aux maladies qui permettaient la régulation de la pression du bétail sur les pâturages.

Luc Cambrézy nous propose une analyse plus détaillée de l'impact écologique des réfugiés sur la région6(*). Il met d'abord en relation conscience écologique et mondialisation, thèmes devenus récurrent depuis les années 1990. La conférence de Rio en 1992 a, en quelque sorte, globalisée l'approche environnementale, mettant en avant l'hypothèse que ce qui touche une région peut avoir des effets sur l'ensemble de la planète. Ainsi, dans le domaine de l'aide humanitaire (et donc de l'assistance aux réfugiés), la question de l'environnement a vu son importance croitre ces dernières années. En 1994-1995, le HCR établie une section ``environnement'' qui conduira par la suite des études sur l'impact de l'arrivée des réfugiés sur les terres d'accueils. Cambrézy nous dit que le HCR établi le postulat suivant : « toute activité, quelle qu'elle soit et où qu'elle soit, a des répercussions en matière d'environnement ; toute modification de l'environnement local a des conséquences au niveau de l'environnement global. »7(*)

À l'arrivée des réfugiés à Dadaab en 1991, le premier camp (Ifo) fut ouvert. Pour cela, il fallut défricher une surface nécessaire pour accueillir, dans un premier temps, 40 000 réfugiés. Ceci eu bien sûr un impact sur le territoire.

Outre cet impact, le HCR s'est vite rendu compte qu'un tel aménagement avait aussi des conséquences sur les conditions de vie des réfugiés : beaucoup de poussière était créée et une absence totale d'ombrage dans une région où la température moyenne atteint 40°. Tirant les conclusions d'une telle approche, les deux camps suivants (Dagahaley et Hagadera) purent conserver les grands arbres, dans la mesure où ils n'entravaient pas les chemins d'accès.

Il est à noter d'autre part que ces défrichements répondaient aussi à d'autres soucis, tel que limiter la propagation des incendies et, d'une manière plus hypothétique, de tenir les bandes armées à distance, sous couvert des boiseries.

Les camps de Dadaab se situent sur un territoire immense et dont la densité de population reste très faible. Cette zone est recouverte d'une brousse relativement dense qui, mise en rapport avec les camps, permet de relativiser les appréciations alarmistes par le HCR et le gouvernement dues à l'impact des réfugiés.

Sur la question du déboisement il est important de comprendre les implications en jeu. Les réfugiés furent accusés d'être les principaux acteurs de la déforestation car puisant sans limites dans le bois alentour pour se procurer du bois de chauffe. Cependant, il faut remettre ceci dans son contexte.

Dans la période 1991-1998, le ravitaillement en bois de chauffe a connu plusieurs évolutions. Jusqu'à 1998, il reste l'affaire des familles, s'alimentant de manière individuelle en fonction des besoins.

L'activité d'approvisionnement est traditionnellement réservée aux femmes et à leurs filles (s'alimentant tous les deux ou trois jours). Le périmètre de collecte s'agrandissant progressivement dans une région de très grande insécurité (viols, attaques, rackets etc.) l'on vit apparaître une évolution dans cette activité.

Ce constat des distances toujours plus grandes s'appuyait sur les observations du HCR concernant la croissance des marchés du bois au sein des camps. Cette croissance était due à l'implication grandissante des hommes dans la collecte du bois de chauffe. Cependant, ceux-ci utilisaient des brouettes ou des charrettes pour ramener plus de bois, alimentant ainsi de manière plus efficace les marchés.

Les plaintes des autorités kenyanes se trouvaient ainsi légitimées par ces évolutions : si les hommes participent à la collecte et permettent l'expansion d'un marché de plus en plus dynamique, c'est bien la preuve que les distances à parcourir ne cessent d'augmenter et que, par corolaire, la déforestation s'aggrave.

En réponse aux plaintes du gouvernement, le HCR engagea des actions de protection et de réhabilitation de l'environnement. Le souci principal, nous dit Cambrézy, est que ces actions avaient comme base scientifique le postulat que nous avons cité précédemment : « l'hypothèse d'une dégradation massive du milieu était devenue une certitude au nom du postulat selon lequel toute présence de réfugiés serait supposée s'accompagner de graves perturbations. »8(*)

La question du bois de chauffe devint donc prioritaire car elle était un élément de plus à ajouter à l'image négative qu'avait le HCR à cause de l'insécurité et des viols à répétition.

Le programme qui fut mis en place déboucha sur différentes initiatives (reboisement, prévention, assistance auprès des victimes de violences etc.) dont le fait de faire naitre dans la tête des réfugiés une conscience écologique, leur faire comprendre l'importance de l'environnement et de sa préservation. Ainsi, le réfugié fut considéré comme prédateur environnemental plutôt que comme victime. On acceptait d'avance l'ignorance supposée de pasteurs et d'agriculteurs en matière d'environnement... Cambrézy y voit ce qu'il appelle « l'urgente nécessité de montrer que l'assistance humanitaire sait réagir à l'irritation du gouvernement »9(*).

À travers différentes études réalisées par Cambrézy sur la déforestation en s'appuyant sur la comparaison d'images satellites en 1979, 1990, 1995 et 199810(*) il observe que les auréoles de déforestation ne cesse de s'agrandir autour du camp dans le temps, donnant ainsi raison à l'hypothèse qu'il existerait un besoin constant de bois. La responsabilité de cela fut très facilement attribuée aux besoins en bois de chauffe et donc aux réfugiés.

Ce qu'a fait Cambrézy dans son étude c'est de montrer l'invalidité de cette hypothèse. Il estime que la consommation d'un réfugié en bois par jour est de 1kg. Rapportons ce nombre aux 100 000 réfugiés habitant le camp de 1991 à 1998 et il serait possible d'estimer la superficie des auréoles autour du camp.

La conclusion de cette étude est la suivante : « la déforestation est très inférieure à ce qu'elle aurait dû être si les surfaces dégradées correspondaient effectivement aux besoins des réfugiés en bois de feu pour la période considérée. (...) Dans tous les cas, si le problème du bois de chauffe se posait réellement comme il avait été posé, la superficie qui aurait dû être défrichée aurait été de deux à 30 fois supérieure aux surfaces effectivement dégradées. »11(*)

À partir de ce constat, il a fallut reconsidérer l'idée du bois de chauffe, vu jusqu'alors que comme une dégradation continue et inéluctable du couvert végétal. Il y avait, nous dit l'auteur, dans cette hypothèse une autre hypothèse sous-jacente : l'idée selon laquelle les femmes coupaient aussi le bois vert dans leurs récoltes du bois de chauffe. Or, utiliser du bois vert pour le feu à la place du sec est absurde car bien plus contraignant à faire bruler (il faut stocker et faire sécher le bois). De plus, les femmes, mettant, à chaque récolte, le bois sur leurs dos, elles ne pouvaient transporter qu'une quantité limitée et privilégiaient ainsi un bois sec dont l'usage serait immédiat. D'autre part, il n'est pas possible pour les réfugiés de stocker du bois vert dans l'attente qu'il devienne consommable car cela nécessiterait de l'espace, dont ils manquent cruellement dans leur grande promiscuité.

Les conclusions que tirent Cambrézy sont qu'en terme d'efficacité et de sens pratique, le bois sec sera toujours privilégié au bois vert dans l'utilisation du bois de chauffe. Et c'est la disparition progressive de ce bois mort autour du périmètre du camp qui a conduit à l'élargissement de la zone de récolte avec, en parallèle, l'imbrication des hommes dans la collecte. Ainsi, nous dit l'auteur, le ramassage du bois mort n'est en rien une menace pour l'environnement. En revanche, du fait des distances toujours croissantes et de l'implication des hommes est né un marché de plus en plus actif qui, selon Cambrézy, irrite la population locale et les autorités gouvernementales.

Alors comment expliquer la présence de ces auréoles autour du camp ? Ce qui est le plus vraisemblable c'est d'y voir l'effet que produit le camp lui-même sur la déforestation par l'utilisation qu'il en a, que ce soit dans la construction de bâtiments, de clôtures, de travaux de maintenance etc. « En soi fortement consommateur d'espace, la formule du camp de réfugiés -dès lors que celui-ci tend à se pérenniser- implique une très forte demande en bois d'oeuvre afin de répondre aux multiples besoins qu'implique l'ouverture d'un camp puis sa transformation progressive en structure pérenne (reconstruction ou amélioration de l'habitat des réfugiés, écoles, dispensaires, centres de distribution, mosquées, clôtures, locaux administratifs...)12(*).

Le problème soulevé ici est que ce ne sont pas les réfugiés qui sont les acteurs de la dégradation environnementale mais bien plutôt le camp lui-même et donc, derrière ça, la politique des États hôtes (mettre les réfugiés dans des camps). « C'est en effet la volonté d'endiguement et de contrôle des réfugiés qui aboutit au choix retenu par l'État de maintenir les réfugiés dans des camps. Ce sont donc moins les réfugiés que les options choisies pour les assister qui sont à l'origine des dégradations environnementales »13(*).

Ainsi, là où le gouvernement prend prétexte de la dégradation environnementale pour endiguer un peu plus les réfugiés dans des camps on s'aperçoit que c'est la politique même qui est menée vis-à-vis des ces réfugiés qui est la cause des dégradations. La dénonciation de ces dégradations impose au HCR d'y trouver une solution et permet au pays hôte de justifier son désir de ne pas voir de réfugiés habiter ses terres et donc des menaces d'expulsions. Du fait même que le HCR reconnaisse le problème écologique et qu'il s'implique par des mesures diverses dans la protection de l'environnement, le gouvernement kenyan trouve une légitimité à mettre sous condition l'accueil des réfugiés sur son territoire.

Rendre les réfugiés responsables de la dégradation territoriale est une manière facile et rapide d'expliquer les problèmes dans la région. Seulement, ce ``rejet'', s'explique plus dans l'expression d'une volonté politique que dans un déséquilibre démographique et écologique.

La balance démographique.

Prenant appui sur le comparatif du ratio réfugiés/population pendant les années 1980 et 1992 que nous propose Pérousse de Monclos14(*) (voir tableau ci-dessous), on peut voir que les 3500 réfugiés au Kenya en 1980 représentaient un ratio de 1 réfugié pour 4324 habitants. Ce chiffre passe, en 1992, à 1 réfugiés pour 63 habitants. N'oublions pas que l'année 1992 a été le témoin d'un afflux extrêmement important de nouveaux arrivants (900/jour).

Ratio réfugiés/populations hôtes en Afrique de l'Est, 1980 et 199215(*)

Pays Année Population Réfugiés Nombre d'habitants pour un réfugié

 
 

Djibouti 1980 400 000 42 000 1 : 10

1992 467 000 28 000 1 : 17

 

Burundi 1980 4 500 000 234 500 1 : 18

1992 5 823 000 272 000 1 : 21

 

Soudan 1980 18 700 000 490 000 1 : 38

1992 26 656 000 726 000 1 : 38

 

Kenya 1980 15 134 000 3 500 1 : 4 324

1992 25 230 000 402 000 1 : 63

 

Tanzanie 1980 18 600 000 150 000 1 : 133

1992 27 829 000 292 000 1 : 95

 

Ouganda 1980 12 600 000 112 500 1 : 112

1992 18 674 000 196 000 1 : 95

 

Zaïre 1980 29 300 000 400 000 1 : 73

1992 39 882 000 391 000 1 : 102

 

Éthiopie 1980 30 400 000 11 000 1 : 2 764

1992 52 981 000 432 000 1 : 123

Ce que nous dit Pérousse de Monclos c'est que ce ratio, bien qu'important, n'en demeure pas moins tout-à-fait raisonnable à l'échelle de l'Afrique subsaharienne. Il suffit de regarder les chiffres des autres pays pour cela, même si l'augmentation la plus notable s'est effectuée au Kenya. Il donne pour exemple le cas de la Somalie qui, en 1980, avec 1 540 000 réfugiés pour 3 600 000 habitants avait un ratio de 2,3. La différence ici est que la Somalie entretenait de fortes affinités ethniques avec ses réfugiés (notamment ceux issues de la guerre d'Ogaden).

Au regard de ces chiffres, il est évident de constater les changements qu'ont opérés les afflux massifs dans l'économie et l'écologie du Kenya. En 1992, la pression des réfugiés sur les ressources du pays était bien sûr plus importante qu'en 1980, du moins si on la rapporte seule au PNB par habitant. Cependant, Pérousse de Monclos nous rappelle que les pertes engendrées furent compensées par les apports financiers de l'aide occidentale et par les opérations onusiennes en Somalie. À cause de la guerre, le commerce du Kenya vers la Somalie a augmenté de 1350% entre 1988 et 199616(*).

L'impact démographique que le gouvernement kenyan a utilisé pour légitimer les phénomènes d'endiguement des réfugiés dans les camps est lui aussi invoqué de manière un peu rapide. Nous avons vu que l'implantation Somali dans la région est le fruit d'un long processus et que celle-ci laisse croire à une forte expansion démographique des réfugiés.

Entre les recensements de 1969 et 1979, les populations des districts de Garissa et de la Tana River, par exemple, a augmentée de respectivement 50% et 100%. Cela serait en grande partie due à la levé de la loi martiale et au retour des Somali qui avaient fuis la répression gouvernementale pendant la guerre de sécession à l'indépendance. S'ajoutaient à ceux-là les réfugiés de la guerre d'Ogaden (1978 ainsi que les victimes de la grande sécheresse de 1975 en Somalie qui avait fait 13 000 morts.

Cependant, lors des recensements de 1979 et 1989 au Kenya on peut voir que la province du NFD a connue le plus faible taux de croissance démographique du pays (0,05% par an)17(*) . La communauté Somali au Kenya n'a augmenté que de 156% entre 1962 et 1989, contre 256% pour l'ensemble du pays, ce qui est bien inférieur.

Il est à voir ici la peur qui continue de secouer le Kenya. La menace d'une expansion démographique trop importante remettrait en cause jusqu'à l'intégrité de l'État kenyan. Tatania Charlier18(*) nous explique que les prétentions somaliennes sur le Northern Frontier District remettraient en cause l'existence même de l'État.

Si le Kenya avait reconnu des droits aux somaliens sur le NFD ça aurait créé un effet boule de neige qu'il aurait été très difficile de contrôler. L'auteur nous dit que chaque tribut peuplant le Kenya aurait pu prétendre aux mêmes droits dans sa région respective. La généralisation de ce principe aurait conduit à l'émiettement de l'État, jusqu'à sa disparition totale. Le gouvernement a l'obligation de faire régner l'intégrité territoriale et le respect absolu des frontières pour sa propre survie. Dans le cas de l'application du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes on aurait assisté à un partage du Kenya et, nous dit l'auteur, sa généralisation aurait déclenché sur l'ensemble du continent une chaine de revendications accompagnée d'insolubles conflits qui verrait l'anéantissement de la quasi-totalité des structures politiques modernes en Afrique19(*).

Ainsi on peut voir en quoi les bouleversements démographiques dans la région ont attisées les craintes du gouvernement kenyan face à une idée recyclée du pan-somalisme.

Cependant, la poussée Somali au Kenya n'est pas si claire. On peut y ajouter les problèmes dus aux définitions des frontières coloniales et d'une identité Somali. On a rassemblé au Kenya des populations très diverses et les cadres étatiques ont changé en fonction des conquêtes coloniales (le pays Turkana, par exemple, au Nord-Ouest était d'abord géré par le protectorat britannique en Ouganda puis a été progressivement rattaché au Kenya entre 1902 et 1926). Une autre cause du coté arbitraire des frontières peut se lire dans les mouvements des populations nomades. D'autre part, faisant suite à un accord de 1916 dans le cadre des alliances contre l'Allemagne pendant la première Guerre Mondiale, le Jubaliland fut cédé aux Italiens en 1925. Enfin, la répression kenyane contre les sécessionnistes dans les années 1960 ont conduit près de 200 000 nomades à fuir en Somalie. Ainsi, il est très difficile de faire la distinction entre les Somali du Kenya et les Somali de Somalie. Les estimations de Pérousse de Monclos dans les camps de Hagadera à Dadaab nous disent qu'entre le tiers et la moitié des réfugiés y vivant seraient des Kenyans victimes de la sécheresse.

* Marc-Antoine Pérousse de Montclos, Le poids de l'histoire et le choc des cultures : les réfugiés somaliens du Kenya confrontés à la raison d'État, Communautés déracinées dans les pays du Sud, l'Aube/Orstom, 1998 p.155-p.171

* 5 Ibid, p.158

* 6 CAMBRÉZY LUC (ED.), Lassailly-Jacob V. (ed.) Populations réfugiées : de l'exil au retour

* 7 Ibid, p.213

* 8 Ibid, p.217

* 9 Ibid, p.218

* 10 L'auteur met cependant en garde contre l'utilisation de cette méthode car l'interprétation des images tient pour beaucoup de la connaissance du terrain au moment où ont été prises ces images, chose qui n'a pas été faite dans ce cas précis.

* 11 Ibid, p.222-223

* 12 Ibid, p.226

* 13 Ibid, p.228

* 14 Marc-Antoine Pérousse de Montclos, Le poids de l'histoire et le choc des cultures : les réfugiés somaliens du Kenya confrontés à la raison d'État, Communautés déracinées dans les pays du Sud, l'Aube/Orstom, 1998 p.160

* 15 Le tableau est tiré du livre communautés déracinées dans les pays du Sud que nous avons déjà cité. Les références pour les chiffres avancés par l'auteur se trouvent ici : USCR, 1981 ; International Conference on Assistance to Refugees in Africa, Genève, 1981 ; HCR, 1993 : 154-5

* 16 Ibid, p.160

* 17 Ibid, p.161

* 18 Charlie Tatania. À propos des conflits de frontière entre la Somalie l'Éthiopie et le Kenya. In : Revue française de science politique, 16e année, n°2, 1966. p. 314.

* 19 Rappelons que Tatania Charlier publiait cet ouvrage en 1966.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault