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Piraterie ou contrefaçon des oeuvres musicales: facteurs explicatifs, modes opératoires et impact sur les artistes-musiciens à  Yaoundé

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par Joel Christian NKENG à NKENG
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Sociologie 2010
  

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V.6 - L'échantillonnage

Selon VARKEVISSER, C. et al., « l'échantillonnage constitue la sélection d'un certain nombre d'unités faisant partie de la population servant de support à l'étude » 92(*). Dans l'impossibilité d'étudier exhaustivement toute une population, en raison notamment des contraintes de temps et de financement imposées par l'enquête, le chercheur est amené à focaliser son attention sur « des modèles réduits »93(*), c'est-à-dire sur un sous ensemble représentatif de la population de recherche. Au bout de ce travail, il va inférer les tendances générales à partir d'observations particulières. Mieux, il va faire une extrapolation ou une généralisation des résultats à l'ensemble de la population. Et pour cela, il faut nécessairement que l'échantillon présente les mêmes caractéristiques que la population. Selon le cas, le problème de la représentativité de l'échantillon se décline soit en termes de variables contrôlées observables dans la population cible, soit en termes d'importance numérique des éléments interrogés en rapport avec l'ampleur de la population totale ; on parle alors respectivement d'échantillon statistique et d'échantillon sociologique. Pour ce qui concerne notre travail, nous avons fait recours à un échantillon sociologique. Son objectif n'est pas de généraliser les résultats à l'ensemble de la population, mais plutôt de découvrir l'éventail de pratiques, de comprendre les actions, les faits et gestes quotidiens des acteurs sociaux. Il est clair que « la qualité, la validité des résultats d'une enquête dépendent de la taille de l'échantillon interrogé »94(*). Ainsi, selon Ghiglione et Matalone :

Essayer de constituer un échantillon « représentatif » de la population étudiée n'a guère de sens puisque, de toute façon, on ne fera pas d'inférence globale, et que le nombre de sujets interrogés sera faible. Ce qui est important, c'est de s'assurer de la variété des personnes interrogées, de vérifier qu'aucune situation importante pour le problème traité n'a été omise lors du choix des sujets.95(*)

A partir des quatre composantes que sont : la composante autorités et personnes-ressources, la composante artistes-musiciens, producteurs et distributeurs des oeuvres musicales, la composante pirates ou contrefacteurs, ainsi que la composante consommateurs des oeuvres piratées, notre échantillon obéit à des mobiles compréhensifs, car s'inscrivant dans la perspective wébérienne qui est, elle-même, de facture purement qualitative et donc sociologique. Dans ce cadre, 40 personnes seront interrogées et sont reparties de la manière suivante :

§ La composante autorité et personnes-ressources, notamment les fonctionnaires chargés de faire respecter la législation sur le droit d'auteur : 06 personnes interviewées, ainsi qu'il suit : 01 Magistrat ; 01 responsable de la préfecture du Mfoundi (1er Adjoint préfectoral) ; Un responsable du ministère de la Culture (le Directeur des Affaires juridique et du contentieux et par ailleurs responsable de la Commission Nationale de lutte contre la piraterie) ; 01 responsable de la SOCAM ; 01 Huissier de justice et 01 Avocat.

§ La composante artistes-musiciens, producteurs et distributeurs des oeuvres musicales, constituée de 07 auteurs compositeurs et interprètes, 01 producteur et 01 distributeur sont interviewés dans cette catégorie ;

§ La composante pirates ou contrefacteurs des oeuvres musicales, constituée de 15 vendeurs des CD et DVD de contrefaçon, ainsi que de 05 « téléchargeurs » des sons et sonneries ;

§ La composante Consommateurs des oeuvres de contrefaçon, constituée de 10 personnes qui se ravitaillent en oeuvres musicales auprès des pirates ou qui téléchargent les musiques sur Internet elles mêmes.

Notre observation va donc porter sur un très petit nombre de cas à partir desquels il sera, toutefois, possible d'énoncer quelques propositions convaincantes ou probantes. Les interviewés, notamment les vendeurs de CD et leurs clients ont été accostés au hasard, dans un nombre suffisant d'endroits différents, car il n'existe pas une liste exhaustive de pirates ou une base de sondage au sens strict. C'est pour cette raison que nous avons choisi de nous poster là où les produits sont vendus et accoster tous ceux qu'on verra les acheter. Nous avons à certains endroits, remarqué les acheteurs fréquents. Certaines personnes pourraient se poser la question de savoir quelle est la représentativité réelle d'un tel découpage de notre échantillon, au regard de la multitude des éléments susceptibles d'intervenir dans cette problématique. S'il est vrai qu'une telle préoccupation n'est pas dénuée de fondement, il faut souligner, comme le pensent d'ailleurs MATALON et GHIGLIONE, que :

  Il est rare qu'on travaille avec un échantillon parfaitement représentatif. (D'ailleurs), se poser la question de la représentativité en soi, et vouloir à tout prix un échantillon parfaitement représentatif, c'est s'imposer une contrainte difficile à satisfaire, et souvent inutile. 96(*)

A ce propos, cette affirmation arrive à point nommé, car elle a le mérite de trancher net ce débat sur la représentativité d'un échantillon. Il faut dire que le choix de notre échantillon n'est pas fantaisiste, dans la mesure où il comporte en son sein des acteurs intervenant dans la longue chaîne de la piraterie ou la contrefaçon des oeuvres musicales à Yaoundé. C'est dans le même ordre d'idée que d'autres pourraient penser qu'un échantillon de 40 personnes, au vue de la grande ampleur du phénomène étudié, est insignifiant. Dans ce cas, ce serait perdre de vue la réalité selon laquelle notre travail s'inscrit dans une perspective compréhensive et donc qualitative. En tout état de cause, il s'appuie sur des outils de collecte qualitatifs, et en l'occurrence, sur l'entretien semi-directif. Sur cette question, MATALON et GHIGLIONE précisent que :

 Lorsqu'on utilise des méthodes non standardisées, entretiens non directifs ou entretiens structurés, il est inutile d'interroger un très grand nombre de sujets. La lourdeur de l'analyse rend difficile l'exploitation systématique d'un nombre important d'entretiens. D'ailleurs, l'expérience montre que, pour les thèmes habituellement abordés par ces méthodes, il est rare qu'on voie apparaître des informations nouvelles après la vingtième ou la trentième interview. 97(*)

Tableau 1 : Récapitulatif de l'échantillon

Catégories des répondants

Mode d'entretien

Nombre de répondants

pirates ou contrefacteurs

Non directif

15

Artistes-musiciens, producteurs et distributeurs

Non directif

9

Autorité et personnes- ressources

Semi directif

6

Consommateurs

Non directif

10

Total

-

40

Sources : Nos données de terrain.

* 92. VARKEVISSER, C. et al., op.cit., P.200.

* 93. Gilles FERREOL et al., Dictionnaire de sociologie, Paris, Armand Colin, 1995, p.69.

* 94. VARKEVISSER, C. et al., op.cit., P.208.

* 95. GHIGLIONE, R., MATALON, B., op.cit., p.50.

* 96. GHIGLIONE, R. et MATALON, B., op.cit., p.53.

* 97 Idem, p.50.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus