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La gestion des interactions dans le travail de groupe et la réussite des apprentissages scolaires

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par Stéphane BALO
Université de Koudougou - maîtrise en psychologie de l'éducation 2013
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

I-1 Problématique

Instituteur de formation, nous avons pratiqué ce métier une dizaine d'années durant en classe. En tant que titulaire d'une classe du Cours Moyen deuxième année (CM2), cumulativement directeur d'école, nous avons empiriquement appliqué le travail en groupe avec un effectif de vingt-cinq (25) élèves. Nous les avons regroupés en trois groupes dont deux de huit (8) élèves et un de neuf (9) élèves. Le critère majeur était la moyenne obtenue à un test effectué pour la circonstance, permettant de repérer ceux ayant obtenu plus de huit sur dix (8/10), par rapport à ceux ayant entre six et huit sur dix (6 et 8/10) et d'autres ayant moins de six sur dix (6/10). Chaque groupe était composé de deux bons élèves (ayant plus de 8 sur 10), deux élèves moyens (ayant entre 6 et 8 sur 10) et quatre ou cinq élèves faibles (ayant moins de 6 sur 10). Ainsi, le groupe n°3 avait cinq (5) élèves faibles. Le travail de groupe se faisait uniquement l'après-midi et chaque groupe choisissait sa position soit en classe soit sous les arbres.

Pour un travail de groupe, nous donnons la tâche à effectuer, ainsi que les consignes à respecter avant que les élèves ne se regroupent pour l'activité : bien lire l'énoncé, discuter et s'entendre sur les résultats obtenus. Pour un exercice de trente minutes, nous passons une fois dans chaque groupe mais après leur avoir laissés au moins dix minutes de débat. Nous intervenons quelques fois pour mieux élucider la tâche ou la consigne quand elle est mal comprise, ou si une zone d'ombre empêche le groupe d'avancer. Après les trente minutes, chaque groupe présente son travail dans un cahier de groupe prévu pour la circonstance. La correction se fait collectivement en classe et au tableau, puis nous annotons les cahiers avec les remarques nécessaires pour les prochaines fois.

Par cette technique, nous avons obtenu à l'examen de fin d'année (CEP) vingt (20) admis soit un taux de 80% de succès. Peut-on l'appliquer dans une classe à large effectif et avec quelles améliorations dans les prestations du maître et des élèves ?

Le travail de groupe ne peut se faire sans interactions c'est-à-dire sans l'influence des uns sur les autres dans le cadre de leur apprentissage. Les interactions sont très importantes dans la réussite de l'oeuvre éducative. L'efficacité du travail de groupe à l'école primaire, dans le cadre d'une évaluation des compétences, a été étudiée par le professeur B. REY

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(2004) et des chercheurs de l'Université Libre de Bruxelles(ULB). Il ressort de leur étude que le travail de groupe permet un apprentissage de la vie sociale et démocratique, une motivation dans l'apprentissage et aussi le développement des apprentissages cognitifs individuels. L'aspect du travail de groupe selon eux qui favorise la résolution des tâches complexes, c'est le fait que le groupe donne lieu à des contradictions entre les individus, à des échanges d'hypothèses, à l'obligation pour chaque individu d'expliquer sa position aux autres et de la justifier. Cependant, C. KI (2011) souligne que les enseignants n'ignorent pas l'intérêt pédagogique du travail en groupe mais ils éprouvent de nombreuses difficultés dans son application.

C'est pour cela que nous pensons qu'avec les effectifs qui ne font que grandir d'année en année, l'école court un grand risque en restant toujours collée à ces anciennes pratiques pédagogiques à savoir les cours magistraux par exemple. Ce danger se ressent à travers les notes des élèves aux différentes évaluations comme les examens scolaires et les compositions trimestrielles. Les résultats suivants sous formes de tableaux traduisent l'ampleur du phénomène qu'il faudra bien résorber. Aucune classe de ces dites écoles ne pratique le travail de groupe.

Tableau n°1 : Résultats de fin d'année de l'école de X dans la Boucle du

Mouhoun

Classes

Effectifs

Promus

Redoublants

Exclus ou abandons

CP1

64

58

04

02

CP2

71

61

05

05

CE1

63

54

06

03

CE2

68

54

09

05

CM1

65

56

05

04

CM2

55

31

19

05

Effectif école

386

314

48

24

Source : propositions de fin d'année 2011-2012 de ladite école

Dans cette école, soixante-douze (72) élèves soit 18,65% n'ont pas pu s'adapter aux conditions de travail de la classe. C'est un pourcentage d'échec qui interpelle les acteurs que sont les enseignants titulaires de ses classes.

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Tableau n°2 : Ecole de Y dans le Centre- Ouest

Classes

Effectifs

Promus

Redoublants

Exclus ou abandons

CP1

81

72

08

01

CP2

90

75

11

04

CE1

71

57

09

05

CE2

75

64

08

03

CM1

92

79

10

03

CM2

77

42

30

05

Effectif école

486

389

76

21

Source : propositions de fin d'année 2011-2012 de ladite école

Cette école avec des effectifs plus grands présente aussi des mauvais résultats avec quatre-vingt-dix-sept (97) élèves en situation d'échec ou de difficultés scolaires, soit 20% environ. Toutes les deux écoles pratiquent des cours magistraux donc de l'enseignement individuel. Plus l'effectif de l'école est grand, plus le taux d'échec augmente.

Partant de ces constats, nous pensons que l'enseignant doit faire appel au travail de groupe afin de rehausser le niveau de ses élèves donc leurs résultats scolaires. Avec J.J. ROUSSEAU (1762), nous avons appris que l'enfant n'est pas un petit adulte mais un être à part entière avec ses propres émotions, ses besoins, ses intérêts, ses motivations... Dans cette conception de l'enfant, un aspect nous paraît important à étudier : sa présence au sein d'un groupe de pairs, est-il toujours le même ? Ne subit-il pas l'influence des autres membres du groupe ? N'influence-t-il pas lui aussi le groupe dans sa dynamique d'évolution? Comment donc favoriser l'apprentissage par le biais d'une bonne gestion des interactions entre pairs dans le cadre d'un travail à effectuer en groupe ? D'où une bonne gestion de la classe s'impose. Elle est d'une importance capitale si l'enseignant veut produire de bons résultats. W. DOYLE (1986) parle de deux tâches majeures que l'enseignant doit exécuter dans sa classe afin de mieux la gérer. La première renvoie à l'enseignement des contenus, couvrir le programme, s'assurer que les divers éléments sont maîtrisés, donner le goût de l'étude des diverses matières, etc. La seconde concerne les fonctions de gestion de la classe : l'enseignant doit organiser ses groupes, établir des règles et procédures, réagir aux comportements inacceptables, enchaîner les activités etc. Ce sont donc les deux dimensions fondamentales de l'enseignement ou le double agenda de l'enseignant (G. LEINHARDT, 1990 ; L.S.

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SHULMAN, 1986) qui constitue le coeur de la vie de la classe (L.S. SHULMAN, 1986). Ces deux fonctions correspondent à : instruire et éduquer.

De plus, une bonne motivation de l'élève influence positivement son apprentissage. Lorsqu'il est satisfait d'appartenir à un groupe, il se voit en sécurité et peut du même coup participer activement aux recherches du groupe dans le but de répondre à leur objectif commun. Pour L. VYGOTSKY (1978), l'apprentissage ne se fait pas de façon isolée mais par le biais de situations sociales où le langage est utilisé dans le processus de dialogue. Nous pensons que l'enfant possède ce langage qui puisse permettre à ses pairs de mieux comprendre et d'appréhender la notion à acquérir.

Cependant, nous constatons que les éducateurs ne sont pas toujours attentifs aux préoccupations des enfants. Comment l'enfant se représente l'école ? Comment se sent-il au milieu de ses camarades ? Que pensent ou disent les autres de lui ? Des questions auxquelles l'éducateur ne prête pas attention mais qui pourtant influencent fortement l'action pédagogique. Les relations maître-élèves et élèves-élèves sont très importantes pour la réussite des apprentissages scolaires. Si ces relations sont mal entretenues, l'enfant pourrait être moins créatif s'il venait à se renfermer sur lui-même. Dans l'action éducative, le maître s'intéresse plus à sa propre valorisation qu'à la relation qui le lie à son élève. Il néglige la dynamique qui puisse exister entre lui et les élèves et aussi entre les élèves eux-mêmes. B. KAYE et I. ROGERS (1971 p. 33) dans « Pédagogie de groupe » ont souligné la relation élèves-élèves en ces termes : « La réussite du travail de groupe dépend dans une très grande mesure de l'attitude du maître et de la façon dont il remplit son rôle à l'égard de cette méthode. ». C'est dire combien le rôle du maître est capital dans le travail de groupe des élèves.

En face des réalités actuelles de l'école, comment le maître fera-t-il pour favoriser une interdépendance positive entre les élèves d'un même groupe de travail ? Quelles habiletés intellectuelles chaque élève développera-t-il dans son groupe de travail ? Dans le but d'améliorer les résultats de ses élèves en pratiquant l'enseignement coopératif, quel sera le rôle du maître au cours d'un tel apprentissage ?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault