I.E.4 - Fausses évolutions
La Figure 11 nous permet d'aborder un dernier type de
modification que sont susceptibles de rencontrer les données du RGFor au
cours des mises à jour : la correction d'erreur. Trois évolutions
notables ont été annotées sur la carte de 1997 et de 2009.
L'évolution numéro 1 correspond à la transformation d'une
forêt de pin maritime en parcelle agricole reconnaissable à sa
forme circulaire caractéristique de l'irrigation à pivot central
par aspersion16. L'évolution numéro 2 est un cas de
reconquête de la forêt sur des espaces ouverts (forêt
ouverte, lande ligneuse) plutôt du fait d'une plantation que de la
succession végétale vu le contexte géographique. Enfin,
l'évolution numéro 3 pourrait illustrer une erreur de
photo-interprétation corrigée grâce à la plus grande
précision de l'ortho-photographie utilisée en 2009. En effet, le
même bosquet est d'abord indiqué comme une forêt mixte
à prépondérant de feuillus en 1997, puis comme une
forêt de feuillus uniquement en 2009. De nombreuses évolutions de
ce type sont visibles entre les deux cartes et sont probablement dues aux
différences de nomenclatures entre les deux versions, mais aussi
peut-être à des erreurs de photo-interprétation. Il est
également possible que les pins maritimes aient été
victimes de la tempête alors que les feuillus ont mieux
résistés, ce qui expliquerait la transformation de forêt
mixte à feuillus. Quoiqu'il en soit en réalité pour cet
exemple, la mise à jour est aussi un moyen d'améliorer la
précision de la photo-interprétation précédente en
corrigeant des erreurs possibles.
Langran (Langran, 1992, p. 20) distingue deux types
d'erreurs. Elles peuvent être soit inhérentes soit
opérationnelles. Les erreurs inhérentes sont dues à la
source des données. Une erreur courante de ce type est un défaut
de positionnement malgré l'ortho-rectification, ce qui est souvent le
cas en zone de haute montagne. Les erreurs opérationnelles ont pour
origine une erreur de manipulation ou d'interprétation au moment de la
saisie des données.
I.F - Conclusion
La production et l'utilisation des données du RGFor
font apparaître des objectifs clairs quant à l'intégration
du temps dans la base de données :
- Stocker efficacement, c'est-à-dire éviter les
redondances et maintenir la cohérence des données ;
- Pouvoir consulter la cartographie forestière à
un instant donné ;
- Localiser les changements ;
- Connaître les différents états d'un
peuplement ; - Savoir comment se produisent les évolutions ;
16 Interprétation validée à
l'aide de données Google Map 2012.
40
- Remplir une matrice de transition.
Nous pouvons résumer les besoins des utilisateurs autour
de deux enjeux principaux :
- La mesure de la consommation de l'espace ;
- La connaissance des évolutions morphologiques de
l'occupation des sols.
Les évolutions transforment en profondeur la
forêt et le territoire français et sont variables selon les zones
géographiques et les peuplements. Les évolutions sont de deux
types dans l'espace et le temps :
- Continu, lorsqu'il s'agit de la reconquête
forestière par succession végétale et des
modifications du fait du changement climatique.
- Discret, dans le cas de perte de surface au
bénéfice de l'urbain notamment, ou à cause d'incidents
tels que les tempêtes, les maladies, ou les feux.
Il est donc important d'élucider la localisation de
ces changements, de les quantifier précisément, et de connaitre
les peuplements concernés. Le milieu forestier est un thème
essentiel vu sa surface pour suivre les évolutions de l'occupation des
sols en général, en termes de mesure et de connaissance des
échanges de surface entre les thèmes d'occupation.
La forêt évolue au rythme de sa croissance
naturelle, soit un rythme relativement lent, de l'ordre de la décennie.
Il est fort probable qu'il y ait peu de modifications avec une mise à
jour tous les trois ans, et que la mise à jour permette de corriger des
erreurs précédentes.
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