Le temps dans une base de données possède deux
dimensions qu'il est important de discerner : le
temps de transaction et le temps de validité. Cette
distinction est reprise par de nombreux travaux (Ritsema, 2000 ; Heres, 2000 ;
Kraak, 2000 ; Langran, 1992 ; Bordin, 2002 ; Paque, 2004 ; Plumejeaud, 2011)
avec un vocabulaire parfois différent : temps informatique, temps
d'enregistrement, temps de la base de données ; et temps du monde
réel, temps réel, temps de l'occurrence.
Le temps de validité considère la
temporalité des événements affectant les entités du
monde réel. Cette notion recouvre deux nuances : le temps de
l'observation, qui est l'instant d'un constat, et le temps des faits du monde
réel, qui est le moment exact des événements. Le temps du
monde réel est rarement facilement obtenu, le temps de validité
est le plus souvent celui de l'observation. Il est nécessaire au suivi
des évolutions.
Le temps de transaction est le moment de l'enregistrement
d'une information dans la base de données (entrée, modification,
sortie des données). Ce temps est utile au suivi du versionnement des
données d'un système informatique.
Lorsque le temps de validité n'est pas connu, le temps
de transaction est souvent la meilleure estimation de la temporalité
disponible (Heres, 2000). Néanmoins, il parait souvent nécessaire
de distinguer le temps de validité et le temps de transaction car il
peut exister un décalage important entre les deux (Heres, 2000). Cela
peut être le cas lorsque des prises de vue aérienne sont
utilisées comme sources principales des données. Il est possible
d'utiliser ce type de sources des années après la prise de vue.
De fait, ce décalage pour les phénomènes
géographiques est généralement de l'ordre de
l'année, voire plus (Heres, 2000). Autre point important, n'utiliser que
le temps de transaction fait conduire le risque d'introduire de
l'incohérence dans les données temporelles. Il n'est en effet pas
possible de corriger des données antérieures sans fausser
l'information temporelle (Heres, 2000). De même, il ne reste pas de trace
des corrections si le temps de validité est utilisé seul. (Paque,
2004)
Le temps de validité et temps de transaction
répondent à deux besoins distincts. Le temps de transaction est
plutôt technique. Sa perspective est celle du producteur des
données, de l'administrateur de la base, qui consiste à veiller
à la qualité des données. Enregistrer des versions d'objet
avec leur temps de transaction sert à sauvegarder les données
afin de pouvoir revenir sur des
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manipulations. Le temps de validité relève d'une
perspective thématique qui cherche à analyser les
évolutions, à étudier l'information géographique
par rapport au temps (Bordin, 2002).