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Crise de la microfinance: causes et conséquences sur le bien-être des ménages à  Bukavu

( Télécharger le fichier original )
par François KAJEMBA WA KAJEMBA
Université Catholique de Bukavu - Graduat 2012
  

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CHAP II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Ce présent chapitre présente la méthodologie envisagée pour analyser les causes et conséquence de la présente crise de la microfinance, à travers son impact sur le bien-être des ménages à Bukavu.

Cette partie aura trois sections à savoir : techniques de collecte des données, techniques de traitement des données et la description sommaire des variables utilisées pour la collecte et le traitement des données.

A. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

Pour mesurer la crise actuelle de la microfinance à travers les différentes causes qui entrainent les difficultés de remboursement de crédits par ses bénéficiaires ainsi que les sacrifices auxquels ces derniers font face ; il sied de mener une analyse comparative entre bénéficiaires ayant remboursé son crédit avant l'échéance et bénéficiaires pré défaillants en vue de vérifier si la pré défaillance est liée ou pas aux politiques de crédit des IMF.

0. Détermination de la taille de l'échantillon

Il est à signaler qu'il existe deux principales méthodes d'échantillonnage, la méthode probabiliste et non probabiliste. Au terme de notre travail, nous optons pour la première méthode soit la méthode probabiliste qui consiste à attribuer à chaque individu une probabilité« connue » et non nulle d'être choisi. Et dont tout plan d'échantillonnage ne remplissant pas cette caractéristique sera dit non aléatoire (Bugandwa,2010).

Pour ce qui est de notre étude, pour ne pas considérer l'ensemble de la population comme un tout, nous optons pour le sondage stratifié consistant à diviser la population en différents groupes homogènes appelés STRATES, dans lesquelles on procédera à un tirage aléatoire dans chacune de strates. Nos strates sont les trois communes de la ville de Bukavu entre autre la commune de Kadutu, la commune d'Ibanda et la commune de Bagira dont l'ensemble de la population s'élève à 900.920 habitants (Mairie de Bukavu, 2011).

Pour déterminer la taille de l'échantillon, il nous a été nécessaire de procéder par les pré-enquêtes et puis les enquêtes proprement dites pour récolter les données dudit travail.

1°. Pré-enquête et enquête proprement dite

Avec une contrainte budgétaire et une limite temporaire qui, ne devant pas être échappé, nous ne pouvons pas enquêter toutes les populations. Néanmoins, dans le souci de déterminer un nombre représentatif des activités cadrant avec notre étude, nous extrayons un échantillon sur la population cible de 30 ménages répartis en parts égales dans les trois communes c'est-à-dire 10 par commune pour lequel nous utilisons la formule de Cochran(1977).

Cette formule pose comme postulat : la pré-enquête effectuée auprès de 30 ménages par un tirage aléatoire aboutit à la proportion des répondants (P) qui est de 24 ménages pour notre étude représentant 0,8 et de proportion des non répondants (q) de 6 dans notre cas représentant 0,2.

Ce qui nous a permis de déterminer la taille de l'échantillon ( ) de cette population selon la formule de Cochran donnée par :

Avec

 : Taille de l'échantillon non corrigée,

La valeur critique qui est fixée à 1,96.

P : la proportion des répondants,

q : la proportion des non répondants,

d : la marge d'erreur qui représente 10 % dans notre étude

: représente la population totale, étant de 900 920.

Le tableau suivant présente la répartition de la population et des IMF de la ville de Bukavu:

Tableau 2. 1 : Population de Bukavu en 2011 et IMF en 2008

COMMUNE

KADUTU

BAGIRA

IBANDA

TOTAL

Habitant

284839

203638

412453

900920

Pourcentage

32

23

45

100

IMF

5

4

53

62

Source : Mairie de Bukavu pour la population et GAMF/SUD-KIVU pour les IMF

Notre échantillon sera divisé en deux principaux groupes : bénéficiaires du microcrédit et non bénéficiaires respectivement 31 et 30 ménages ;

Répartition de l'échantillon pour la réalisation de l'enquête proprement dite en fonction du nombre d'habitants par commune :

Tableau 2.2 : Répartition de l'échantillon pour l'enquête proprement dite

COMMUNE

KADUTU

BAGIRA

IBANDA

TOTAL

Habitant

284839

203638

412453

900920

Pourcentage

32

23

45

100

Echantillon

20

14

27

61

B. TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES

D'après GURBERT et ROUBAUD (2005), évaluer l'impact (au niveau microéconomique) de l'intervention d'une IMF revient à se poser la question suivante : en quoi la situation des ménages clients des institutions (mesurée par le revenu, niveau de vie, l'insertion dans le tissu économique, etc.). Est-elle différente, en moyenne, de ce qu'elle aurait été si cette institution n'avait pas existé? Il s'agit d'estimer l'effet causal d'un traitement sur un output potentiel, en y insérant les effets de la commercialisation par le sacrifice des clients et du surendettement de ces derniers.

Plusieurs méthodes sont en ce fait envisagées :

v La première méthode consiste à demander aux bénéficiaires des microcrédits quelle aurait été leur situation si le projet n'avait pas existé. Cette approche est évidemment fort subjective et présente un risque d'erreur réel.

v La méthode « avant-après » consiste quant à elle à comparer la situation des participants au projet juste avant leur situation quelques années après. Le problème que présente cette méthode est qu'elle ne permet pas d'isoler les effets du projet de ceux d'autres événements ayant pu survenir simultanément. Dans le cas qui nous intéresse, la pré défaillance des clients pourrait par exemple être la conséquence de changements intervenus au niveau macroéconomique entre l'époque « avant la participation » et l'époque « après » et non la conséquence du projet ou de la politique d'octroi de crédit ; ce qui importe d'en approfondir afin d'essayer à intégrer les causes visibles par les bénéficiaires liées à la pré défaillance de ces derniers et les conséquences qu'elles entraineraient sur leur bien-être.

v Une troisième méthode, « avec-sans », dite des groupes appariés, est fréquemment utilisée. Elle consiste à identifier des groupes de non-participants (groupe témoin) présentant des caractéristiques analogues à celles des participants (le groupe traité qui comprendra les emprunteurs défaillants d'un côté et non défaillants de l'autre côté) et à les comparer entre eux. Parmi les critères généralement pris en compte pour l'appariement figurent notamment l'âge, le sexe, l'activité professionnelle, etc. il en résulte qu'on ne peut jamais être complètement sûr que les différences observées entre les deux groupes à la fin du programme soient imputables au programme et non à des différences qui existerait déjà entre les caractéristiques inobservées des participants et des non-participants ;y intégrant les effets de la commercialisation de la microfinance et de l'insouciance des ses opérateurs vis-à-vis des bénéficiaires des services.

v La quatrième méthode, dite de « double-différence », mêle la méthode « avant-après » et celle des groupes appariés.

v Et la cinquième méthode consiste en une approche expérimentale où les personnes d'un groupe cible sont réparties au hasard soit dans un groupe « expérimental » qui bénéficiera du projet, soit dans un « groupe contrôle » qui n'en bénéficiera pas si elle est correctement appliquée, cette méthode permet d'éviter des disparités systématiques entre les participants et le groupe témoin.

1. METHODES RETENUES

Dans le cadre de ce travail nous allons utiliser la méthode subjective et la méthode des groupes appariés mêlée au concept de pré défaillance qui nous permettra d'identifier et de grouper des emprunteurs ayant des caractéristiques communes, d'un côté les emprunteurs défaillants et de l'autre côté les non défaillants et dont les différences enregistrées seront vérifiées par le test de Khi-deux, ce dernier nous permettra de prendre objectivement la décision si la pré défaillance est liée ou pas à la politique de crédit.

1°.La méthode subjective

La méthode subjective repose sur les appréciations et sentiments éprouvés par les ménages au regard du service obtenu des IMF, principalement le microcrédit, ainsi que sur les politiques des crédits. En d'autres termes, la méthode subjective va consister pour les bénéficiaires du microcrédit à estimer l'incidence des microcrédits sur certaines variables socio-économiques de leurs ménages ainsi que sur leurs activités et formuler des appréciations sur les politiques d'octroi des crédits.

Concept de pré défaillance et la méthode des groupes apparies

La pré-défaillance est une situation dans laquelle un client n'honore pas son engagement à l'échéance convenue. Il ne s'agit pas d'une pré-défaillance définitive. Parmi les pré-défaillants, il en est qui finissent par rembourser même sans une quelconque action de l'institution de microfinance. La pré-défaillance est déterminée en comparant les échéances et les paiements. Certains crédits sont mono échéances et d'autres sont multi échéances, il y a pré-défaillance lorsque l'une quelconque des échéances n'est pas respectée. Chaque échéance est en fait comptée comme un crédit. Cette approche est en outre renforcée par la notion de déchéance du terme : lorsqu'une échéance n'est pas respectée, les suivantes deviennent exigibles.

La pré-défaillance est une prémisse de la défaillance définitive. Ce concept permet la détection précoce des difficultés du micro entrepreneur et de prévenir la défaillance effective. Cet un outil de gestion du risque. La pré-défaillance permet de ne pas révéler la défaillance effective et ne permet pas d'imputer la responsabilité à l'une quelconque des parties au contrat. En conséquence, la méthode réduit les risques de violation de secret bancaire.

Ce concept avec la méthode des groupes appariés nous permettront de calculer la proportion des ménages bénéficiaires du microcrédit qui se sont avérées défaillants et de les isoler d'un côté avec ses caractéristiques communes et d'autre côté les bénéficiaires non défaillant. En intégrant les causes du remboursement tardif des bénéficiaires cela nous permettra enfin d'analyser les conséquences qu'ils subissent au prix de leur bien-être, et de vérifier objectivement le lien existant entre la pré défaillance et les politiques de crédit (montant de crédit reçu, commune de résidence) par le test de Khi-deux.

Test de Khi-deux

Ce test permettra d'apprécier l'efficacité relative du microcrédit sur le bien-être des bénéficiaires en comparant la relation existant entre les politiques de crédits (taux d'intérêt, montant limite de crédit, commune de résidence, échéance du crédit...) avec la pré défaillance des clients(nombre des jours dépassés de l'échéance, les moyens utilisés pour le remboursement, le niveau du revenu après remboursement...).

Le test de Khi-deux requiert 5 étapes pour son calcul( Amyotte, 1996)

1. Énoncer les hypothèses H0 et H1

2. Définir des classes et calculer les fréquences observées

3. Calculer les fréquences théoriques espérées

4. Calculer le X²

5. Comparer le X² calculé avec le X² observé dans la table

Ø Enoncer les hypothèses

Les deux hypothèses caractéristiques du test d'indépendance peuvent être formulées comme suit :

- Hypothèse Nulle Ho) : la pré défaillance est indépendante de la politique de crédit (commune de résidence et montant de crédit reçu)

- Hypothèse Alternative :la pré-défaillance dépend de la politique de crédit

Ø Définir des classes et calculer les fréquences observées et du seuil de signification

Il s'agit de choisir le pourcentage de risque de rejeter à tort l'hypothèse nulle. Nous retenons son niveau standard de 0,05.

Ø Calculer les fréquences théoriques espérées Vérification des conditions d'application

Pour un test d'indépendance, il faut s'assurer que les fréquences théoriques valent toutes au moins 5 ; cela pour ne pas engendrer une distorsion causée par des écarts relatifs trop importants. On procède au calcul de toutes les fréquences théoriques ft données par la formule suivante :

Ø Calcul de la variable d'écart le X²

La variable d'écart relatif est obtenue par la formule :

X2calculé= ?

ft : fréquence théorique et

fo : fréquence observée

Plus les fréquences observées s'éloignent des fréquences théoriques, plus cette valeur de la variable d'écart ne sera grande.

Le degré de liberté(Ddl) se détermine par la formule suivante :

Ddl = (ligne - 1) X (colonne -1)

Ø Comparer le X² calculé avec le X² observé dans la table et la formulation de la règle de décision

Le test d'hypothèse consiste à faire un choix entre deux hypothèses opposées en vertu d'une règle de décision.

Ho est rejetée lorsque X2calculé> X2 de la table. Sinon, nous maintenons l'hypothèse Nulle.

Graphiquement la règle de décision se présente comme suit :

Distribution X2.

á= 0,05

X2>X2C

X2<X2C

Rejet de l'indépendance

Non Rejet de l'indépendance (Ho)

La statistique descriptive

En vue d'analyser les données de l'échantillon, certaines variable nécessitent quelques mesures de tendance centrale et de dispersion.

a. Mesures de tendance centrale

Ces mesures permettent de caractériser une série statistique au moyen d'une valeur. Nous nous intéresserons particulièrement à la moyenne arithmétique et à la médiane.

- La moyenne

Mais elle présente l'inconvénient d'entrainer, pour sa détermination, des calculs parfois longs, et d'être influencée par des valeurs aberrantes de la variable (valeurs exagérément faible ou élevées), nous devons lui adjoindre la médiane.

- La médiane

C'est la valeur centrale de la distribution en-dessous et au-dessus desquelles se situent 50% des effectifs ; elle divise une distribution statistique en deux parties égales.

b. Mesures de dispersion

Ces mesures nous montrent comment chaque valeur Xi de la distribution se positionne par rapport à la moyenne. Elles permettent de déterminer si les données sont concentrées ou étalées.

- L'écart-type

Il est la racine carrée de la variance ; plus il est faible, plus la dispersion est faible et vice-versa.

C. DESCRIPTION SOMMAIRE DES VARIABLES UTILISEES

a. Le depassement de l'échéance ou pré-défaillance :c'est une variable quantitative. Cette variable saisit tout dépassement de l'échéance convenu entre l'IMF et l'emprunteur. Elle s'exprime en terme de jours ou de mois. Dans cette étude nous les comptons en nombre des jours révolus au-delà de la date de remboursement telle que stipulée par les parties ou contrat.

b. L'Etat civil :c'est une variable qualitative à deux modalité :marié,célibataire. il renseigne sur l'Etat matrimonial de la personne enquêtée.

c. La profession ou secteur d'activité :c'est une variable qualitative à 4 modalité :Activité commerciale, chômeur, salarié, indépendant. Cette variable renseigne sur l'activité dans laquelle le bénéficiaire du crédit ont réellement investi le crédit reçu. L'activité ou secteur d'activité conditionne la performance du crédit et du remboursement. En effet, les personnes ayant aucune autre activité remunetrace approuverait trop de difficultés de remboursement du crédit à l'échéance.

d. Le Montant du crédit réçu :c'est une variable quantitative,qui donne des indications sur le montant en dollars USD reçu par le bénéficaire. L'incidence du montant de crédit sur la prédéfaillance est ambigüe. En effet, dans un premier temps, un montant de crédit élévé conduit à un investissement élévé et consistant, ce qui conduit aussi à une rentabilité financière appréciable. Dans ce cas l'emprunteur sera apte à payer à la fois les interêts et le principal au prêteur dans le delai convenu. Dans un second cas, la grandeur du montant peut constituer un poids pour l'emprunteur surtout si son activité ne marche pas bien. Cela peut conduire à la déterioration de sa situation finançière et de surcroit, rater la possibilité de rembourser à l'échéance. Et aussi, un montant faible peut entrainer l'orientation du crédit à la consommation et entrainer la négligence de l'emprunteur sur le remboursement à l'échéance.

e. Nombre de crédit reçu :il s'agit d'une variable quantitative. Elle décrit le nombre de fois que l'emprunteur a reçu le crédit auprès de l'IMF. Plus le nombre de crédit est élévé plus l'emprunteur jouit d'une certaine crédibilité auprès de l'IMF. En effet, l'IMF n'accorde un nouveau crédit qu'à un emprunteur qui a remboursé le précédent au délai convenu. Plus l'emprunteur reçoit du crédit, moins il est pré-défaillant. L'accès successif au crédit d'une IMF confert à l'emprunteur de effets d'experience qui lui procurent plus de productivité. Cela accroit sa capacité à rembourser et à être de moins à moins pré-défaillant.

f. Echeance du crédit :c'est une variable quantitative. Elle capte le terme du prêt en termes de mois. L'échéance exerce une influence sur la capacité de remboursement. En effet, plus l'échéance est courte plus, plus le bénéficiaire serait dans l'incapacité de réunir le principal et les interêts, surtout si son activité n'a pas une rotation rapide

g. Les moyens utilisés pour rembourser :c'est une variable qualitative qui permet de comprendre si le remoursement du crédit n'avait pas entrainé son surendettement.

h. L'affectation du crédit : c'est une variable qualitative indiquant le motif subjectif pour lequel le crédit a été affecté, notons à ce titre que la pré défaillance serait liée aussi à l'affectation du crédit, un crédit affecté dans une activité commerciale aura moins de pré défaut qu'un crédit affecté à la consommation.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984