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Protection sociale et croissance économique au Cameroun

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par Jean Colbert Awomo Ndongo
Université de Yaoundé II-Cameroun - D.E.A en Sciences Economiques 2008
  

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II-2-2 : Protection sociale, distribution des revenus et croissance.

Considérant la définition de la protection sociale telle que présentée par la Banque Mondiale en 2000, pour certains théoriciens et certains responsables de l'action publique, la redistribution des revenus et la modification de la distribution initiale serait le principal objectif de la protection sociale (A) et à travers cette redistribution on observe une influence de la protection sociale sur la croissance économique telle que présentée par certaines études empiriques (B).

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A : La redistribution du revenu comme objectif de la protection sociale

Pour certains auteurs, l'objectif principal de la protection sociale est de redistribuer des revenus et de modifier la redistribution initiale, déterminée par le jeu du marché, pour aboutir à une distribution des revenus plus égalitaire, corrigée par l'Etat (Marques, 2000). La redistribution des revenus est donc un résultat important de la politique de protection sociale bien conçue, à plusieurs niveaux :

· La fourniture d'un soutien aux personnes extrêmement pauvres, serait l'un des grands objectifs de la protection sociale. Etant donné que, pour financer les transferts monétaires ou en nature nécessaires, il faut imposer les revenus des travailleurs et des biens des personnes fortunées ;

· L'amélioration de l'équité par le biais de la protection sociale donne également lieu à des opérations de redistribution. A tout le moins, celles-ci visent à égaliser les chances, et au mieux, elles remédient aux problèmes créés par des chocs négatifs.

Cet objectif de la politique sociale peut être considérer comme une externalité positive découlant du système de protection sociale bien conçu et bien employé permettant d'augmenter le taux de croissance d'un pays. Par exemple, un bon système de garantie des ressources des chômeurs non seulement améliore les conditions de vie de chaque chômeur en réduisant sa vulnérabilité et en aidant à réduire les fluctuations de la consommation mais aussi favorise la réalisation d'objectifs qualitatifs tels que la stabilité sociale qui influe positivement la croissance. La garantie des ressources aux personnes âgées a pour effet de leur permettre, bien sûr, de consommer davantage, mais aussi de participer dans une plus large mesure à des activités sociales. La fourniture aux pauvres d'une aide sociale et d'un accès aux services de santé de base et d'éducation offre aux parents, et à leurs enfants, des possibilités d'améliorer leur capital humain (Becker, 1964). Si la redistribution du revenu est l'objectif de la protection sociale, mais quel peut être le lien de causalité entre la redistribution du revenu et la croissance ?

B : Lien de causalité entre la redistribution du revenu et la croissance dans la littérature empirique

Le but de la présente étude est d'analyser les effets de la protection sociale sur la croissance. Or, si l'un des grands objectifs des dépenses de protection sociale est de réduire les inégalités de revenus, il convient de savoir s'il existe un lien de causalité entre la distribution du revenu et la croissance. Ajona, al.(2001) ont cherché à déterminer si l'effet

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redistributif net - tel qu'il ressort qu'il ressort de l'augmentation de la part de la moitié inférieure de l'échelle des revenus, au niveau, d'une part, de l'ensemble de la population et, d'autre part, de la seule population d'âge actif - a une incidence significative sur la croissance.38

Les tests infirment l'hypothèse d'une explication par les coefficients d'une part statistiquement significative des écarts de taux de croissance entre les pays et les périodes, que l'on considère la population d'âge actif ou l'ensemble de la population. En outre, on ne peut pas dissocier totalement les effets des dépenses de protection sociale sur la croissance des interactions entre la distribution du revenu et la croissance.

Toutefois, il ne suffit pas d'analyser l'influence directe de la distribution du revenu sur la croissance pour savoir si les évolutions des deux variables sont liées.

Comme indiqué ci-dessus, plusieurs chercheurs (par exemple, Persson et Tabellini,

1994) ont affirmé qu'une distribution étroite du revenu marchand est bonne pour la croissance parce qu'elle réduit la demande de redistribution qui nuit à la croissance.

Comme l'indique Rodrik (1998) : « Alors que l'égalité est bonne pour la croissance

- si elle est héritée du passé ou si elle résulte de facteurs historiques ou exogènes - les politiques qui visent à introduire davantage d'égalité sont mauvaises pour la croissance».

Les conclusions présentées dans Arjona et al. (2001) indiquent que si le coefficient de Gini du revenu marchand passe de 0.42 à 0.43, l'augmentation correspondante des dépenses sociales sera finalement de l'ordre de 2 % du PIB, ce qui va de pair avec de plus faibles niveaux de PIB. Les dépenses de protection sociale, si elles s'accroissent, peuvent se substituer au revenu marchand. Par exemple, si les pensions de régime public sont suffisamment généreuses, les gens ne feront pas l'effort d'accumuler un patrimoine privé pour financer leur retraite (voir l'OCDE, 1998, 2000a). De même, des taux élevés de prestations peuvent entraîner des changements dans les comportements qui se traduiront par une diminution du nombre de personnes au travail.

En fin de compte, il apparaît clairement qu'un accroissement des dépenses de protection sociale réduit la production, même si l'effet n'est pas très marqué. Et aucun fait ne permet d'affirmer que le niveau des inégalités de revenu a une incidence dans un sens ou dans l'autre sur le PIB.

38 Cette variable permet de rendre compte de l'accroissement induit de la fiscalité et des transferts de la part des revenus allant à la moitié inférieur de l'échelle des revenus marchands.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand