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Protection sociale et croissance économique au Cameroun

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par Jean Colbert Awomo Ndongo
Université de Yaoundé II-Cameroun - D.E.A en Sciences Economiques 2008
  

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I-1-1 : Cadre institutionnel

L'analyse du cadre institutionnel sera centrée sur l'organe public en charge de la sécurité sociale et de l'emploi, mais aussi sur le secteur privé qui a connu beaucoup d'échecs et montre une rentabilité limitée.

A : La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

Le régime camerounais de protection sociale a été mis en place en 1956, il est actuellement géré par la Caisse Nationale de Prévoyance sociale (CNPS) et ne s'adresse qu'aux seuls travailleurs salariés relevant du code du travail et aux membres de leurs familles. Les cotisations sont assises sur l'ensemble des sommes versées aux travailleurs ou à l'occasion du travail. En aucun cas, le montant des salaires servant d'assiette aux cotisations des employeurs ne peut être inférieur au montant du salaire minimum applicable au lieu de l'emploi pour une durée de travail correspondante. Les prestations servies par la CNPS sont classées en trois catégories et versées aux demandeurs qui remplissent les conditions pour en bénéficier : la catégorie des prestations familiales, la catégorie des pensions vieillesse, invalidité et décès, et la catégorie des risques professionnels (maladies professionnelles, accidents de travail).

Les prestations de ces catégories sont complétées par celles de l'action sanitaire et sociale servies de façon gratuite ou avec une participation symbolique des bénéficiaires.

Avant 1978, seuls les allocataires ou les membres de leurs familles avaient droit aux prestations de l'action sanitaire et sociale. Sous la pression de la demande, la caisse a multiplié ses oeuvres sociales dés 1978 et élargie leur accès à toutes les couches sociales, sans distinction, mieux, elle a décidé d'accorder dans ses formations sanitaires des réductions substantielles en matière de soins médicaux aux assurés sociaux, ainsi qu'aux titulaires des pensions et des rentes.

Le Gouvernement a entrepris au début des années 80 l'extension de la catégorie des prestations familiales aux agriculteurs organisés en coopératives.

Le financement des catégories gérées par la CNPS et l'action sanitaire et sociale est assuré par :

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Les cotisations des employeurs pour les catégories des prestations familiales et des risques professionnels ;

· Les cotisations des employeurs et des travailleurs pour la catégorie des pensions ;

· Un prélèvement sur les cotisations des trois catégories et les participations des usagers pour l'action sanitaire et sociale.

Par exemple, les effectifs des assujettis à la CNPS en 1998/1999 se répartissaient en deux groupes, d'une part 70000 employeurs enregistrés dont 20000 mouvementaient leurs comptes et d'autre part, 570000 assurés sociaux. Dans ce dernier groupe, l'on comptait 200000 allocataires inscrits ayant 700000 enfants bénéficiaires d'allocations familiales, 7000 crédirentiers et 50000 bénéficiaires de pensions dont 20000 pensionnés et 30000 ayants-droits27.

L'inadaptation du système.

Cette inadaptation a été accentuée par la crise économique et s'est traduite par :

· la stagnation du niveau des prestations servies qui n'ont pas été revalorisées pour tenir compte de la hausse du coût de la vie ;

· la non prise en charge des nouveaux risques dans les catégories déjà couvertes ;

· la non-extension des catégories existantes à d'autres couches sociales, qui ont été obligées de développer la vie associative comme palliatif de ce vide ;

· la limitation de la couverture sociale aux travailleurs salariés qui représentent à peine 10% de la population, excluant les populations exerçant dans le secteur informel, le secteur rural ou des professions libérales ;

· la centralisation de la gestion de la sécurité sociale par la CNPS.

Le gouvernement camerounais a entrepris à la fin de décembre 1999, une reforme du système de sécurité sociale comportant d'une part, la réhabilitation de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, et d'autre part, une extension de la sécurité sociale aux autres couches de la population non encore ouvertes.

B : La protection de l'emploi

Il y a un effort en matière de la formulation d'une politique globale de l'emploi avec la création du Fond National de l'Emploi (FNE).

Le FNE a été institué par décret n° 90/805, du 27 avril 1990 dans le cadre de la dimension sociale de l'ajustement. Les objectifs qui lui sont assignés sont les suivants :

27 Données recueillies dans le Rapport sur le Développement Humain au Cameroun 2003, PNUD.

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accroître la possibilité de l'emploi ;

· diffuser les informations aux chercheurs d'emploi ;

· favoriser l'insertion des jeunes dans le circuit de la production ;

· favoriser la réinsertion des travailleurs licenciés pour les raisons économiques des entreprises des secteurs public et privé ;

· concevoir, financer et suivre des programmes ayant trait à la formation sur le tas et à l'apprentissage, la formation formelle et l'auto-création d'emploi.

Le FNE finance des projets d'auto-emploi à concurrence de deux millions de FCFA ; en outre, il apporte un appui à la création des micro-projets jugés viables à hauteur de vingt millions de FCFA. Toutefois, un apport personnel de 20% du coût total du projet est exigé par le FNE au promoteur.

Dans le domaine de l'emploi, la politique d'insertion ou de réinsertion - du FNE n'a pas encore produit un impact substantiel. Cette institution a souffert de deux types de faiblesses :

· les modules de formation qui ont été proposés ne sont pas toujours adaptés aux besoins du marché de l'emploi en pleine recomposition. Ceux qui bénéficient des programmes de formation du Fond n'ont toujours pas de chance de trouver un emploi où ils pourraient mettre à profit les enseignements reçus ;

· les personnes formées et qui ont voulu créer leurs petites entreprises, n'ont pas trouver sur la place, les financements adaptés à leurs besoins et aux profils de leurs unités. Si bien qu'on en vient à se demander s'il serait souhaitable de compléter l'action du FNE par la mise sur pied d'une institution de micro- financement qui accorderait des appuis financiers aux jeunes promoteurs d'entreprises, en articulation avec la formation reçue.

D'autres efforts ont été fournis dans le cadre de cette politique globale de l'emploi, on peut citer :

· la « politique contractuelle » au niveau des entreprises pour atténuer les nombreux licenciements ;

· la politique de « Dialogue Social » définie par le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale pour résoudre les différents problèmes des travailleurs ;

· la révision du code du travail ;

· l'incubateur de micro-entreprises et PME ;

· projet de refonte de la sécurité sociale ;

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les larges débats sur les nouvelles politiques économique et fiscale favorables à l'emploi.

Assurances privées.

En matière d'assurance privée, ce sont des structures régies par le code CIMA (Conférence Interafricaine de Marchés d'Assurance) qui gère ce type d'assurance. La population cible est constituée de moins de 20% de la population travaillant dans le secteur formel. Bien que non connu avec exactitude la population couverte par ce type d'assurance est donc faible (moins de 5%)28.

Il existe aussi au Cameroun un système de protection sociale constitué de dispositifs hétérogènes de types de mutuelles ou micro-assurance de santé, destinés à différents groupes minoritaires de population.

Ce système est largement appuyé par la coopération internationale.

Parmi des mutuelles présentent au Cameroun on peut citer :

· la mutuelle ASIPES (Association Islamique pour la Promotion de l'Education et de la Santé), appuyée par la Coopération Suisse ;

· la mutuelle d'entreprises ;

· les organisations traditionnelles de solidarité (mutuelles de type ethnique ou clanique).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe