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Protection sociale et croissance économique au Cameroun

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par Jean Colbert Awomo Ndongo
Université de Yaoundé II-Cameroun - D.E.A en Sciences Economiques 2008
  

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I-2-2 : Les formes actuelles de prise en charge des malades

Dans un premier temps, la santé publique a joué un rôle dominant dans le secteur de la santé au Cameroun. Cela n'est plus vrai aujourd'hui, même si la tarification des services de santé, officielle ou parallèle, ne correspond pas aux coûts réels de revient, et s'il reste donc une forme de subvention publique aux dépenses de santé, près de 4/5 des dépenses des santé sont actuellement assumées par les ménages, la part de dépense de santé dans les dépenses totales ayant été de 7,13% en 1996 et de 7,6% en 2001 (ECAM I et II).

On peut estimer que 4 à 5% seulement de la population camerounaise dispose, actuellement d'une protection contre le risque maladie. Il faut ajouter un pourcentage difficile à chiffrer, mais l'ordre de 15%, qui dispose d'une couverture très partielle du risque grâce aux caisses de recours mises en place dans le cadre des « associations » ou des tontines traditionnelles.

Le secteur santé comprend trois sous-secteurs :

28 Voir une étude sur « santé et couverture sociale » dans www.gipspsi.org.

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- Le sous-secteur public qui comprend en plus des structures sanitaires du Ministère de la Santé publique, celles sous tutelle des autres départements ministériels que sont les Ministères de la Défense, de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, de l'Education nationale, des Affaires Sociales etc.

- Le sous-secteur privé qui regroupe d'une part, les structures sanitaires privées à but non lucratif (confessions religieuses, associations et diverses organisations non gouvernementales) et d'autre part, les structures sanitaires privées à but lucratif (cliniques médicales et cabinets de soins).

- La médecine traditionnelle qui occupe une place importante dans le secteur santé mais qui est peu réglementée. Les dépenses de santé, les indicateurs principaux (en 2003) et les ressources humaines de santé (en 2004) au Cameroun, sont résumées en annexe (voir annexe1.1).

A : La prise en charge du risque maladie dans l'économie moderne

Dans le secteur moderne de l'économie, particulièrement dans les filières agro-alimentaires et agro-industrielles, la protection maladie assurée comme dans le cadre du modèle ancien, inspiré de la médecine gratuite : l'infirmerie, le centre de santé ou de petit hôpital interne prend en charge à la fois la maladie et les accidents de travail :

· le service est de niveau très inégal ;

· les coûts sont disparates, allant de moins de 20000 à 800000 FCFA annuels par salarié.

Dans le souci d'ouverture vers l'extérieur, la protection des salariés basée sur la dépense de soins en interne évolue de plus en plus vers un système mutualiste, où la contribution et le contrôle sont partagés entre employés et employeurs. Le système est efficace, et permet une bonne maîtrise des coûts, malgré une certaine absence d'encadrement prudentiel. Les limites dans la prise en charge des soins sont fixées en fonction des ressources disponibles (ticket modérateur et forfait par famille). Le système laisse, en général une place pour l'assurance maladie privée pour l'encadrement, souvent à des prix très élevés, éventuellement aussi pour l'ensemble du personnel, parfois dans la limite des dépenses hospitalières.

Malgré l'existence d'un texte législatif prévoyant la prise en charge de 60% des soins de santé29, très imparfaitement appliqué, et malgré l'existence de quelques mutuelles de santé et

29 En cas de maladie ou d'accident non imputable au service, l'Etat participe à concurrence de 60% au frais de soins médicaux, pharmaceutiques, d'hospitalisation, de rééducation fonctionnelle et d'apprentissage, pour le

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de nombreux essais, le fonctionnaire camerounais n'est, en général, pas couvert pour ses dépenses de santé.

Même si les entreprises au Cameroun30continuent d'assurer la couverture du risque maladie pour leurs salariés, au niveau du pays, la dépense totale assurée par les entreprises représente environ 8% des dépenses de santé.

B : L'assurance maladie dans le secteur informel et dans le monde rural.

Dans le secteur informel et dans le monde rural, les expériences de mise en place de systèmes d'assurance destinés à couvrir le risque maladie se réduisent à quelques rares exemples de mutuelles, à la portée très limitée et à durée de vie incertaine.

Les raisons les plus souvent évoquées pour cette rareté d'initiative réussie sont : l'hétérogénéité sociale et économique, le manque de confiance dans la gestion des fonds et dans la durabilité des services fournis, la difficulté du contrôle en cas d'utilisation abusive, la difficulté dans les milieux pauvres de payer le minimum requis pour le fonctionnement d'une mutuelle, les mauvaises expériences et l'absence d'exemples réussis, l'absence de formation sanitaires assez efficaces pour pouvoir susciter des adhésions.

En revanche, l'investissement des associations dans la forme embryonnaire de couverture du risque maladie est croissant. Alors que l'exclusion des ménages urbains de l'assurance formelle est presque totale - les chefs de ménage comptent, essentiellement, soit sur eux-mêmes (48% des cas), soit sur le conjoint (38% des cas) - une contribution des associations à la prise en charge du risque maladie est constatée dans 14% des cas. L'exclusion des ménages en termes de santé implique le recours à des formes rénovées de la société traditionnelle (Epée Kotto, 2004).

I-2 : Analyse comparative des évolutions de la productivité du travail dans les secteurs formel et informel

L'étude de la productivité du travail peut être faite, d'une part, en analysant les écarts de productivité dans les secteurs formel et informel (I-2-1) et d'autre part, en expliquant les différences de productivité pour les individus identiques (I-2-2).

fonctionnaire, son conjoint et ses enfants légitimes, reconnus ou adoptifs(30% en cas de soins auprès du secteur privé). Décret n°2000/629 PM du 13.09.2000, article 16.

30 Celles qui paient les impôts, cotisent à la CNPS, adhérent au Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM).

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