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Protection sociale et croissance économique au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Jean Colbert Awomo Ndongo
Université de Yaoundé II-Cameroun - D.E.A en Sciences Economiques 2008
  

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I-2-1 : productivité du travail dans le secteur formel et dans le secteur informel

Dans le graphique (2.1), l'évolution de la productivité du travail par secteur d'activité laisse présager que durant la période 1993 à 2002, la productivité du travail dans le secteur informel a été très faible. Le secteur informel inclut « les entreprises individuelles privées (sauf les quasi-sociétés), qui produisent au moins une partie de leurs biens et services destinés à la vente ou à l'échange, possèdent moins de 5 employés, ne sont pas enregistrées, et sont impliquées dans les activités non-agricoles (y compris les activités professionnelles ou techniques), les domestiques sont exclus.31 Sur le plan national, d'après la définition officielle, le taux d'informatisation représente le rapport entre le nombre d'actifs dans le secteur informel ou ayant une activité précaire et le nombre total d'actifs occupés. Il est important de préciser que cette définition nationale du secteur informel inclue aussi les travailleurs agricoles du milieu rural. Il s'avère donc que le faible niveau de productivité du travail de ce secteur est dû à la faible couverture sociale que connaissent les travailleurs exerçant dans ce milieu. Car ceux-ci sont exposés à d'énormes risques ce qui fait qu'ils adoptent des comportements sous-optimaux en termes de capacités de production. Les taux d'accidents sont bien plus élevés parmi les travailleurs qui ont peu de moyens d'en être indemnisés.

Toutefois, les traitements dans le secteur formel sont différents de celui présenté ci-dessus. Dans ce secteur, on trouve généralement des normes de travail, l'existence de syndicats qui négocient des traitements des travailleurs dans les différentes structures. Les travailleurs de ce secteur, se sentant bien traité, adoptent une stratégie coopérative. On constate une hausse de l'intensité et de la qualité de travail, qui a pour effet d'élever les gains de productivité dans le secteur formel comparé à ceux observés dans le secteur informel. Cela peut être confirmé par l'allure de la courbe de la productivité dans le secteur formel qui croit de façon remarquable depuis 1996 jusqu'à 2000, année où la politique sociale devient une préoccupation des décisionnaires avec l'éligibilité du Cameroun à l'initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). La courbe de la productivité dans le secteur informel connaît une évolution plus modérée durant toute la période.

Le graphique présente par ailleurs, la courbe de productivité du travail dans le secteur formel largement au dessus de celle du taux de productivité du travail dans le secteur informel. On peut donc dire que la différence de productivité entre les deux secteurs est

31 D'après le Groupe International des Experts su les Statistiques du Secteur informel.

imputable à une différence des politiques de protection sociale pratiquées dans ces secteurs. Durant toute la période, la productivité totale du travail a évolué de façon plus ou moins constante. Cette évolution est semblable à celle dans le secteur informel, ce qui signifie que ce secteur exerce une très grande influence sur l'ensemble de l'économie.

Les données utilisées pour représenter ce graphique, sont issues de l'Institut National de la Statistique : les comptes nationaux du Cameroun32.

Graphique 2.1 :

productivité

9000

8000

6000

5000

4000

2000

7000

3000

1000

0

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

ANNEES

EVOLUTION DE LA PRODUCTIVITE DU TRAVAIL PAR SECTEUR D'ACTIVITE AU CAMEROUN

PRODUCTIVITE TOTALE DU TRAVAIL PRODUCTIVITE DU TRAVAIL DU SECTEUR FORMEL

PRODUCTIVITE DU TRAVAIL DU SECTEUR INFORMEL

Source : INS-Annuaire Statistiques de l'économie camerounaise 2004.

On peut trouver une explication à ces écarts de productivité en se référant à la théorie du salaire d'efficience.

I-2-2 : Comment expliquer les écarts de productivité pour les individus identiques ?

Une application assez directe des idées de la théorie du salaire d'efficience concerne la description dite dualiste du marché du travail (voir Cain, 1976, pour un exposé complet). En résumé, elle regroupe l'ensemble des entreprises autour de deux secteurs, appelés primaire et secondaire, et correspondant chacun à un mode de fonctionnement différent du marché du travail.

39

32 Voir tableau 2.1 dans ce chapitre.

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Les emplois dans le secteur primaire se caractérisent par des hauts salaires, d'une plus grande sécurité sociale et des possibilités de promotion. A l'inverse, les emplois du secteur secondaire sont associés à des bas salaires, offrent peu de sécurité sociale et des promotions limitées. Les travailleurs du secteur secondaire préféreraient être employés dans le primaire, mais les salaires de ce secteur sont peu flexibles et les emplois s'y trouvent rationnés. Cette

description s'accorde bien avec les théories du salaire d'efficience. En contrôlant
l'hétérogénéité des employés, il apparaît que les firmes à hauts salaires ont une productivité supérieure aux autres. Autrement dit, avec une main-d'oeuvre identique, les firmes offrant une couverture sociale plus élevée ont une productivité plus forte.

Une évaluation statistique peut permettre de mieux cerner l'incidence des politiques de protection sociale sur la productivité de la main d'oeuvre.

SECTION II : EVALUATION STATISTIQUE DE LA RELATION ENTRE LA PROTECTION SOCIALE ET LA PRODUCTIVITE DU TRAVAIL

L'objectif de cette section est de tester l'hypothèse H1 selon laquelle, une hausse de la

couverture sociale entraîne une augmentation de la productivité de la main d'oeuvre. On analysera l'évolution de la productivité du travail et des mesures de protection sociale (II-1), et on déterminera le lien entre une variable de protection sociale et une variable de productivité du travail (II-2).

II-1 : Evolution de la productivité du travail, des cotisations sociales et des prestations sociales reçues

Cette évolution sera appréhendée, d'une part à travers une analyse du tableau présentant la productivité du travail et des cotisations sociales (II-1-1) et d'autre part, graphiquement, à travers l'évolution des courbes de productivité du travail et des prestations sociales reçues par les ménages (II-1-2).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon