III. DESCRIPTION DU MILIEU ETUDIE
III.1. Situation de la pêche en Afrique de
L'ouest et au Sénégal III.1.1. Afrique de l'Ouest, une
écorégion particulière
Les côtes d'Afrique de l'Ouest sont certainement parmi
les plus poissonneuses au monde. Six pays se partagent ces 3200 km de
côte : la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la
Guinée Bissau, la Guinée et le Cap Vert. Trois types principaux
d'écosystème y sont représentés : le
sénégalo-mauritanien, le capverdien rocheux insulaire et
l'estuarien-mangrovien en Guinée et Guinée Bissau
(Stratégie régionale pour les Aires Marines
Protégées en Afrique de l'Ouest). En raison de leur
similarité sur le plan physique, biologique et socio-économique,
on considère que ces écosystèmes forment une
"écorégion".
Toute cette écorégion a la particularité
de connaitre des upwellings permanents. Les upwellings sont des remontés
d'eau froide profonde qui entrainent une quantité importante de
nutriments vers la surface. Ces nutriments, combinés à l'action
du soleil, induisent une prolifération importante de phytoplancton qui
se trouve à la base de la chaine alimentaire en milieu océanique,
ce qui explique la richesse biologique de ces eaux. Ainsi, les populations
côtières se sont spécialisées dans la pêche
mais aussi dans la transformation et le commerce des ressources
halieutiques.
Une autre caractéristique de cette
écorégion est qu'elle se partage de nombreuses espèces de
poissons, mammifères marins et oiseaux qui se déplacent le long
du littoral. Les pêcheurs eux-mêmes se déplacent largement
sur le littoral, d'un pays à l'autre.
60% des 23 millions d'habitants que comptent les pays de
l'écorégion vivent à proximité du littoral. La
pêche est une activité cruciale pour l'économie de ces six
pays. La production totale est estimée à 400 millions de dollar
US (Stratégie régionale pour les Aires Marines
Protégées en Afrique de l'Ouest).
Cependant, la pêche industrielle fait aujourd'hui
concurrence aux pêcheurs locaux traditionnels. Les pays de
l'écorégion ont en effet vendu une grande quantité de
licences de pêche à des pays étrangers, ce qui contribue,
certes, aux recettes du pays mais qui exerce une pression supplémentaire
sur les ressources halieutiques. A cela, s'ajoutent d'autres pressions
sur le littoral telles que la coupe de mangrove pour obtenir
du bois de chauffe ou pour développer la riziculture, l'érosion
côtière due au prélèvement de sable et la pollution
par rejet des eaux usées et autres déchets anthropiques dans
l'océan. Cette dégradation du littoral et de ses ressources a un
impact direct sur les populations côtières qui voient leur
principale source de revenus et d'alimentation s'amenuiser.
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