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Elaboration d'une méthode d'évaluation de l'efficacité de la gestion de l'aire marine protégée de Joal-Fadiouth au Sénégal

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par Marie Balland
Université de Liège - Master en sciences et gestion de l'environnement 2009
  

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I.2. Historique d'un cadre législatif

La fonction initiale des AMPs était de « mettre sous cloche » une zone d'intérêt biologique ou esthétique. Cette vision des aires protégées est aujourd'hui dépassée.

La conférence des Nations Unies, à Stockholm en 1972, représente la naissance d'une conscience environnementale et va, pour la première fois, à travers une déclaration, insérer l'environnement dans le droit international. Par la suite, on assiste à une forte expansion des AMPs qui vont inévitablement s'étendre à des zones occupées et utilisées par des populations autochtones. Néanmoins, la prise en compte de l'homme et des aspects socio-économiques dans les politiques de conservation de la biodiversité n'apparaît timidement que dans les années 80, dans le cadre du programme de MAB (Man And Biosphere) de l'UNESCO4. Ce programme encourage la création d'un réseau d'AMPs et met en évidence l'utilisation rationnelle des ressources5. Cette première tentative d'intégrer l'homme comme partie prenante de son environnement annonce déjà l'évolution majeure que va entrainer la conférence de Rio en 1992 (Cazalet, 2004).

En effet, de la conférence de Rio vont naître plusieurs textes. Nous en retiendrons trois particulièrement : La déclaration sur l'environnement et le développement, L'agenda 21 et La convention de Rio sur la diversité biologique. La première réaffirme l'importance du rapport entre environnement et développement et fait émerger le concept de développement durable qu'il consacre dans son principe 46. L'agenda 21 présente les actions et stratégies qui permettent de concrétiser le développement durable. On y trouve une référence aux AMPs

4 Une liste des signes et de leur signification est disponible en fin d'ouvrage.

5 L'utilisation rationnelle des ressources se définit comme une utilisation des ressources au bénéfice de l'humanité d'une manière qui soit compatible avec le maintien des propriétés naturelles des écosystèmes (Cazelet, 2004)

6 Principe 4 : « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément. »

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dans le chapitre 15.5g. : « Parmi les mesures in situ, on devrait notamment renforcer les systèmes de zones protégées (zones terrestres, marines ou aquatiques), et préserver, entre autres éléments, les zones dulçaquicoles et autres zones humides vulnérables et les écosystèmes côtiers, tels qu'estuaires, récifs coralliens et mangroves;». Il s'agit néanmoins toujours de conférences, de déclarations d'intention ou de plan d'action qui ne sont donc pas contraignants pour la communauté internationale. La convention de Rio sur la diversité biologique va pallier à cette faiblesse par un engagement contraignant des états signataires. Aujourd'hui, presque tous les états de la planète y ont adhéré dont la plupart des pays d'Afrique. L'article 8 de la convention prévoit la mise en place d'un système d'aires protégées, préconisé pour répondre aux objectifs de sauvegarde des espèces et de leurs habitats et pour la reconstitution d'écosystèmes dégradés. Cette création doit autant que possible s'accompagner d'un mécanisme, éventuellement réglementaire, de gestion du patrimoine biologique à l'intérieur et sur les pourtours des aires protégées. La majorité des états membres, y compris la plupart des états africains, ont réalisés une traduction interne de ces règles. (Cazalet, 2004 ; Doumbè-Billé, 2001)

D'autres instruments plus spécifiques vont suivre. En 1995, la FAO élabore le code de conduite pour une pêche responsable. Celui-ci tente d'appliquer le concept de durabilité aux activités halieutiques. Ce code ne fait pas directement référence aux AMPs mais certaines recommandations sont directement applicables aux aires protégées. Ainsi, l'article 10.1.2 et 10.1.3 7 appuie la prise en compte et la participation des communautés de pêcheurs dans la gestion des zones côtières (FAO, 1995). En 1995, également, l'UNESCO (programme MAB) élabore un cadre statutaire pour les réserves de biosphères : la stratégie de Séville. Celui-ci prône la démarche systémique et pluridisciplinaire et la reconnaissance des savoirs locaux. Il préconise des partenariats entre communautés locales et autorités responsables. (Cazalet, 2004)

Enfin, lors du sommet mondial sur le développement durable de 2002, un engagement a été pris sur la création de «zones marines protégées conformes au droit international et

7 Article 10.1.2 « Eu égard aux multiples utilisations de la zone côtière, les Etats devraient veiller à ce que des représentants du secteur des pêches et des communautés de pêcheurs soient consultés au cours des processus de décision et qu'ils prennent part à d'autres activités en rapport avec la planification de l'aménagement et le développement des zones côtières.» Article 10.1.3 « Les Etats devraient mettre en place, le cas échéant, des cadres institutionnels et juridiques en vue de déterminer les utilisations possibles des ressources côtières et régir l'accès à ces ressources, en tenant compte des droits des communautés côtières de pêcheurs et de leurs pratiques coutumières de manière compatible avec un développement durable.»

6

basées sur des informations scientifiques, y compris des réseaux représentatifs, d'ici à 2012 ». (Pomeroy et al, 2006)

Ces législations servent de base au développement de législations nationales dans les pays en voie de développement. C'est également sur ces instruments que repose l'évolution du concept d'AMP ; d'abord considérées comme des zones qu'on souhaitait isoler complètement des humains, elles se sont ensuite adaptées aux nécessités du développement économique et social pour devenir des lieux d'intégration de la science et de la gestion au bénéfice du développement durable.

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