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Elaboration d'une méthode d'évaluation de l'efficacité de la gestion de l'aire marine protégée de Joal-Fadiouth au Sénégal

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par Marie Balland
Université de Liège - Master en sciences et gestion de l'environnement 2009
  

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V.2.1. Evaluation et adaptation des indicateurs du guide de l'UICN

? Indic. G.1 : Niveau de conflit sur les ressources

Un travail de fin d'études consacré principalement aux conflits liés à l'AMP de Joal-Fadiouth17 a été réalisé l'année passée. Je ne vais donc pas développer l'analyse de cet indicateur. Il est néanmoins un indicateur très intéressant à suivre dans le temps.

Dans le même registre, un indicateur évaluant l'existence de mécanismes de résolution des conflits serait intéressant. Il s'agit d'un principe présenté dans le travail d'Ostrom (1992) comme "principe respecté dans tous les systèmes auto-organisés durables". Il indiquerait si les conflits peuvent être pris en compte et traités par une organisation de l'AMP. Il peut arriver que des règles soient ambigües ou puissent être interprétées de différentes manières. Dans ce cas, il est nécessaire de pouvoir discuter et trancher lorsque des différents se produisent.

17 MAULE Philippe, 2008, Problèmes et voies de solution à la mise en place des aires marines protégées (AMPs), étude de cas de l'AMP de Joal-Fadiouth, Sénégal. Travail de fin d'études en vue de l'obtention du Master en Sciences et Gestion de l'environnement.

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Au niveau du comité de gestion de l'AMP de Joal-Fadiouth, il existe une commission de surveillance et de gestion des conflits. Le responsable de la gestion des conflits est Demba Mare. Il est également le président de l'interprofessionnelle des pêcheurs du quai de pêche de Joal. Cette place qu'il occupe au quai de pêche depuis 2003 lui confère un certain respect et une légitimité pour intervenir dans les conflits avec les pêcheurs. Il tente de régler les conflits à l'amiable plutôt que d'avoir directement recours au commissariat. Il a constaté une diminution des conflits depuis la création de l'AMP.

"Maintenant les pêcheurs comprennent (le rôle de l'AMP), il y a moins de conflits. Au début il y en avait beaucoup parce que tout début est difficile. Maintenant il y en a un ou deux par mois" (Demba Mare, responsable de la gestion des conflits à l'AMP, président de l'interprofessionnelle des pêcheurs du quai de pêche Joal).

Proposition d'indicateur :

En plus de ces deux indicateurs, il est intéressant d'évaluer la "nature des conflits"; c'est-à-dire le sujet des conflits.

Ces trois indicateurs peuvent être regroupés sous un indicateur plus général :

Conflits liés à l'AMP

- Niveau des conflits

- Nature des conflits

- Existence de mécanismes de résolution des conflits

? Indic. G2 : Existence d'un organisme de décision et de gestion

L'AMP de Joal-Fadiouth est régie selon le principe de la cogestion. Les acteurs locaux sont donc les principaux gestionnaires, appuyés par des représentants de l'état

Le comité de gestion de l'AMP représente les acteurs locaux; il est à la fois l'organe de gestion et la principale instance de décision. Il a été reconnu officiellement par l' "arrêté portant création et statut du comité de gestion de l'Aire Marine Protégée de Joal-Fadiouth". Il est composé de 20 membres représentant différentes parties prenantes de l'AMP. Parmi ceux-ci ont été élus un président, un vice-président, un secrétaire et une trésorière qui forment "le bureau".

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D'après l'article 12 de cet arrêté "Les décisions du Comité de Gestion ne sont appliquées qu'après avis favorable du Conservateur de l'Aire Marine Protégée de Joal-Fadiouth après analyse de conformité aux textes de lois et règlements en vigueur en matière de conservation de la biodiversité. Le bureau exécutif du comité travaille sous la supervision du conservateur de L'AMP." Aucune décision ne peut donc être prise sans que celle-ci n'ait été approuvée par le conservateur de l'AMP. Le conservateur de l'AMP est un agent de la DPN. Il représente donc l'Etat.

Proposition d'indicateur

Cet indicateur évalue également si l'organisme de décision et de gestion est reconnu de manière officielle. Cet indicateur pourrait donc être nommé : Existence d'un organisme de décision et de gestion reconnu légalement.

? Indic. G3 : Existence et adoption d'un plan de gestion

Une version provisoire du plan de gestion est sortie en septembre 2008. Il est prévu qu'il soit applicable de 2009 à 2013. Il n'a à ce jour pas encore été approuvé par le conservateur et les membres du comité de gestion.

Celui-ci comprend :

- une présentation générale de l'AMP (localisation, statut, limite, gestion, règlement) ;

- une description détaillée de l'environnement biophysique (climat, géologie,

hydrologie, espèces) et du contexte socio-économique (démographie, agriculture,

tourisme, patrimoine) ;

- une évaluation de la valeur patrimoniale des habitats, des espèces et de la

biodiversité ;

- une présentation des objectifs à long terme ;

- une description des contraintes et des menaces pouvant influencer la gestion ;

- une description des activités prévues mises en relation avec les objectifs ;

- un plan de travail précis (période, budget pour chaque activité) ;

- des indicateurs de suivi des objectifs du plan.

Le plan de gestion parait très complet sur ces différents sujets. Une description approfondie du contexte a été réalisée ; les valeurs, les menaces, l'environnement socio-économique ont été détaillés. La planification est également très précise : explication de

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chaque objectif, description des activités prévues, plan de travail. Le plan de gestion fournit donc une bonne évaluation de premier niveau tel que définie par Hockings et al. (2008) et explicitée dans l'introduction (I.4.3.).

Par contre, la partie sur les indicateurs de suivi parait fort succincte. Ces derniers sont présentés à la fin du document sous la forme d'un tableau sans explications supplémentaires (annexe XI).

Par ailleurs, le plan de gestion donne peu d'informations sur le personnel, les installations et le matériel disponible. Il ne donne pas non plus de procédure d'application des règles et de surveillance.

Enfin, un grand nombre d'activités ont déjà été réalisées à l'AMP de Joal-Fadiouth. Des formations ont également été dispensées aux membres du comité de gestion. Celles-ci ne sont pas mises en valeur dans le plan de gestion. En effet, il est important de savoir que malgré l'absence de plan de gestion officiel un grand nombre d'activités sont déjà menées sur le terrain. Ces activités sont programmées dans le Plan de travail annuel et principalement soutenues et financées par le WWF. La DPN et le comité de gestion travaillent en suivant trois objectifs18 qui sont :

- Conserver la biodiversité marine et côtière ;

- Améliorer le rendement de la pêche ;

- Augmenter les retombées socio-économiques de la population.

Les objectifs à long terme définis dans le plan de gestion ne sont pas identiques à ces trois objectifs. Il s'agit de :

- Conservation des habitats et des espèces ;

- Développement durable des populations locales ; - Communication et sensibilisation du public ; - Gestion administrative efficace.

Il me semble qu'il serait peut être intéressant de reprendre comme objectifs généraux dans le plan de gestion les objectifs déjà adoptés par la DPN et le comité de gestion.

18 Ces objectifs sont repris sur les panneaux d'information réalisés par la DPN et cités par les principaux acteurs locaux.

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? Indic. G4 : Compréhension locale des règles et réglementations de l'AMP

Les règles ont été élaborées en collaboration avec les représentants des parties prenantes. On peut donc penser que celles-ci doivent être compréhensibles par tous.

"Les règles ont été faites par nous, donc bien sur elles sont compréhensibles" (Ibrahima Samb, responsable de la commission de surveillance de l'AMP, représentant de l'association des jeunes pêcheurs)

Cependant, il faut avant tout que celles-ci soient diffusées à la population. A cet effet, les membres du comité de gestion ont été chargés d'informer l'association qu'ils représentent.

"Les autres membres de "Femme et coquillage" ne les ont pas lues mais on les a informées. On a fait des rencontres pour les informer que là on pêche pas etc." (Elisabeth Dioh, trésorière du comité de gestion, représentante de l'association "femme et coquillage")

L'information a également été diffusée lors de manifestation au quai de pêche, lors d'événements culturels et à travers des émissions radios. Les émissions radios ont principalement insisté sur le zonage de l'AMP, les zones interdites à la pêche et la protection des tortues (d'après Pierre Dioh, membre du comité de gestion, 2ème adjoint au maire). De plus, les premières surveillances de l'AMP avaient pour objectif d'informer et de sensibiliser les pêcheurs.

On peut maintenant se demander si la diffusion a bien été efficace. D'après les réponses au questionnaire réalisé auprès des habitants de Joal-Fadiouth (Annexe V., question 31 à 37), la moitié des personnes que j'ai interrogées connaissaient au moins une règle. L'interdiction de pêcher et de manger la tortue semble la plus connue des règles ; 4 individus sur les 11 interrogés l'ont citée. Cela n'est pas surprenant puisque deux campagnes de protection de la tortue marine ont été menées à Joal-Fadiouth ; l'une par l'UICN et le FIBA entre 2000 et 2002 et l'autre par le WWF en 2006. La connaissance des règles et réglementations par les habitants parait finalement assez faible. Cependant, il n'est certainement pas nécessaire, ni possible, que tout le monde connaisse toutes les règles. Il faudrait peut être d'abord se demander ce que tel ou tel groupe d'utilisateurs doit savoir.

Enfin, n'oublions pas, que même si la diffusion a été efficace et que les utilisateurs savent les actes qui leur sont interdits, il n'est pas encore garanti qu'ils respectent les règles.

" Il n'y a jamais eu une loi qui dit aux pêcheurs abandonnez ça et les pêcheurs le font." (Abdou Karim Sall, président du comité de gestion, président de l'association des jeunes pêcheurs)

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Pour cela, il faut que les règles soit légitimes, acceptées et que la raison d'être de chaque règle soit comprise. C'est pour cette raison qu'il est essentiel de faire participer les diverses parties prenantes dès l'élaboration de l'AMP et qu'il est important de communiquer et sensibiliser toute la population lors de la mise en place de l'AMP. Il est nécessaire également d'assurer un certain contrôle pour que les infractions soient sanctionnées. Ces aspects - l'étendue des activités de surveillance et la conformité des parties prenantes - seront évalués à travers l'indicateur G15.

"L'objectif de la communication est que la population comprenne que nous ne sommes pas là dans le but d'interdire mais que si on interdit certaines choses c'est pour protéger et conserver, pour viser à une exploitation durable, pour eux" (Lieutenant Mamadou Cara Diédhiou, adjoint au conservateur)

Par ailleurs, nous avons mentionné ci-dessus que l'élaboration des règles s'est effectuée en collaboration avec les représentants des parties prenantes. Il serait donc intéressant de savoir si elles ont été satisfaites de leur participation et si elles sont satisfaites du résultat, c'est à dire des règles et réglementation en vigueur dans l'AMP. Ce sujet sera développé au niveau de l'indicateur G12

Proposition d'indicateur

Il apparait que divers éléments conditionnent le fait que les parties prenantes connaissent et comprennent les réglementations. Les aspects liés à la participation des parties prenantes à l'élaboration des règles et les aspects liés à l'étendue des activités de surveillance et à la conformité des parties prenantes seront développés par la suite. Nous pouvons pour l'instant nommer un indicateur "Diffusion, connaissance et compréhension locale des règles et réglementations de l'AMP" qui serait subdivisé en deux "sous indicateurs" :

- Diffusion des règles et réglementations de l'AMP dans la communauté

- Connaissance et compréhension locales des règles et règlementations de l'AMP

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? Indic. G5 : Existence et adéquation de la législation habilitante

Cinq nouvelles AMPs, dont l'AMP de Joal-Fadiouth, ont été créées par décret n° 20041408 le 04 novembre 2004.

Le règlement intérieur de l'AMP a été reconnu officiellement par arrêté préfectoral.

L'article 20 de règlement intérieur précise : "Les infractions au présent règlement intérieur seront poursuivies et réprimées conformément aux textes de Loi et règlement en vigueur (Code de la pêche, Code de la chasse et de la protection de la Nature, Code de l'Environnement, le Code Forestier et le Code des contraventions)". Ainsi, ces différents codes soutiennent le règlement intérieur de l'AMP.

? Indic. G6 : Disponibilité et affectation des ressources administratives de l'AMP

Dans la pratique les AMPs sont toujours sous la tutelle de la DPN. Cinq personnes sont engagées par l'Etat pour la gestion de l'AMP de Joal-Fadiouth : un conservateur de l'AMP, un adjoint au conservateur et un comptable - tous trois agents de la DPN - ainsi qu'un chauffeur et un garde. Pour l'instant, les compétences en termes de gestion des AMPs au Sénégal ne sont pas claires. Un transfert de compétence du ministère de l'environnement au ministère de la pêche vient d'être décidé. En attendant que la situation s'éclaircisse, depuis février 2006, les agents de la DPN se relayent à l'AMP pour s'occuper des affaires courantes.

Les agents de la DPN reçoivent un budget de fonctionnement. Le budget est réparti en catégories (fourniture de bureau, carburant, entretien du matériel informatique, eau, électricité, téléphone, etc.). Lorsque le budget d'une catégorie est épuisé, il leur faut trouver l'argent ailleurs. Les agents de la DPN estiment que ce budget n'est "vraiment pas suffisant".

"Quand le budget d'une catégorie est vide, on demande au WWF" (Adjudant Al Hassane Seck Mané, comptable)

Jusqu'en 2008, les agents de la DPN en service à l'AMP de Joal-Fadiouth ne disposaient pas de locaux. Le service occupait, sous autorisation du préfet de Mbour, un bâtiment loué par l'Etat pour une coopération Coréenne pendant 8 mois. Ensuite, à partir de juin 2007, les agents de la DPN ont occupés ces locaux sans autorisation et ce n'est qu'en mars 2008 que l'Etat a permis effectivement son occupation.

Un inventaire du matériel est disponible dans le rapport annuel d'activité 2008 de la

DPN.

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Le comité de gestion est uniquement financé par le WWF. Le secrétaire général reçoit 5000 F CFA (7,5 €) pour organiser les réunions; c'est-à-dire pour téléphoner aux membres du comité de gestion.

Le WWF subventionne également l'activité de surveillance en mer. Un budget est délivré pour l'achat du carburant et un moteur de 40 cv est mis à la disposition du comité de surveillance. Chaque membre participant à la surveillance reçoit également 1000 F CFA (1,5 €) et une collation par sortie.

Les autres commissions n'ont aucun budget régulièrement mis à leur disposition. Cependant, lorsqu'elles souhaitent développer une activité particulière, une requête peut être effectuée auprès du WWF qui tentera d'apporter une solution.

? Indic. G7 : Existence et utilisation d'études et de contributions scientifiques

Un état de référence a été effectué par des membres du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) en novembre 2006. Ils ont effectué une pêche expérimentale à la senne de plage de 12 mm de maillage dans différentes zones de l'AMP. Les espèces capturées ont été répertoriées ainsi que le poids total pour chaque espèce par station. La taille de certaines espèces a également été relevée. Ces données ont contribué à l'élaboration du zonage de l'AMP. Une nouvelle évaluation de ce type a été menée en avril 2009. Ces études pourront permettre de réaliser un suivi des ressources halieutiques et d'observer leur évolution dans le temps.

Une étude globale de tout l'environnement de Joal-Fadiouth a également été menée par le Laboratoire d'Etude et de Recherche en sciences Géomantiques (LERG). Celle-ci avait pour objectif d'étudier les activités pratiquées à Joal-Fadiouth, les pratiques anciennes, leur évolution, etc.

Ces deux études seraient les seules qui aient été menées sur l'AMP de Joal-Fadiouth.

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? Indic. G8 : Existence et niveau d'activité des organismes communautaires

Dans notre cas, le comité de gestion est principalement composé de représentants d'organismes communautaires. Par le biais de leurs représentants, les organismes communautaires sont donc les principaux décideurs et gestionnaires de l'AMP.

La question qu'il me semble alors intéressant de se poser est celle de la représentativité des organismes communautaires : toutes les parties prenantes sont-elles représentées par un organisme communautaire lui-même représenté dans le comité de gestion ? Cet indicateur se rapprocherait alors de l'indicateur socio-économique S15 "pourcentage de groupe de parties prenantes occupant des positions de leadership" du guide de l'UICN (Pomeroy et al. 2006) qui mesure le nombre d'acteurs originaires de groupes de parties prenantes qui sont représentés dans la gestion de l'AMP.

L'équipe de démarrage était chargée d'identifier les parties prenantes directes et indirectes et de les organiser en un organe de gestion. De plus, comme le signale l'article 17 de l'arrêté portant création du comité de gestion, il est toujours possible par la suite d'intégrer une partie prenante omise ou qui viendrait d'être créée.

En ce qui concerne les représentants de chaque organisme communautaire, chacun a été choisi par les membres de l'association dont il fait partie.

Proposition d'indicateur :

Finalement, on pourrait imaginer un indicateur du type "Existence et représentativité des organismes communautaires"

? Indic. G9 : Degré d'interaction entre les gestionnaires et les parties prenantes

Les réunions du comité de gestion ont lieu tous les mois et les réunions du bureau deux fois par mois. Sauf en cas d'empêchement, tous les membres assistent aux réunions.

La liberté d'expression semble être assurée aux réunions et les décisions sont prises en commun accord :

"S'il y a une décision à prendre, le bureau informe tout le monde et chacun dit ce qu'il pense. Si il y a des points sur lesquels on n'est pas tous d'accord, on laisse de côté puis on y revient et on discute jusqu'à être tous d'accord" (El Hadji Faye, secrétaire général de l'AMP, éco-guide)

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"C'est très libre, tout le monde ose donner son avis" (Mamadou lamine Dioh, président de la commission recherche et partenariat, éco-guide)

? Indic. G10 : Proportion des parties prenantes formées à l'utilisation durable

? Indic. G11 : Niveau de formation assuré aux parties prenantes en matière de participation

Ces deux indicateurs concernent les formations qui sont assurées aux parties prenantes. Il semblerait que certaines formations ne rentrent pas nécessairement dans une de ces deux catégories, par exemple, les formations assurées aux éco-guides. Je vais donc former un indicateur unique qui reprend toutes les formations assurées aux parties prenantes.

Jusqu'à présent, le conservateur de l'AMP et les membres du comité de gestion, en partenariat avec les ONGs, ont reçu un certain nombre de formations dans la but de comprendre les mécanismes de fonctionnement et de gestion durable des ressources naturelles. Il s'agit toujours de formations qualifiantes de courte durée.

Tous les membres du comité de gestion ont eu l'occasion de suivre :

- Un séminaire sur la communication sociale ;

- Une formation de 4 jours sur la cogestion en 2007 ;

- Une visite d'échange de 3 jours à Bamboung ; - Un séminaire sur le suivi des tortues marines.

Tous semblent satisfaits des formations qu'ils ont reçues.

"On a beaucoup appris. Le plus intéressant c'était la visite d'échange f...] ça nous a donné des idées, on a appris sur la pratique, le concret" (Mamadou lamine Dioh, président de la commission recherche et partenariat, éco-guide)

Le président du comité de gestion ainsi que le conservateur de l'AMP ont également suivi les formations suivantes :

- Une formation sur les AMPs de 21 jours en 2005 ;

- Une formation sur la décentralisation en 2006 ;

- Une formation supplémentaire plus importante (22 jours) sur la cogestion, suivie

également par la trésorière du comité de gestion ;

- Une formation sur les zones humides en 2008.

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Le président du comité de gestion est tenu, à son retour de formation, de faire une restitution de ce qu'il a appris. Il ramène également des informations sous forme de livre ou de cd.

« Nous avons profité pleinement de leur formation » (Ibrahima Samb, responsable de la commission de surveillance de l'AMP, représentant de l'association des jeunes pêcheurs)

Les éco-guides ont également reçu une formation d'un mois organisée par l'UICN.

Notons que cette liste n'est probablement pas exhaustive, elle est basée uniquement sur les informations reçues lors des entretiens.

Le plan de gestion prévoit des activités de renforcement des capacités qui sont :

- Former les acteurs en cogestion des ressources marines et côtières et des AMPs ;

- Organiser des visites d'échanges pour le partage d'expériences ;

- Organiser des sessions de formation pour les éco-guides et autres volontaires ;

- Former les membres du comité de gestion et des agents techniques à la

surveillance ;

- Organiser des sessions de formation en éducation environnementale pour les

formateurs et enseignants.

On remarque que les trois premières activités prévues par le plan de gestion ont déjà été réalisées.

Cependant, beaucoup de participants à ces formations, même s'ils en sont satisfaits, pensent qu'elles sont insuffisantes et sont demandeurs de formations supplémentaires.

"Ce n'est pas suffisant, on aimerait plus de formation, on a demandé au WWF, surtout par rapport à la surveillance" (Léopold Diouf, vis président du comité de gestion, membre du GIE interprofessionnel de pêche)

"Ce n'est jamais parfait, ca doit être continu" (El Hadji Faye, secrétaire général du comité de gestion)

Il est très positif de voir que les membres du comité de gestion sont demandeurs de formations; cela signifie qu'ils sont conscients de leurs limites et souhaitent renforcer leurs capacités.

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Proposition d'indicateur

Au vu de ces informations, il me semblerait opportun de créer un indicateur général "Formations assurées aux parties prenantes" qui regrouperait des indicateurs concernant la réalisation des formations prévues dans le plan de gestion et la satisfaction associée à ces formations :

- Formation des acteurs en cogestion des ressources marines et côtières et des

AMPs

- Visites d'échanges pour le partage d'expériences

- Sessions de formation pour les éco-guides et autres volontaires

- Formation des membres du comité de gestion et des agents techniques à la

surveillance

- Sessions de formation en éducation environnementale pour les formateurs et

enseignants

- Autres formations

- Niveau de satisfaction associé à ces formations

- Demande en formations supplémentaires

? Indic. G12 : Niveau de participation des parties prenantes aux processus et activités de gestion et niveau de satisfaction associé

L'AMP de Joal-Fadiouth étant régie selon le principe de la cogestion, la participation des parties prenantes a été très importante, depuis la conception de l'AMP, aussi bien au niveau de la prise de décision que des activités de gestion.

Comme nous l'avons détaillé dans le chapitre III.2.4.2., tout le processus de mise en place de l'AMP a été participatif. L'implication des parties prenantes dans le processus de mise en place de l'AMP permet d'obtenir, dès le départ, le soutien des acteurs locaux et l'enracinement dans le contexte local.

J'ai obtenu des informations plus précises quant à la satisfaction des parties prenantes concernant leur participation à l'élaboration des règles et réglementation et leur satisfaction quant au règlement en lui-même. La majorité semble satisfaite de sa participation au processus d'élaboration des règles et réglementations.

"Tout le monde a dit sa pensée sur tous les articles" (El Hadji Faye, Secrétaire général du comité de gestion)

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Mais tous n'ont pas l'impression d'avoir été entendu.

"Je pense que je n'ai pas été écouté" (Pierre Dioh, membre du comité de gestion, 2ème adjoint au maire)

Certains pensent également que quelques règles ne sont finalement pas adaptées et devraient être modifiées. Certaines règles ne seraient pas adéquates et trop contraignantes à appliquer. Par exemple, il est absolument interdit de couper la mangrove. Or les habitants de la commune ont toujours besoin d'un minimum de bois. Les habitants de Fadiouth qui connaissent la mangrove savent maintenir un équilibre. Par exemple, ils ne coupent pas pendant l'hivernage car ils savent qu'il s'agit de la période de croissance la plus importante. Il devrait donc être possible de maintenir un prélèvement rationnel et de conserver un équilibre entre régénération et prélèvement.

Deux habitants originaires de Fadiouth, ont eu le même type de réflexion à propos de la viande de tortue.

"On aime trop la viande de tortue, ça nous manque, on devrait nous permettre d'en prélever une partie à un certain moment" (jeune femme originaire de Fadiouth)

"Il faut protéger mais encore en manger" (jeune homme, Fadiouth)

Les parties prenantes sont également investies dans la gestion quotidienne. Les commissions de surveillance et de communication sont particulièrement actives dans ces domaines. Toutes les activités de communication ont été menées en collaboration entre la DPN et le comité de gestion, avec le soutien du WWF. En ce qui concerne l'activité de surveillance, l'indicateur suivant (G13) y fait directement référence.

Le degré d'interaction entre gestionnaires et parties prenantes ainsi que la participation des parties prenantes aux prises de décision ont été discuté à l'indicateur G9.

Proposition d'indicateur

Cet indicateur est très large ; la participation des parties prenantes peut se situer à différents niveaux et à différents moments. Pour plus de clarté, il serait donc judicieux de subdiviser cet indicateur et afin d'avoir une vue d'ensemble sur l'implication des parties prenantes, il serait intéressant d'y inclure les indicateurs G8, G9 et G13

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Ce qui nous amènerait à ce type de structure :

Participation des parties prenantes

- Existence et représentativité des organismes communautaires

- Participation des parties prenantes aux activités de conception et de mise en place de l'AMP et niveau de satisfaction associé

- Participation des parties prenantes aux activités quotidiennes de gestion (dont les activités de surveillance et de suivi)

- Degré d'interaction entre gestionnaires et parties prenantes

- Implication des parties prenantes dans les décisions de gestion et niveau de satisfaction associée

? Indic. G13 : Niveau d'implication des parties prenantes dans la surveillance, le suivi et l'application

Les parties prenantes sont très impliquées dans la surveillance de l'AMP. La commission de surveillance est chargée de mener cette activité. Tous les membres du comité de gestion sont susceptibles d'y participer. Des membres de l'association des jeunes pêcheurs prennent régulièrement part à cette activité. L'équipe de surveillance doit bien sûr toujours être accompagnée par un agent assermenté (soit les agents de la DPN, soit des agents du service des pêches).

Pour le moment, en réalité, ils ne sont que quelques-uns à réellement s'investir dans cette activité (quelques membres de la commission de surveillance et des jeunes pêcheurs).

Il existe aussi une surveillance plus informelle. Par exemple, El Hadji Faye (secrétaire générale du comité de gestion, éco-guide) va parfois marcher la nuit sur la plage. S'il surprend un pêcheur, il appelle le président du comité de gestion.

Cet indicateur est maintenant repris ci-dessus, il fait partie de l'indicateur général G12 "participation des parties prenantes".

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? Indic. G14 : Procédures d'application de la réglementation clairement définies

L'article 20 du règlement intérieur de l'AMP stipule que "Les infractions au présent règlement intérieur seront poursuivies et réprimées conformément aux textes de Loi et règlement en vigueur (Code de la pêche, Code de la chasse et de la protection de la Nature, Code de l'Environnement, le Code Forestier et le Code des contraventions)." Ce sont donc ces codes qui déterminent la manière d'agir face aux infractions et le montant des amendes. Il n'y a pas de procédures spécifiques à l'AMP.

Néanmoins, des procédures adaptées à l'AMP sont d'usage. Ibrahima Samb, le président de la commission de surveillance, m'a expliqué la procédure à suivre lorsqu'une pirogue est aperçue dans l'AMP :

- Lorsqu'on voit une pirogue on se dirige vers celle-ci ;

- Si on constate une infraction (pêche dans l'AMP) :

- On demande au capitaine de diriger l'embarcation vers la plage,

- On prend le nom de la pirogue, le numéro, la couleur et la longueur,

- On verbalise une fois à terre. Si c'est la première fois que la pirogue est arrêtée, on sensibilise et on le libère. Par contre, si il s'agit d'un cas de récidive, on dresse une amende de 10 000 à 50 000 F CFA (15 à 75 €) - variable en fonction de la bonne volonté des personnes interpellées - et on confisque le poisson ainsi que le filet et le moteur pour une semaine.

Les amendes et transactions sont versées au trésor public (70%) et les ristournes distribuées aux membres ayant participés à la surveillance (30%).

Notons qu'il est indispensable que les usagers qui enfreignent les règles encourent des sanctions. La gravité et le contexte de la faute doivent influencer l'importance de la sanction. Ainsi, les récidivistes doivent être plus sévèrement punis. En d'autres termes, les sanctions doivent être différenciées et graduelles. Ce principe est un des principes généraux qui est respecté dans tous les systèmes auto-organisés durables (Ostrom, 1992).

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? Indic. G15 : Etendue des activités d'application de la réglementation

Les patrouilles de surveillance ne sont pas régulières. Au début, il y avait pratiquement une patrouille par jour. Maintenant, une à deux patrouilles sont effectuées par semaine. Cependant, durant certaines périodes, davantage de patrouilles seraient nécessaires mais les ressources humaines et matérielles sont insuffisantes.

"Avant l'hivernage, l'idéal serait d'aller en surveillance tous les jours et toutes les nuits mais l'équipe et le matériel sont trop faibles pour cela." (Ibrahima Samb, responsable de la commission de Surveillance de l'AMP, représentant de l'association des jeunes pêcheurs)

La durée des patrouilles est variable également, de 2h30 à 7h parfois. Le circuit est variable mais les patrouilleurs ont tendance à privilégier la partie sud qui est plus sollicitée par les pêcheurs.

Les agents de la DPN relèvent le nombre d'infractions observées lors de chaque patrouille de surveillance. Celles-ci sont disponibles dans les rapports annuels d'activité de la DPN.

Fig.12 : graphique du nombre de pirogues appréhendées en fonction de temps

Les données concernant le nombre de pirogues appréhendées en train de pêcher dans la zone interdite sont représentées à la figure 12. On observe que le nombre de pirogues appréhendées se situe généralement entre 0 et 5 par sortie excepté le 2 septembre où il a été étonnamment très élevé (23 pirogues appréhendées). Ce graphique ne nous apporte pas d'informations quant à l'efficacité de la gestion de l'AMP. Tout d'abord parce que les données n'existent, jusqu'à présent, que pour l'année 2008. Or, on peut difficilement comparer des mois différents entre eux puisque l'activité de pêche en elle-même peut varier fortement d'un mois à l'autre (espèces différentes, pêcheurs saisonniers, etc.). Ensuite, pour que les nombres de pirogues appréhendées par sortie soit comparables, il faudrait que les sorties soient de durée comparable ou connaitre la durée des sorties et rapporter le nombre de pirogues appréhendées

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par heure. Enfin, il serait intéressant de connaitre l'origine des pirogues appréhendées (pirogues de pêcheurs locaux ou étrangers) puisqu'il semblerait, d'après les membres de l'équipe de surveillance, que les infractions par les pêcheurs locaux sont de moins en moins fréquentes. Les problèmes viendraint surtout des étrangers qui ne connaissent pas nécessairement l'AMP ou ne la respectent pas. En fait, le nombre de pirogues locales appréhendées nous fournit une information sur la conformité des parties prenantes - les pêcheurs respectent-ils l'AMP? - ce qui est un indicateur d'efficacité de la gestion (efficacité de la sensibilisation et de la surveillance). Par contre, le nombre de pirogues étrangères appréhendées nous renseigne davantage sur les pressions que subissent les ressources.

Proposition d'indicateur

Cet indicateur regroupe en réalité trois indicateurs, qui fournissent des informations différentes; l'étendue des activités de contrôle, la conformité des parties prenantes et la pression sur les ressources halieutiques, ce dernier n'étant pas un indicateur de gouvernance.

Par ailleurs, nous pourrions regrouper cet indicateur avec le précédent sous un indicateur plus général nommé "activités de contrôle et résultats" qui reprendrait les indicateurs suivants :

- Étendue des activités de surveillance

- Procédures d'application de la réglementation clairement définies

- Sanctions différenciées et graduelles

- Évolution du nombre d'infraction par les pirogues locales

? Indic. G16 : Degré de diffusion des informations visant à encourager la conformité des parties prenantes

L'évaluation des informations qui ont été données aux parties prenantes sur les règles et réglementations fait partie de l'indicateur G4. D'autres activités de communication et de sensibilisation ont été organisées par les membres du comité de gestion et la DPN, avec le soutien du WWF, tel que :

- des émissions à la radio locale « la côtière » tous les mardis ;

- des Olympiades environnementales dans 11 écoles de la commune ;

- des réunions avec les délégués de quartier ;

- la diffusion de supports comme des T-shirts et des banderoles ;

- la mise en place de panneaux de signalisation et d'interprétation ;

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- des rencontres au quai de pêche ;

- le tour des places publiques pour rencontrer les notables.

La communication a été une activité phare ces premières années car il est indispensable de commencer par informer et sensibiliser la communauté afin qu'elle comprenne la raison d'être de l'AMP et l'importance de la respecter.

La population a été interrogée sur la connaissance de ces supports d'informations (panneaux d'informations, émissions radios et T-shirt), leur clarté, l'information apportée, etc. ainsi que sur leur éventuelle participation à des réunions ou activités en lien avec l'AMP. Les résultats bruts sont présentés en annexe VI.

Aucune des 11 personnes interrogées n'a participé à des séances d'informations ou des réunions sur l'AMP. Par contre, certains ont exprimé leur souhait d'y assister.

"Il faudrait faire des réunions de quartier pour les jeunes, c'est toujours pour les femmes les réunions" (jeune homme, Fadiouth)

La majorité des individus interrogés connaissent les panneaux d'informations. Tous les trouvent clairs et intéressants même si beaucoup ne peuvent pas se souvenir de ce qui y était indiqué. Quant à la manière de les améliorer, 3 personnes trouvent qu'il n'en faudrait pas plus et 3 pensent qu'on pourrait en mettre plus.

Les 11 individus interrogés connaissent tous les émissions radios. Certains ne l'écoutent que d'une oreille mais la majorité se souvient de sujets qui y ont été abordés. A nouveau, presque tous les trouvent claires et intéressantes.

Les T-shirts sont également connus de tous, 3 personnes sur les 11 m'ont dit en prosséder un.

Enfin, tous ceux qui ont répondu à la question "souhaiteriez-vous recevoir plus d'informations" ont répondu par l'affirmative. Ils citent surtout les réunions comme moyen de diffuser l'information.

Une autre série de questions a été posée aux individus de la communauté concernant leurs connaissances de l'AMP. Ces informations pourraient également servir à l'évaluation de cet indicateur. Cependant, elles seront présentées en tant qu'indicateur social.

En bref, les individus interrogés ont connaissance des supports d'informations mis à leur disposition mais ne prêtent pas toujours attention à leur contenu. Il semble que la radio et les réunions soient les meilleurs supports pour informer la population. Cela parait logique

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quant on sait que 40% de la population de Joal-Fadiouth n'a reçu aucune instruction et ne sait, par conséquent, pas lire les panneaux d'information, les T-shirts ou les banderoles. Les émissions radios et les réunions, en wolof, peuvent par contre être entendues et comprises par toute la population.

L'impact de la communication pourrait être évalué à travers les pratiques des individus. Si la communication a été efficace, les individus devraient adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Par exemple, nous pouvons évaluer les impacts des campagnes pour la protection de la tortue marine menée par l'UICN et le FIBA entre 2000 et 2002 et par le WWF en 2006, par l'analyse de données concernant la pêche et le commerce illégal de tortue marine. Des données de ce type sont disponibles dans le plan de gestion (Sène, 2008)

Période

Débarquement moyen quotidien des unités de pêche

Prix de la tortue au débarquement

Prix du kg de la chair de tortue

Nombre de

revendeurs

Années 60

Faible

Très faible

Très faible

Quasi-inexistant

Années 70

Assez faible

250 à 1000

25 à 50

Une dizaine

Années 80

5 à 20

500 à 1500

75 à 125

Assez nombreux

Années 90

10 à 40

3000 à 6000

200 à 250

40 à 50

2000-2004

5 à 20

10000 à 15000

300 à 400

10

2005-2006

2 à 5

10000 à 15000

400 à 500

5

Fig.13 : évolution de l'importance de la capture de la tortue à Joal-Fadiouth (Sène, 2008)

On remarque dans le tableau de la figure 13 que les débarquements de tortues marines et le nombre de revendeurs ont augmenté jusque dans les années 90. Ensuite, à partir des années 2000, simultanément à la première campagne pour la protection de la tortue marine, ces valeurs diminuent sérieusement. Il semble donc que cette campagne ait porté ses fruits. Un suivi dans le temps reste important afin de vérifier que ce commerce ne se reconstitue pas. Ce type d'indicateur pourrait également être considéré comme un indicateur social puisqu'il évalue des changements dans les comportements des individus.

Proposition d'indicateur

Nous pourrions regrouper toutes les informations qui concernent la communication et développer un indicateur appelé :

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Importance et impact de la communication autour de l'AMP

- Importance des activités de communication

- Diffusion des informations dans la communauté

- Résultats en termes de conformité ou de pratiques des membres de la communauté

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