I.5. Evaluation de la gestion d'AMP à partir
d'indicateurs.
Un indicateur est "une variable qualitative ou
quantitative qui peut être obtenue à partir de mesures sur le
terrain ou à partir de modèle et qui est directement liée
aux objectifs de gestion ou à une question scientifique »
(Claudet, 2006). Un indicateur peut résulter de
l'intégration de diverses mesures complexes ou être une simple
variable représentant un système plus complexe. Les variables
peuvent ensuite être comparées à un point de
référence dans le temps ou dans l'espace. Leur principale
fonction est de communiquer ; ils sont toujours la simplification d'une
réalité complexe. Les indicateurs d'évaluation de
l'efficacité de la gestion d'une AMP doivent être, bien entendu,
en rapport avec les objectifs de l'AMP.
Ceux-ci peuvent être classés en quatre
catégories : les indicateurs biophysiques, les indicateurs sociaux; les
indicateurs économiques et les indicateurs de gouvernance.
I.5.1. Indicateurs biophysiques
La mesure d'indicateurs biophysiques permet de
caractériser l'état des écosystèmes marins et
côtiers et d'évaluer ainsi les bénéfices de l'AMP
sur leur évolution. Chaque indicateur biophysique se rapporte à
un certain nombre d'objectifs spécifiques et inversement chaque objectif
peut être évalué par divers indicateurs (voir. Pomeroy et
al., 2006, p57; Pelletier et al., 2005, p24).
Ces indicateurs peuvent également s'avérer
utiles lorsqu'on s'intéresse aux conditions socio-économiques. En
effet, si les ressources halieutiques sont préservées voire en
augmentation à l'intérieur de l'AMP, cela constitue un capital
naturel et une sécurité pour l'avenir des populations
côtières. De plus, puisqu'il n'y a pas de frontière dans
l'océan les stocks de poissons en augmentation dans l'AMP vont voyager
à l'extérieur de l'AMP ; c'est ce que l'on appelle «
l'effet réserve ». Pour cette raison il est intéressant
d'évaluer les effets de la gestion de l'AMP, d'une part, à
l'intérieur de l'AMP et, d'autre part, à l'extérieur de
celle-ci.
Les indicateurs biophysiques et les méthodes de
collecte des données sont largement documentées dans la
littérature. La majorité des indicateurs biophysiques ont recours
à des méthodes de récolte des données rigoureuses
et exigeantes en termes de temps et de ressources.
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Remarquons que le milieu marin fait preuve d'une certaine
inertie. Ainsi, les actions ne se répercutent pas directement sur le
milieu marin ; c'est pourquoi on considère qu'il faut compter au minimum
deux ans avant d'apercevoir les effets biophysiques d'une AMP (Pomeroy et al.
2006).
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