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Externalisation du recrutement et performance économique des entreprises parapubliques: cas de la Sonara

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par Léon Bertin NOMI BILOY
UCAC - Master II GRH 2014
  

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CHAPITRE I : LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS DANS L'ENTREPRISE

L'externalisation des activités a connu une évolution remarquable au cours de ces dernières décennies grâce aux recherches en management. De ce fait, plusieurs théories qui justifient le recours à l'extérieur ont en effet été élaborées par les chercheurs. Par ailleurs, dans une perspective d'optimisation de la performance économique globale il conviendra de statuer sur l'externalisation du recrutement en mettant un accent particulier sur les types de recrutement et les démarches préalables à l'externalisation du recrutement.

SECTION 1 :L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS DANS LA THÉORIE DES ORGANISATIONS.

Parmi l'éventail des théories formulées sur l'externalisation, deux approches se démarquent par leur spécificité et leur actualité : la théorie des coûts de transaction et la théorie de l'agence.

PARAGRAPHE 1 : LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION

Elle peut être analysée à partir des pères fondateurs et de l'analyse des coûts de transactions et de ses déterminants.

A. L'existence de la Firme : De Coase à Williamson

Coase est le premier, en 1937, à apporter une réponse à une question fondamentale sur l'existence la firme alors que le marché est censé réaliser une allocation optimale des ressources. Il formule alors l'hypothèse que l'entreprise permet d'économiser les coûts que doit supporter un producteur lorsqu'il a recours au marché. Ces coûts d'accès au marché (coût de recherche d'information sur les prix, coûts de négociation, auxquels s'ajoutent le poids de l'incertitude) surpassent les coûts liés au fonctionnement d'une firme intégrée. Comme le précise Coase « grâce à la firme, il devient beaucoup moins nécessaire de spécifier les prix pour chacune des transactions réalisées, car il suffit d'un contrat à long terme pour remplacer une série de contrats à court terme ». Il définit ainsi le principe des coûts de transaction.

Williamson (1975) donnera à ce concept des prolongements fertiles, développant la réflexion sur l'alternative « marché/hiérarchie ». Il va ainsi ouvrir la voie à une école de pensée économique baptisée néo-institutionnelle. La théorie des coûts de transaction s'est focalisée sur les défaillances du marché. L'auteur décrit les « frictions » existant lors des échanges pour expliquer la formation des firmes. Il a ensuite analysé différentes structures de gouvernance. Il a tout particulièrement travaillé sur la spécificité des actifs et sur la notion d'opportunisme. Sa théorie offre un cadre conceptuel pour faire un choix entre différents modes de coordination dans les relations entre agents. Elle permettra de comprendre les dispositions contractuelles pour lutter, par exemple, contre l'opportunisme. Elle considère la réduction des coûts comme facteur explicatif de l'émergence et la permanence des formes organisationnelles.

B. L'analyse des coûts de transaction et ses déterminants

La nature et le montant des coûts de transaction dépendent de trois grands types de caractéristiques : les caractéristiques comportementales, celles de l'environnement, celles des transactions et les structures de gouvernance.

· les caractéristiques comportementales : la rationalité limitée

Le principe de rationalité limitée de Simon (1976) est repris dans les thèses néo-institutionnalistes. L'agent économique, contrairement à l'homo economicus ne dispose que d'informations incomplètes et de capacités limitées qui l'obligent à restreindre sa vision des possibles. Dans ce contexte, un agent ne choisira pas la solution « optimale », mais la solution « préférable ». Il ne vise pas non plus à maximiser forcément ses gains monétaires, mais pourra intégrer des éléments qualitatifs, tels que la reconnaissance de ses pairs, ou la recherche d'indépendance...

Williamson (1994) ajoute une dimension comportementale dans l'échange, l'opportunisme : « par opportunisme, j'entends une recherche d'intérêt personnel qui comporte la notion de tromperie ». Ce concept n'est pas sans rapprochement avec deux autres notions classiques des théories des contrats : la sélection adverse, qui recouvre toutes les situations dans lesquelles un individu informé traite avec un autre qui ne l'est pas, et le risque moral, qui apparaît dès qu'un agent n'est pas incité à tenir ses promesses parce que son comportement n'est pas observable par son partenaire.

L'opportunisme traduit le fait que, dans la poursuite d'intérêt personnel, un agent puisse être amené à cacher, dénaturer ou déguiser des informations, ou à transgresser les règles qui joueraient en sa défaveur. Williamson distingue l'opportunisme ex ante, qui traduit une volonté délibérée de tromper son partenaire et l'opportunisme ex post, qui se limite à profiter des espaces de flou laissés par le contrat pour adopter une attitude honnête, mais non équitable (appropriation d'une plus grande partie du profit, au détriment du cocontractant). Une des principales préoccupations des contractants sera de limiter ces différentes formes d'opportunisme.

· les caractéristiques de l'environnement : l'incertitude

L'environnement parce qu'il est complexe est radicalement incertain. Il est impossible de définir à l'avance toutes les occurrences possibles, non seulement parce que la rédaction de clauses contingentes peut représenter un coût dissuasif, mais plus fondamentalement car il est impossible de connaître l'évolution de l'ensemble des facteurs conditionnant l'avenir. Ce caractère d'incertitude ouvre la voie à l'incomplétude des contrats, propice au développement de l'opportunisme.

· les caractéristiques des transactions : fréquence et spécificité

La spécificité des actifs représente une dimension fondamentale, au sein de l'économie des coûts de transaction. Selon Williamson (1994), un actif physique ou humain est spécifique s'il ne peut être engagé que dans une transaction particulière : il est impossible de le réallouer à une autre transaction sans augmentation substantielle des coûts. Plus la spécificité des actifs mis en jeu dans une transaction est forte et plus les partenaires seront dépendants les uns des autres. Le risque d'opportunisme devient d'autant plus préjudiciable.

Le dernier déterminant est la fréquence des transactions. Elle peut justifier la mise en place de processus particuliers (des arrangements privés sortant du cadre légal général) qui seront rentabilisés sur le nombre des transactions. De plus, en convergence avec la théorie des jeux répétés (Saurin, 1992), un contexte de transactions fréquentes limite l'opportunisme, puisque l'abus de l'un des partenaires lui fait courir le risque de ne pas être reconduit à la transaction suivante.

· le choix des structures de gouvernance

La combinaison des facteurs énumérés fournit une typologie de situations face auxquelles Williamson préconise des modes d'organisation spécifiques, assurant dans chaque cas une limitation des coûts de transaction.

Plus précisément, il parle de « structures de gouvernance »44(*) qui sont « le cadre contractuel explicite ou implicite dans lequel se situe une transaction ». Les deux figures suivantes illustrent, dans un contexte incertain, les modèles de contractualisation qui doivent être associés à chaque situation.

* 44 En cohérence avec Michel Ghertan, traducteur des « Institutions de l'économie », l'anglicisme « gouvernance » est préféré aux termes français de « gestion », « régulation » ou « gouvernement » qui n'ont pas de sens équivalent.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld