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Les aspects socio-juridiques de la prise en charge des refugiés: cas des refugiés maliens

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par Saïdou KABORE
Ecole nationale d'administration et de magistrature - Administrateurs civils 2014
  

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Paragraphe II: Les limites à l'assistance

Les efforts en faveur des réfugiés ne peuvent être menés à terme sans des moyens financiers suffisants. Plus précisément, nous relevons qu'à l'augmentation du nombre de réfugiés correspond la baisse drastique des ressources financières. L'exécution des programmes d'assistance se heurte le plus souvent à une insuffisance des moyens mis en place pour venir en aide aux réfugiés. Lorsque l'argent manque, des programmes importants tels que l'éducation des enfants et les projets axés sur l'autosuffisance sont limités, voire supprimés. En effet la situation de lassitude progressive des donateurs, la crise malienne n'étant plus sous les feux des projecteurs, et l'ouverture de nouveaux théâtres d'opérations84(*) aggrave l'inconfort du sort des réfugiés. Il est plus difficile de collecter des fonds pour les populations réfugiées de longue date, qui sont souvent oubliées des médias, que pour les crises de réfugiés, qui retiennent instantanément l'attention de tous les médias. "Les réfugiés maliens sont en train d'être oubliés avec la prolifération des crises humanitaires ailleurs dans le monde", estime Monsieur Valentin TAPSOBA, Coordinateur régional du H.C.R. sur la crise au Mali, cité dans un communiqué conjoint du H.C.R.et du PAM transmis à l'AFP85(*) à Nouakchott. S'ajoutent à cela les difficultés liées au bouclage des financements dédiés à l'aide humanitaire86(*).

Il convient de relever que malgré la collaboration entre les acteurs humanitaires, il n'existe pas une véritable centralisation de l'aide. Cela pose un problème de capitalisation de l'aide en faveur des réfugiés. En ce qui concerne le manque de coordination, les conséquences peuvent être désastreuses. Certains organismes peuvent sous des intentions inavouées de nécessités humanitaires, mélanger leur action à des instigations politiques ou religieuses. Elles interviennent dans ce cas simplement à des fins de récupération des réfugiés.

L'une des contraintes également rencontrées, est la difficile maitrise du nombre des réfugiés avec leurs fréquents mouvements vers d'autres camps et vers certains villages hôtes. Ce que monsieur Amadou SANFO à nommer « phénomène pendulaire »87(*), pour caricaturer la pendule de l'horloge qui fait des vas et viens. En effet certains réfugiés vont même jusqu'à aller de l'autre côté de la frontière au Mali et revenir lorsqu'il y a des distributions de vivres ou autre.

Une autre limite de l'assistance aux réfugiés maliens est le problème lié à leurs habitudes alimentaires. Même si le PAM essaye de transcender le problème en donnant une partie de l'aide alimentaire en vivre et une partie cash, une difficulté demeure. En effet les réfugiés ont leur habitude alimentaire constituée essentiellement de viande, de lait et de thé. Cependant les vivres distribués par le PAM par exemple sont fait en fonction des standards internationaux et des disponibilités en stock obéissant à des contraintes « logistiques, bureaucratiques et hygiéniques ». Ce qui fait qu'on retrouve très souvent les vivres distribués aux réfugiés sur les marchés qui sont revendus par ses derniers pour acheter le lait, la viande et le thé.

Les réfugiés maliens sont installés pour la plupart dans des régions dont la situation n'était déjà pas reluisante. Régions sujette à des crises alimentaires à répétition, ou il y a insuffisance ou inexistence de certaines structures sanitaires, éducatives, hydrauliques, etc., les populations hôtes ont elles même besoin d'une assistance alimentaire. Ce qui n'est pas sans difficulté pour les actions en faveurs des réfugiés maliens. Les humanitaires essaient de résorber le problème en posant des actions ponctuelles dans les communautés hôtes mais cela constitue un problème qui demande des réflexions plus nourris.

Il découle de ce qui précède que le réfugié malien au Burkina Faso, en dépit de la précarité de sa situation n'est pas une personne solitaire. Il bénéficie d'un encadrement juridique interne et international à même d'alléger ses souffrances. Toutefois, cette batterie de mesures et d'institutions autour de laquelle s'articulent la protection comporte des limites, d'où la nécessité de dégager des perspectives pour l'amélioration du sort des réfugiés dans notre pays.

* 84 Les nouvelles crises humanitaires, plus médiatisées, comme en Syrie et en Centrafrique retiennent aujourd'hui beaucoup l'attention des donateurs que les vielles crises comme au Mali.

* 85 Agence France Presse.

* 86 Le HCR avait alors reçu 70% des fonds demandés (101 millions de dollars) et le PAM, 46% (26 millions de dollars). Pour 2014, les besoins pour assister les réfugiés et déplacés internes maliens sont estimés à 130 millions de dollars pour le HCR et 36 millions de dollars pour le PAM. Mais jusqu'au 4 mars 2014, le HCR n'avait reçu que 2,4 millions de dollars (soit moins de 2% du total) et le PAM, 4 millions de dollars (, soit un peu plus de 11% du total). Article transmis par l'Agence France Presse et publié par Jeune Afrique, Mali: les réfugiés ne doivent pas être oubliés, selon le HCR, http://www.jeuneafrique.com/actu/20140305T131018Z20140305T131009Z/, 01/04/2014, 11H24

* 87 Entretien réalisé avec monsieur SANFO Amadou

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