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Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : cas de la commune de Louga

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par Mbossé BADIANE
Ecole Supérieure dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée/UCAD - Médiateur Pédagogique 2015
  

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Chapitre II : Revue critique de la littérature

Si la dynamique associative a su susciter l'intérêt de chercheurs anthropologues en Italie et en France, le phénomène semble en revanche être passé inaperçu parmi les économistes ou chercheurs d'autres disciplines. La littérature consultée est restée muette sur les véritables facteurs d'impulsion de la migration et le rapport qu'elle a avec les organisations au niveau des territoires d'origines. En effet, il n'existe pas à notre connaissance d'études portant sur l'apport de la migration internationale sur la dynamique organisationnelle dans la commune de Louga. Néanmoins, les ouvrages ci-dessous indiqués offrent un apport précieux dans la connaissance de notre zone d'investigation et dans l'éclairage des questions soulevées par notre sujet d'étude.

Selon Me B G. (2014), la région de Louga totalise à elle seule les 3/4 des immigrés Sénégalais vivant à l'extérieur. Cette dernière est devenue aujourd'hui après Dakar (26,1%) la deuxième région où l'indice de pauvreté (26,8%) a connu une baisse4. Naguère classée en 1984 comme la moins urbanisée, avec le plus faible taux d'investissements et l'une des plus pauvres, figure en 2004 dans le peloton des régions mieux loties5. Mais quel est le facteur déterminant de cette renaissance ? N'est-il pas alors plus opportun de tirer les leçons alternatives offertes par la migration internationale ?

Ndiaye P I. (2007) souligne les particularités de la région de Louga qui est d'avoir une association regroupant tous ses émigrés repartis en Europe ou aux USA. Cette forme de regroupement s'inscrit dans une dynamique d'impulsion et de participation au développement du terroir d'origine. Ces associations interviennent pour la plupart dans le domaine social (l'entraide) à travers des actions de financement de projets à caractères sociaux. Cet ouvrage est plutôt un instrument de recherche sur les réalisations et actions faites par les associations de migrants dans le territoire d'origine et leur impact sur le développement local. Par ailleurs, l'analyse faite par l'auteur nous paraisse insuffisante.

D'ailleurs nous tentons d'approfondir l'analyse et nous nous posons la question à savoir si cette nouvelle force sociale qui se constitue en réalité sur la base de la proximité et de

4 Plan Sénégal émergent

5 Bara MBOUP, politiques de développement, migration internationale et équilibre villes-campagne dans le vieux bassin arachidier (région de Louga), thèse de doctorat 3e cycle, 2005 - 2006

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l'appartenance à un même terroir ne constitue-t-elle pas une logique d'intervention dans le cadre du mouvement associatif local ?

Les études réalisées par Me. Gueye S B., dans différentes régions du monde sur l'impact du développement local des migrations non définitives concluent que si l'émigration par les transferts migratoires (envois de fonds et transfert de compétence etc.) améliore les conditions de vie des familles des migrants, elle favorise rarement la mise en place d'une dynamique de développement des communautés et régions émettrices.

Dans son étude, l'auteur prend en exergue la région de Louga où il conclu qu'en dépit des transferts de fonds aussi important dans la région, ces immigrés sénégalais n'ont jamais réussi à mettre en place aucun projet permettant d'amorcer un quelconque développement local ou implanter des petites unités au service du développement de leur propre terroir. Tout ce que nous avons pu constater à travers l'enquête que nous avons mené sur le terrain, est plutôt le développement des ménages qui est au top, ainsi que des belles villas construisent par ses mêmes immigrés, sinon des petits investissements dans le secteur informel (Bana-Bana).

Pour ce qui est du développement des ménages nous ne pouvons nier leur importance. Cependant, l'auteur n'a pas pris en compte tous les aspects du développement local. Car si la façade urbaine à travers les constructions de belles villas ainsi que l'économie par le commerce connaissent une dynamique, on ne peut pas dès lors écarter le processus de développement local.

En outre cette étude au regard de la période étudiée, devrait tenir compte de l'évolution récente de la région de Louga qui aurait amorcé le développement local. Ce qui lui a permis de devenir la deuxième région où l'indice de pauvreté à fortement baissé (26,8%) après Dakar selon le rapport de diagnostic du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Ce constat contraste d'ailleurs avec ceux dressés par, MBOUP B. (2006) et BA. A (2012). Selon ce dernier, l'architecture de certains quartiers a complètement changé grâce aux réalisations des migrants au niveau de la région qui a véritablement subit un boom immobilier. En effet, les belles villas des émigrés dans certains quartiers ne peuvent passer inaperçues de même que la construction de certains projets sociaux surtout au niveau des villages environnants de la ville.

Selon MBOUP B. (2006), la migration internationale a favorisé une recomposition sociale avec l'émergence de nouveaux acteurs dont le rôle n'avait jamais été exercé par une composante sociale autochtone. Les migrants sont la seule catégorie sociale intervenant à titre

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volontaire dans le financement et l'équipement, dans des conditions compétitives du marché, des différents acteurs du développement local à savoir les agriculteurs, les commerçants et les artisans. Cette fonction d'assistance au développement qui a manqué depuis que l'Etat s'est mué de l'Etat Providence à l'Etat libéral vient d'être comblée par les émigrés. Ce qui augure d'une relance de la production et de la renaissance des territoires naguère en crise.

Les initiatives de ces nouveaux acteurs ont impulsé une dynamique de reconstruction des territoires et une relance de la production qui ont connu un dysfonctionnement à la suite de la crise arachidière dont il servait de cadre de développement. Pour l'auteur la reconstruction de ces territoires à différentes échelles locales, départementales et régionales passe par la reprise des fonctions respectives des villes et de la campagne. Cette opération s'appuie nécessairement sur une classe d'investisseurs locaux prêts à stimuler l'économie et susciter la résurgence des réseaux traditionnels d'échanges et des vieilles solidarités sociales. La limite de cette étude réside dans l'insuffisance et le dénombrement de la dynamique d'intégration des différents réseaux d'échanges.

MBOUP B. stimule qu'avec la migration internationale, l'artisanat se modernise aussi bien dans son équipement que dans sa structure. La modernisation, avec les équipements apportés et cédés à crédit par les émigrés, et la restructuration, avec l'évolution de simples ateliers en GTE, sont révélateurs des grands changements dont l'artisanat local est l'objet vis versa pour les autres secteurs. Selon l'auteur, la migration internationale a induit une nouvelle restructuration des secteurs traditionnels locaux. Ce qui va dans le même sens que notre objectif de recherche sauf que les réalisations et la contribution de ces dites associations dans l'émergence locale ne sont pas prises en compte par l'étude.

Pour GUENGAN J P. (2002) dans « Migrations internationales et développement : les nouveaux paradigmes », explique que « si l'on considère l'impact des migrations au niveau local et micro local, il est clair que les envois de fonds des émigrés permettent d'améliorer les revenus des parents restés sur place. Mais, ces envois peuvent aussi encourager l'abandon d'activités locales jugées insuffisamment rémunératrices, stimuler la consommation de produits importés, et constituer ainsi davantage un obstacle au développement des régions concernées. De même, les investissements des émigrés ou ceux de retour peuvent avoir des effets très différents selon qu'ils se font « au village » ou en ville, qu'ils concernent des investissements immobiliers de prestige ou spéculatifs, ou des investissements productifs dans l'agriculture, l'artisanat ou le commerce. Dans tous les cas de figures, l'impact de la migration

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et des flux financiers qui leur sont associés, marque pour le meilleur comme pour le pire les paysages, modifie les identités et les réseaux de solidarité traditionnelle, toutes choses qui ne sont pas neutres pour le développement.

Il faut avouer que l'auteur a passé en revu les aspects positifs et négatifs de la migration internationale. Cependant, la prise en compte de la dynamique organisationnelle reste à approfondir.

Assogba Y. (2002), dans son ouvrage intitulé « et si les africains de la diaspora étaient des acteurs du Développement de l'Afrique ? », estime que si l'Afrique exploitait les moyens financiers et humains de sa diaspora, elle pourrait trouver ses propres solutions à ses problèmes de développement et compenser ainsi l'amenuisement des ressources de l'aide publique qu'elle reçoit des pays du Nord et du commerce avec eux.

Il poursuit que pour sortir de la crise quasi-endémique qui semble la frapper, les dirigeants africains en premier doivent prendre conscience de ce fait et considérer l'apport de leur diaspora comme un aspect des alternatives, de l'aide extérieure au développement qui a endetté l'ensemble des pays du Tiers Monde. Dans cette perspective, des initiatives doivent être prises pour signer des accords de coopération dans ses domaines entre les pays africains et ceux du Nord. Pour leur part, les mouvements associatifs, les syndicats et les entreprises du tiers-secteur des pays hôtes du Nord peuvent former, des collectifs avec les organisations des diasporas africaines pour initier en partenariat des projets de développement local en Afrique et/ou dans les pays d'accueil. Certes le développement ne peut se faire sans l'implication des acteurs de proximité ce que nous avons bien apprécié dans sa conclusion.

Mais, en dehors de ces propositions qui sont toutes pertinentes, l'étude reste muette sur les rapports entre diasporas Africaines et Associations au niveau des pays d'origine.

Est-ce pour dire que le partenariat entre les diasporas Africains et Associations locales ne fait pas parti des leviers de développement ?

A en croire, Yatera S. et Olivier Le M., dans « Diaspora, développement et citoyenneté. Les migrants originaires du bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) », les migrants résidant en France se regroupent principalement sur une base identitaire : famille, village, zone historique. Ils se sont d'abord organisés dans les caisses villageoises qui étaient sous le contrôle des hiérarchies traditionnelles. Ce type de structure avait pour fonction d'entretenir la solidarité entre les immigrés et d'aider financièrement et économiquement les

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villages dont ils étaient issus. Cette période est marquée par le contrôle du projet migratoire par la société d'origine.

A partir de 1981, avec l'abrogation du décret de 1939 réglementant l'organisation des étrangers en France, nous assistâmes à un essor des associations de migrants maintenant régies par la loi 1901 (en Belgique, ASBL).

Cette évolution dans les méthodes d'organisation a permis aux associations de devenir réalité pour les partenaires (ONG, collectivités locales). Elle enclenche aussi un processus de transformation au sein de l'immigration, favorisant un transfert du pouvoir des notables plus âgés vers des migrants plus jeunes, sachant lire et écrire. Cette période marque aussi une étape importante dans la mesure où, désormais, les associations se construisent autour de l'idée de développement pour le village.

Cet article examine les évolutions des dynamiques organisationnelles des migrants originaires du Bassin du Fleuve Sénégal et leurs implications dans le co-développement et la citoyenneté. Passant de l'état traditionnelle, à une modernisation à travers la formalisation des dites associations. Toutefois, ils ont su démontré l'évolution des associations dans le temps, dans leur fonctionnement et dans les objectifs.

Ainsi, ces auteurs ont tenté de mettre en lumière les rôles, les statuts et les fonctions des associations de migrants. Ce bilan a révélé les initiatives socioéconomiques, culturelles et politiques auxquelles font face les personnes issues de l'émigration à travers les associations. Ce qui se traduit par une nouvelle forme du mouvement associatif.

L'approche des auteurs est d'une importance capitale pour notre étude. Ce changement tactique de la part des associations de migrants montre l'esprit d'ouverture et d'initiative des migrants. Comme nous le constatons les actions des personnes issues de l'immigration en faveur de leur pays d'origine sont multidimensionnelles. Elles montrent une grande diversité d'approches nourries de la richesse multiculturelle et révèlent que les migrations internationales apparaissent de plus en plus comme des facteurs d'enrichissement mutuel entre territoires. De ce fait, il apparaît de plus en plus que l'efficacité des dynamiques associatives des migrants qui ont comme territoire d'intervention la commune, la région voire un ensemble sous-régional dépend de la capacité des immigrés et de leurs partenaires à se positionner non plus sur des objectifs de solidarité mais sur des thématiques transversales et de développement. Ils expliquent que, au-delà des liens affectifs très forts avec le village, ce positionnement des immigrés est le produit d'un capital social et économique que leur

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procuraient leurs moyens financiers et leur capacité à mobiliser des acteurs du Nord pour la terroir d'origine.

Leur analyse nous a beaucoup inspirée dans notre recherche, car ils ont mis en exergue l'évolution des associations de migrants dans presque toutes les dimensions. Cependant, l'étude n'a pas mis en relief la dynamique des associations locales à coté de celle des migrants. Ce qui pourrait leur permettre d'apporter plus un éclairage sur la contribution de la migration internationale dans le mouvement associatif.

Cattacin S. et La Barba M. (2007) qui se sont intéressées sur le monde associatif des migrants considèrent que le développement de la vie associative des migrants depuis l'après-guerre en Europe occidentale reflète les changements sociaux et leurs conséquences sur le politique et l'économique. Si dans l'après-guerre, la logique organisationnelle était largement inspirée du modèle syndical, la quête identitaire s'imposait depuis les années 1970. La fin de la guerre froide et la globalisation économique ont ajouté à cette différenciation naissant entre associations communautaires syndicales et identitaires une complexité croissante tant du point de vue des origines des migrants que du point de vue des types de communautarisation. A travers cette étude, les auteurs différencient les moments historiques et les types d'associations qui se donnent comme territoire de réflexion l'Europe de l'Ouest depuis 1945. L'accent est mis sur les circonstances des pays d'accueil comme facteur d'impulsion de la dynamique associative des émigrés.

Ainsi, l'analyse aboutit à l'idée que cette dynamique produit des ressources sociétales.

Toutefois, les auteurs se limitent aux facteurs politiques et aux histoires comme pouvant constituer la source de la dynamique organisationnelle des immigrés alors que d'autres facteurs comme les exigences du co-développement, la motivation et ou capacité à attirer les financements des bailleurs ou subventions politiques, le maintien de liens avec leurs « communautés » d'origine et la réalisation de projets collectifs peuvent constituer des incitations au processus de création d'un tissu associatif relativement dense. En sus, la dimension territoriale demeure une limite et l'espace d'analyse ne permet cependant pas de comprendre les ressorts de la dynamique associative surtout dans le pays d'origine.

C'est dans cette même lancée que Bernard C. et al dans « Migration et Structuration associative » précisent que ces processus de structuration associative, cette floraison d'initiatives attestent, au-delà de leurs ambigüités et de leur diversité, une volonté d'adaptation plus active, une dynamique d'innovation technique et organisationnelle. Créer

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des infrastructures, apprend à analyser des situations, à organiser, à programmer, à gérer. Cela apprend aussi aux leaders à négocier avec les administrations, les sociétés d'intervention et les nombreuses ONG qui « déferlent sur la vallée » et leur permet de constituer des réseaux de connaissances, de compétences techniques ou de capacités de financement.

En effet, cette étude nous sert de point d'appui dans notre recherche, car elle montre les différents contextes de constitution des associations de migrants ; même si tous les facteurs et également les liens n'y sont pas assez élucidés

Pour ainsi dire que le phénomène de la structuration associative est spécifique selon les localités.

Maro M. (2007) «Les associations sénégalaises en France à l'épreuve du Co développement », précisément dans la troisième partie de son mémoire : L'engagement associatif et développement local : l'exemple de l'Association solidarité Entraide en France, affirme que l'émigration a aussi été à l'origine de toute une dynamique associative aussi bien au niveau des villages, qu'au niveau des pays d'accueil oeuvrant pour le développement de leur localité d'origine.

A ce titre, elles se présentent comme de véritables acteurs ou même vecteurs du développement local dans leurs zones géographiquement définies (communauté rurale de Bambaly). Cependant, selon son analyse, Maro considère le concept de dynamique en termes de prolifération des organisations seulement d'émigrés.

Ainsi, son étude est limitée par le fait que son champ d'action est différent de celui de notre recherche. Même si la dynamique associative des migrants y est manifeste, celle des résidants notamment les associations en rapport avec la migration internationale y reste le parent pauvre. Elle est ainsi limitée par son caractère trop centré sur les migrants et n'analysant pas l'apport ou l'effet que cette dynamique pourrait avoir sur le territoire d'origine mais également les différentes interactions qui peuvent exister entre les deux dynamiques.

Dans son mémoire, « Analyse des transformations engendrées par l'émigration dans le département de Louga », l'auteur affirme qu'à l'heure actuelle, il demeure difficile de parler de développement local à Louga sans tenir compte des actions de ses émigrés. Ainsi, à travers des associations fondées sur les liens d'origine, ils investissent dans des domaines productifs pour une meilleure participation au développement socio-économique même si la crise financière mondiale les a fortement touchés.

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De plus, ils créent des associations leur permettant de participer à la réalisation de projets locaux comme la construction de centres de santé, de salles de classes, d'édifices religieux contribuant au développement socio-économique de Louga.

Eu égard à son analyse l'auteur a passé en revue, les impacts socioéconomiques (l'accroissement et l'urbanisation rapide de la zone et l'acquisition de biens matériels (véhicules, matériels électroménagers...) de la migration internationale dans la ville de Louga. L'intérêt que revêt cette étude réside dans la prise en compte par l'auteur de l'impact social; économique, spatial de la migration dans la région de Louga. Toutefois, il limite le développement local seulement aux considérables dynamiques urbaine, sociale et économique engendrées par les émigrés. Néanmoins, l'idée de partenariat considéré comme une caractéristique fondamentale et une condition inhérente du développement local et l'implication des autres associations locales pour parler réellement de développement a été négligé tout au long de l'étude.

Selon Fibbi et Meyer (2002) lorsqu'on rapproche les vicissitudes de ces expériences diasporiques récentes de celles visibles sur la longue durée, notamment concernant la diaspora juive (Denjean, 2002; Mello, 2002), on constate une similitude évidente dans le caractère évolutif, changeant, dynamique, et dans la plasticité sociale et spatiale. Les implantations, les formes et les contenus sociaux, l'identité, les rapports à l'altérité, se modifient, disparaissent, resurgissent ailleurs. Les diasporas activistes apparaissent évanescentes et fragiles, mais également vivaces dans leur versatilité grâce à leur configuration ubiquitaire, à l'instar de celles qui les ont précédées. S'il leur reste à passer l'épreuve du temps, l'époque actuelle semble néanmoins plutôt renforcer leur consistance que l'affaiblir.

Ainsi, les auteurs analysent la dynamique diasporique en terme de dichotomie (moderne par opposition au traditionnel). Ce qui est très bénéfique à notre recherche. Toutefois, il a été trop spécifique et restreint car se confine à la dynamique diasporique.

L'enjeu de cette dynamique dans le pays de départ est un phénomène important, qu'ils ont sous-estimé et pas pris en compte dans leur étude. Par conséquent, pour apprécier le potentiel et définir la dynamique, c'est le niveau d'évolution et ou de développement des organisations, leur niveau de structuration, leur statut, la coopération et le rôle des associations qui doivent être pris en considération tous ensemble dans le pays de départ comme dans le pays d'origine. L'appréciation de cet effet sur le développement des communautés d'origines est une

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thématique à débattre par l'opinion publique. Ce que nous essayerons de voir à travers cette étude.

COLARDELLE C D. (2009) analyse la dynamique organisationnelle en temps de crise, souligne que, les organisations locales émergent en fonction des contraintes. Pour elle, si les contraintes dépassent un seuil donné, qui correspond à l'acceptabilité individuelle ou collective du risque, alors une couche d'organisation locale émerge. Ce niveau d'émergence est constaté au niveau local particulièrement lorsque les échanges entre acteurs locaux et départementaux s'affaiblissent

Cependant, cette étude élucide les possibilités d'émergence des organisations surtout en l'absence d'Etat. Mais, est ce seulement la crise et ou les contraintes qui peuvent être à l'origine de l'émergence des organisations surtout en période de « Moins d'Etat, mieux d'Etat » ?

Eu égard à cette question, nous concluons que l'auteur à été trop stricte quant aux possibilités d'émergence des organisations locales. Ce que nous essayons de voir à travers notre étude dans une zone à forte pression migratoire.

Il apparaît donc impossible en l'état actuel des connaissances d'arriver à un corps de conclusions cohérent sur les avantages et les inconvénients des migrations internationales par rapport au processus de développement.

De toute manière, ces études ne font que révéler la partie visible de l'iceberg ; et l'apport de la migration en l'occurrence la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale reste méconnu. Ceci fait leur limite.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984