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Relation inflation-chômage: une vérification empirique de la courbe de Phillips en RDC de 1990 à  2011

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par Junior NDUAYA MATUNGA
Université de Kinshasa - ECONOMIE MATHEMATIQUE 2013
  

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CHAPITRE II:

Analyse économétrique de la relation inflation-chômage en RDC

Ce chapitre, au-delà des considérations théoriques, se propose d'analyser économétriquement la relation inflation et chômage (par le modèle de la courbe de Phillips) en vue de déceler la pertinence des différentes mesures de politique économique sur l'activité économique réelle. Il montre implicitement un fait majeur, toute politique économique doit être jugée en fonction de son efficacité à influer sur l'activité économique réelle (dans un sens cyclique ou contra cyclique de ses effets)21(*).

Ce chapitre comprend deux sections et s'articule de la manière suivante : dans une première section, nous analysons l'évolution des variables d'étude, nous nous livrons à l'analyse de la dynamique du cadre macroéconomique de la RD. Congo en vue d'identifier l'origine, la pertinence et la prépondérance de différents chocs qui ont affecté l'économie. Ce sera également l'occasion d'apprécier, avant son approfondissement dans la prochaine section, les performances des politiques économiques mises en oeuvre. La deuxième section porte sur le teste économétrique de l'efficacité de la politique économique. Cet exercice sera rendu possible par l'estimation économétrique de la relation inflation-chômage à travers un modèle à correction d'erreur.

II.1- EVOLUTION DES VARIABLES DE L'ÉTUDE

II.1.1- INFLATION

L'inflation est le principal indicateur qui mesure l'orientation de la politique monétaire, qui peut être soit expansionniste soit restrictive, selon que l'on se trouve dans une situation d'expansion ou de récession économique.

Toutefois, il faut la considérer avec prudence. « Etant donné qu'elle représente les effets de la politique monétaire sur la demande globale, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle constitue un bon indicateur de l'impact des mesures monétaire sur les autres variables de la politique à prendre en compte (taux de croissance, taux de chômage, orientation de la politique monétaire, etc.) ». Ceci est vrai dans la mesure où dans certaines situations (cas particulier des pays en développement), une inflation élevée est supposée signifier que les décideurs ne s'acquittent pas correctement de leur rôle. Dans ce cas, l'inflation n'est pas considérée pour sa valeur en tant que telle, elle sert plutôt d'indicateur des mauvaises performances économiques de décideurs.

L'analyse de l'évolution de l'inflation de sous la période d'étude est menée en deux sous-périodes (la sous-période 1990-2001 et la sous période 2001-2011).

1.- La sous-période 1990-2000: cette sous-période fut caractérisée par l'instabilité tant politique qu'économique. En effet, sur le plan politique la démocratisation de 1990 n'a pas eu des fruits escomptés au niveau de la stabilité des institutions. La guerre de « libération » de 1997 et celle d'agression de 1998 ont contribué à la destruction du tissu économique et ont provoqué ainsi un profond recul de la production nationale, un large déplacement de la population entamant ainsi le capital social existant. Sur le plan économique, la rupture avec les bailleurs multilatéraux et bilatéraux a empêché l'accès du pays au marché financier international. Le maniement de la politique budgétaire n'a pas suivi ces considérations financières. Ainsi, le déficit public a été comblé par le financement monétaire. Ce qui a accru la masse monétaire provoquant ainsi l'inflation. A son tour, cette dernière a provoqué la décroissance économique et le chômage des facteurs de production. Ainsi en moyenne, les déficits budgétaires se sont élevés à 10,89% du PIB. Ces déficits ont été financés par le système bancaire. En moyenne annuelle, les avances de la BCC se sont élevées à 230,03% accroissant la masse monétaire de 8,88% annuellement, ce qui a entretenu un taux moyen d'inflation de 2105,572% et un taux de croissance économique moyen de -4,34%.

2.- La sous période 2001-2011 : Le changement politique de 2001, avec l'avènement de Joseph Kabila à la présidence de la R.D Congo, a marqué un tournant positif pour l'économie congolaise. Les premières mesures arrêtées sur le plan économique ont consisté en la libération des prix et des taux de change et la reprise des relations économiques internationales22(*). Ceci a permis au pays d'exécuter, avec l'assistance du FMI, le Programme Intérimaire Renforce (PIR) et le Programme Economique du Gouvernement (PEG). Ces programmes avaient pour objectifs : (i) de casser l'hyperinflation ; (ii) de libéraliser l'économie ; (iii) d'établir un environnement plus favorable à la croissance du secteur privé et de poser les bases de la reconstruction de l'économie nationale. C'est ainsi qu'à la suite de la mise en oeuvre du programme économique du gouvernement (PEG en sigle), ainsi que du programme intérimaire renforcé (PIR), la RDC a appliqué des mesures de stabilisation basées essentiellement sur la maîtrise de la croissance de la masse monétaire, la réduction du déficit public, le renforcement des capacités des pouvoirs publics dans la gestion des dépenses, avec comme corolaire directe, l'arrêt de la spirale de l'hyperinflation en 2001. En 2005 déjà, le taux d'inflation s'est ramené à 21,3%, le pays a retrouvé une croissance économique positive avec un taux de 7,8% à la fin de la même année, le taux de croissance de la masse monétaire en baisse se fixait à 24,2%. La situation des finances publiques a également été encourageante : les recettes sont passées de 6,2% du PIB en 2001 à 12,3% fin 2006. Sur la même période, les dépenses ont augmenté de 7,9% à 16,1% du PIB, impliquant un déficit global de 0,7% du PIB en 2005.

Dans l'ensemble, sous cette période, l'inflation a évolué à un taux de 29,88% en moyenne annuelle.

L'évolution du taux d'inflation est présentée dans le graphique II.1.

Source : auteurs sur base des données de la BCC

La lecture de ce graphique renseigne fait ressortir deux observations. Premièrement, l'inflation a demeuré l'un des plus épineux problèmes macroéconomique et a constitué un élément nocif à l'activité économique. Les épisodes d'hyperinflation se sont à chaque accompagné d'une dégradation généralisée de l'activité macroéconomique. Deuxièmement, l'inflation trouve son origine dans les caractéristiques structurelles de l'économique de la RDC : l'extraversion accrue de l'économie, le caractère peu diversifié de l'économie, la faiblesse de la production nationale, le dysfonctionnement structurel des marchés lié aux entraves aux lois de marché et aux interventions de l'Etat etc.

* 21 En se référant notamment aux objectifs de la politique économique défini par Musgrave

* 22 Mukoko S. (2003), « Les politiques économiques en RDC : leçons des trois dernières décennies », in notes de Conjoncture, Kinshasa, nouvelle série, vol.1, n°1, octobre.

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