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Relation inflation-chômage: une vérification empirique de la courbe de Phillips en RDC de 1990 à  2011

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par Junior NDUAYA MATUNGA
Université de Kinshasa - ECONOMIE MATHEMATIQUE 2013
  

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I.3-RÉSULTATS DE RÉCENTES ÉTUDES

Après une période de grand succès dans le choix de politique économique lors de son apparition, la courbe de Phillips a progressivement été délaissée par les économistes à partir des années 70. Le consensus sur l'absence d'arbitrage inflation/chômage à long terme a eu pour conséquence une réorientation des politiques économiques. A partir du moment où les politiques de relance par la demande sont impuissantes, seules des politiques structurelles sont à même d'influencer le chômage.

Mais, elle a suscité un regain d'intérêt depuis le milieu des années 90, en lien avec les avancées empiriques. Les modèles structurels de type VAR ont montré que l'inflation et le PIB répondent à des chocs monétaires, les ajustements étant graduels, ce dont les modèles à prix flexibles et anticipations rationnelles ne peuvent rendre compte (Arestoff F. et al, 2010).

Les travaux phares sur la courbe de Phillips sont ceux de R. Solow et P. Samuelson (1960) dans la cadre de mesure de l'arbitrage inflation-chômage pour les Etats Unis. Friedman (1968), dans l'optique de la politique monétaire, trouve que la courbe de Phillips semble fournir un moyen d'agir sur une variable réelle (chômage) à partir d'une variable de politique économique (l'inflation) à court terme.

Sur ces bases, beaucoup d'autres chercheurs se sont illustrés dans l'analyse de la courbe de Phillips telle que défini par M. Friedman (1968). Jeffrey Sachs (1985) a constaté la désinflation aux Etats-Unis au début des années 1980 où l'inflation passait de en 1980 à 3,2% seulement en 1984 s'est accompagnée d'un cumul d'écart au taux de chômage naturel de 10,8%, soit un ratio de sacrifice de 1,5. Ce qui signifie qu'en moyenne sur la période de désinflation, 1% de déflation supplémentaire s'accompagnait d'une hausse du taux de chômage de 1,5%.

John Taylor (1993) se proposait d'identifier les raisons pour lesquelles la FED18(*)augmentait ou baissait ses taux. Il y explique la politique monétaire menée par la FED en montrant que la banque centrale définit une cible pour l'inflation qu'elle tente d'atteindre. Pour déterminer le taux d'intérêt, elle prend en compte l'existence d'un arbitrage entre inflation et chômage.

Christophe Raoul Besso (2010) étudie les effets de l'inflation au Cameroun avec comme hypothèse que l'inflation a un effet négatif sur le chômage au Cameroun. D'après les résultats des estimations, les erreurs d'anticipation influencent négativement l'évolution du taux de chômage au Cameroun de telle manière que, l'accroissement du taux d'inflation entraine la baisse du taux de chômage. Cette relation négative entre l'inflation et le chômage est ainsi trouvée au Cameroun comme dans les travaux de Phillips (1958).

Une récente étude de Turner (1995) réexamine la relation entre la production et l'inflation dans les pays du Groupe des Sept19(*). L'étude utilise des courbes de forme différente d'un pays à l'autre. L'auteur constate que, dans trois de ces pays (les États-Unis, le Japon et le Canada), la pente de la courbe de Phillips à court terme semble s'accentuer à mesure que la production effective s'accroît par rapport à la production potentielle.

D'autres travaux ont porté sur la forme fonctionnelle de la pente de cette courbe. Les résultats de Fauvel, Guay et Paquet (2002) ont trouvé la présence de non linéarité. Ils suggèrent que c'est essentiellement les variables d'inflation retardées qui expliquent cette non linéarité. L'étude de Brainard et Perry (2000) confirme une forte instabilité du coefficient associé aux attentes inflationnistes et une relative stabilité du coefficient lié au taux de chômage. La non linéarité dans la dynamique de l'inflation peut refléter des changements dans le régime des attentes inflationnistes sous-jacentes.

Antoine Kaletsky (2010), éditorialiste au Times, montre, par un graphique de la courbe de Phillips pour le Royaume-Uni de 1971 à 2009, que cette courbe est devenue horizontale depuis 1992 : le taux de chômage a connu de très fortes variations indépendamment du taux d'inflation qui est resté significativement bas. L'explication essentielle tient, semble-t-il, à la profonde mutation de l'économie contemporaine. On est en effet aujourd'hui dans une économie mondialisée et financiarisée : le niveau des prix est de plus en plus fonction de l'inflation -ou désinflation- importée et de l'évolution mondiale des actifs spéculatifs comme l'immobilier, les titres et les matières premières. Autant de facteurs qui ne sont pas en relation avec le taux de chômage de tel ou tel autre pays.

Million (2004) discute de l'instabilité de courbe de la Phillips aux Etats-Unis en utilisant un modèle représentatif à changement de régime. Il trouve que la courbe de Phillips est instable, à cause de la volatilité de l'inflation.

Dans des travaux antérieurs, Chadha, Masson et Meredith (1992) se penchent également sur la forme revêtue par la courbe de Phillips dans les pays du Groupe des Sept. Ils mettent en évidence certains indices de non-linéarité, mais ceux-ci ne sont pas très solides.

Les résultats d'autres chercheurs militent encore moins nettement en faveur d'une relation non linéaire. Par exemple, les études de Braun (1984) et de Gordon (1994) ne détectent aucun signe de non-linéarité pour les États-Unis, et une étude effectuée par Cozier et Wilkinson (1991) arrive elle aussi à la conclusion que la courbe de Phillips à court terme est linéaire dans le cas du Canada.

Stock et Watson (1999) comparent différents modèles de prévision de l'inflation pour les États-Unis et montrent que le meilleur modèle est une courbe de Phillips « généralisée » qui relie20(*) l'inflation au taux d'utilisation des capacités de production. En dépit de l'enrichissement de la courbe de Phillips par la prise en compte d'un grand nombre de variables supplémentaires, les équations de Phillips empiriques demeurent relativement instables quant à leur performance prédictive.

Les recherches empiriques réalisées arrivent à montrer que la courbe est valide dans le débat sur la politique économique. Elle pourrait ainsi constituer une référence pour la conduite de la politique économique de manière optimale.

* 18 Banque Fédérale américaine qui fait office de banque centrale aux Etats-Unis.

* 19 Les pays du G-7, qui sont : États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada.

* 20 De la même façon, la NKPC se distingue du modèle de surprise d'inflation dû à Lucas, parfois appelé courbe de Phillips des néo-classiques, dans laquelle seule l'inflation non anticipée a un effet sur le niveau de production.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille