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Inventaire de la faune sauvage sur les transects permanents en périphérie nord-est et dans le parc national de Boumba-Bek, sud-est Cameroun

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par Daniel DJEKDA
Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur des eaux et forêts, Master professionnel  2014
  

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3.1.4.2 Populations migrantes

Aux populations natives, s'ajoutent progressivement de nombreux immigrants aux origines et aux modes d'établissement très divers. On peut en distinguer plusieurs grandes catégories :

La population allogène, travaillant pour les sociétés d'exploitation forestière. Elle vit dans les agglomérations de type urbain (villes-usines) situés à proximité des usines de transformation du bois (Lokomo, Masséa, Ngolla 35 et Sengbot). Les régions d'émigration sont très diverses. Le cercle des cadres des différentes sociétés forestières est en majorité constitué par des expatriés (européens et asiatiques) et des Camerounais recrutés parmi la population des grandes villes. En raison de la sous-scolarisation de la région, les responsables des sociétés forestières constituent également leurs équipes d'ouvriers spécialisés en déplaçant des individus d'autres régions du Cameroun.

Les marchands musulmans appelés couramment « Haoussas » ou « Bamouns ». Ils sont originaires du Grand-Nord, de la province de l'Ouest, des pays voisins et même de la sous-région d'Afrique de l'Ouest. Installés comme distributeurs des produits manufacturés et de la viande de boeuf en milieu urbain, certains n'hésitent pas à s'investir dans le négoce plus lucratif du trafic des matières précieuses (ivoire, or, diamant, etc.). Ils sont présents dans une diversité de lieux incluant les centres urbains (chef-lieux d'unités administratives et villes-usines).

Les pêcheurs artisanaux, installés sur les bords des grandes rivières (Boumba, Bek, Ngoko) et le long du fleuve Sangha, souvent originaires de la sous-région d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mali).

Les exploitants illégaux des produits fauniques (gibier, trophées, perroquets vivants, etc.). Les populations autochtones les désignent comme étant les « vrais braconniers », certainement en raison de leur établissement en forêt profonde qui tranche avec leur origine urbaine. Leurs activités profitent des pistes et des chantiers forestiers ouverts par les sociétés forestières.

Les exploitants miniers artisanaux (or, diamant, etc.). Ils viennent essentiellement des pays voisins (RCA, Congo). Quelques-uns sont associés à des Camerounais qui disposent de permis d'exploitation en règle, établis par les services locaux du Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Énergie (MINMEE). Cependant la plupart des artisans miniers mènent leurs activités illégalement.

3.1.4.3 Répartition spatiale

Les villages riverains du PNBB s'égrènent le long des routes Yokadouma-Moloundou-Ndongo sur un tronçon d'environ 180 km compris entre les lieux dits Carrefour-Sengbot au Nord et entre l'axe Moloundou-Ndongo plus au Sud d'une part et entre les lieux dits Carrefour-Sengbot au Nord et le village Maléa ancien au Sud-Ouest sur environ 50 km. Ces localités comptent l'essentiel des populations natives de Boumba-Bek. La ville de Moloundou et les sites forestiers industriels de Sengbot, Masséa, Ngolla 35 et Lokomo rassemblent le gros des populations allogènes.

En raison du relatif éloignement (40 km en moyenne) des principaux centres urbains de la région (Yokadouma, Moloundou, Libongo, Kika) du site de Boumba-Bek, on peut considérer que les populations riveraines sont presque entièrement rurales. Le niveau d'hétérogénéité y est très faible. Les seuls habitants non autochtones des villages sont quelques fonctionnaires, des commerçants et des « vrais braconniers ». Sans qu'il ne soit possible d'indiquer avec précision les effectifs de ces populations, on peut, sur la base des données du recensement préliminaire effectué par le PROFORNAT/GTZ (Zouya-Mimbang, 1998) et les estimations des autorités locales, estimer que les populations Baka représentent environ 50 à 55% de la population autochtone. Cependant, une étude faite par Madzou (2003) sur l'état des tendances démographiques de tous les 14 villages et deux campements forestiers périphériques au Nord du PNBB indique une population estimée à 7239 habitants dont 50,15% d'hommes contre 49,84% de femmes. Cette population du Nord du PNBB est globalement jeune, moins scolarisée et quasi-analphabète.

Les densités de population calculées pour les arrondissements de Yokadouma et de Moloundou dans le département de la Boumba-et-Ngoko, à partir des données fournies par les services de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DSCN), s'élevaient en 1997 à 6,4 hab./km2 pour l'arrondissement de Yokadouma contre 2,1 hab./km2 pour l'arrondissement de Moloundou. Ces densités sont à prendre avec beaucoup de précautions pour deux raisons : Premièrement, si on fait foi aux analyses de AIDEnvironment (1998), les effectifs totaux de la population seraient sous-estimés à cause de la méthode utilisée par la DSCN pour évaluer annuellement la croissance naturelle de la population et des migrations ; Deuxièmement, si on considère que la population urbaine du département de la Boumba-et-Ngoko était estimée à environ 40% de l'effectif total en 1998 (AIDEnvironment, 1998), ces densités seraient surévaluées pour la périphérie immédiate de Boumba-Bek où les populations sont essentiellement rurales.

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