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Les instruments du Copax face au enjeux sécuritaires en Afrique centrale

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par Cyr Revelli MBA ABESSOLO
Université Omar Bongo - Master recherche en Géographie 2014
  

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II.2. La prolifération des armes légères et de petits calibres

Déchirée depuis longtemps par des conflits armés meurtriers, mettant face à face les forces irrégulières (bandes armées, milices, mouvements rebelles...) et les forces gouvernementales, l'Afrique Centrale est devenue le terrain de prédilection des trafiquants d'armes. L'estimation porte aujourd'hui à plus de 875 millions54(*) le nombre d'armes légères en circulation dans le monde, et de 8 à 10 millions d'armes s'ajoutent à cet arsenal chaque année. Ce qui veut dire que d'ici 2015, 869 millions à 975 millions d'armes légères seront en circulation à travers la planète. Environ 5 à 6% de cet arsenal dangereux se retrouveraient en Afrique Centrale55(*) et alimente les conflits armés tout en aggravant l'insécurité. Cette situation alarmiste est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs, allant de la production incontrôlée de ces armes jusqu'à leur exportation ou leur importation excessives en passant par la corruption d'Etat. Tous ces facteurs amènent à l'étude du phénomène de la circulation illicite des ALPC dans la sous-région.

On pourrait penser que les flux d'armes à feu viendraient en tête des trafics clandestins ayant une incidence sur les conflits. Bien que le génocide au Rwanda ait montré que des violences à grande échelle peuvent être perpétrées sans armes sophistiquées, la prolifération d'armes à feu est sans aucun doute à l'origine d'une augmentation du nombre de morts. Par ailleurs, sans armes ni munitions, les groupes armés seraient rapidement débordés par les forces nationales. Il semblerait toutefois que les groupes armés n'aient pas besoin de faire appel à des trafiquants internationaux pour se procurer des armes. Au fil des années, la région a été submergée par les armes à feu, et il en reste encore de nombreux stocks aujourd'hui. En 2005 déjà, les chefs de groupes armés indiquaient qu'ils n'avaient pas besoin d'acheter des armes, car les stocks laissés dans la région suite aux différentes guerres étaient bien suffisants56(*). Les munitions ont une durée de vie déterminée, mais un AK-47 bien entretenu peut servir indéfiniment, comme le dira Antonio Maria Costa Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) « Le problème des armes légères c'est qu'elles sont durables, a-t-il ajouté, rendant encore plus complexe la régulation du trafic. Le stock d'armes accumulé par l'ex Union Soviétique a alimenté au début des années 1990 presque tous les conflits, particulièrement en Afrique, de A à Z, de l'Angola au Zimbabwe »57(*)

. D'après une récente enquête réalisée auprès de 10 000 ménages dans cinq zones différentes de l'est de la RDC, jusqu'à 300 000 armes légères seraient encore entre les mains de civils.58(*) De plus, dans d'autres régions d'Afrique, les rebelles et les malfaiteurs se procurent souvent leurs armes et leurs munitions auprès de ceux-là mêmes qui sont censés les combattre : les militaires et les forces de police59(*). Cela peut parfois s'expliquer par la sympathie de ces derniers à l'égard de la cause des rebelles, ou encore parce que les obligations personnelles prennent le pas sur les responsabilités professionnelles60(*). Dans certains cas, les armes peuvent être mises à disposition par des autorités ou des mouvements politiques de pays voisins qui soutiennent leur propre ethnie au-delà des frontières ou se servent des groupes rebelles pour fragiliser les régimes qui ne sont pas à leur goût. Dans d'autres cas, les armes sont simplement vendues ou louées par des membres des forces de sécurité qui, faute de salaire, cherchent d'autres moyens de payer leurs factures. Si rien d'autre ne marche, les armes sont volées dans des stocks militaires ou lors de raids61(*). En Afrique centrale, « la demande locale continue d'être importante, spécifiquement de la part de milices ou groupes rebelles », a expliqué Mme Migiro. « Les faibles capacités nationales et régionales, la porosité des frontières et la propagation des conflits dans la région entravent la régulation efficace des armes légères »,62(*) a-t-elle souligné.

* 54 Selon la rapport 2007 sur le armes légères émanant du Graduate Institute Studies de Genève ; il y a 5 ans, ce même rapport répertoriait 640 millions d'armes dans le monde.

* 55 Ibid.

* 56 Rapport du Groupe d'experts présenté en application de la Résolution 1552 (2004) (publication des Nations Unies, 25 janvier 2005, S/2005/30), para.137.

* 57 ANONYME, Le trafic d'armes continue d'aggraver l'instabilité en Afrique centrale, http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21501#.RFVqk5hK0Zc, consulté le 27 août 2013.

* 58 Zeebroek, X., W. Paes, G. Berghezan et L. Guesnet, Étude sur la prolifération des armes légères en République démocratique du Congo. Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, et Bonn International Center for Conversion, avril 2010.

* 59 Les FDLR, les FRF et les autres groupes Maï-Maï ont tous reçu des armes d l'armée congolaise. Voir le Rapport final du Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo, S/2009/603, Annexe 14.

* 60 Le Groupe d'experts a par exemple découvert que le Maï-Maï Sheka avait obtenu des armes par les militaires, en faisant jouer les connexions familiales. Voir le Rapport final du Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo, S/2010/596. p. 37. Op cit

* 61 Ibid.

* 62 Voir le site http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21501#.RFVqk5hK0Zc. Loc. cit.

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