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Les instruments du Copax face au enjeux sécuritaires en Afrique centrale

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par Cyr Revelli MBA ABESSOLO
Université Omar Bongo - Master recherche en Géographie 2014
  

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III. Les moyens de mise en oeuvre du COPAX à l'épreuve des faits

Depuis leur mise en place, les instruments du COPAX fonctionnent à demi-teinte. Nous postulons un décollage par rapport à la réalité.

III.1. Le MARAC, un système d'alerte rapide en difficulté opérationnelle

Crée en 2000 par les chefs d'Etat et de gouvernements de la CEEAC, la mise en oeuvre du MARAC a débuté courant 2007 et se poursuit en vue d'une opérationnalisation totale en 2015.

III.1.1.1. Le MARAC et la surveillance de la sous-région : inadéquation entre les textes et la réalité sur le plan structurel

Si l'on se réfère aux textes, d'abord à celui relatif au Conseil de paix et de sécurité (COPAX), dans son article 22, le MARAC est composé d' un centre d'observation et de surveillance chargé d'alimenter une banque de données sur l'Afrique centrale, des zones d'observation et de surveillance de la sous-région106(*). Dans son règlement intérieur, l'article 2, prévoit un bureau chargé de la veille permanente et de la collecte des informations, un bureau chargé de l'analyse et de l'évaluation de l'information, un bureau chargé de la banque des données, et des bureaux nationaux.107(*) Seulement, treize ans après sa création cet ensemble de structures prévues ne sont toujours pas mises en place. Le centre d'observation et de surveillance n'est pas encore opérationnel ; seul le bureau d'observation et de collecte des informations est en activité. Les zones d'observations et de surveillance qui ont été prévues dans les textes ne sont pas encore délimitées. Selon le Chef du Bureau d'analyse et de l'évaluation du MARAC, il y a des zones ciblées de manière provisoire à cause de la récurrence des conflits et la présence d'une forte criminalité. C'est notamment : l'Est de la RDC, le triangle transfrontalier, Cameroun, Tchad et RCA108(*). Le MARAC dispose des correspondants décentralisés dans chaque pays (3 par pays, seule la RDC a 4 correspondants en raison de la superficie trop vaste du territoire). Cette situation n'est qu'une préfiguration des bureaux de nationaux qui sont prévus dans les textes109(*). Un des correspondants décentralisés est choisi par le gouvernement et le reste est désigné parmi les membres de la société civile. Comme nous le montre la carte ci-dessous :

Carte 3 : Répartition des Correspondants décentralisés au sein de la CEEAC

Dans la collecte des données, la salle de veille (voir figure ci-dessous) devait assurer une surveillance permanente de la sous-région en collectant à chaque heure des informations issues tout d'abord des rapports envoyés par les correspondants décentralisés (CD) qui sont au nombre de trente un , soit soixante deux rapports par semaine, puis des autres sources ouvertes (presse audio-visuelle et écrite, internet), et enfin des informations issues des réseaux informels c'est-à-dire des informateurs anonymes se trouvant dans toutes les sphères de la société.

Figure 5 : Configuration de la salle de veille

Source : MARAC/Réalisation : Cyr Revelli MBA ABESSOLO, Dpt de Géographie-MR GPMC-2013

Les informations ainsi collectées sont transmises au bureau d'analyse et évaluation (voir figure 6) qui les traite puis élabore des produits relatifs à la paix et la gestion des conflits qui sont assortis des recommandations.

Figure 6: Configuration du bureau analyse et évaluation

Source : MARAC/Réalisation : Cyr Revelli MBA ABESSOLO, Dpt de Géographie-MR GPMC-2013

Les produits relatifs à la paix et à la sécurité sont destinés soit aux instances sous-régionales ou qui font l'objet d'une large publication (voir tableau 5). Ils sont de natures différentes, leur périodicité et les destinataires varient d'un produit à un autre. Le tableau 5 nous présente de manière plus claire les différents produits, leur périodicité et leur destinataire.

Tableau 5 : Produits du MARAC

Série

Nature du produit

Périodicité

Destinataire

01

Monitoring

Quotidien

Large publication

02

Synthèse de sécurité

Hebdomadaire

SG, SGAs...

03

Rapport de sécurité

Mensuel

SG,SGA/IHPSS, Prés, CCEG

04

Note de conjoncture

Circonstanciel

SG

05

Alerte info

Circonstanciel

Large publication

06

Rapport de situation

Situation de crise

SG

07

Revue géopolitique

Semestriel

SG, CCPNUQSAC Réunion du COPAX

Source : MARAC, 2013

Légende

SG : Secrétaire Général

SGAs : Secrétaire Généraux Adjoints

SGA/ IHPS : Secrétaire Générale chargé de l'intégration humaine, de la paix, la sécurité et la stabilité

CCEG : Comité des chefs d'Etat et des gouvernements

CCPNUQSAC : Comité consultatif et permanent de Nation-Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale

Les figures ci-dessus sont l'illustration de ce que doit être le fonctionnement du MARAC si les choses étaient faites dans les normes. Malheureusement, la réalité est autre. La salle de veille est inexistante, le bureau d'analyse et évaluation ne compte qu'en seul expert. Le MARAC fait face à un réel déficit en termes de matériels et de personnels.

II.1.1.2. Le déficit matériel et humain du MARAC : facteur de son inopérationnalisation

Le MARAC connait un dysfonctionnement criard. En raison de nombre de difficultés qui ne le permettent pas de remplir de façon plus régulière ses missions. A ce jour, le MARAC ne dispose d'aucune licence logicielle valide. Toutes les sous-régions du continent font partie intégrante du Systèmes continental alerte rapide (SCAR), ce qui permet à l'Union Africaine d'avoir un regard sur ce qui se passe dans ces différentes sous-régions en matière de paix et de sécurité. Or la liaison VSAT qui assure la connexion directe avec l'UA n'est plus valide depuis 2010. Sa connexion Internet via la ligne ADSL de l'opérateur Gabon Télécom est coupée depuis plus de huit ans environ. Pour remédier au problème, le MARAC est astreint d'utiliser un box de l'opérateur IPI9 store de technologie WIMAX. Or vu le grand travail qui doit s'effectuer et qui s'effectue dans la sous-région cette structure mérite une connexion Internet à très haut débit. De plus les serveurs de messagerie et de téléphone IP sont hors d'usage depuis plus de trois ans environ. Aussi, tous les documents de travail du MARAC passent actuellement par des serveurs publics et les adresses e-mails privés des employés, ce qui pose un problème de confidentialité et de sécurité des données qu'il faudra résoudre. Tout ce panel de problèmes rend inopérationnelle.

Outre ce problème de matériel, le MARAC connait aussi un sérieux problème de personnel. Il a été prévu au total 17 agents au niveau du MARAC, soit un chef de service, trois chefs de bureau, deux experts observation et collecte, quatre assistants salle de veille, cinq analystes et deux experts banque des données. Mais à ce jour, il n'y a aucun chef de bureau, aucun chef de service. Sur les deux experts observation et collecte, le MARAC n'a qu'un seul. Il n'y a aucun assistant de salle de veille. Sur les cinq analystes il n'ya qu'un seul en poste et actuellement trois sont en voie de recrutement, il manquera donc un seul à recruter. Enfin, sur les deux experts en banque des données un seul est en voie de recrutement. Le tableau ci-dessous nous montre de manière plus claire ce déficit du MARAC en termes de personnel.

Tableau 6: Etat des lieux du personnel du MARAC en 2013

Poste

Prévu

Existant

Besoins

Observations

Chef de service

1

0

1

A recruter

Chef de bureau

3

0

3

A recruter

Expert observation/collecte

2

1

1

1 en voie de recrutement

Assistant salle de veille

4

0

4

A recruter

Analyste

5

1

4

3 en voie de recrutement

Expert banque des données

2

0

2

1 en voie de recrutement

Source : MARAC, 2013.

* 106 Protocole relatif au conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale, 2004

* 107 Règlement intérieur du Mécanisme d'Alerte Rapide (MARAC), op. cit.

* 108 Daniel Pascal Elono Interview réalisée le, 12 novembre 2013, à Libreville

* 109 Ibid.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld