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La valorisation des archives parlementaires du Sénégal: responsabilités administratives et démarches techniques

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par THIECOUMBA DIOUF
EBAD / Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master en Sciences de là¢â‚¬â„¢Information et de la Documentation 2011
  

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IV-2/ LES INTERETS POLITIQUES

Le Parlement étant par excellence la tribune de la politique et le champ de prédilection des hommes politiques, les archives générées tout au long de la vie parlementaire du Sénégal revêtent des intérêts politiques qui permettent de faire une revue des systèmes politiques: gestion des colonies (la politique économique, la politique sociale, etc.); des hommes politiques; des précurseurs des indépendances et de l'environnement du champ politique

Définie comme étant la gestion de la cité, le système politique d'une nation englobe l'environnement politique (diversité des structures politiques, diversité des acteurs, etc.), la politique économique, la politique sociale, la politique financière, etc.

Dans un monde caractérisé par des soulèvements populaires dus à une demande sociale auprès des acteurs politiques, gouvernants et/ou aspirants à gouverner, il est opportun de retracer l'évolution de la vie politique de toute nation pour faire une évaluation de la prise en charge des préoccupations sociales.

Ainsi, à travers les archives parlementaires, l'on note déjà que le Sénégal a eu ses premières représentations dans les sphères politiques de 1822 à 1830 au sein du Conseil privé consultatif du Gouverneur, ensuite en 1840 au sein du Conseil privé.

Cela prouve d'emblée que l'existence et l'implication d'hommes politiques dans la gestion de la cité est une vieille tradition, bien que leur nombre fusse insignifiant par rapport à l'étendue du territoire (un habitant et un notable de Saint-Louis).

Avec la création du Conseil général en 1840, leur nombre augmenta (dix (10) membres) issus de Saint-Louis et Gorée.

Ses attributions consistaient à donner son avis sur le budget, les comptes de recettes et de dépenses de la colonie et décliner les voeux et les aspirations des populations de la colonie. Dès lors, la prise en compte de la demande sociale est le soubassement de la politique d'après les renseignements des archives.

De cette date à nos jours et peut-être bien avant même, les différentes institutions ayant marqué la vie parlementaire sénégalaise ont eu comme préoccupation majeure, la gestion de la cité (Etat) et la recherche d'un cadre d'épanouissement des peuples.

La diversité des représentants matérialisée par la cohabitation entre français et autochtones, comparé à l'environnement politique tel que nous le percevons aujourd'hui, montre expressément l'évolution sur ce plan.

Les pères des indépendances dans les pays du bloc AOF, pour la plupart ont fait leurs armes à travers ces institutions notamment au sein du Grand Conseil de l'AOF (Félix Houphouët Boigny pour la Côte-d'Ivoire, Apithy pour le Dahomey, Sékou Touré pour la Guinée française, Léopold Sédar Senghor et Lamine Guèye pour le Sénégal et Modibo Keita et Fily Dabo Sissoko pour le Soudan français actuel Mali).

Dans un autre registre, le façonnement de la démocratie est clairement perçu à travers les archives. Aux premiers moments, seuls les habitants de Saint-Louis et de Gorée étaient impliqués.

Des luttes aussi diverses, matérialisées à travers des idéologies, ont progressivement permis d'étendre le champ politique et le droit d'élire et de se faire élire à tous les citoyens de même que pour les structures politiques (partis politiques).

Relativement à ces différentes institutions parlementaires coloniales, les prérogatives des unes et des autres ont progressivement pris en compte les différents aspects socio-économiques du développement de l'Etat, d'où la naissance et l'évolution des doctrines politiques.

Les archives parlementaires, notamment à travers le journal des débats parlementaires, les questions écrites, les questions orales et les déclarations de politique générale, renseignent sur la prise en charge et la résolution de la demande sociale car, pour les uns, il y est enregistré les interventions à travers lesquelles ils invitent un ministre à prendre en charge l'aspiration d'une population quelconque ou à éclairer l'opinion sur l'usage d'un denier public, etc., et pour les autres, il s'agit de la déclinaison d'une feuille de route d'ensemble pour faire émerger le pays.

Politologues et autres spécialistes, les archives détiennent une valeur politique pouvant permettre de faire une rétrospective de la vie politique nationale et d'entreprendre des travaux sur ce domaine d'une manière générale, d'où l'importance qu'il y a à les préserver car, tout Etat démocratique doit favoriser l'exercice du droit de ses citoyens de contrôler l'action de ses mandataires (élus ou fonctionnaires).

Les principes d'exercice démocratique exigent donc que toute administration publique assure l'information du citoyen dans la transparence administrative. Ceci est généralement affirmé dans les constitutions des États de régime démocratique.

Les archives jouent ainsi un rôle d'information indispensable au maintien de la transparence administrative de l'État.

Elles constituent un instrument essentiel à la connaissance des décisions gouvernementales, des actions des administrations et des activités des tribunaux qui sont les fondements de la démocratie.

En tant que mémoire de l'administration, on peut dire que les archives appartiennent aux administrés car elles mettent à leur disposition, dans les limites imposées par les lois d'accès aux archives, des documents et des renseignements authentiques, significatifs et accessibles non seulement pour attester de leurs droits, mais aussi pour leur fournir les ressources leur permettant d'exercer un contrôle démocratique indispensable à l'exercice d'imputabilité.

L'exercice de la démocratie présuppose que le citoyen soit suffisamment informé pour juger ses dirigeants et prendre les décisions sur toutes les questions qui touchent l'administration de l'État et sur toutes les juridictions qui lui demandent de se prononcer régulièrement.

La notion de bonne gouvernance, apparue au niveau mondial dès les années 1990, repose sur des principes similaires; elle implique que les gouvernements soutiennent une culture de transparence administrative et requiert :

· que l'État et toutes ses juridictions mettent en oeuvre tous les moyens pour informer le citoyen;

· que l'Etat et toutes ses juridictions mettent à la disposition du citoyen tous les documents nécessaires à la vérification des actes de ses dirigeants.

Ces exigences supposent donc qu'un État et des juridictions démocratiques en bonne gouvernance sachent rendre des comptes, et pour ce faire, s'appuient sur des archives bien gérées, représentatives de ses actions, accessibles et bien conservées.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault