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Application de la modélisation spatiale multifactorielle pour l'évaluation de la dynamique et la vulnérabilité des écosystèmes forestiers face aux changements globaux: cas de la forêt de Maà¢mora

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par Koffi Dodji NOUMONVI
Ecole Nationale Forestière dà¢â‚¬â„¢Ingénieurs (ENFI) de Salé - Ingénieur des Eaux et Forêts spécialisé en Géomatique des ressources naturelles 2015
  

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CONCLUSION GENERALE

Les changements climatiques sont d'actualité depuis plusieurs décennies. Plusieurs aspects flagrants rendent sans équivoque l'existence de changements quoique les experts et les acteurs du domaine du climat discutent encore sur la terminologie. Les changements climatiques ont plusieurs impacts sur les populations, les biens et les ressources naturelles dans le monde entier mais aussi le Maroc particulièrement. Certaines mesures sont prises pour ce qui est du Maroc tout comme dans nombre de pays pour lutter contre ce fléau.

Les forêts répondent à ce phénomène par des migrations d'espèces aussi bien animales que végétales, des régressions, etc. Les forêts sont donc vulnérables aux effets des changements climatiques. Parmi les méthodes les plus utilisées pour évaluer la vulnérabilité, on peut citer les systèmes experts et l'analyse spatiale multicritère.

La forêt de Maâmora située en bordure de l'océan atlantique est caractérisée par un bioclimat allant du semi-aride à l'est au subhumide à l'ouest. Les sols sont en général de type sable sur argile, ce qui implique une faible rétention en eau. L'activité anthropique est assez importante dans la forêt. Tout ceci, rajouté aux changements climatiques rend les écosystèmes de la forêt d'autant plus vulnérables.

Cette forêt qui était à l'origine une subéraie toute entière est maintenant à moitié reboisée d'autres espèces comme l'eucalyptus, l'acacia et le pin principalement. Ceci est le résultat des aménagements qui se sont succédés depuis 1951. Très récemment, des efforts de régénération du chêne liège surtout par voie de semis de glands ont donné lieu à quelques réussites.

La première partie de ce travail qui a concerné l'évaluation de la dynamique de la forêt a consisté en une classification d'images satellites avant d'étudier les changements de la végétation. L'étude de la dynamique d'une forêt est essentielle afin de faire le point sur la tendance de cette forêt et de mettre en exergue les facteurs principaux qui sont la cause des changements constatés. La deuxième partie a consisté en une analyse spatiale multicritère qui a considéré les 4 groupes de facteurs précédemment énumérés. Il n'est pas à rappeler que les écosystèmes forestiers sont affaiblis par divers facteurs, les uns les prédisposant naturellement aux effets des autres.

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Les principaux résultats de notre étude sont comme suit :

? L'étude de la dynamique de la forêt de Maâmora ressort que cette dernière connait une grande dynamique. Les principaux changements concernent surtout la diminution de la superficie du chêne liège de 1987 (64461 ha) à 2000 (57000 ha) due au remplacement du chêne liège par des espèces feuillues et résineuses à croissance rapide, suivie d'une augmentation de cette superficie jusqu'à maintenant (61500 ha en 2014) grâce à une prise de conscience globale qui s'est matérialisée par le rétablissement des essences autochtones, d'où la régénération du chêne liège en Maâmora. La superficie des autres principales espèces était comme suit en 1987 : 44719 ha pour les Eucalyptus, 5770 ha pour le pin et 3850 ha pour les Acacia. Les changements observés entre 1987 et 2000 puis 2000 et 2014 varient selon les espèces. On peut citer la diminution de 11,6% de la superficie du chêne liège entre 1987 et 2000 suivie d'une augmentation de 4,6% entre 2000 et 2014 ; l'augmentation des superficies reboisées en pins (73% sur la période 1987-2014), une augmentation de 7,5% de la superficie des Eucalyptus entre 1987 et 2000 suivie d'une diminution de 11% jusqu'en 2014 et une augmentation de 34% de la superficie des Acacia entre 1987 et 2000 suivie d'une diminution de 41% entre 2000 et 2014.

Les aménagements ont joué un rôle très important dans ces changements, sans oublier que c'est un certain nombre de facteurs qui sont eux-mêmes à l'origine des décisions des aménagements. On retient 4 groupes de facteurs: les facteurs biophysiques, les facteurs climatiques, les facteurs anthropozoogènes et les facteurs sylvicoles.

? L'étude de la vulnérabilité des écosystèmes de la forêt de Maâmora permet de prédire que ces écosystèmes sont différemment vulnérables selon le groupe auquel ils appartiennent. En effet, on peut retenir que les groupes les plus continentaux sont plus vulnérables face aux changements globaux. Il n'est pas alors étonnant que ce soit dans ces parties de la forêt (cantons D et E) que la subéraie ait le plus régressé. Rien qu'en se projetant de 2010 à 2045, on remarque le changement dans la vulnérabilité des écosystèmes. Alors qu'en 2010, seulement un groupe (DGI) était très vulnérable, en 2045, tous les groupes des cantons D et E voire C (avec le scénario 2) passent à une vulnérabilité élevée. Ces constats sont encore plus frappants quand on passe à l'horizon 2070. Les groupes à vulnérabilité faible

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représentaient 53% de la superficie de la forêt en 2010 et seraient de 11% en 2045 avec le scénario 1. En 2045 avec le scénario 2 et en 2070 indépendamment du scénario, tous les groupes passeront à une vulnérabilité moyenne à élevée.

Tout ceci ne signifie pas que les écosystèmes forestiers disparaitront d'ici 2070. Ce travail attire toutefois l'attention des gestionnaires sur la condition future de la forêt de Maâmora afin que des dispositions soient prises dans le but d'atténuer les impacts possibles des différents facteurs, notamment le facteur climatique sur la forêt de Maâmora. Aussi, une prise de conscience est requise en vue de continuer à assurer la production des biens et services issus de cette forêt très importante pour les populations riveraines, mais aussi pour toute la nation.

S'inspirant de ces résultats, On recommande ce qui suit:

y' mettre en place et encourager les activités génératrices de revenus, réglementer le parcours par des mises en défens et le contrôle des quotas par usager, envisager des alternatives à l'usage du bois de feu, tout ceci en vue de diminuer l'activité anthropique sur la forêt pour favoriser la reprise de la régénération naturelle sans quoi, les écosystèmes forestiers ne peuvent être pérennisés ;

y' réduire le reboisement des espèces autres que le chêne liège et mettre l'accent sur le rétablissement de la subéraie par des régénérations artificielles par semis de glands dans les cantons les plus occidentaux (A, B et C) où le chêne liège est encore plus ou moins bien représenté, et le faire avec beaucoup plus d'attention dans les cantons les plus à l'est (D et E) où les conditions biophysiques mais aussi climatiques sont plus difficiles.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon