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La détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le niveau d'activités des opérateurs économiques. Cas des PME de la ville de Bukavu.

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par LWANGO BIENVENU
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE (UEA) - Licence 2016
  

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1.1.7. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES

1.1.7.1. ACCES AUX DONNEES

a. Base de sondage

Notre base de sondage est représentée par les petites et moyennes entreprises de la ville de Bukavu. Cette dernière est constituée de 1347 petites et moyennes entreprises (DPMEA, registre des PME de la ville de Bukavu, Octobre 2016). Ce nombre de PME étant important, il nous a été impossible de procéder au recensement de celles-ci. Dans ce cadre, nous avions été amenés à sélectionner sur cette base de sondage, un échantillon représentatif des petites et moyennes entreprises de Bukavu.

b. Choix et détermination de la taille de l'échantillon

Le choix de l'échantillon permet d'assurer la représentativité de la population totale à partir d'un nombre réduit d'individus (PELLEMANS, 1999). La théorie de l'échantillonnage apporte un certain nombre de règles précises permettant avec un risque d'erreur connu de déterminer le nombre de personnes à interroger. Pour notre cas, comme notre population est finie et dénombrable, la méthode développée par COCHRAN (1977), nous a semblé bien appropriée pour déterminer la taille de notre échantillon.

L'échantillon de notre enquête qualito-quantitative a été ainsi établi sur base de la technique d'échantillonnage aléatoire ou occasionnel.

c. Détermination de la taille de l'échantillon

Après la démarche de la pré-enquête il s'est dégagé qu'un nombre important de responsables de petites et moyennes entreprises ont affirmé à 90% que les impôts influent sur le niveau d'activité des leurs PME, par contre seul 10% de ces derniers ont réfuté que ce ne sont pas les impôts qui influent sur le niveau d'activité des leurs PME. Ainsi :

= = = 96, 04 96 PME

Selon COCHRAN la taille de l'échantillon corrigé est donné par :

= 89, 61 90 PME

Avec Z : la valeur critique de la table de la loi normale centrée réduite ;

p : la proportion des PME qui sont d'accord; estimée à 90% ;

q : la proportion des PME qui ne sont d'accord ; estimée à 10% ;

N : la taille de la population ;

no: la taille de l'échantillon non corrigé ;

d : la marge d'erreur étant égale à 6 % pour cette étude ;

nc: la taille de l'échantillon corrigé.

· Calcul du taux de sondage (f) :

1.1.7.2. ANALYSE DES DONNEES

Pour l'analyse et le traitement des données que nous avons pu récolter sur le terrain, nous recourons à l'approche économétrique basée sur la régression multiple. De même, la statistique descriptive et l'analyse des paramètres relatifs à chacune des variables retenues dans cette étude sont rendues possibles grâce à la mise en oeuvre de la base des données en Excel et le traitement des données dans le logiciel SPSS 20.0

A. La présentation du modèle ACP

L'analyse en composantes principales (ACP) ou Principal Comporent Analysis (PCA), est une méthode de la famille de l'analyse des données et plus généralement de la statistique multi variée ; qui consiste à transformer des variables liées entre elles (dites "corrélées" en statistique) en nouvelles variables décorrélées les unes des autres. Ces nouvelles variables sont nommées "composantes principales", ou axes principaux. Elle permet au praticien de réduire le nombre de variables et de rendre l'information moins redondante.

L'ACP est majoritairement utilisée pour décrire et visualiser les données ; et les décorréler. La nouvelle base est constituée d'axes qui ne sont pas corrélés entre eux.

Principe général de la méthode.

On applique usuellement une ACP sur un ensemble de N variables aléatoires X1, ..., XN connues à partir d'un échantillon des réalisations conjointes de ces variables. Cet échantillon de ces N variables aléatoires peut être structuré dans une matrice M, à K lignes et N colonnes.

Chaque variable aléatoire , dont n, ..., ,n sont des réalisations indépendantes, a une moyenne et un écart type. L'ACP consiste à rechercher des variables artificielles qui soient des combinaisons linéaires des variables initiales.

Mathématiquement, cela s'explique par le fait qu'on a construit une base particulière de [ ,..., ] orthonormée. Cette base est constituée de vecteurs ,. . . , (variables artificielles) choisis de telle sorte que les sommes des carrés des distances des variables à chacun des sous- espaces [ ]; [ , ]; ... ; [ , .. , ] soient minimales. Les axes engendrés par les variables artificielles , ..., sont appelés axes principaux.

La base ( , . . ., ) est constituée par les vecteurs propres relatifs aux valeurs propres non nulles de cette matrice symétrique calculés à partir des produits scalaires deux à deux des variables (pour le cas centré réduit, on retrouve la matrice des corrélations). Plus la valeur propre est grande, meilleure est la représentation des variables par l'axe principal correspondant. Généralement les premiers axes " drainent " la majeure partie de l'information contenue dans le tableau initial des données (WISSEMA, 2006).

B. Spécification du modèle théorique

Le cadre d'analyse retenue est constitué d'un modèle qui met en relation les variables indépendantes (explicatives) et la variable dépendante (expliquée). Il s'agit de mettre sur pied les principaux facteurs influençant le niveau d'activités des opérateurs économiques représentés par les PME. Ainsi donc dans les lignes qui suivent, nous présentons les variables les unes après les autres, la justification théorique et l'hypothèse quant à ce qui concerne le signe attendu.

a. La variable dépendante

La variable dépendante retenue dans cette étude est « le niveau d'activités des opérateurs économiques ». Cette variable quantitative sera mesurée par le chiffre d'affaires et sera ensuite expliquée par d'autres variables appelées exogènes ou indépendantes.

Le Chiffre d'affaires (CA)

Selon Y. BERNARD, et COLLI cité par Ernest IRONGA MAGAYANE (2007), le chiffre d'affaires est défini comme étant un montant global obtenu au cours d'une période donnée des ventes de biens et services effectuées par un agent économique.

On peut encore définir le chiffre d'affaires comme étant le montant total des ventes (ou affaires) des marchandises, des produits fabriqués (et même le transfert des propriétés contre le paiement d'un prix mais également les cessions de droits ou les louages d'objets) ou des prestations de services d'une entreprise ou de toute structure commerciale durant une année (exercice comptable) et ceci dans le cadre de son activité professionnelle, courante et normale.12(*)

Le chiffre d'affaires permet donc d'apprécier l'activité et la dimension d'une entreprise et d'en suivre son évolution dans le temps. Il sert aussi à effectuer des comparaisons entre les différents acteurs du secteur économique. Il peut être exprimé hors taxes ou taxes comprises comme les prix d'une manière générale mais il est préférable d'en exclure la part des taxes dont l'évolution est sans rapport direct avec la gestion de l'entreprise (I. E. MAGAYANE, 2007).

b. Les variables indépendantes

Le niveau d'activités des opérateurs économiques peut être influencé par d'autres éléments de l'environnement du secteur dans lequel se trouve l'opérateur économique (la PME). Dans le cadre de cette étude, nous avons retenu les variables ci-dessous :

1. L'âge de la PME (AG)

Plus l'entreprise à une grande ancienneté dans l'exercice de son activité, plus elle a l'expérience, cela étant, elle a une idée sur les dimensions du climat des affaires. Ainsi, l'âge de l'entreprise peut influencer positivement ou négativement son niveau d'activité.

Anne-Marie Rollin (2012) établit une relation qui existe entre l'âge de l'entreprise et son taux annuel de croissance de l'emploi. Il en découle qu'en moyenne, les entreprises plus jeunes prennent de l'expansion à un taux inférieur que les entreprises les plus anciennes. Sur base de son étude, menée en 2008, 65% des entreprises comptant moins de 10 employés avaient moins de 10 ans tandis que 85% des entreprises comptant 500 employés ou plus avaient 10 ans ou plus.

Il en ressort donc que l'âge de l'entreprise a un impact positif sur sa performance et l'expansion de ses activités d'où l'augmentation de la création de l'emploi.

2. L'accès au financement (FINANC)

Le financement est très capital dans l'activité économique. Etant donné que chaque 1UM investit en immobilisation ou en BFR doit trouver parallèlement 1UM de financement. L'opérateur économique doit choisir entre les deux sources de financement à savoir les capitaux propres et les capitaux empruntés, le financement le moins couteux qui lui permettra une utilisation adaptée à ses activités (C. SELMER, 2006). Plus généralement les opérateurs économiques recourent aux capitaux empruntés pour financer leurs activités, ainsi donc ce choix exige à cet opérateur de prouver sa capacité à gérer ces emprunts car la solidité de son entreprise et donc de ses activités en dépend (C. SELMER, 2006).

Et donc, le financement est une variable non négligeable dans la vie de l'entreprise. Celui-ci impact le niveau d'activités de l'entreprise. Lorsque l'entreprise trouve des financements et qu'elle les gère rationnellement, on observera un impact positif sur le niveau d'activités de celle-ci et s'elle n'en trouve, on observera un impact négatif sur le niveau d'activités de celle-ci.

3. L'accès à la propriété (APRO)

Plusieurs petites et moyennes entreprises sont des locataires, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas leurs propres locaux où elles peuvent faire leurs affaires. Cela étant, celles qui ont leur propre terre, terrain ou locaux réalisent de bons chiffres d'affaires au détriment de celles qui n'en n'ont pas.

4. La corruption (CORRUPT)

La corruption est l'abus de pouvoir, de la responsabilité que l'on a dans l'administration des affaires publiques que privées, le fait de fermer les yeux sur certains actes illicites en échange d'une somme d'argent, d'un avantage quelconque, d'un poste ou promotion quelconque en dépit des lois établies, de l'éthique et de la déontologie professionnelle.

En interne, si certains agents de l'entreprise sont corrompus et corruptibles, elles vont conduire l'entreprise vers le déclin c.-à-d. à l'arrêt des activités parce que réalisant un chiffre d'affaires trop faible. C'est une variable qui influe négativement sur le chiffre d'affaires des petites et moyennes entreprises en ce sens que lorsque l'entreprise est corrompue elle peut gagner bien sûr en chiffre d'affaires, mais sera très mal réputée au niveau de la communauté, d'où la provenance de la négativité.

5. Le vol et le désordre (VOLDES)

Le vol et le désordre influent négativement sur l'activité de l'entreprise en ce sens que dans une entreprise ou règne le désordre règne également la confusion dans la décision. On ne saura pas qui décide, qui fait quoi et puis la chaîne de commandement ne sera pas respectée. Cela doit avoir nécessairement un impact négatif sur la santé et la bonne marche des activités de l'entreprise. De même, le vol constitue une perte, une charge pour l'entreprise. Une entreprise victime de vol répétitif se verra tomber dans la faillite.

6. Les tracasseries administratives et institutionnelles (TRACADIN)

Les tracasseries administratives et institutionnelles sont celles qui concernent les pots-de-vin demandés par les administrations publiques ainsi que les ministères tant nationaux que provinciaux avant d'obtenir soit le permis d'exploitation, soit la licence, soit la marque, soit l'autorisation de construire, etc. ou même un service quelconque de leur part. Ces différents éléments impactent négativement le niveau d'activités des opérateurs économiques qui au lieu d'allouer toute leur trésorerie au financement des activités, ils sont obligés de réserver une partie de la trésorerie à faire face à ces tracasseries ci-haut indiquées.

7. Les impôts et taxes (IMPTAX)

Il s'agit des tracasseries fiscales, celles occasionnées par les agents de l'administration fiscale et parafiscale. Ce sont donc des impôts, taxes, redevances et prélèvements imaginaires qui n'ont aucun fondement dans la loi. Dans la ville de Bukavu en particulier et dans toute la RDC, nombreuses entreprises meurent suite à l'excès d'impôts, taxes, redevances et autres prélèvements obligés par les agents de l'administration fiscale et parafiscale. C'est le cas de la Société MUGOTE dans la ville de Bukavu (Interview FEC/SK le 6 juin 2016). Il est clair donc que les impôts et taxes ont de l'influence négative sur le niveau d'activités des opérateurs économiques.

8. La capacité managériale (CAPMAN)

La capacité managériale est un facteur déterminant dans l'activité économique. Il s'agit donc de la compétence managériale. Le rôle de l'entrepreneur est fondamental dans les économies modernes. Il existe une grande variété de personnalités chez les managers qui réussissent (W. K.CHAN, R. MAUBORGNE, et al. 2003). Ainsi donc, le manager doit avoir un certain nombre de qualités. La difficulté vient du fait que ces qualités, sans être irrémédiablement innées, n'en sont pas moins fortement liées à la personnalité et à la psychologie des hommes. Ces qualités ne se laissent pas facilement cerner et expliquer de telle manière qu'il serait possible de les enseigner de façon rigoureuse et infaillible. La ténacité, l'esprit d'initiative, le sens de responsabilité, la capacité de travail, l'enthousiasme, l'aptitude à décider, l'art de se vendre, le bon sens et le jugement, l'adaptabilité, la curiosité, l'écoute d'autrui, le flair, l'autorité, le charisme, etc.

Le manager doit être capable de créer un nouvel espace de marché dans un secteur concurrentiel et doit être capable de changer de schéma de pensée, de ne plus s'enfermer dans des frontières convenues mais il doit chercher systématiquement au-delà. A ce moment, il devient possible au manager de découvrir des créneaux inoccupés qui sont autant des percées en termes de valeur (W. K CHAN, R. MAUBORGNE, et al. 2003).

9. La concurrence (CONCUR)

La concurrence désigne la présence simultanée de plusieurs acteurs agissant de façon rivale sur un même marché.13(*) Il s'agit donc de la libre confrontation entre l'offre et la demande. Ainsi donc la concurrence implique une sorte de `guerre de tous contre tous'. Pour Adam Smith cité par cette dernière source, dans la Richesse des nations, insiste sur deux aspects de la concurrence : sa plus ou moins grande intensité a une influence sur les prix. Elle contribue à baisser les profits. Ainsi donc, la concurrence a un effet négatif sur l'activité de l'entreprise si celle-ci ne sait pas construire un avantage concurrentiel et de mesurer l'attractivité d'un secteur à partir de l'analyse de cinq forces concurrentiels de Michael Porter.

Pour Vincent Roux, la concurrence c'est le marché qui impose la marche à suivre. Il y a souveraineté du marché. En courte période, l'entreprise ne peut modifier ses courbes de coûts. Elle ne peut agir que sur une variable : la quantité produite. L'entreprise va devoir déterminer la quantité produite en fonction de son objectif de maximisation du profit. Or à court terme, les courbes de coût moyen et de coût marginal remontent au-delà d'une certaine quantité. Plus on se rapproche de la quantité maximale, plus les coûts sont élevés. Le coût moyen et le coût marginal sont, pour une quantité très élevée, supérieurs aux prix du marché ; l'entreprise a alors des recettes inférieures à ses dépenses. Ce résultat signifie que la quantité optimale n'est pas la quantité maximale et l'objectif de l'entreprise n'est pas de produire le plus possible. Il faut donc que l'entreprise produise une quantité qui lui permettra de se situer dans la zone de profit positif qui est défini par un coût moyen inférieur au profit. Et donc, l'entreprise doit utiliser un raisonnement à la marge. Elle a intérêt à produire tant que chaque unité supplémentaire accroit son profit. L'entreprise a donc intérêt à développer sa production tant que le prix est supérieur au coût marginal et elle doit s'arrêter lorsque le prix est égal au coût marginal (V. ROUX, 2010).

10. La technologie utilisée (TECHNOL)

La technologie constitue une innovation dans le monde des affaires. Les développements observés dans l'informatique et les télécommunications progressivement intégrés dans le multimédia sont impressionnant. Aujourd'hui, de plus en plus de personnes s'assoient devant leurs ordinateurs, se connectent à l'internet et commencent à y vendre et acheter toute sorte de produit. Les visions-conférences permettent à des cadres situés n'importe où de faire affaires sans jamais à se rencontrer. Les banques de données savent aujourd'hui presque tout de leur client et peuvent personnaliser leurs offres à l'infini. L'extension mondiale du réseau ouvre d'attrayantes opportunités aux sociétés qui s'auront l'utiliser à leur profit (KOTLER et DUBOIS, 1997).

11. La guerre et les tensions politiques (GUERTENSP)

La guerre est une variable significative dans la bonne marche des activités économiques en général et celle des entreprises en particulier. Pendant la période de guerre, et même celle des tensions politiques, l'entreprise a du mal à exercer toutes ses activités économiques notamment l'approvisionnement, la production et la distribution.

Pour Jean-Paul TSASA VANGU (2009), la guerre est un phénomène qui embrouille les bons signaux du marché et de ce fait perturbe la marche de l'ensemble de l'économie. Il poursuit en disant que les guerres en partie Est de la RDC entravent le bon déroulement du processus de stabilisation économique d'où le ralentissement de l'activité économique mais aussi entrainent le creusement du déficit public en ce sens qu'en période de guerre, il y a réallocation des ressources publiques vers les investissements militaires en entrainant ainsi l'exécution des dépenses non prévues dans le budget de l'Etat.

L'impact de la guerre ne peut donc qu'être négatif sur l'activité économique en générale et celle des entreprises en particulier.

12. L'instabilité politique (INSTAPO)

L'instabilité politique est un élément qui influe sur l'activité économique en ce sens que l'investissement direct étranger (IDE) des firmes multinationales contribue fortement à l'industrialisation d'une région. Or les firmes multinationales demeurent extrêmement sélectives dans leurs décisions d'implantation dans les pays en développement, en effet leurs stratégies d'investissement se greffent généralement sur les dynamismes internes préexistants, et donc, elles privilégient les pays où il existe un minimum de stabilité politique (KUIKEU, 2012).

Par ailleurs, les professeurs Alberto Alesina, Sule Ozler, Nouriel Roubini et Philip Swagel (1996), à travers des données recueillies sur un échantillon de 113 pays sur la période allant de 1950 à 1982, ont étudié le lien existant entre l'instabilité politique et la croissance du PIB par habitant. Ils ont considéré l'instabilité politique comme la propension d'un gouvernement à s'effondrer de façon constitutionnelle ou non. Ils ont trouvé les résultats selon lesquels, les pays avec une probabilité élevée d'effondrement réalisent un taux de croissance économique faible.

De ce fait, il se démontre que l'instabilité politique peut influencer négativement l'activité économique par le manque des financements de la part des investisseurs internationaux d'où le ralentissement des activités des opérateurs économiques et donc, de la croissance économique.

13. L'impunité (IMPUN)

L'impunité correspond à l'absence de sanction, de punition, de châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer d'être mis en cause pour les fautes, les crimes, les malversations qu'il a commises, d'échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à son arrestation ou à le juger s'il est reconnu coupable et de réparer le préjudice.

C'est ainsi que Genevieve Jacques (2009), juge dans son ouvrage « les droits de l'homme et l'impunité des crimes économiques » que l'impunité et la mauvaise gouvernance sont des concepts et des pratiques intimement liés dans la mesure qu'elles engendrent à la fois des crimes économiques, des malversations financières d'une part et des crimes humains d'autre part.

Dans l'impunité, l'Etat ne peut pas dans ce contexte assurer son rôle de régulateur de la vie économique et dès lors, il se dégage une sorte de désordre qui protège un petit groupe d'opérateurs économiques dans le secteur au détriment de la majorité d'opérateurs économiques qui n'ont aucune protection. Cela pourrait avoir un effet négatif sur le niveau d'activités de ces derniers.

14. Le sexe du manager (SEXMAN)

Les managers sont-ils des hommes et des femmes comme les autres ? Existe-t-il des valeurs féminines et des valeurs masculines de management ? Le genre influence-t-il la façon de gérer ses collaborateurs et ses collaboratrices ?

Ces questions divisent l'opinion sur les compétences entre le sexe masculin et le sexe féminin. Certains pensent que le sexe du manager n'a aucun effet sur les compétences de celui-ci et bien d'autres pensent que le sexe du manager a une influence sur ses compétences.

Adrienne Mendell citée par le Magazine « La Lettre du cadre territorial » (2010), spécialiste américaine des questions de genre dans les organisations, affirme que « les hommes et femmes apportent dans leur vie professionnelle les modèles de moralité, de communication et d'interaction assimilés dans l'enfance. Tout commence donc dans les cours de récréation dès leur plus jeune âge, les yeux des garçons initient au conflit et à la concurrence, tandis que les jeux des filles reposent sur la coopération et l'acquisition de compétences non compétitives. Aux hommes : la force, l'esprit de conquête, l'indépendance, la rationalité, l'usage direct du pouvoir. Aux femmes : la résistance, l'équilibre, la réciprocité, meilleure prise en compte du facteur humain ».

Le monde du travail a longtemps été un monde d'hommes régi par une morale masculine fondée sur l'importance que les hommes accordent aux lois et à la logique, écrivait, dans les années 1990, Adrienne Mendell. En entrant sur le marché du travail, les femmes se sont confrontées à un monde dont elles ne maîtrisaient pas les règles.

Eu égard à cette littérature, nous estimons que le sexe du manager a un impact sur sa prise de décision qui impact aussi le niveau d'activités de son entreprise.

15. Le niveau d'études du manager (NIVEMAN)

Le niveau d'études des opérateurs économiques est aussi un élément non négligeable dans la pérennité des activités économiques. Certains opérateurs économiques ont des capitaux nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de leurs activités, mais suite à un bas niveau de formation, ils se retrouvent dans une situation de disfonctionnement desdites activités (Interview FEC/SK le 6 juin 2016).

16. Le raccordement en eau et électricité (RACEEL)

L'accès à l'eau et à l'électricité est un élément très important dans la production des biens économiques et dans l'exercice d'activités économiques. Ils sont considérés comme des consommations intermédiaires et à ce niveau, concurrent à la production d'autres biens. Ainsi donc une entreprise qui n'accède pas facilement à l'eau et à l'électricité aura de problèmes dans l'exercice de ses activités d'où elle sera obligée à consommer davantage d'autres sources énergétiques qui coûteraient un peu cher par rapport à l'électricité. Et donc, l'accès à l'eau et l'électricité aurait un impact positif sur le niveau d'activités des opérateurs économiques.

17. Les infrastructures (INFRASTRU)

Les infrastructures constituent un élément de base dans l'activité économique. Selon le rapport des Nations Unies sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique centrale (2014), les infrastructures constituent un facteur de dissuasion de l'investissement orienté vers la diversification de la production. Ce rapport cite quelques exemples démontrant les implications des infrastructures dans l'activité économique dont le cas du Tchad où la distribution de l'énergie est le problème majeur pour les entreprises. Plus de 75 % d'entre elles utilisent des générateurs qui couvrent 70 % des besoins de l'activité. En moyenne, les opérateurs subissent 22 délestages mensuels, et le manque à gagner lié aux défaillances du secteur électrique serait de 8,8 % du chiffre d'affaires des entreprises, contre 6,7 % en Afrique subsaharienne.

Le rapport poursuit en démontrant que la chaîne logistique est une dimension sensible pour l'investissement du secteur privé et la compétitivité des activités. Et les installations portuaires sont un maillon essentiel de la logistique. En Afrique centrale, les principaux ports (par exemple celui Sao Tomé-et-Principe) n'ont pas bénéficié de dragage depuis plusieurs décennies. Les moyens insuffisants de déchargement et de manipulation se traduisent par des coûts additionnels. L'affréteur doit dédommager les propriétaires pour l'immobilisation de leurs navires au large des côtes.

Plus encore, les infrastructures de transport sont à l'origine de surcoûts qui pénalisent d'abord les pays sans littoral et les activités sur des biens échangeables, notamment pour ceux qui concourent à la dynamique du commerce mondial (Nations Unies, Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique centrale, 2014).

A partir de ces quelques exemples cités, il s'avère que les infrastructures ont un impact non négligeable sur l'activité économique. Les bonnes infrastructures favorisent le bon déroulement des activités économiques alors que les mauvaises dégradent la bonne marche d'activités et augmentent ainsi les coûts (charges) des activités de l'entreprise.

c. Présentation du modèle théorique à estimer

Le modèle de régression multiple est une généralisation du modèle de régression simple lorsque les variables explicatives sont en nombre fini. Nous supposons donc que les données collectées suivent le modèle suivant :

Y = â1 + â2X2 + â3X3 + . . . + âkXk + å

où Xj (j = 1, . . . ,K) sont les variables explicatives ou régresseurs, âj(j = 1, . . . ,K) sont les paramètres inconnus à estimer et å, le terme de perturbation. Cette relation peut encore s'écrire en considérant â1 comme étant associée à une variable explicative X1 qui prend toujours la valeur 1. La relation devient alors :

Y= â1X1 + â2X2 +â3X3· · · + âkXk+ j= 1, · · · ,k, où

- Y représente la variable dépendante.

- â1 représente la constante (intercept dans les logiciels anglo-saxons).

- le terme d'erreur

Eu égard à ce qui précède, le modèle spécifié se présente de la manière suivante :

Avec les coefficients à estimer, le terme d'erreur qui capte les autres variables non incluses dans le modèle.

d. Méthode d'estimation du modèle

Les MCO (Moindres carrés ordinaires)

Soit le mode général suivant :

Y(T, 1)= X(T,k)a(k,1)+å(T,1)

Afin d'estimer le vecteur a des coefficients, on applique la méthode des MCO qui consiste toujours à minimiser la somme des carrés des résidus.

Soit Min

Où e' est le transposé du vecteur e.

La fonction S est minimale si on a :

X'Y

En effet, on a S= (Y-X

S=Y'Y-( ,

S=Y'Y-2 car le transpose d'un scalaire est un scalaire: (

En effet, on a S= qui est un scalaire, donc S= est un scalaire avec (Y'Y) (1,1), (Y'X , (et (

Les équations issues de la relation -X'Y+X'X =0 sont appelées « équations normales »

On voit que l'on peut obtenir l'estimateur de a que si (X'X) est inversible. Lorsqu'il y a colinéarité des variables explicatives, la matrice n'est pas inversible.

En plus, étant donné que toutes nos variables ne sont pas forcément binaires pour faire part dans le modèle économétrique, nous les avons rendues binaires en transformant la plus grande proportion par « 1 » car représentant plus d'informations, et les autres proportions prennent « 0 » car représentant moins d'informations.

Tableau n°2.2. : Tableau de synthèse des variables indépendantes

Variable

Modalité

Acronyme

Signe attendu

L'âge de la PME

Quantitative

AG

+ (Positif)

L'accès au financement

Quantitative

FINANC

+ (Positif)

L'accès à la propriété

Qualitative

APRO

+ (Positif)

La corruption

Qualitative

CORRUPT

- (Négatif)

Vol et désordre

Qualitative

VOLDES

- (Négatif)

Les tracasseries administratives et institutionnelles

Qualitative

TRACADIN

- (Négatif)

Les impôts et taxes

Quantitatives

IMPTAX

- (Négatif)

La capacité managériale

Qualitative

CAPMAN

+ (Positif)

La concurrence

Qualitative

CONCUR

- (Négatif)

La technologie utilisée

Qualitative

TECHNOL

+ (Positif)

La guerre et les tensions politiques

Qualitative

GUERTENSP

- (Négatif)

L'instabilité politique

Qualitative

INSTAPO

- (Négatif)

L'impunité

Qualitative

IMPUN

- (Négatif)

Le sexe du manager

Qualitative

SEXMAN

+/-

Le niveau d'études du manager

Qualitative

NIVEMAN

+ (Positif)

Le raccordement en eau et l'électricité

Qualitative

RACEEL

+ (Positif)

Les infrastructures

Qualitative

INFRASTRU

+ (Positif)

Source : Notre confection

* 12www.toupie.org/Dictionnaire

* 13www.journaldunet.com

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand